Catégorie : <span>ROMANS</span>

Martha Batalha : Les Mille Talents d’Eurídice Gusmão

Les Mille Talents d'Eurídice Gusmão
Les Mille Talents d’Eurídice Gusmão

Résumé

L’histoire d’Eurídice Gusmão, ça pourrait être la vôtre, ou la mienne. Celle de toutes les femmes à qui on explique qu’elles ne doivent pas trop penser. Et qui choisissent de faire autrement… Responsable de l’augmentation de 100 % du noyau familial en moins de deux ans, Eurídice décida de se désinvestir de l’aspect physique de ses devoirs matrimoniaux. Comme il était impossible de faire entendre raison à Antenor, elle se fit comprendre par les kilos qu’elle accumula. C’est vrai, les kilos parlent, les kilos crient, et exigent – Ne me touche plus jamais. Eurídice faisait durer le café du matin jusqu’au petit déjeuner de dix heures, le déjeuner jusqu’au goûter de quatre heures, et le dîner jusqu’au souper de neuf heures. Eurídice gagna trois mentons. Constatant qu’elle avait atteint la ligne, cette ligne à partir de laquelle son mari ne s’approcherait plus d’elle, elle adopta à nouveau un rythme alimentaire sain.

 

L’auteur :

Née au Brésil et diplômée en littérature et journalisme. Best-seller au Brésil, ce livre est son premier roman.

 

Mon avis :

Je vous avoue que l’on passe par différents états lors de cette lecture : on se dit, mais quel goujat le mari d’Euridice ! Cela frôle le harcèlement envers sa femme. Puis on se rend compte que la gentille épouse a des ressources. Beaucoup de talents cachés qui ne demandent qu’à éclore.

Oui mais comment faire avec un époux qui veut une femme soumise, dédiée uniquement au bonheur de son mari

et ses enfants ?

Heureusement la vie est pleine de surprises qu’Euridice saura accueillir et utiliser pour transformer sa vie.

Une épopée pleine de charme, gaie et remplie d’humour.

Le contenu du roman est tonique comme les couleurs de la couverture. L’optimisme est de rigueur et cela ne plait pas toujours aux héros masculins. Tant pis pour eux car nous, les femmes, on se régale !

 

Un premier roman brésilien qui se lit vite et avec plaisir.

Merci aux éditions Denoël.

 

Éditions Denoël – parution le 12/1/2017

Traduction du portugais (Brésil) par Diniz Galhos

 

Notation :

Dominique Fortier : La porte du ciel

La porte du ciel
La porte du ciel

Résumé : Au coeur de la Louisiane et de ses plantations de coton, deux fillettes grandissent ensemble. Tout les oppose. Eleanor est blanche, fille de médecin ; Eve est mulâtre, fille d’esclave. Elles sont l’ombre l’une de l’autre, soumises à un destin qu’aucune des deux n’a choisi. Dans leur vie, il y aura des murmures, des désirs interdits, des chemins de traverse. Tout près, surtout, il y aura la clameur d’une guerre où des hommes affrontent leurs frères sous deux bannières étoilées.

 

L’auteur :

L’auteur est née est au Québec et vit aujourd’hui à Outremont. Après un doctorat en littérature française, elle exerce notamment le métier de traductrice. Son livre “Au péril de la mer” publié en 2015 a obtenu un prix littéraire équivalent au Goncourt au Canada.

Mon avis :

Poétique et émouvant, ce fut pour moi une belle découverte. Merci aux “Éditions Les Escales” de me l’avoir adressé. Les Escales publie des romans francophones depuis mars 2016 seulement. Un voyage plus intime avec des odyssées modernes, des secrets de famille pour rêver et s’évader : tel est le programme de cette collection.

Voici donc un texte délicat et subtil qui nous emporte aux États-Unis pendant La guerre de Sécession.

Deux personnages principaux : une jeune fille noire Eve et Eleanor blanche et de bonne famille; le père d’Eleanor, décide d’adopter la petite Eve qui devient alors une compagne de jeu et la poupée d’Eleanor. Quel est le statut pour cette fillette ? Lorsque les agents du recensement passent, ils décident de la compter pour une demi personne. Pourtant elle n’est plus esclave.

Elles grandissent et sont confrontées à la guerre; en attendant le retour des hommes elles brodent et préparent des courtepointes. L’auteur nous décrit ici la vacuité de la vie des femmes blanches riches.

Un récit construit à plusieurs voix, nos deux héroïnes, June l’esclave noire et une voix mystérieuse qui ressemble à un chant.

Une écriture maîtrisée et délicate rend la lecture agréable et très fluide.

À vous de vous y plonger maintenant et je vous souhaite d’y prendre le même plaisir que moi.

 

Merci aussi à Babelio.

Parution le 11 janvier Les Escales domaine français.

 

Notation :

Karin Kalisa : La mélodie familière de la boutique de Sung

La mélodie familière de la boutique de Sung
La mélodie familière de la boutique de Sung

Résumé : Lorsque la grand-mère de Minh donne un spectacle de marionnette vietnamienne à la fête de l’école, personne ne soupçonne que le quartier de Prenzlauer Berg va en être bouleversé. Et pourtant, dans ces rues de l’ancien Berlin-Est, la part d’Asie ressurgit, insufflant un nouveau sens de la communauté. C’est l’effet papillon assuré. Bientôt, les habitants sont coiffés de chapeaux de paille pointus, des légumes méconnus apparaissent dans les assiettes, des ponts de bambou relient les maisons de toit en toit.

 

L’auteur :

Née en 1965, Karin Kalisa a vécu à Hambourg, Tokyo et Vienne avant de s’installer à Berlin. Elle est linguiste, philosophe et spécialiste de la culture classique. La Mélodie familière de la boutique de Sung est son premier roman.

 

Mon avis :

Une histoire douce et tendre : un grand vent d’optimisme souffle dans cette fresque et comme c’est agréable !

Dans un quartier de Berlin, un petit garçon, Minh le fils de Sung, doit apporter à son école un objet qui représente ses origines : le Vietnam. Tous deux sont nés ici en Allemagne bien qu’ils soient très bruns avec des yeux en amande. La grand-mère de Minh lui propose de l’accompagner à l’école avec une marionnette en bois qui vient raconter une histoire de son pays aux enfants. Un récit qui émeut petits et grands.

Hien, La grand-mère accompagnait son grand-père marionnettiste lorsqu’elle était petite, quand la guerre lui permettait. La marionnette et Hien arriveront ensuite à Berlin dans les années 80.

Ce que je peux vous dire c’est que les habitants de ce quartier vont se transformer, rêver d’Asie, porter des chapeaux de paille et manger des fruits exotiques.

La couverture illustre bien le thème principal de ce beau roman : le choc des cultures, le partage et le lien entre les peuples.

En le refermant on a envie de :

  • Parler à ses voisins
  • Partir au Vietnam
  • Découvrir ce quartier de Berlin
  • Partager ses recettes préférées, manger au soleil …

Bref vivre comme on a envie et se faire plaisir.

Une lecture douceur que j’ai dégustée avec délectation et en prenant mon temps pour que cela dure plus longtemps.

Une bulle de poésie et de légèreté qui comblera tous les lecteurs qui ont gardé leur âme d’enfant.

Évadez vous grâce à Karin Kalisa.

 

Merci aux éditions Héloïse d’Ormesson.

Notation :

Lars Pettersson : La loi des Sames

La loi des Sames
La loi des Sames

Résumé : Kautokeino. Localité de Laponie norvégienne où des Sames – un peuple autochtone – continuent à vivre de l’élevage des rennes, et selon des traditions ancestrales. Anna Magnusson, jeune substitut du procureur à Stockholm, mène une existence à mille lieues de ses origines sames, que sa mère a reniées en venant vivre en Suède… Jusqu’au jour où sa grand-mère l’appelle à l’aide : son cousin Nils Mattis est accusé de viol. Chargée de trouver un arrangement avec la plaignante, Anna accepte de retourner à Kautokeino, qui n’évoque pour elle que de lointains souvenirs d’enfance.

 

L’auteur :

Lars Pettersson a travaillé pour la télévision suédoise pendant de nombreuses années en tant que réalisateur et scénariste. C’est d’ailleurs un tournage qui lui a fait découvrir, dans les années 1990, la région de Kautokeino. Il y passe depuis tous ses hivers.

 

Mon avis :

Une lecture décevante, je ne suis pas rentrée dedans. Pas d’empathie pour les héros, un décor glacé bien décrit mais on ne ressent rien.

On s’ennuie, trop de tristesse : un voile épais comme une chape de plomb écrase tout.

Anna l’héroïne apporte une bouffée d’air et donne envie de poursuivre le récit : un personnage fort, qui a du caractère et règle ses comptes en plus de son enquête.

Nous sommes en Laponie avec les Sames, premier peuple de cette contrée. Le plus intéressant dans ce roman reste la découverte des lapons et de leurs traditions ancrées dans leur quotidien. Ces habitants de cette lointaine Laponie font partie des peuples premiers, ce qui explique sûrement la rudesse de leur vie et la conservation de pratiques ancestrales.

Un roman policier à réserver aux amateurs d’ambiances nordiques qui aiment les histoires lentes.

 

Merci aux éditions Folio.

 

Notation :

Paula McGrath : Génération

Génération
Génération

Résumé : Joe Martello est le propriétaire d’une ferme au cœur de l’Illinois – de ces grandes fermes bio où se croisent travailleurs clandestins et jeunes wwoofeurs venus d’Europe. C’est par une copine de bureau qu’Áine entend parler de ce trentenaire mal léché. Quelques échanges par Skype plus tard, elle se décide à le rejoindre pour passer un été loin du carcan de sa vie de jeune mère divorcée dans sa province irlandaise.

L’auteur :

L’auteur est née en Irlande en 1966. Elle enseigne le “créative writing” à l’université de Dublin. Génération est son premier roman.

 

Mon avis :

Mon coup de cœur ❤️ de cette rentrée littéraire.

Un livre que j’ai dévoré et lu presque d’une traite. J’ai été happée tout de suite par l’histoire.

Un style très fluide, beaucoup de dialogues, un découpage en plusieurs époques et une tension constante rendent la lecture addictive.

Paula nous propose un roman choral, plusieurs personnages très différents prennent la parole au rythme de l’intrigue. Un mineur irlandais, un fermier américain, un travailleur mexicain, une jeune femme divorcée et d’autres encore se succèdent. Même si le lecteur peut être décontenancé par cette galerie de portraits qui défile, il n’y a jamais d’ennui bien au contraire. Petit à petit, des liens se tissent entre ces différents personnages, avec subtilité l’auteure nous entraîne dans une histoire en résonance sur plusieurs générations et continents. Nous voyageons de l’Irlande à l’Illinois puis au Japon. Les ambiances sont parfaitement restituées, une autre grande force de ce roman.

 

Laissez-vous emporter par ce formidable roman qui nous accroche, nous interroge sur la destinée et la transmission inter génération.

Bravo pour ce premier roman.

 

Merci aux éditions de la Table Ronde.

Notation :