Catégorie : <span>LITTERATURE FRANCAISE</span>

David Hennebelle : Mourir n’est pas de mise

Mourir n’est pas de mise
Mourir n’est pas de mise

Résumé :

À bord d’un grand voilier, un homme laisse derrière lui le ciel gris et bas de Belgique, les paparazzis, les salles de concert enfumées. Sur les îles Marquises, il veut devenir un autre et retrouver le paradis perdu de l’enfance. Mais il reste toujours le plus grand : Jacques Brel.

L’auteur :

David Hennebelle est né en 1971 à Lille. Professeur agrégé et docteur en Histoire, il est l’auteur d’essais sur la vie musicale. « Mourir n’est pas de mise » est son premier roman.

Mon avis :

Un beau roman qui nous emmène aux côtés de Jacques Brel dans ses dernières années.

J’ai aimé l’écriture imagée, la fluidité du récit et l’immersion dans l’aventure polynésienne.

Pour la partie se déroulant en Polynésie, j’ai retrouvé le caractère des habitants de ces îles magiques, nous comprenons que Jacques Brel ne pouvait qu’être en phase dans cette belle contrée où règne l’authenticité et le sens du partage.

Pour l’histoire, bien que connue de tous, on redécouvre la personnalité du grand chanteur, ses motivations pour changer de vie et on a envie d’écouter son dernier disque « Les Marquises ».

Une balade douce et émouvante en compagnie d’un homme vrai, cela ne se refuse pas.

Mes proches l’ont lu et adopté aussi, je vous le recommande.

Merci aux Éditions Autrement et à Babelio.

Notation :

Jérémy Fel : Helena

Helena
Helena

Résumé :

Kansas, un été plus chaud qu’à l’ordinaire.

Une décapotable rouge fonce sur l’Interstate. Du sang coule dans un abattoir désaffecté. Une présence terrifiante sort de l’ombre. Des adolescents veulent changer de vie. Des hurlements s’échappent d’une cave. Des rêves de gloire naissent, d’autres se brisent. La jeune Hayley se prépare pour un tournoi de golf en hommage à sa mère trop tôt disparue. Norma, seule avec ses trois enfants dans une maison perdue au milieu des champs, essaie tant bien que mal de maintenir l’équilibre familial. Quant à Tommy, dix-sept ans, il ne parvient à atténuer sa propre souffrance qu’en l’infligeant à d’autres…

L’auteur :

Écrivain français, scénariste et libraire, son premier livre « Les loups à leur porte » est paru en 2015.

Mon avis :

Un roman de 700 pages dévoré en trois jours. Si vous dépassez les premiers chapitres, très noirs et violents, je parie que, comme moi, vous serez accrochés.

Pourquoi ?

Je ne reviens pas sur l’histoire qui met en scène Tommy un adolescent écorché et violent, Hayley autre adolescente qui rêve de gagner un tournoi de golf et Norma une mère dévouée et protectrice. La rencontre entre ses différents personnages ne se passera pas du tout comme on pourrait l’imaginer

Ce roman à la croisée de Stephen King et Joyce Carol Oates, les deux auteurs favoris de l’écrivain, est époustouflant. C’est un drame psychologique qui monte crescendo et ne laisse que peu de répit au lecteur.

Ne comptez pas sur moi pour vous raconter l’histoire : sachez que c’est un thriller autour de l’amour maternel.

Les personnages parfois déviants restent attachants, le lecteur les suit pas à pas dans leur folie. Je peux aussi vous dire qu’après avoir posé le livre, on ne l’oublie pas et je reste hantée par certaines scènes.

Une surprise de la rentrée littéraire que je vous conseille chaudement.

Notation :

Alain Jaspard : Pleurer des rivières

Pleurer des rivières
Pleurer des rivières

Résumé :

Enfreindre la loi peut se révéler fatal. Julien, brillant avocat, le sait mieux que personne. Pourtant, lorsqu’il parvient à obtenir la relaxe de son client, Franck, un Gitan d’Argenteuil, il n’imagine pas que leurs épouses respectives vont les entraîner dans une folle aventure.

L’auteur :

Né en 1940, Alain Jaspard est réalisateur. Il a signé plusieurs adaptations de livres jeunesse en séries animées, notamment Tom-Tom et Nana de Jacqueline Cohen et Bernadette Després, Le Proverbe de Marcel Aymé, ainsi que Les Contes de la rue Broca de Pierre Gripari. Pleurer des rivières est son premier roman.

Mon avis :

Un premier roman bluffant et émouvant qui fait passer le lecteur du sourire aux larmes pour notre plus grand plaisir.

Cela démarre comme un film policier avec un braquage, la police et le tribunal. C’est là que nos héros, des gitans, vont rencontrer Julien, l’avocat, qui aime endosser le costume d’avocat commis d’office pour changer de son rôle de fiscaliste. Deux mondes si opposés qui ne se seraient jamais rencontrés sans cette circonstance. D’ailleurs les deux prévenus ne comprennent pas tout ce que leur raconte Julien, et celui-ci s’interroge aussi : êtes-vous des « yetiches » ou des « yeniches » ? Franck et Sammy expliquent qu’ils sont yeniches et vivent à Argenteuil. Puis ce sont les épouses de Franck et Julien qui vont les entraîner vers une belle aventure très risquée.

J’ai accroché à l’histoire immédiatement grâce au ton vif et au rythme qui ne s’essouffle pas. L’histoire se corse et on se dit « non, il ne va pas oser … » mais si.

La tendresse et l’humour apportent de la légèreté et de l’humanité. Il est certain que le lecteur portera un autre regard sur ces gitans après avoir refermé le livre.

J’ai aimé aussi le passage où nos héros se retrouvent pour quelques jours à Locmaria sur l’île de Groix : j’ai pensé, quel joli clin d’œil à Lorraine Fouchet, autre auteure chez Héloïse D’Ormesson.

En résumé : ne passez pas à côté de ce roman.

Paru le 23/8 aux Éditions Héloïse d’Ormesson

Notation :

Bernard Chenez : Les mains dans les poches

Résumé :

Pour percevoir à nouveau l’odeur de l’encre et du plomb, pour sentir frémir le crayon sur le papier de son premier dessin, pour entendre ces rifs de guitare protestataires qui ont rythmé ses combats, il fallait partir à l’autre bout du monde et embrasser sa mémoire…  Les mains dans les poches est une promenade nostalgique et poétique qui accepte et dépose enfin ses fantômes.

L’auteur :

Bernard Chenez a dessiné pour Le Monde et L’événement du jeudi avant de devenir éditorialiste à l’Equipe. Le Resquilleur du Louvre et Le Journal sans heure sont respectivement parus aux éditions Héloïse d’Ormesson en 2005 et 2012.

Mon avis:

Une balade tendre et joyeuse mais pas que … Ce court roman se déguste comme un long poème.

L’auteur plante le décor dès le premier chapitre en évoquant la lutte de la classe ouvrière avec un cortège qui revendique alors qu’une usine ferme. Puis nous voilà au Japon, à Tokyo, dans un train qui effectue le tour de Tokyo, une boucle d’une heure. Écrire comme on voyage, dans le sens de la marche ou à contresens, ne pas respecter de chronologie.

C’est ainsi que les époques défilent, avec l’attente du premier amour ou le professeur de dessin qui aide le petit garçon d’alors en lui disant : « c’est la main qui voit et l’œil qui dessine ». Le dessin prend une grande place dans sa vie, le vélo aussi pour s’échapper librement sur les routes de la Beauce.

Cette déambulation parfois nostalgique est le reflet d’une époque. Beaucoup d’émotions dans ce récit aux chapitres courts, avec des phrases qui chantent à nos oreilles et nous rappellent les haïkus.

Si les évocations sont souvent tendres, elles restent lucides et parfois tristes.

Lisez-le pour capter l’ambiance de ces années et vous régaler de la prose de Bernard Chenez. J’ai été touchée par ce livre.

Une belle découverte publiée aux Éditions Héloïse d’Ormesson.

 

 Vidéo : Héloïse d’Ormesson présente Bernard Chenez – Les mains dans les poches

 

 

 

Notation :

Elisa Shua Dusapin : Hiver à Sokcho

Hiver à Sokcho
Hiver à Sokcho

Résumé

À Sokcho, petite ville portuaire proche de la Corée du Nord, une jeune Franco-coréenne qui n’est jamais allée en Europe rencontre un auteur de bande dessinée venu chercher l’inspiration depuis sa Normandie natale. C’est l’hiver, le froid ralentit tout, les poissons peuvent être venimeux, les corps douloureux, les malentendus suspendus, et l’encre coule sur le papier, implacable : un lien fragile se noue entre ces deux êtres aux cultures si différentes.

L’auteur

Née en 1992 d’un père français et d’une mère sud-coréenne, Elisa Shua Dusapin grandit entre Paris, Séoul et Porrentruy. Diplômée en 2014 de l’Institut littéraire suisse de Bienne (Haute Ecole des Arts de Berne), elle se consacre à l’écriture et aux arts de la scène, entre deux voyages en Asie de l’Est.

Mon avis

Un texte délicat et subtil qui se lit doucement pour s’imprégner de l’ambiance.

On peut être décontenancé par la sobriété de l’écriture, cette impression ne dure pas et le lecteur est embarqué pour une lecture très dépaysante.

J’ai aimé suivre l’héroïne, qui travaille dans une pension au cœur d’une ville déserte en hiver. Un des hôtes, un dessinateur français, intrigue particulièrement la jeune fille. Petit à petit, une relation se tisse entre eux.

Pour elle, ce n’est pas simple car elle est fiancée. Ses relations avec sa mère ne sont pas fluides non plus. Plutôt solitaire finalement et ayant une envie d’autre chose et d’ailleurs, la jeune fille recherche la présence du dessinateur.

Un huis clos au cœur une Corée glacée en plein hiver qui nous émeut.

Forcément on pense au film « Lost in translation » en tournant la dernière page.

Une lecture atypique qui interpelle, à découvrir aux Éditions Folio.

Notation :