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Chronique de : Open d’Isalou Regen

Open

Présentation :

Toutes les sagesses du monde l’enseignent depuis la nuit des temps, et de nombreuses études de neurosciences et de psychologie positive le confirmant : avec l’ouverture, on découvre, on voyage, on repousse ses limites, on crée, on partage… À l’inverse, sans elle, pas d’exploration, pas de dépassement, pas de joie, pas de plénitude, pas de rencontre… Alors pour vivre heureux, vivons ouverts !

L’auteure :

Philosophe de formation et artiste plasticienne, Isalou Regen est la fondatrice d’une société de production audiovisuelle dont le credo est d’associer l’humain, l’artistique et la communication. Autrice du blog « 365mornings », elle a été chroniqueuse sur France Inter, et a publié son premier livre en 2016 La Magie du matin.

Ma chronique :

Avec cet ouvrage, Isalou nous propose une belle philosophie de vie, plutôt simple à appliquer pour vivre mieux : s’ouvrir aux autres et à soi. Plutôt facile à mettre en œuvre et efficace, pourquoi s’en priver ?

J’avais découvert Isalou avec « La magie du matin », son premier titre. Ses livres, didactiques et riches, donnent envie d’appliquer ses nombreux conseils.

« L’ouverture est la base de tout » explique l’auteure dès le début du livre. De quelle ouverture parle-t-on ici ? Rappelons-nous que nous sommes programmés pour un mode « survie » et qu’aller vers le bonheur demande des efforts. Décider de s’ouvrir davantage est une première porte vers du positif, « le pouvoir de l’ouverture, c’est sa capacité de transformation heureuse ».

Après l’exploration des différentes postures de fermeture avec des parades pour les déconstruire, Isalou nous amène à réfléchir au cheminement vers l’ouverture notamment au travers de valeurs comme l’altruisme ou la coopération.

L’ouverture passe par l’ouverture de l’esprit et du cœur afin d’ancrer la transformation intérieure : ces deux parties sont les plus riches à mes yeux, j’ai pris le temps de les lire et d’intégrer les propositions listées.

J’aime la spontanéité et la sincérité d’une auteure qui parsème ses textes d’exemples personnels. Elle adopte une démarche progressive pour que chacun puisse s’approprier facilement ses propositions. C’est à la fois étayé et mis en perspective avec du concret : les conseils et rituels sont à tester et à appliquer.

J’ai mis en pratique ceux qui m’ont parlé le plus.

Je vous souhaite autant de plaisir que moi à découvrir cet ouvrage et à mettre en pratique ces conseils.

Paru aux éditions Albin Michel.

Notation :

Julie Ewa : Les petites filles

Les petites filles
Les petites filles

 

Résumé : Bénévole dans une association qui s’occupe d’enfants, Lina est partie poursuivre ses études à Mou di en Chine. Thomas, lui, enquête pour une ONG sur les disparitions d’enfants (principalement des petites filles) qui sévissent depuis des décennies dans cette région reculée. La jeune femme accepte de lui servir d’espionne sur place où elle découvre vite les ravages de la politique de l’enfant unique. Mais ses questions vont semer le trouble dans le village.

L’auteur : Jeune auteure alsacienne de 24 ans, Julie Ewa est diplômée en philosophie.

 

Mon avis :

Glaçant tout en étant passionnant : une lecture qui marque.
Au travers de ce texte, on découvre les conséquences de la politique de l’enfant unique en Chine et cela fait froid dans le dos !

Nous suivons l’histoire de Sun, jeune mère enceinte d’un deuxième bébé, le premier étant une fille, elle ne l’a pas déclaré pour ne pas être punie à l’arrivée du second. En parallèle, Lina, jeune française, enquête sur des disparitions d’enfants en lien avec Sun.

Lorsque le premier bébé est une fille, les familles implorent le ciel de leur envoyer un garçon, qui est le seul à garantir leur avenir. C’est ce qu’on enseigne aux Chinois depuis Confucius. Une fille part dans sa belle-famille lors du mariage alors que le garçon reste près des siens. La politique de l’enfant unique a accentué la dévalorisation des bébés filles.

L’auteure en a tiré une histoire haletante, avec une tension sans relâche pour le lecteur, particulièrement efficace. Des chapitres courts, une écriture fluide renforcent une lecture addictive.

J’ai tremblé pour Sun, désespérée par la disparition de sa fille et prête à tout pour la retrouver : jusqu’où une mère ira-t-elle pour sauver son en enfant ?

Lina, l’autre héroïne, contemporaine mène une enquête pour tenter de percer le mystère de la disparition de Sun et des petites filles. Les personnages d’hier et d’aujourd’hui se croisent grâce à une intrigue habilement construite.
J’ai apprécié la description du contexte et de la vie en Chine, analyse des conséquences de l’obligation pour les familles chinoises d’élever un seul enfant.
Bien construit et documenté, un thriller aux multiples qualités.

Bravo à cette jeune auteure.

Sélectionné par le Grand Prix des lectrices ELLE 2017

Notation :

L’an prochain à Grenade de Gérard de Cortanze

Résumé :

Grenade, 31 décembre 1066 : cinq mille Juifs sont massacrés en une nuit. Échappent à la tuerie la jeune Gâlâh et Halim, son ami. Mémoire vivante de son peuple, Gâlâh traverse les siècles. On la retrouve à Séville, à Tolède, à Lisbonne, à Oran, à Constantinople, à Venise, à Haarlem, à Tréblinka, à Sarajevo, à New York, à Grenade à nouveau, à Paris enfin, devant une école, un matin de septembre où un tueur l’attend.

L’auteur :

Auteur de soixante-dix livres traduits en vingt langues, dont Assam (prix Renaudot, 2002), Gérard de Cortanze est membre de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, et dirige la collection Folio biographies chez Gallimard.

Mon avis :

Fresque historique avec une dimension surnaturelle, cette histoire nous plonge au cœur des persécutions subies par les juifs sepharades.

L’héroïne, une jeune fille de quatorze ans, s’éprend d’un jeune musulman. En ces temps reculés, l’amour entre ces deux confessions religieuses est proscrit. L’émir de Grenade, qui gouverne la ville est musulman et lorsque la colère du peuple musulman gronde s’opposant aux juifs, l’émir laisse faire. Lors d’une nuit dramatique, tous les juifs sont massacrés. La jeune Gâlâh survit grâce à son amoureux. Leur épopée pour survivre ensemble continuera de rencontrer l’intolérance et le rejet de la part les chrétiens et des musulmans.

A la fois roman d’amour et livre historique, ce récit parfaitement documenté se lit facilement grâce à son style impeccable. Un bémol sur quelques longueurs qui m’ont gênée dans ma lecture.

Le personnage principal est attachant et l’histoire poignante.

La dimension philosophique a aussi retenu mon attention : cette haine entre ces croyances religieuses disparaîtra-t-elle un jour ? Quelle cohabitation possible pour ces peuples ?

A découvrir pour toutes ces raisons.

Merci Libfly et Albin Michel pour cette découverte dans le cadre du prix du roman historique de Levallois.