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Le guide des âmes perdues de Catherine Leroux

Le guide des âmes perdues
Le guide des âmes perdues

Résumé :

Quelle est notre vraie famille? Est-il possible de la choisir? À travers le destin de quatre duos, Catherine Leroux interroge la naissance de l’amour et de l’amitié. Un après-midi dans le sud des États-Unis, deux fillettes se promènent le long d’une voie de chemin de fer. Dans leur maison au nord de l’Atlantique, Madeleine et son fils découvrent, à l’occasion d’un examen médical, qu’ils constituent un cas scientifique exceptionnel. Non loin de là, Ariel et Marie forment un couple très uni. Ils évoluent dans un milieu politique féroce où la révélation de leurs origines va bouleverser leur vie. Sur la côte californienne secouée par les séismes, Simon et Carmen apprennent l’identité de leur père. Ils comprennent alors que la vérité est parfois plus douloureuse que le mensonge.

L’auteur

Catherine Leroux est née en 1979 non loin de Montréal, où elle vit aujourd’hui avec un chat et quelques humains. Elle a été caissière, téléphoniste, barmaid, commis de bibliothèque. Elle a enseigné, fait la grève, vendu du chocolat, étudié la philosophie et nourri des moutons puis elle est devenue journaliste avant, de publier La marche en forêt.

Mon avis :

Un texte original et prenant qui entremêle plusieurs destins

Quatre histoires racontées en alternance : des familles toutes bouleversées par la découverte de leurs origines. L’histoire qui m’a le plus émue est celle d’Ariel et Marie, un jeune couple très heureux à qui tout réussit, Ariel, très brillant, devient premier ministre. Tous les deux sont des enfants adoptés et lorsque Marie décide de découvrir leurs parents biologiques, c’est une catastrophe car la vérité va détruire leur vie. Peut-on vivre sans chercher à savoir d’où l’on vient ? Quel lien invisible nous unit à notre passé ?

Une quête de la vérité incontournable pour ces êtres qui survivent avec le poids de leur passé. Malgré tous les obstacles, chacun comprend qu’il doit retrouver sa famille originelle pour continuer à vivre et se comprendre.
L’auteure nous explique, en fin de livre, ce qui l’a inspirée et là on se dit : c’est possible ! Ce beau roman choral est inspiré par des histoires vraies et extraordinaires.

Bouleversant, sensible et lumineux, bien difficile à poser : ces quatre destins nous touchent forcément. En prime, une belle plume poétique et très fluide qui m’a accrochée jusqu’au bout du récit.
Ce roman a obtenu le prix France Québec 2014.
A découvrir et dévorer sans modération, merci aux éditions Denoël.

 

Editions Denoël
Collection Romans français
Parution : 05-02-2015

Notation :

Mille regrets d’Elsa Triolet

Mille regrets d'Elsa Triolet
Mille regrets d’Elsa Triolet

Résumé :

Le livre Mille regrets d’Elsa Triolet rassemble quatre courts textes, initialement publiés dans les années 40, dont les intrigues se déroulent pendant la Seconde Guerre mondiale. La première nouvelle, qui donne son nom au recueil, est l’histoire d’une femme réfugiée à Nice, qui croit l’homme qu’elle aime mort. Puisque cet amour est éteint, tout semble fini. Pourtant il y a la nécessité de survivre et les rencontres qui s’offrent à elle… La chute est tragique et saisissante. Henri Castellat dresse le portrait d’un homme dans la fleur de l’âge. Enfant gâté, écrivain à succès, beau visage, aimé des femmes, celui qui a tout pour lui se révèle sous la plume aiguisée d’Elsa Triolet un être répugnant et lâche en tout point.

L’auteur :

Issue de la bourgeoisie russe, Elsa Triolet, née Ella Kagan, apprend le français dès l’âge de six ans. En 1910, elle rencontre le poète Maïakovski qui l’initie à la poésie mais épousera sa sœur Lyli. Durant ses études d’architecture, elle fréquentera les milieux artistiques moscovites. Afin d’échapper aux dures conditions de vie de la toute jeune Union soviétique, elle quitte son pays natal pour la France en 1918, où elle épousera l’officier André Triolet, qu’elle quittera dès 1921. En 1928, elle rencontre Louis Aragon : l’une des histoires d’amour les plus fameuses du monde littéraire français commence alors. En 1945, son roman “Le Premier accroc coûte deux cents francs” lui vaudra le prix Goncourt.

Mon avis :

Merci aux éditions Denoël pour cette réédition.

Quatre nouvelles dans ce livre de la collection Empreinte avec une préface de Macha Méril, très intéressante sur le contexte de ces histoires. Instructif, son témoignage explique l’arrivée des artistes russes en France entre les deux guerres.

Dans la première nouvelle, l’héroïne, isolée à Nice, tente de survivre aux privations. Difficile dans ce contexte de guerre, son amant est mort, elle se retrouve isolée. La nouvelle nous entraîne dans une période sombre où la vie est compliquée, tout peut basculer. L’histoire est prenante, émouvante avec beaucoup de mélancolie. J’ai aimé l’ambiance, la restitution de cette époque et le style.

Dans la deuxième nouvelle, le protagoniste est un homme qui se protège et cherche, par tous les moyens, à ne pas souffrir des conséquences de la guerre. Pitoyable, lâche et calculateur, ce personnage nous donne un autre éclairage de cette période. J’ai suivi l’intrigue avec intérêt.

Dans le troisième texte, Charlotte et Margot, deux amies d’enfance, se retrouvent à la campagne. La vie s’écroule doucement alors que Jean-Claude, le mari de Margot travaille à la ville proche et rapporte chaque jour un peu de viande trouvée au marché noir. De belles descriptions de la campagne, une ambiance surannée bien décrite qui détonne avec cette période de guerre. La chute est inattendue.

Pour la dernière nouvelle, un autre contexte : un quartier de Paris et ses petits commerçants qui se connaissent, se fréquentent et vivent ensemble. La belle épicière Madame Louise a épousé un saltimbanque, souvent absent, elle tient la boutique seule. La solitude et les mauvaises rencontres vont bouleverser sa vie. Son destin m’a fait penser à celui de Gervaise, un sort bien triste.

Ce qui relie tous ces textes, ce sont les histoires d’amour plutôt malheureuses, dans cette France des années quarante, remplie de tristesse.

J’ai aimé le style très fluide, les histoires et la découverte d’une époque.

Je vous conseille de lire ce livre et de profiter de cette réédition, avec sa belle couverture.


Editions Denoël
Collection Empreinte
Parution : 19-02-2015

Notation :

La bibliothèque des cœurs cabossés de Katarina Bivald

La bibliothèque des cœurs cabossés
La bibliothèque des cœurs cabossés

Résumé :

Tout commence par les lettres que s’envoient deux femmes très différentes : Sara Lindqvist, vingt-huit ans, petit rat de bibliothèque mal dans sa peau, vivant à Haninge en Suède, et Amy Harris, soixante-cinq ans, vieille dame cultivée et solitaire, de Broken Wheel, dans l’Iowa. Après deux ans d’échanges et de conseils à la fois sur la littérature et sur la vie, Sara décide de rendre visite à Amy. Mais, quand elle arrive là-bas, elle apprend avec stupeur qu’Amy est morte. Elle se retrouve seule et perdue dans cette étrange petite ville américaine.

Pour la première fois de sa vie, Sara se fait de vrais amis – et pas uniquement les personnages de ses romans préférés –, qui l’aident à monter une librairie avec tous les livres qu’Amy affectionnait tant.

L’auteur :

Katarina Bivald a grandi en travaillant à mi-temps dans une librairie. Aujourd’hui elle vit en Suède près de Stockholm. Ce livre est son premier roman.

Mon avis :

Une belle chronique que je recommande particulièrement aux amoureux des livres, au centre de ce récit.

Sara et Amy, les deux héroïnes, vivent pour et grâce aux livres. Une véritable passion qui entraîne Sara à quitter la Suède pour rencontrer Amy avec qui elle correspond. Quelle déception quand elle apprend qu’Amy est décédée. Très entourée par les habitants de la petite ville, elle va reprendre vie grâce aux livres et décider de créer une librairie. Chacun va l’aider à porter son projet et s’engager dans cette aventure.

Nous découvrons des gens ordinaires dans une petite ville de l’Iowa : des gays, une fervente religieuse, un ancien alcoolique, un célibataire bourru et bien d’autres. Tous entourent Sara pour lui faire oublier la perte d’Amy. Ils vont se dépasser, se désinhiber et devenir solidaires. Tous ces personnages sont attachants et si touchants.

Ce livre m’a rappelé celui de Helen Hanff “84 Charing Cross Road” ce beau dialogue entre un libraire et une passionnée de livres. Les titres cités sont autant de références qui résonnent en nous.

Quand on aime les livres comme moi, on s’identifie à Sara : les livres sont partout dans sa vie et la lecture lui redonne l’espoir et la fait avancer. Vous serez conquis par une histoire qui donne aux livres le rôle principal.

Le style combine l’épistolaire, les lettres écrites par Amy, et la description de la vie dans la petite ville paumée de Broken Wheel. Cet enchaînement donne du rythme à l’histoire.

Une réussite pour un premier roman. Un roman “feel good”.

A découvrir et déguster sans modération.

 

Merci aux éditions Denoël.

Editions Denoël
Parution : 15-01-2015
Traduction du suédois par Carine Bruy

 

Notation :

Six fourmis blanches de Sandrine Collette

Six fourmis blanches
Six fourmis blanches

Résumé :

Dressé sur un sommet aride et glacé, un homme à la haute stature s’apprête pour la cérémonie du sacrifice. Très loin au-dessous de lui, le village entier retient son souffle en le contemplant. À des kilomètres de là, partie pour trois jours de trek intense, Lou contemple les silhouettes qui marchent devant elle, ployées par l’effort. Leur cordée a l’air si fragile dans ce paysage vertigineux. On dirait six fourmis blanches… Lou l’ignore encore, mais dès demain ils ne seront plus que cinq. Égarés dans une effroyable tempête, terrifiés par la mort de leur compagnon, c’est pour leur propre survie qu’ils vont devoir lutter.

L’auteur :

Sandrine Collette est docteur en science politique. Elle partage sa vie entre l’université de Nanterre et son élevage de chevaux dans le Morvan. “Des nœuds d’acier” (Denoël, 2013) est son premier roman. Il obtient le Grand Prix de littérature policière 2013. En 2014 est sorti “Un vent de cendres”.

Mon avis :

Merci aux éditions Denoël pour cette découverte.

Il y a du David Vann dans cette auteure : ambiance glacée dans une nature sauvage, grandiose et très angoissante. Frissons garantis !

Deux voix alternent le récit et racontent : Mathias, le sacrificateur et Lou jeune femme participant à un trekking. Mathias, le berger, a un don : son grand-père l’a initié à la pratique du sacrifice pour fêter les grandes occasions comme les mariages, anniversaires ou baptêmes. Dans ces vallées perdues, ces rites éloignent les mauvais esprits et protègent ceux qui les commandent. En parallèle, un groupe de six personnes s’élance à l’assaut des montagnes pour un trekking, accompagné d’un guide local. La marche démarre bien avec une ascension assez facile et dans la bonne humeur. Cela ne durera pas et se compliquera de plus en plus. Impossible de vous en dire beaucoup plus sur l’histoire. Les superstitions et légendes apportent une touche de surnaturel à l’ambiance angoissante.

Très bien écrit, ce roman se dévore.

Les personnages sont forts et attachants, très bien dépeints : on frissonne avec eux tout au long de la lecture.

Du rythme, un suspense haletant et une nature omniprésente qui devient un personnage.

Un excellent thriller que je recommande à tous et aussi à ceux qui en lisent peu, comme moi.

A découvrir absolument. Un coup de cœur.

 

Editions Denoël

Catégorie > Sous-catégorie : Policiers > Thrillers

Collection Sueurs Froides

Parution : 22-01-2015

Notation :

Rétrospective et coups de cœur 2014

Une très belle année littéraire 2014 avec ma participation au prix des lecteurs des éditions Points et de nouveaux partenariats avec des maisons d’éditions.

Merci aux maisons d’éditions qui m’ont permis de faire de si belles découvertes : Denoël, Folio, l’Archipel, Liana Levi, Sabine Wespieser et Points. Merci aussi à Libfly.

 

Dédicace spéciale à :

L’Ivresse du livre, ma librairie préférée

Mes deux blogs de référence : Carnets de lecture de Sophie et Sur le route de Jostein

Bien sûr un merci spécial à Mathilde, Sophie et Mariam : elles se reconnaîtront !

 

Mes dix romans préférés pour 2014 :

  1. L’épouse hollandaise d’Eric McCormack    –critique ici
  2. Joujou de Ève de Castro  –critique ici
  3. L’heure indigo de Kristin Harmel  –critique ici
  4. Peine perdue d’Olivier Adam  –critique ici
  5. Le peintre d’éventail de Hubert Haddad  –critique ici
  6. Marina Belleza de Sylvia Avallone  –critique ici
  7. Le livre des secrets de Fiona Kidman  –critique ici
  8. Angélique Le chemin de Versailles d’Anne Golon  –critique ici
  9. Le grand cœur de Jean-Christophe Ruffin
  10. Les douze tribus d’Hattie d’Ayana Mathis  –critique ici