Catégorie : <span>LITTERATURE FRANCAISE</span>

Olivier Bourdeaut : Pactum salis

Pactum salis
Pactum salis

Résumé :

Très improbable, cette amitié entre un paludier misanthrope, ex-Parisien installé près de Guérande, et un agent immobilier ambitieux, prêt à tout pour « réussir ». Le premier mène une vie quasi monacale, déconnecté avec bonheur de toute technologie, tandis que le second gare avec fierté sa Porsche devant les boîtes de nuit.

L’auteur :

Olivier Bourdeaut est né au bord de l’Océan Atlantique en 1980. Il a toujours voulu écrire, En attendant Bojangles en est la première preuve disponible.

Mon avis:

Un western breton au cœur des marais salants entre Guérande, Batz-Sur-Mer et Le Croisic. J’ai souri ou grimacé parfois tout en tournant les pages avec grand plaisir.

J’ai passé un bon moment avec ces deux personnages improbables au milieu de ce décor magnifique.

Lorsqu’un paludier solitaire croise Michel, un agent immobilier, sa vie bascule dans un désordre incroyable.

Avec humour et dérision, Olivier Bourdeaut nous entraîne dans cette aventure rocambolesque qui nous réserve beaucoup de surprises.

Ses deux hommes s’attirent, ils sont si différents. Michel découvre la vie d’un paludier, la rudesse de cette activité et la flamboyance du décor. C’est l’été, la pleine saison de la récolte du sel. Il faut résister à la chaleur et aux moustiques. Une activité très physique, seule la belle plage Valentin au Croisic apporte du réconfort aux travailleurs du sel.

« Pactum salis » ou le pacte du sel, est-ce approprié pour ce début d’amitié entre ces deux hommes ? Est-ce le début d’une relation durable ? A vous de le découvrir.

Je vous y invite et je vous souhaite de vous régaler comme moi en goûtant à la la fantaisie burlesque de certaines situations tout en appréciant les descriptions de ce magnifique décor naturel.

Bon j’avoue, pour le décor je suis partiale car j’adore cette belle région.

Notation :

Marie-Agnès Azuélos : Le cracheur de feu

Résumé :

« C’était un jour de l’été dernier, nous roulions pour Goualade, elle m’a parlé des résultats des analyses. Je l’écoutais, sans cesser de fixer la route, elle parlait de couple et d’orphelin, du tronc noir des pins magiques, aujourd’hui encore, je sais que je n’ai pas compris. Je tremblais un peu et je disais, on va se battre, elle répondait que toutes les chances étaient de son côté. » Cherchant à donner un sens à la mort de sa femme, le narrateur entame un long monologue qui se déploie entre Seine et Garonne, en un même fleuve tourmenté de remous sans fin. Le deuil et la souffrance résumés dans ce livre mèneront le héros, devenu cracheur de feu, à la renaissance.

L’auteur :

Marie-Agnès Azuélos a produit, écrit ou réalisé des documentaires, des projets transmédias. Aujourd’hui elle produit des œuvres pour le digital et la télévision.

Mon avis :

Une œuvre toute en délicatesse et sensibilité qui retrace le parcours d’un homme face au deuil de sa femme. Ils sont jeunes, elle laisse un petit garçon, un orphelin.

Comment l’accepter ?

Nous suivons le cheminement du mari esseulé vers l’acceptation de cet événement dramatique. Ces promenades et errances lui donnent l’envie progressivement de renaître sans jamais oublier l’aimée.

Un style poétique et précis, jamais larmoyant pour une œuvre subtile et émouvante.

Laissez-vous emporter par ce premier roman à découvrir.

Merci aux éditions Abordables pour cette belle lecture.

Notation :

Nicolas Barreau : Le café des petits miracles

Le café des petits miracles
Le café des petits miracles

Résumé :

Elle n’est a priori pas le genre de fille qui, de but en blanc, vide son compte en banque et, par une froide matinée de janvier, saute dans un train à destination de Venise ! Mais parfois la vie est imprévisible et une phrase énigmatique retrouvée dans un vieux livre peut avoir des conséquences inattendues…

L’auteur :

Sous le pseudonyme de Nicolas Barreau se cache un auteur franco-allemand qui travaille dans le monde de l’édition. Après le succès phénoménal du Sourire des femmes et de Tu me trouveras au bout du monde, puis La Vie en Rosalie et Un soir à Paris, voici son cinquième roman.

Mon avis :

Un livre anti morosité à découvrir d’urgence !

Pétillant, voilà une belle comédie romantique qui réconforte et cela ne se refuse pas.

Essayez donc, vous serez sous le charme aussi.

Dès la première phrase, j’étais en phase avec l’héroïne : « Nelly aimait la lenteur. Elle était plus encline à flâner qu’à se hâter … ». Timide, rêveuse et adorant les livres, Nelly croit aux signes et se fie à son intuition.

Suite à une grosse déception qui lui tombe dessus sans prévenir, elle s’enfuit à Venise. Elle a retrouvé un roman italien qui a appartenu à sa grand-mère avec une dédicace mystérieuse. Lors d’un froid matin de janvier, elle prend donc le train direction Venise et s’installe dans un appartement vénitien pour un mois.

A vous de découvrir la suite.

Ce que j’ai aimé : l’histoire, l’ambiance, l’humour, les promenades dans Venise, la littérature très présente dans ce récit. Beaucoup d’emotions et d’optimisme en prime.

Ce que je n’ai pas aimé : je cherche encore…

Vous hésitez encore ?

Un beau rayon de soleil en cet hiver rigoureux, à offrir pour la Saint-Valentin.

 

Notation :

Emilie Houssa : La nuit passera quand même

La nuit passera quand même
La nuit passera quand même

Résumé :

Dans la famille Bernstein, Squatsh est le deuxième des trois enfants : avant lui il y a Ludovic, après lui Marie. Ses parents se nomment Simon et Martha. Ils tiennent une boutique, La Vie moderne, située au 393, rue des Pyrénées à Paris. Outre une famille, Squatsh Bernstein a des principes, comme de s’enfermer aux toilettes pour réfléchir ou de ne jamais porter d’imprimé fleuri. Il fait de la boxe et aime la danse.

L’auteur :

Émilie Houssa est cinéphile et historienne de l’art. Elle enseigne en cycle supérieur ces deux matières. « La nuit passera quand même » est son premier roman.

Mon avis :

Une chronique douce amère qui se lit presque d’une traite.

Squatsh, le cadet est un enfant différent. Il aime la solitude, la boxe et sa petite sœur Marie.

Ses parents ont échappé aux atrocités de la seconde guerre mondiale, cachés par une fermière, le cadet est né pendant la guerre dans un réduit où la famille vivait. Après la guerre, retour à Paris et reprise du commerce : une boutique où l’on vend de la toile cirée, un article en vogue dans ces années d’après guerre. La famille s’agrandit sous l’œil inquiet du cadet qui protège sa mère puis sa sœur.

Nous suivons la famille lors de leurs premières vacances en bord de mer : émotion et sourires sont au rendez-vous. On pense au film : « Les vacances de Monsieur Hulot » lorsque l’auteure évoque un petit hôtel en bord de plage, ambiance familiale et la cloche qui sonne pour appeler les convives.

Le lecteur suit avec intérêt les aventures de cette famille, au cœur des années soixante et de toutes ses crises et catastrophes. La guerre d’Algérie rappelle aux Bernstein les années quarante et les inquiète profondément car Ludovic, l’aîné doit partir rejoindre les combats.

La période où tout était léger est terminée, l’histoire bascule et le roman aussi.

Je ne vous dévoilerai pas la suite mais sachez que j’ai moins souri dans la suite du livre mais que j’ai vibré et suivi avec intérêt le quotidien de cette famille.

Le cinéma est très présent dans ce livre au travers de l’ambiance et de divers clins d’œil et c’est bien agréable.

Une lecture que j’ai appréciée et que je vous recommande.

Merci aux éditions Denoël.

Paru le 11/1/2018 aux éditions Denoël Collection Romans français

 

Notation :

Dominique Fernandez : Où les eaux se partagent

Où les eaux se partagent
Où les eaux se partagent

Résumé :

Un peintre français, Lucien, et sa compagne Maria, en vacances en Sicile, arrivent dans un port à l’écart des circuits touristiques. La beauté du lieu et leur rencontre d’un vieux prince désargenté les amènent à acheter une maison rudimentaire, au bord de la falaise, malgré les réticences de Maria.

Lucien est fasciné par les Siciliens, leur pays, leurs coutumes, leurs superstitions, leur personnalité pittoresque et surprenante… Tandis que Maria, tout empreinte des préjugés des Italiens du Nord, les considère comme une population barbare. Elle est révulsée par l’éducation sévère infligée aux filles contrastant avec le laxisme de celle des garçons, les « crimes d’honneur », l’absence de femmes sur les plages, cause d’un intérêt malsain des hommes, appâtés par la blondeur de Maria…

 

 

L’auteur :

Romancier et essayiste, membre de l’Académie française, Dominique Fernandez est l’auteur de plus de soixante ouvrages dont Dans la main de l’ange (prix Goncourt 1982), Porporino ou les mystères de Naples (prix Médicis 1974), Ramon et Le Piéton de Rome. Il a publié plusieurs beaux-livres à la suite de nombreux voyages : Rome, Saint-Pétersbourg, Palerme et la Sicile, Prague, Syrie, L’Âme russe, etc.

 

 

Mon avis :

« Où les eaux se partagent » est un lieu au sud de la Sicile, là où la mer Méditerranée et la mer Ionienne se séparent.

Le décor est planté dès le début du récit et nous comprenons vite l’intérêt de Lucien, le héros pour cet endroit. Subjugué, il succombe à la proposition d’un noble qui lui propose une maison dans ce lieu perdu.

Lucien, peintre, voit immédiatement le potentiel de cet endroit et imagine l’inspiration qu’il y trouvera, emballé par ce décor. Sa compagne est hermétique à ce décor et ne supporte pas les siciliens. Originaire du nord de l’Italie, elle se sent étrangère sur cette terre et ne comprend pas les habitants. Les codes siciliens sont bien différents de ce qu’elle connaît dans sa région et pas toujours favorable à la gent féminine.

L’agacement de Maria ne rebute pourtant pas Lucien.

Ce livre est un bel hommage à ce rude pays avec ces belles descriptions poétiques des paysages méridionaux. Du soleil assuré en ces pluvieuses journées de janvier.

La couverture du livre reflète parfaitement l’ambiance du récit.

On a envie de partir en Sicile lorsque la dernière page est tournée.

Un agréable moment de lecture à découvrir.

Notation :