Des pages et des îles

Laurent Freour : Les naufragés du navire de pierre

Les naufragés du navire de pierre
Les naufragés du navire de pierre

Résumé

En début d’après-midi, il se recroquevilla sur son navire de pierre. La petite boîte en fer d’Arthur serrée contre lui, il s’endormit. Doux souvenirs d’enfant. Il faisait la sieste sur la plage de Pointe-Noire. Puis, Malabar aboya. Le Chauffe Caillou sursauta et se redressa. Quelques mètres plus loin, penché au-dessus de l’Erdre, le chien tenait dans sa gueule un morceau d’étoffe. Il s’approcha et aperçut, coincée entre deux bateaux, une masse inerte. Un visage boursouflé dépassait de l’eau. Avec difficulté, il s’agenouilla. Deux yeux vitreux le fixaient. Brutalement, lui revint en mémoire son premier mort. Dans la rivière qui bordait la route de Conkouati au Congo, il avait déjà croisé pareil regard.

L’auteur

Laurent Fréour, ex-responsable de centre d’appels et DRH, est né à Nantes et a vécu à La Réunion. Ce livre est son deuxième roman après L’Orange Sanguine.

Mon avis

Beaucoup d’humanité dans ce livre : un thriller attachant à découvrir.

Une intrigue qui nous entraîne au cœur de Nantes aux côtés de personnages cabossés comme Chauffe Caillou qui passe ses journées sur une pierre à observer le jardin et le quai face à lui. Raphaël, son nom de baptême, a cinquante cinq ans, vit seul et n’a plus de travail après un grave accident de moto. Connu et apprécié des habitants et commerçants du quartier, Raphaël fait partie du paysage conseillant les uns et les autres. Arthur, un jeune sans-abri, est le fils qu’il n’a jamais eu, sa femme n’en voulait pas. Tous les deux sont proches et partagent leur journée.

Lorsque le jeune disparaît et qu’un noyé est découvert, J. P. V., le capitaine de police originaire de Guérande, intervient pour tenter de résoudre ces mystères. L’intrigue démarre et se corse au fil des pages. Nous découvrons la famille d’Arthur : son grand-père, une force de la nature puis sa mère qui avait disparu aussi. Le voile se lève progressivement sur les origines du jeune homme tout en éclairant l’histoire.

L’intrigue est prenante, pleine de rebondissements : c’est un bon roman policier.

Ce que j’ai surtout aimé : ce sont les personnages comme Raphaël et son grand cœur, le policier intuitif et pétri d’humanité ou Marie-Pascale la collègue policière dessinatrice passionnée de grues.

Au final, ce n’est pas un roman noir, plutôt un roman policier rempli d’espoir.

Je vous recommande cette lecture, un roman paru chez Incartades Éditions.

Notation :

Martha Batalha : Un château à Ipanema

Un château à Ipanema
Un château à Ipanema

Résumé :

Rio de Janeiro, 1904. Johan Edward Jansson arrive à Rio en tant qu’ambassadeur de Suède au Brésil. Lui et sa femme, l’exotique et sensible Birgit, s’installent et commencent à transformer la petite station balnéaire d’Ipanema en une des destinations les plus prisées au monde. Par amour pour cette ville, Johan fait construire un château au bord de l’eau. La magnificence et les mystères d’Ipanema prennent vie. Dès lors, Ipanema deviendra la ville de toutes les excentricités. De Birgit, hantée par des voix dans sa tête, à Álvaro Alvim, un médecin célèbre rongé par les conséquences de ses expériences, et sa fille Laura, une petite-bourgeoise qui se rêve actrice, tous gravitent autour de la lumineuse famille Jansson.

L’auteur :

Martha Batalha est une journaliste, éditrice et écrivaine brésilienne. Son premier roman, Les Mille Talents d’Eurídice Gusmaõ, est paru chez Denoël en 2017 et au Livre de Poche en 2018.

Mon avis :

Une grande fresque qui couvre cent ans de l’histoire du Brésil, j’ai été emballée surtout par le premier tiers du livre.

J’ai donc suivi avec grand intérêt toute la première partie de ce roman : un suédois embarque sa femme et rejoint le Brésil pour prendre un poste d’ambassadeur. Nous sommes au début du vingtième siècle, la famille se réfugie à Ipanema, petite bourgade tranquille avec des plages magnifiques. L’histoire de cette famille est décrite avec tout le talent de conteuse de Martha Batalha : immersion complète dans ce Brésil du début du vingtième siècle où règne l’indolence, le début des grandes fêtes très cosmopolites.

Dans la suite de cette histoire complexe, se déroulant sur plusieurs générations, nous suivons les descendants des suédois qui se retrouvent dans un pays très contrasté : ils croisent à la fois des indiens en Amazonie ou des militaires dictateurs et violents.

Pendant ce temps-là, les femmes découvrent la « télé novella ».

En synthèse un roman agréable, moins fluide que le premier récit de Martha Batalha, on se perd un peu avec les multiples personnages dès le milieu du livre. Les portraits de femmes sont, eux, très réussis, elles sont si touchantes.

A découvrir pour se plonger dans l’histoire du Brésil.

Paru aux Éditions Denoël traduit du portugais (Brésil) par Diniz Galhos

Notation :

Gian Luca Farinelli et C. Frayling : La révolution Sergio Leone

La révolution Sergio Leone
La révolution Sergio Leone

Présentation :

Co-écrit par Gian Luca Farinelli et Christopher Frayling, biographe attitré de Sergio Leone, l’ouvrage réunit des écrits du cinéaste, des textes critiques sur son œuvre, des entretiens avec certains de ses plus proches collaborateurs ainsi qu’une filmographie exhaustive. Il sera complété de documents issus des collections de la Cineteca et autres images illustrant le travail du réalisateur.

L’auteur :

Né en 1963, Gian Luca Farinelli entre dès 1984 à la Cineteca di Bologna. Il crée en 1986 le festival Il Cinema Ritrovato, dont il est aujourd’hui encore le directeur avec Peter von Bagh. En 2001, il devient directeur de la Cineteca di Bologna. Il a produit deux documentaires : Antonioni su Antonioni (2007) sur le réalisateur italien, et Terra madre (2009).

Mon avis :

Un beau livre, catalogue de l’exposition « Il était une fois Sergio Leone » à la cinémathèque française : à s’offrir et à glisser au pied du sapin.

J’ai visité l’exposition en parallèle de la lecture du livre et découvert l’univers de Sergio Leone : ses influences cinématographiques comme Kurosawa, son goût de la littérature (les grandes fresques) et la peinture (Degas ou Hopper). J’ai aussi appris comment Leone et Morricone se sont rencontrés.

Dans le livre très riche (cinq cent pages) on retrouve toute son histoire : son enfance avec des photos, la genèse de ses films avec de très belles photos, des affiches, des témoignages de ses collaborateurs et entretiens avec des acteurs. Ceux qui se sont inspirés de ce grand cinéaste comme Martin Scorsèse s’expriment également.

Cinquante ans après la sortie du film « Il était une fois dans l’ouest », ce bel hommage donne envie de revoir ses films et de s’immerger dans son monde.

Un livre richement illustré publié aux éditions de la Table Ronde.

Retrouvez l’exposition jusqu’au 28 janvier 2019 à la Cinémathèque française.

Notation :

Jean-Michel Gurret : Je gère mieux mes émotions avec l’EFT

Je gère mieux mes émotions avec l’EFT
Je gère mieux mes émotions avec l’EFT

Présentation :

Chaque jour, nous ressentons toute une palette d’émotions. Si nous n’arrivons pas à les exprimer ni à les évacuer au fur et à mesure, elles s’accumulent et peuvent alors être la source d’un profond mal-être. L’EFT (Emotional Freedom Techniques) est idéale pour nous aider à nettoyer efficacement notre surcharge émotionnelle et retrouver l’équilibre énergétique indispensable à une vie saine et active.

L’auteur :

Fondateur et Président de la première école française de formation à l’EFT, Jean-Michel Gurret est inscrit au registre des psychothérapeutes, auteur de plusieurs livres, conférencier et formateur certifié en Emotional Freedom Techniques (EFT).

Mon avis :

Découvrir l’EFT ou Emotional Freedom Techniques avec un guide de la collection « C’est malin », difficile d’y résister. Cette collection propose des guides clairs, didactiques qui donnent envie d’aborder la technique présentée. Pari réussi encore une fois.

Je ne savais que peu de choses sur cette méthode et j’ai donc pris le temps de parcourir complètement ce guide. Dès l’introduction, l’auteur explique que nos émotions bloquées ont un impact direct sur notre santé physique ou mentale, d’où l’importance de les libérer.

Une émotion ne dure que quatre-vingt-dix secondes au maximum, au bout de ce temps, l’émotion dite « automatique » disparaît, ensuite on est libre de l’entretenir ou pas. L’émotion engage le corps et l’esprit en engendrant des modifications au niveau corporel comme l’augmentation de la pression sanguine. Dans chaque cas, écoutez ce que l’émotion a à vous dire et libérez-vous des plus envahissantes. Observer une émotion sans jugement est bénéfique et aidera à se libérer des toxiques.

L’EFT est une méthode de psychologie « énergétique » qui utilise les mêmes points que l’acupuncture : en stimulant ces points, on enlève les blocages énergétiques.

C’est une méthode de déprogrammation émotionnelle des souvenirs traumatiques et de reconsolidation des souvenirs.

Après toutes ces explications claires, l’auteur présente la méthode en pratique avec des illustrations de la localisation des points EFT et le déroulé du protocole au travers de cas vécus avec les témoignages. Un chapitre est consacré à l’EFT chez l’enfant avec des schémas et des exemples d’applications.

J’ai apprécié aussi le chapitre sur la routine énergétique complémentaire à l’EFT, qui a aussi pour effet d’optimiser l’effet des séances d’EFT.

J’ai beaucoup appris avec ce guide clair et complet que je vous recommande.

Paru aux éditions Leduc.

Notation :

Stella Gibbons : Le petit sapin de Noël

Le petit sapin de Noël
Le petit sapin de Noël

Résumé :

N’avez-vous jamais rêvé d’échapper à un quotidien étriqué ? Lorgné avec envie le salon si accueillant de votre voisine ? Voulu croire un instant encore à l’illusion de liberté de votre prime jeunesse ? Et si… Et si vous redescendiez sur terre !

L’auteur :

Née à Londres en 1902, Stella Gibbons a débuté sa carrière comme journaliste. Poétesse et romancière, elle est lauréate du prix Femina-Vie Heureuse en 1934. Stella Gibbons est décédée en 1989.

Mon avis :

Je découvre seulement cette auteure avec ces quinze délicieuses nouvelles. Une lecture réjouissante au charme British qui m’a emballée.

J’ai aimé le ton : espiègle et grinçant. Pas de pitié pour les pédants et les idiots !

Ajoutez-y de l’humour, de la sensibilité et de l’amour : un beau cocktail.

Dans cette société anglaise de la fin des années trente pleine de préjugés, comment trouver sa place ?

Pour les héroïnes de ces nouvelles, ces femmes fières et cultivées qui ont envie de vivre pleinement, l’exercice est délicat.

Avec une écriture fluide et des dialogues ciselés, nous lecteurs les accompagnons avec grand intérêt. Un côté féerique, conte de fées, traverse certaines nouvelles et c’est bien agréable en cette période.

Une belle lecture à offrir ou s’offrir pour les fêtes.

Paru aux Éditions Héloïse d’Ormesson.

Notation :