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Milena Busquets : Ça aussi, ça passera

Ça aussi, ça passera
Ça aussi, ça passera

 

Résumé :

Après la mort de sa mère, Blanca quitte Barcelone pour s’installer dans la maison de vacances familiale de Cadaqués. Sous le soleil de la Méditerranée, elle cherche l’apaisement. Une troupe disparate et invraisemblable l’accompagne : ses deux ex-maris, ses fils, ses amies Sofía et Elisa, son amant Santi et, bien entendu, sa mère, intellectuelle libre et exigeante.

 

L’auteur :

Née à Barcelone en 1972, Milena Busquets a travaillé pendant de nombreuses années chez Éditorial Lumen fondé par sa famille au début des années 1960. Elle est aujourd’hui journaliste et traductrice de l’anglais et du français.

 

Mon avis :

Après la perte de sa mère, notre héroïne est à la recherche de l’amour maternel, parfois nostalgique, d’autres fois soulagée après la disparition.

Tout est compliqué, comme sa vie avec deux ex maris, les enfants, copines et amants. Une existence bien remplie.

Blanca essaie de vivre dans l’instant présent, de profiter tout en échangeant mentalement avec sa mère. Un lien qui ne s’est pas brisé et qui resurgit régulièrement.

Comment retrouver sa liberté et force de vivre ? En aimant la vie et ses proches.

Une écriture vive, simple, parfois trop collée à l’oral et crue, donne du rythme à l’histoire.

Les blessures de Blanca s’estompent, sa mère lui manque mais elle survit.

En résumé : un cri d’amour et un vibrant hommage à sa génitrice.

Un texte à découvrir.

 

Merci aux Éditions Folio.

 

 

 

 

Notation :

Michaël Uras : Aux petits mots les grands remèdes

Aux petits mots les grands remèdes
Aux petits mots les grands remèdes

Résumé : Alex, notre héros passionné par les livres, a choisi d’exercer le métier peu commun de bibliothérapeute. Sa mission : soigner les maux de ses patients en leur prescrivant des lectures. Yann, l’adolescent fragile qui s’est fermé au monde ; le cynique Robert, étouffé par son travail et qui ne sait plus comment parler à sa femme ; Anthony, la star de football refusant de s’avouer certaines de ses passions… Tous consultent Alex.

 

L’auteur :

Michaël Uras est né en 1977. D’origine sarde, par son père, il a grandi en Saône-et-Loire et est aujourd’hui professeur de lettres modernes dans le haut-Doubs. Il a publié deux romans : Chercher Proust (finaliste du Prix de l’inaperçu 2013) et Nos souvenirs flottent dans une mare poisseuse. Aux petits mots les grands remèdes est son troisième roman

 

Mon avis :

Un bon moment de lecture que je vous conseille chaleureusement.

Évidemment, le sujet m’a interpellée immédiatement : pour une amoureuse des livres, l’histoire d’un bibliotherapeute ne pouvait que m’emballer.

Que fait un bibliothérapeute ? Il propose des lectures pour divertir, soigner et des livres comme médicament. Une ordonnance remplie de titres adaptés au besoin du patient. Magique ? Non, plutôt un échange entre un passionné de littérature et un patient qui cherche une solution douce et surtout différente. Parfois, ils ont tout essayé avant de le consulter.

Au départ, le patient est dubitatif et s’exclame souvent : “essayons” lors du premier rendez-vous. Alex les rassure en discutant pour les cerner puis rédige une fiche avec les constats et des ouvrages conseillés.

Alex précise que la lecture peut “rétablir un équilibre, apaiser, aider ceux qui souffrent”.

Nous suivons le parcours d’un l’adolescent, d’un footballeur et d’un stressé, pour chacun, Alex proposera du sur mesure.

Ces lectures vont provoquer des électrochocs et révéler la vraie nature de chacun.

Un beau parcours, une route parsemée de chouettes découvertes, le bibliotherapeute aurait peut-être besoin d’un accompagnement car il souffre également …

Un livre revigorant, rempli de sourires, de multiples références littéraires (j’adore) et d’humanité. Une belle histoire qui donne envie de partager ses lectures pour faire plaisir aux autres.

J’espère que je vous ai donné envie de découvrir ce livre à ne pas rater.

Parfait aussi pour les vacances.

Notation :

Jack Kerouac : Pic

Pic
Pic

Résumé : Pictorial Review Jackson est un petit garçon noir de Caroline du Nord. Recueilli par des parents malveillants après la mort de son grand-père qui l’a élevé, il découvre l’Amérique – New York, puis la Californie – à la suite de son frère aîné venu le secourir. Un parcours initiatique à travers une Amérique étrange, marginale, hors des sentiers battus, où l’on croise, au hasard des bus et des trajets en stop, des prêcheurs hallucinés ou des fantômes errant au bord d’un fleuve. Mais cette Amérique parfois inquiétante, toujours fascinante, que Pic explore comme dans une sorte de rêve prend aussi des contours très réalistes.

L’auteur :

Né en 1922 à Lowell, Massachusetts, Jack Kerouac manifeste très tôt le désir de vivre en marge de la société. Après un bref passage à l’Université Columbia, en 1939, il sera tour à tour matelot, cueilleur de coton, déménageur… The Town and the City paraît en 1950 avec l’appui d’Allen Ginsberg et William Burroughs, ses amis de la « Beat Generation ». Dès lors, malgré sa dépendance à l’alcool et aux drogues, Kerouac écrit à une cadence frénétique, et arpente les États-Unis en quête de nouvelles formes d’expression. En 1955, décidé à entamer une « vie nouvelle » il s’initie à la méditation et aux haïkus. Deux ans plus tard, il publie Sur la route, un succès public immédiat, mais qui l’éloigne de ses amis et le conduit à renouer avec ses vieux démons. Le chantre de « la prose spontanée » meurt en 1969 en Floride, à l’âge de 47 ans.

 

Mon avis :

Une perle de la collection Petite Vermillon des Éditions de la Table Ronde : le dernier roman de Jack Kerouac est proposé ici avec une nouvelle traduction de Christophe Mercier.

Un roman chantant qui peut se lire à voix haute pour profiter du phrasé utilisé : Pic se raconte en utilisant son langage. Ce style donne un caractère authentique au récit et renforce l’empathie envers le jeune orphelin. On s’habitue très vite à la langue du garçon et les pages défilent.

Dans ce court récit, on suit Pic jeune noir orphelin, qui parcourt l’Amérique avec son grand frère. Depuis la Caroline du Nord, son lieu de naissance, jusqu’à New York puis la Californie, Pic nous livre ses impressions sur les paysages traversés, ses échanges avec la population et le jazz très présent dans ces années 50.

Un roman lumineux et chantant qui émeut tout en étant gai et vivant.

Découvrez ce dernier roman de Kerouac, paru en 1971, pour son style et son portrait de l’Amérique des années 50.

 

Merci aux Éditions de la Table Ronde pour cette belle lecture.

 

Notation :

Jack Black : Personne ne gagne

Personne ne gagne
Personne ne gagne

Résumé:

 

Le hors-la-loi devenu romancier après son évasion publie, en 1926, ce texte entre autobiographie et roman. Tout au long d’un périple sur les routes des Etats-Unis, de San Francisco au Canada, ce récit est un hymne à la liberté et livre un portrait contrasté de l’écrivain : opiomane, décadent et voyou, il n’en est pas moins un grand conteur qui inspira J. Kerouac et W.S. Burroughs.

 

 

 

Mon avis :

 

Cette biographie romancée, la vie de Thomas Callaghan alias Jack Black, commence
par l’apprentissage de la vie à côté de son père. Obligé de travailler très tôt, le jeune
homme a une première expérience très mauvaise de la prison et du traitement de la police suite à un malentendu.
Parti tout jeune sur les routes et rencontrant des voleurs (hobos), commence alors sa vie de truand et de voleur, cherchant le mauvais coup qui peut lui rapporter 3/4000 $ ou 6 mois de prison.

L’Intérêt de ce livre, outre la vie rocambolesque et somme toute dangereuse de Jack est de suivre le personnage dans son évolution au sein des malfrats, sa réflexion sur son parcours, la vie en prison et progressivement le changement de mentalité jusqu’à devenir un honnête citoyen et se mettre à travailler comme archiviste dans un journal de l’époque.

Bien écrit, ce livre montre son courage face à la torture des prisons californiennes de l’époque, sa dépendance à l’opium et sa détermination à rester “réglo” auprès des autres truands.
La vie lui offrira aussi de belles rencontres avec des personnes qui vont lui donner une seconde chance.

 

Un livre où vous apprendrez a faire “l’ouvre boite” avec un train, à apprendre le “chinook”, et bien avant Horace Fletcher, à inventer, au trou et au régime pain sec,  le régime de la longue mastication !

N’hésitez pas, plongez dans cette lecture.

 

 

Notation :

Laïa Jufresa : Umami

Résumé : Umami explore les vies des habitants d’un lotissement de la ville de Mexico, renvoyés chacun à ses propres blessures par la disparition d’une petite fille. C’est Ana, sa grande sœur, qui mène la danse : Ana voudrait vivre mais le poids de la peine des adultes, l’ennui d’un été qui n’en finit pas et son propre chagrin l’en empêchent. Aidée d’Alfonso, un voisin anthropologue que la mort de sa femme a laissé hagard, elle se lance corps et âme dans un projet audacieux : planter dans l’arrière-cour de sa maison une milpa, le champ traditionnel des communautés indiennes du Mexique. À mesure qu’elle remue la terre, ratisse et plante, les habitants de ce drôle de voisinage démêlent le passé, si douloureux soit-il, pour un jour enfin renaître.


L'auteur : Laïa Jufresa est née en 1983 au Mexique. Elle passe son adolescence et ses premières années d’études à Paris puis en Argentine et aux États-Unis. Diplômée de la Sorbonne, elle termine aujourd’hui des études de graphisme et se consacre à l’écriture. En 2015 elle a été choisie par le ministère de la Culture mexicain et le British Council pour figurer dans la liste des vingt jeunes auteurs contemporains les plus importants au Mexique. Après un recueil de nouvelles, Umami est son premier roman.


Mon avis :

Poétique et tendre, une douce et agréable lecture.

Tout d'abord : pourquoi ce titre ?

Umami désigne l'une des cinq saveurs de base : sucré, acide, amer, salé et umami représente le “savoureux”.

L'umami est très présent dans le livre : l'une des maisons de nos héros porte ce nom et Alfonso, propriétaire de la maison, étudie l'alimentation pré colombienne et s'est spécialisé dans l'umami.

Voici ce qu'il en dit “l'umami se réveille en bouche, il naît au centre de la langue, la sécrétion salivaire se déclenche…”. Il faut dire qu'Alfonso a écrit un livre “culinario-anthropologique” qui s'appelle “Umami”.

Tous les personnages, Alfonso, Ana, Pina ou Marina vivent avec leurs blessures et s'entraident. Paumés mais pleins de vie, l'espoir est là, toujours présent.

À lire pour le dépaysement, la langue et l'histoire.

Je recommande moins à ceux qui aime une structure linéaire car la construction atypique du roman peut surprendre. Pas de chronologie dans les évènements, l'auteur remonte le temps et indique l'année en début pour que l'on s'y retrouve. J'ai été déstabilisée, au début, par ce procédé et le mélange des narrateurs. Puis on se coule dans cette douce histoire.

En fin de livre, on découvre un lexique qui nous décrypte les principaux termes mexicains comme “chilango”, “huipiles”, “Milpa”.

Partez au Mexique avec ce roman qui parle de saveurs, de douceurs et d'amour.


Merci aux Éditions Folio.

Le site de l'auteur