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Brontë : Lettres choisies de la famille Brontë

Lettres choisies de la famille Brontë
Lettres choisies de la famille Brontë

Traduit de l’anglais et annoté par Constance Lacroix

Présentation : Si les œuvres des sœurs Brontë sont connues de tous, il n’en va pas de même pour leur correspondance, a fortiori en France où elle n’avait pas encore été traduite. Le présent recueil réunit plus de trois cents lettres de cette famille hors norme. Celles de Charlotte à son amie Ellen Nussey ou à ses éditeurs londoniens, tantôt véhémentes, tantôt mélancoliques, sont d’une humilité extrême. Durant sa courte existence, Charlotte s’éloigne rarement de la cure de Haworth où elle veille tour à tour son frère et ses sœurs dans leurs derniers instants. De ces deuils, la jeune femme, qui ne place jamais l’art au-dessus de la vie, laisse des témoignages d’une grande pudeur.

 

Les auteurs : Charlotte Brontë a publié trois romans de son vivant Jane Eyre, Shirley et Villette. Le Professeur fut publié à titre posthume. Branwell, Emily et Anne sont les trois autres enfants du pasteur Patrick Brontë.

La traductrice : Constance Lacroix a notamment traduit, annoté et commenté La Relation véridique de ma naissance, de mon éducation et de ma vie de Margaret Cavendish.

 

Mon avis :

Une préface intitulée “note d’intention” présente la démarche de la traductrice qui a réuni ces lettres en laissant la plus grande place à Charlotte qui s’est exprimée davantage que ses sœurs. Nous apprenons aussi qu’elle s’exprimait parfois en français, son style a été adopté par la traductrice pour être plus fidèle et proposer un ensemble homogène.

L’ensemble des lettres produites couvrent la période “1821-1855” et sont regroupées par année. Ainsi nous suivons chronologiquement la vie de la famille Brontë. La traductrice, en début de chapitre, précise le contexte entourant la missive.

Le lecteur parcourt ce recueil au cœur de l’intimité et des malheurs de la famille Brontë : la mère partie tôt d’un cancer, les sœurs séparées puis malades, le frère qui peine à se faire connaître comme artiste. Charlotte résiste et veille sur tout ce petit monde tout en écrivant le grand roman “Jane Eyre” sous pseudonyme. Sa vie passe au second plan, elle refuse des propositions de mariage.

Quelques lettres sont écrites par Emily, Anne ou par le père, le tout donne un magnifique témoignage de cette famille d’artistes.

Je vous recommande ce recueil épistolaire qui donne envie de se replonger dans “Jane Eyre”, ma version préférée est la traduction française de Dominique Jean chez Folio Classique : Jane-Eyre

 

Merci aux Éditions de la Table Ronde.

 

Notation :

Wednesday Martin : Les primates de Park Avenue

Les primates de Park Avenue
Les primates de Park Avenue

Résumé : Wednesday est sur le territoire des primates les plus riches de la planète. Une enclave hostile peuplée de femmes au foyer surdiplômées, glamour, mariées à des patrons de hedge funds et totalement dévouées à la réussite de leur progéniture. Armée d’un calepin et d’un crayon, Wednesday Martin consigne, à la manière de la célèbre primatologue Jane Goodall, les rites, les mœurs, les contradictions et les peurs de ces mères richissimes en quête obsessionnelle de perfection.

 

L’auteur :

Wednesday Martin est née et a grandi dans le Michigan. Anthropologue, elle écrit pour Harper’s Bazaar, le Huffington Post et le New York Times – dans lequel elle a fait polémique en révélant l’existence du « bonus d’épouse ».

 

Mon avis

Un livre atypique qui met en lumière l’univers impitoyable des richissimes habitants d’un quartier de Manhattan. Réussi et décapant.

Le portrait au vitriol interpelle le lecteur : ces femmes de riches hommes d’affaires ont une vie qui n’est pas rose. L’argent coule à flot mais les codes sont très stricts comme l’auteure le découvre en s’installant dans cet univers.

Pour ces femmes, le plus important est d’avoir un corps athlétique, des vêtements de marque et être une mère parfaite.

Pour résister à la pression, ces Wonder Woman se réfugient dans l’alcool et l’absorption de médicaments. Ce qui est le plus difficile pour toutes ces femmes : être dépendantes économiquement de leurs maris, c’est leur plus grande angoisse. Pour contrecarrer ce problème, une seule solution : se faire offrir le plus possible de bijoux.

Le passage où l’auteur décrit comment elle s’y prend pour acheter un sac le “it bag” du moment est particulièrement édifiant.

Ces femmes sont encore plus stressées que nous pauvres travailleuses. Même les nantis ont des soucis.

Dans cet univers décalé, l’auteure résiste et l’amour maternel l’aide à se positionner au milieu de cette jungle.

Un récit édifiant à découvrir.

 

Merci Anaïs et l’agence Anne et Arnaud pour cette lecture.

 

 

Le site de l’auteure : http://wednesdaymartin.com

 

Notation :

Antonia Hayes : La vie étoilée d’Ethan Forsythe

La vie étoilée d'Ethan Forsythe
La vie étoilée d’Ethan Forsythe

Résumé : Ethan est un jeune garçon passionné d’astronomie qui vit dans un monde de galaxies et d’étoiles. Fragile, chahuté à l’école, il grandit avec sa mère à Sydney et ignore tout de son père jusqu’à ce que ce dernier le contacte. Ethan s’interroge sur son étrange famille, particulièrement quand son corps commence à lui jouer des tours.

L’auteur :

Née en 1982 en Australie, Antonia Hayes a vécu à Paris avant de s’installer en Californie. La vie étoilée d’Ethan Forsythe a été salué dès sa parution. Il est en cours de publication dans six pays.

 

Mon avis:

Bouleversant !

Ethan m’a beaucoup émue, j’ai lu rapidement, immédiatement interpellée par l’histoire et je me suis attachée très vite au jeune garçon.

C’est un enfant différent : attiré par les étoiles et la physique quantique, il a du mal à s’intégrer à l’école, les autres enfants se moquent de lui quand il leur parle d’étoiles. Ses camarades l’ont surnommé “Stephen Hawking”.

Il vit avec sa mère uniquement qui le couve. Leurs relations sont touchantes, ils s’adorent. Cependant on comprend assez vite que de lourds secrets enfouis polluent la vie de Claire et de son fils. Quelles conséquences sur leur futur ? Le lecteur accroché par le thème et la figure de l’enfant tourne les pages de plus en plus vite.

Un roman qui explore la difficulté d’être parents, l’amour inconditionnel qui unit parents et enfants, enfin le pardon.

Cette histoire monte crescendo, avec une grande intensité, au sujet plus grave qu’il n’y paraît au premier abord. Je parie qu’un trop plein émotions vous submergera aussi.

Une belle lecture qui remue et laisse songeur après avoir refermé le livre.

Vous ne pourrez pas rester insensible au destin d’Ethan : un courageux et formidable petit bonhomme.

Bravo pour ce premier roman.

 

Le site de l’auteure : http://antoniahayes.com

 

 

Merci aux éditions Autrement.

 

Notation :

Christine Féret-Fleury : La fille qui lisait dans le métro

Résumé : Juliette prend le métro tous les jours à la même heure. La ligne 6, le métro aérien. Ce qu’elle aime par-dessus tout, c’est observer, autour d’elle, ceux qui lisent. La vieille dame, le collectionneur d’éditions rares, l’étudiante en mathématiques, la jeune fille qui pleure à la page 247. Elle les regarde avec curiosité et tendresse, comme si leurs lectures, leurs passions, la diversité de leurs existences pouvaient donner de la couleur à la sienne, si monotone, si prévisible. Jusqu’au jour où Juliette décide de descendre deux stations avant son arrêt habituel, et de se rendre à son travail en coupant par une rue inconnue.


L'auteur :

Christine Féret-Fleury a travaillé longtemps dans l’édition avant de se consacrer à l’écriture. Depuis, les journées sont trop courtes pour venir à bout de toutes les histoires qui lui passent par la tête. Elle a publié une cinquantaine de livres pour les enfants et les adultes.


Mon avis :

Une histoire dédiée aux livres, pour les amoureux de littérature, tout est là : la passion des livres en tant qu'objets et un bel hommage à la littérature.

Juliette emprunte la même ligne de métro chaque jour et y croise des lecteurs. Elle aime les regarder et s'interroge sur leur vie. La sienne n'est pas palpitante : elle travaille dans une agence immobilière.

Sa routine sera modifiée le jour ou elle change de trajet. Sa rencontre avec Soliman le passionné de livres va tout bouleverser.

Une courte histoire qui montre le pouvoir de la lecture et l'importance de vivre sa vie en faisant les bons choix.

Une intrigue originale et une touche de fantastique avec beaucoup de références littéraires : un bon mélange qui donne un récit agréable.

Vive la littérature et les passeurs de livres.

Une belle philosophie que je partage complètement : je laisse toujours mes livres sur les lieux de mes vacances.


Merci aux Éditions Denoël.

 

Andrea Lévy : Hortense et Queenie

Hortense et Queenie
Hortense et Queenie

Résumé : L’Afrique n’a pas de secrets pour Queenie. Enfant, élevée à la dure dans les Midlands, elle a vu un Noir à l’exposition de l’Empire britannique, et lui a même serré la main. Maintenant adulte, son mari n’étant pas rentré des Indes où il servait dans la Royal Air Force, elle accueille deux locataires venus de Jamaïque : Gilbert, qui a lui aussi porté l’uniforme bleu de la RAF, et sa femme Hortense. Le couple subit, bon gré mal gré, le racisme ordinaire : dans l’Angleterre de l’immédiat après-guerre, ces ressortissants de la couronne britannique ne passent pas inaperçus. Gilbert surmonte les humiliations grâce à son esprit gouailleur. Hortense, quant à elle, toujours soucieuse de son élégance, est choquée par la misère ambiante, loin de ce qu’elle avait imaginé à l’ombre des manguiers.

 

L’auteur :

Née à Londres de parents jamaïcains, Andrea Levy explore dans son œuvre les problèmes auxquels sont confrontées les minorités ethniques en Angleterre et le lien intime qui unit l’histoire britannique avec celle des Caraïbes. Elle est l’auteur des romans Every light in the house, Burnin’, Never far from nowhere et Small Island. Ce dernier, couronné par les prestigieux Orange Prize for Fiction et Whitbread Novel Award, a paru à Quai Voltaire en 2006 sous le titre Hortense et Queenie.

 

Mon avis :

Paru en 2006, voici une belle réédition en collection “Petit Quai Voltaire” : superbe collection qui permet des séances de rattrapage avec en prime, une nouvelle traduction. Les livres de cette collection sont très beaux : papier blanc type vélin et couverture soignée. Le plaisir de l’objet en plus.

Hortense et Queenie est un formidable roman choral, ample et riche en émotions. Le titre du roman fait écho au prénom des protagonistes. Ces deux femmes que tout semble opposer : couleur de peau, culture et modes de vie vont se croiser. L’une est blonde et vient de la campagne anglaise et l’autre noire est née en Jamaïque. Le mari d’Hortense va les réunir peu après la fin de la seconde guerre mondiale. Pour bien comprendre ses personnages, l’auteure nous entraîne en Jamaïque au temps où Hortense était jeune. Gilbert, qui va devenir son mari, veut aider la Grande-Bretagne, “la mère patrie” et s’engage en plein conflit. Il connaîtra le racisme de ses compatriotes anglais avant de s’apercevoir que certains américains sont encore plus ségrégationnistes.

Une histoire émouvante et prenante dans laquelle je vous conseille fortement de vous plonger.

J’ai découvert Andrea Lévy avec son précédent ouvrage “Une si longue histoire” dont j’avais apprécié l’ambiance, la plume et le ton.

Il y a du Toni Morrison chez Andréa Lévy.

En exergue du livre, une citation de Churchill : “Jamais dans le champ des conflits humains, autant de personnes n’ont été redevables à si peu d’autres”.

 

Merci aux éditions de la Table Ronde

 

Notation :