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Sophie De Villenoisy : Question de standing

Question de standing
Question de standing

Résumé :

À 43 ans, Caroline d’Adhémar de Gransac a tout ce dont une femme peut rêver : la beauté, l’argent, l’amour de ses enfants et l’admiration de ses amis.

Sa vie ressemble à une pub de magazine, elle est aussi réussie que son brushing. Marc, son ex-mari et avocat d’affaires, pourvoit à son standing. Jusqu’au couac, le congé parental de Marc, qu’elle n’a pas vu venir et qui la laisse du jour au lendemain sans revenus. Caroline, qui n’a jamais travaillé, va devoir mettre les mains dans le cambouis et sa manucure va prendre cher. Son ego aussi. Acculée, elle fait un choix terrible, que la morale et sa bonne éducation réprouvent. Ses proches pourront-ils lui pardonner?

 

L’auteur :

Dans son blog, l’auteure se définit ainsi : “Auteure, scénariste, journaliste et mère indigne épanouie“. Question de standing est son deuxième roman paru aux Éditions Denoël après Joyeux suicide et bonne année publié en 2016.

 

Mon avis :

J’ai passé un bon moment avec ce livre, lu vite, souvent avec le sourire aux lèvres.

Le quotidien de Caroline est rythmé par les courses chez les grands couturiers et les restaurants avec ses meilleures amies.

Lorsque son ex, avocat, décide de changer de vie et lui annonce qu’il ne pourra plus lui payer sa pension, elle tombe de haut. Comment continuer la même vie alors que l’argent vient à manquer ? Que répondre à sa meilleure amie qui vous emmène dans un grand restaurant et que c’est à son tour de payer ?

Futilité rime avec vacuité jusqu’à la dégringolade vertigineuse : Caroline va employer les grands moyens pour s’en sortir. Nous la suivons en nous demandant comment elle va gérer les conséquences de ses actes. Je vous laisse le découvrir…

Humoristique et décapant, une lecture agréable, à conseiller pour les prochaines vacances par exemple.

Merci aux éditions Denoël.

 

Notation :

Naomi Wood : Mrs Hemingway

Mrs Hemingway
Mrs Hemingway

Résumé : C’est un fait : Hemingway était un homme à femmes. Seulement l’auteur du Vieil homme et la mer ne se contentait pas d’enchaîner les histoires d’amour. Il a voulu épouser ses maîtresses. L’une après l’autre, à l’issue d’un scénario qui ne variait que de quelques lignes, il en a fait des Mrs. Hemingway : la passion initiale, les fêtes, l’orgueil de hisser son couple sur le devant d’une scène – la Côte d’Azur, le Paris bohème, la Floride assoiffée, Cuba, l’Espagne bombardée… – puis l’alcool, les démons, les noires pensées dont chacune de ses femmes espérait le sauver.

L’auteur :

Née en 1983 et diplômée de l’université d’East Anglia, elle vit aujourd’hui à Londres. Ses recherches pour Mrs Hemingway l’ont menée de la British Library à la Library of Congress, aux différentes résidences et aux repaires d’Ernest Hemingway à Chicago, Paris, Antibes, Key West et Cuba.

 

Mon avis :

Brillant et addictif : une lecture incontournable !

Nous découvrons l’histoire d’un écrivain ensorcelé par ses différentes femmes. Divisé en quatre parties, chacune démarrant lorsqu’une histoire amoureuse se termine.

Chaque femme a succombé à ses charmes et, hormis sa dernière épouse, a dû subir la rivalité de la maîtresse qui la détrônera et lui enlèvera son époux. Hadley, la premiere, a épousé Ernest alors qu’il n’avait que 21 ans. Très dévouée à son mari, elle est aussi très proche de Pauline, dite Fife. Tous les trois passeront de bons moments dans l’appartement parisien et dans le sud de la France. Désemparée quand elle découvre la liaison de son mari, elle s’efface comprenant qu’elle l’a perdu.

Après ces premières années difficiles financièrement, tout change avec Fife, riche qui lui fait voir du pays. Amoureux, Ernest l’épouse et démarre avec entrain sa nouvelle vie. Protégé des soucis matériels, le grand homme pourra écrire. Au bout de quelques années, le même schéma se reproduit : Ernest rencontre une journaliste de guerre, Martha. Désespérée, Fife fera tout pour conserver son mari mais celui-ci, de nouveau amoureux, veut épouser sa nouvelle conquête. Il a besoin du mariage pour concrétiser un amour. L’histoire va se poursuivre encore une fois lorsqu’il découvre Mary. Le même schéma se reproduit : la nouvelle femme chasse l’ancienne dans le cœur de l’écrivain.

Le plus étonnant c’est le lien qui unira ces femmes comme des sœurs improbables.

Face à un homme, parfois fragile et souvent torturé, ces femmes intelligentes l’ont aimé voire adoré et se sont parlées. Mary téléphone à Hadley lorsqu’elle s’inquiète pour son mari.

L’auteure parvient parfaitement à nous faire partager l’intimité des épouses successives d’Ernest et nous donne ainsi un autre éclairage sur le grand écrivain.

Une belle plume rend la lecture très fluide et addictive.

Ne vous privez pas du plaisir de découvrir ce premier roman.

 

Le site de l’auteure

 

Merci Babelio et Les Éditions de la Table Ronde.

Notation :

Sonja Delzongle : Récidive

Récidive
Récidive

Résumé : Saint-Malo, hiver 2014. Du haut des remparts, sorti de prison, Erwan Kardec contemple la mer en savourant sa liberté. Il y a trente ans, il a tué sa femme à mains nues, devant leur fille, Hanah. Jamais il n’aurait été démasqué si la fillette n’avait eu le courage de le dénoncer. Malade, nourri d’une profonde haine, il n’aura de cesse de la retrouver avant de mourir.

 

L’auteur

Née en 1967 d’un père français et d’une mère serbe, Sonja Delzongle a grandi entre Dijon et la Serbie. Elle a mené une vie de bohème, entre emplois divers (les plus marquants ayant été le commerce artisanal africain-asiatique et la tenue d’un bar de nuit) et écriture. C’est en 2011 qu’elle commence l’écriture de Dust. Sa passion pour l’Afrique, qui remonte à sa petite enfance, l’a amenée à y faire de multiples séjours. Sonja Delzongle, dont la jeunesse a été marquée par la guerre en Serbie, a été confrontée en Afrique à une autre vision de la violence et de la misère, et a voulu l’explorer dans son premier livre.

 

Mon avis

J’ai été piégée par ce thriller démoniaque.

J’ai retrouvé avec plaisir la profileuse Hanah Baxter découverte avec “Quand la neige danse”. Voici de nouveau une histoire sous tension qu’on ne peut lâcher avant la fin.

Dans ce roman, Hanah, est plutôt la victime que l’enquêtrice, son père tout juste sorti de prison décide de se venger de sa fille qui l’a fait condamner. Une confrontation implacable, tous deux sont déterminés.

Lui est à Saint-Malo, elle à New-York vit mal, poursuivie par d’horribles cauchemars et se réveille avec des traces de strangulation. Son père est-il responsable ? Qui la terrorise et pourquoi ?

Plusieurs histoires s’entremêlent dont l’une revient régulièrement : le naufrage en 1905 d’un vapeur anglais “Le Hilda” à l’entrée de Saint-Malo. Véridique, comme je vais le découvrir en fin du livre.

Pour vous convaincre de vous précipiter sur ce roman, les principaux atouts : une histoire haletante, des personnages profondément humains même si la noirceur domine parfois, une construction parfaite et une plume fluide.

Une romancière à suivre…

 

Belle lecture à votre tour.

 

Merci aux éditions Denoël.

Collection Sueurs Froides

Parution : 06-04-2017

 

 

Notation :

Jessie Burton : Miniaturiste

Miniaturiste
Miniaturiste

Résumé : Nella Oortman n’a que dix-huit ans ce jour d’automne 1686 où elle quitte son petit village pour rejoindre à Amsterdam son mari, Johannes Brandt. Homme d’âge mûr, il est l’un des marchands les plus en vue de la ville. Il vit dans une opulente demeure au bord du canal, entouré de ses serviteurs et de sa sœur, Marin, une femme restée célibataire qui accueille Nella avec une extrême froideur. En guise de cadeau de mariage, Johannes offre à son épouse une maison de poupée, représentant leur propre intérieur, que la jeune fille entreprend d’animer grâce aux talents d’un miniaturiste. Les fascinantes créations de l’artisan permettent à Nella de lever peu à peu le voile sur les mystères de la maison des Brandt, faisant tomber les masques de ceux qui l’habitent et mettant au jour de dangereux secrets.

 

L’auteur

Née en 1982, auteure et actrice anglaise, “Miniaturiste” est son premier roman.

 

Mon avis

Coup de cœur pour ce livre : superbe fresque historique qui scotche le lecteur.

Direction Amsterdam au dix-septième siècle en compagnie d’une riche famille de marchands qui, sous des dehors bien rangés, mène une vie remplie de secrets.

Ce que je peux vous dire c’est qu’après avoir entamé les aventures de Petronella, Nella pour ses proches, vous aurez des difficultés à stopper la lecture.

Lorsqu’elle débarque à Amsterdam chez son époux, sa belle-sœur l’accueille très froidement. Austère et puritaine, Marin, lui laisse peu de place dans la maison. Son mari, riche marchand est peu présent. Nella est bien seule et isolée. Pour l’occuper, Johannes offre une maison miniature à sa jeune épouse en lui proposant de la meubler.

Nella fait appel à une “miniaturiste” qui réalise des objets miniatures sur commande. Quelle surprise à la réception de ces objets … tellement proches de la réalité et bien plus encore. Je vous laisse découvrir le pouvoir de ces miniatures qui vont bouleverser la vie de Nella.

Très documenté et mêlant habilement suspense, fantastique, secrets et fanatisme religieux, une lecture riche et captivante à lire absolument !

L’auteure s’est inspirée d’une maison de poupée conservée au musée d’Amsterdam.

Voici la photo de la maison de poupée originale.

 

Merci aux éditions Folio.

 

Si vous avez envie de vous plonger dans cette période, je vous conseille aussi : “Les mots notre mes mains

 

Notation :

Catherine Banner : La maison au bord de la nuit

La maison au bord de la nuit
La maison au bord de la nuit

Résumé : Au large de la Sicile, sur l’île de Castellamare, caillou fertile bercé par le sirocco et les légendes locales, Amedeo Esposito peut enfin poser ses valises. Élevé à l’orphelinat de Florence, ce médecin a un don pour le bonheur. Or, l’île lui réserve bien des surprises. À commencer par l’amour : partagé entre deux femmes, Amedeo fait le choix de bâtir avec l’une. Et qu’importe si l’abandon de l’autre lui coûte sa réputation et son titre de médecin ; avec celle qu’il épouse et les quatre enfants qu’elle lui donne – dont Maria-Grazia, la rescapée, la prunelle de ses yeux –, Amedeo restaure une vieille bâtisse surplombant l’océan et rouvre le café qu’elle abritait.

L’auteur : Catherine Banner est née à Cambridge en 1989. Après avoir enseigné quelques années, elle a décidé de se consacrer à l’écriture. Elle a publié une trilogie de romans pour jeunes adultes, The Last Descendants (2008 à 2015), traduite dans une vingtaine de langues. La Maison au bord de la nuit est son premier roman. Il est en cours de traduction dans vingt-quatre langues. Elle vit aujourd’hui à Turin.

 

Mon avis :

Inspiré de contes italiens populaires, voici une délicieuse saga romanesque.

Face à Syracuse, un caillou sur lequel vit un peuple farouche et entièrement voué à son île. Sur quatre générations, nous suivons une famille dont le premier , Amadeo, médecin et amoureux de contes et légendes reprend un vieux café. Grâce à lui, sa femme puis ses enfants, ce bar devient le cœur du village : lieu d’échanges et de culture de cette île longtemps isolée.

Un pavé de cinq cent pages qui se lit vite car on s’attache aux personnages d’Amadeo, Pina, Maria-Grazia et Concetta. Les femmes ont de fortes personnalités et prennent des responsabilités pour sauver leur île chérie.

Cette épopée nous fait revivre un siècle d’histoire, de la grande histoire. J’ai trouvé particulièrement intéressante la vision donnée ici sur la période de la seconde guerre mondiale, plus rarement évoquée du côté des italiens. Sur cette petite île, se croisent les “chemises brunes” et les communistes ou d’autres non politisés. Les garçons partent à la guerre et le village se vide. Les habitants pleurent leurs fils partis et s’organisent pour survivre.

Mention spéciale pour le style très fluide et l’écriture émaillée d’expressions italiennes qui rend l’ensemble très vivant.

Prenant et émouvant, une belle lecture qui donne envie de partir en Sicile ou mieux encore sur ce caillou isolé pour vivre pleinement et intensément comme nos héros.

Je vous recommande chaudement cette lecture.

Merci Babelio et aux Éditions Presses de la cité .

 

Le site de l’auteure.

 

Notation :