Des pages et des îles

Jean-Baptiste Andrea : Ma reine

Ma reine
Ma reine

Résumé :

Shell n’est pas un enfant comme les autres. Il vit seul avec ses parents dans une station-service. Après avoir manqué mettre le feu à la garrigue, ses parents décident de le placer dans un institut. Mais Shell préfère partir faire la guerre, pour leur prouver qu’il n’est plus un enfant. Il monte le chemin en Z derrière la station. Arrivé sur le plateau derrière chez lui, la guerre n’est pas là.

L’auteur :

Jean-Baptiste Andrea est né en 1971. Il est réalisateur et scénariste. Ma reine est son premier roman.

Mon avis :

Un ovni ce premier roman : inclassable et percutant.

Cette fable nous conte l’histoire de Shell, un petit garçon différent , qui vit avec ses parents dans une station-service.

Nous sommes dans les années 60, en Provence, au milieu de nulle part. Un jour, le petit garçon fait une grosse bêtise et ses parents décident de l’envoyer loin de chez lui : il ne le supportera pas et s’enfuit.

Il va rencontrer une petite fille qui va lui ouvrir de nouveaux horizons.

Écrit à la première personne pour plus de proximité avec ce garçon différent, le lecteur est touché et s’attache à ce petit.

Beaucoup de poésie et de tendresse dans ce récit qui m’a émue. Par moments, j’ai pensé à « La gloire de mon père » de Pagnol. La langue simple et imagée est au service de l’histoire, tout simplement.

Un texte à découvrir aux éditions Folio.

Notation :

Nicolas Barreau : Trente-trois fois mon amour

Trente-trois fois mon amour
Trente-trois fois mon amour

Résumé

Jeune auteur de comédie romantique, Julien Azoulay perd tragiquement son épouse, âgée de trente-trois ans. Malgré sa douleur, il honore sa dernière volonté : lui écrire trente-trois lettres pour lui raconter cette vie qui se poursuit sans elle. Ce sera leur ultime secret. Mais, alors qu’il les avait cachées dans un compartiment de la pierre tombale, les lettres disparaissent…

L’auteur

Sous le pseudonyme de Nicolas Barreau se cache un auteur franco-allemand qui travaille dans le monde de l’édition.

Mon avis

Décidément j’aime beaucoup les histoires de Nicolas Barreau.

Pas de mièvrerie ici, vous lirez une grande histoire d’amour avec son lot d’émotions. Même si au départ la tristesse submerge notre héros, la vie lui réservera des surprises.

Arthur son petit garçon est là, son ami Alexandre aussi ainsi que sa voisine : autant de personnages qui vont tout faire pour le sortir de sa tristesse. Celle qui va l’aider le plus, aussi étrange que cela paraisse, c’est la disparue Hélène qui lui a demandé de lui envoyer 33 lettres.

Julien a accepté et a promis à son épouse de lui envoyer ses lettres. Plusieurs mois après son départ, il se décide à écrire la première et s’épanche dans sa lettre en racontant son quotidien, décrivant ses difficultés depuis sa disparition.

Petit à petit, écrire lui permet d’atténuer sa tristesse et de regarder de nouveau autour de lui.

Ce roman très émouvant nous entraîne dans une grande aventure humaine : comment continuer à vivre après la perte d’un proche et sourire toujours à la vie.

J’aime aussi le contexte des romans de Nicolas Barreau qui parsème toujours ses récits de références littéraires, ici le héros est écrivain.

Mon conseil : ne pas bouder son plaisir et se précipiter sur ce nouveau roman de Nicolas Barreau publié aux Éditions Héloïse d’Ormesson.

Notation :

Harold Cobert : Belle-Amie

Belle-Amie
Belle-Amie

Résumé :

Après son fastueux mariage en l’église de la Madeleine à Paris, Georges Du Roy, le « Bel-Ami » de Maupassant, se met à rêver d’une carrière politique. Et si ce monde devenait son nouveau terrain de jeu, l’arène de son ambition dévorante ?

Louvoyant entre le milieu journalistique et celui des affaires, Du Roy intrigue comme jamais pour accéder aux plus hautes sphères du pouvoir. Alors qu’elle milite pour les droits des femmes, Suzanne, son épouse, se révèle une alliée précieuse dans cette lutte féroce.

L’auteur :

Harold Cobert est l’auteur de plusieurs romans, dont Un hiver avec Baudelaire (Héloïse d’Ormeson, 2009 ; Le Livre de Poche, 2011), L’Entrevue de Saint-Cloud (Héloïse d’Ormeson, 2010), Jim (Plon, 2014 ; Le Livre de poche, 2016) et La Mésange et l’ogresse (Plon, 2016 ; Points Seuil, 2017).

Mon avis :

Quelle riche idée de donner une suite au roman de Maupassant « Bel ami ». Je me suis régalée : une lecture haletante et réjouissante.

Tous les meilleurs ingrédients de la littérature sont réunis ici : aventure, amour, intrigues, vengeance…

La plume alerte et fluide accroît le plaisir de lecture : j’avais de la peine de quitter Georges, Salomé, Suzanne et Clément nos héros.

J’ai aimé partager le quotidien de ces parisiens à la Belle Époque, des nantis qui se battent pour le pouvoir et sont prêts à tout. Georges Du Roy a ajouté une particule à son nom pour plus de visibilité et de crédibilité. Journaliste et député, utile pour faire passer ses idées voire contrôler les nouvelles.

Ici les femmes jouent un grand rôle, Suzanne l’épouse ou Madeleine la journaliste contribuent à l’évolution de la carrière de Georges.

Duperies, arnaques et pots de vin parsèment une histoire riche en rebondissements.

Des moments jubilatoires aussi lorsque Guy de Maupassant est inséré dans l’histoire : ingénieux et réjouissant !

Un grand plaisir de lecture que je partage avec vous : foncez sur ce roman qui paraît aux éditions Les Escales.

Notation :

Marie Lise Labonté et Jérôme Angey : Devenir maître de sa vie

Devenir maître de sa vie
Devenir maître de sa vie

Présentation

La vie nous guide chaque jour vers des situations qui nous amènent à nous surpasser pour retrouver nos valeurs essentielles. Dans ce processus, nous rencontrons les aspects de nous-même qui sont porteurs de conscience et d’amour ainsi que les dimensions qui nous limitent. Ce livre aborde le thème de l’ombre et la lumière d’une manière unificatrice, ces deux énergies ne sont pas nécessairement en opposition, l’une ne va pas sans l’autre, l’une n’est pas séparée de l’autre. C’est la maîtrise de sa vie qui permet à travers les qualités de l’attention et du discernement d’harmoniser ces deux polarités.

L’auteur

Marié Lise Labonté est psychothérapeute, auteur et formatrice. Elle posséde une maitrise en orthophonie et en audiologie à l’université de Montréal. Atteinte d’une maladie dite incurable, elle entreprend un travail psychocorporel sur elle même et découvre une voie vers la guérison. Elle élabore une méthode qu’elle pratique depuis vingt cinq ans. En 1980, elle créé une approche psychocorporelle, «Approche globale du corps©».

Mon avis

« À la rencontre de soi », le sous-titre de cet ouvrage, le résume très bien. Ce

texte interroge sur notre intériorité et nos valeurs essentielles.

A ne pas lire d’une traite pour digérer toutes les informations et je vous conseille aussi de prendre le temps de pratiquer les méditations qui accompagnent les différentes thématiques.

L’auteur évoque le silence comme une occasion d’une rencontre intime avec soi-même à condition d’apaiser les turbulences de son mental. Pourquoi ne pas tester l’écriture pour libérer des charges émotionnelles ? Une méditation spécifique à ce thème permet de mettre en pratique ces propositions.

Un des chapitres s’intitule « « maître de sa vie » et débute par une série de questions sur nous-mêmes pour aider à la clairvoyance.

Pour reconnaître nos valeurs et s’y connecter, suivons les conseils des auteurs : respirer et se recentrer en utilisant sa conscience.

Un livre inspirant à découvrir.

Pour aller plus loin et creuser ces sujets, voici le site de Marie-Lise Labonté et de Jérôme Angey.

Paru aux éditions Trédaniel.

Notation :

Ceridwen Dovey : Au jardin des fugitifs

Au jardin des fugitifs
Au jardin des fugitifs

Résumé :

Au crépuscule de sa vie, Royce, mécène richissime, veut renouer avec Vita, sa protégée d’autrefois. Contre toute attente, elle accepte de rompre un lourd silence de vingt ans… à condition de suivre les règles du jeu.

L’auteur

Née en Afrique du Sud, Ceridwen Dovey est diplômée de Harvard en anthropologie et en cinéma documentaire. Elle vit aujourd’hui à Sydney. Son premier roman, Les Liens du sang, a été en lice pour le prix Femina étranger et a remporté le plus prestigieux prix littéraire d’Afrique du Sud, le Sunday Times Fiction. Animals, son précédent roman a été unanimement salué par la presse anglo-saxonne.

Mon avis

Un roman sous forme de causerie entre deux êtres qui se penchent sur leur passé.

Royce, soixante dix ans, contacte Vita, une ancienne protégée avec laquelle il n’a pas échangé depuis dix-sept ans. Brisant le silence, il lui propose de reprendre contact sachant que les jours lui sont comptés.

Chacun raconte sa vie, une confession qui convoque les démons du passé.

Subtilement, par petites touches, l’auteure évoque leurs destins contrariés. Au travers de leurs témoignages, nous comprenons progressivement que leurs secrets se ressemblent. Royce est amoureux d’une jeune femme brillante passionnée par Pompéi. Ayant hérité d’une grosse fortune, il la met à son service afin qu’elle puisse mener tous les travaux sur le site.

Vita, elle, étudie l’anthropologie et le cinéma dans une université américaine. Sud africaine de naissance, elle décide de se rendre dans la ville du Cap pour renouer avec ses origines.

Ce livre brillant et érudit nous entraîne sur plusieurs continents aux côtés de deux êtres baignant dans le monde artistique : l’archéologie pour l’un et le cinéma pour l’autre. Il est aussi question de racisme et de l’apartheid pour Vita alors que Royce raconte le pouvoir irrésistible qu’un être peut exercer sur un autre.

Ajoutons à ces thématiques les belles descriptions sur Pompéi et son jardin des fugitifs ainsi qu’une langue riche et fluide.

Une grande œuvre littéraire.

Pourquoi s’en priver alors ?

Foncez sur ce roman paru aux éditions Héloïse d’Ormesson.

Notation :