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Rebecca Lighieri : Husbands

Husbands
Husbands

Résumé :

Trois hommes au bord de la crise de nerfs se rencontrent à Marseille. Laurent, agent immobilier cynique et séducteur, n’ose pas annoncer son licenciement à son épouse, et encore moins à sa belle-famille bourgeoise. Farouk, père de famille et professeur dévoué, voit son monde voler en éclats après une découverte macabre dans son congélateur. Reynald, producteur de musique vieillissant, redoute de perdre sa femme, dont il gère la carrière et le corps avec un soin paranoïaque. Sur un forum échangiste, les trois maris se lient. Dans le déballage des humiliations et des fantasmes de ces mâles blessés, quelque chose se libère. Et l’irréparable se produit…

L’auteur

Rebecca Lighieri est écrivain.

Elle a reçu le Prix Littéraire de la ville d’Arcachon en 2017 pour son livre Les Garçons de l’été.

Mon avis

Un thriller implacable, difficile à lâcher, violent et cru. Âmes sensibles s’abstenir.

J’ai découvert cette auteure avec « Les garçons de l’été ». J’ai retrouvé dans ce nouveau titre le même rythme effréné, un ton cru provocant et une grande érudition.

À part ces traits communs, l’histoire est très différente et l’on est ici face à un roman noir.

Les trois narrateurs sont trois maris déçus par leur mariage qui trompent leur ennui sur Internet. Ils finissent par se rencontrer et devenir amis.

Enfin peut-on appeler amitié ces échanges entre hommes aigris qui se racontent leurs déceptions ? Ce sont des « Desesperate Husbands » qui trouvent du réconfort à baver sur leurs femmes.

Mais cela ne s’arrête pas là et l’un d’eux s’emballe et cela dérape complètement.

On est embarqué dans cette sombre histoire avec des pincements au cœur parfois : on tremble pour leurs proches en se demandant jusqu’où l’auteur va nous embarquer.

Une femme qui raconte les travers des femmes vus par leurs maris, c’est fort et décapant.

Je vous préviens : c’est très cru parfois et violent.

Ce n’est pas un coup de cœur comme « Les garçons de l’été » mais ce thriller atypique est à découvrir pour le ton et le sujet.

Avis aux amateurs.

Notation :

Maria Rosaria Valentini : Magnifica

Magnifica
Magnifica

Résumé :

Années 50. Dans un petit village des Abruzzes. La jeune Ada Maria est la fille d’un couple sans amour. Son père, Aniceto, passe le plus clair de son temps avec Teresina, sa maîtresse, ou enfermé dans son atelier de taxidermiste. Eufrasia se contente d’être mère et de noyer sa fragilité dans les soins qu’elle apporte à ses enfants. Lorsqu’elle meurt prématurément, Teresina prend peu à peu sa place dans la maison. La jeune Ada Maria s’occupe alors de son frère en s’efforçant d’ignorer Teresina. C’est pourtant dans ce quotidien en dehors du temps, rythmé par la couleur des frondaisons, la succession des naissances et des deuils, que l’Histoire fait un jour irruption.

L’auteur :

Maria Rosaria Valentini est écrivain et poète. Née en 1963, elle étudie à Rome la littérature et la civilisation allemandes puis s’installe en Suisse, où elle vit depuis plusieurs années. Magnifica est son premier roman traduit en français.

Mon avis :

Ce roman est un bijou, une petite merveille : un coup de cœur.

Les éditions Denoël dénichent souvent des pépites, en voici une à ne pas rater.

Dès les premières pages j’ai été sous le charme de l’écriture, qui dépeint par petites touches délicates, la vie de ces anti-héros. Les portraits de femmes sont particulièrement réussis. J’ai notamment aimé que l’auteure oppose le caractère frustre du père face à la délicatesse de sa fille.

L’histoire, que je vous laisse découvrir, est très émouvante et nous embarque dans un beau roman initiatique au travers de la vie de l’héroïne Ada Maria. Celle-ci grandit trop vite lorsque sa mère baisse les bras face à la méchanceté de son mari. C’est elle qui s’occupe de son petit frère et l’entoure d’une immense affection.

Le phrasé imagé sublime une histoire simple et terriblement émouvante.

Ce livre regorge de tendresse et d’amour, une belle ode à la nature remplie d’émotions et le tout raconté avec poésie.

Magnifique !

Traduction de l’italien par Lise Caillat.

Paru aux Éditions Denoël le 23/8/2018.

Notation :

Elisa Shua Dusapin : Hiver à Sokcho

Hiver à Sokcho
Hiver à Sokcho

Résumé

À Sokcho, petite ville portuaire proche de la Corée du Nord, une jeune Franco-coréenne qui n’est jamais allée en Europe rencontre un auteur de bande dessinée venu chercher l’inspiration depuis sa Normandie natale. C’est l’hiver, le froid ralentit tout, les poissons peuvent être venimeux, les corps douloureux, les malentendus suspendus, et l’encre coule sur le papier, implacable : un lien fragile se noue entre ces deux êtres aux cultures si différentes.

L’auteur

Née en 1992 d’un père français et d’une mère sud-coréenne, Elisa Shua Dusapin grandit entre Paris, Séoul et Porrentruy. Diplômée en 2014 de l’Institut littéraire suisse de Bienne (Haute Ecole des Arts de Berne), elle se consacre à l’écriture et aux arts de la scène, entre deux voyages en Asie de l’Est.

Mon avis

Un texte délicat et subtil qui se lit doucement pour s’imprégner de l’ambiance.

On peut être décontenancé par la sobriété de l’écriture, cette impression ne dure pas et le lecteur est embarqué pour une lecture très dépaysante.

J’ai aimé suivre l’héroïne, qui travaille dans une pension au cœur d’une ville déserte en hiver. Un des hôtes, un dessinateur français, intrigue particulièrement la jeune fille. Petit à petit, une relation se tisse entre eux.

Pour elle, ce n’est pas simple car elle est fiancée. Ses relations avec sa mère ne sont pas fluides non plus. Plutôt solitaire finalement et ayant une envie d’autre chose et d’ailleurs, la jeune fille recherche la présence du dessinateur.

Un huis clos au cœur une Corée glacée en plein hiver qui nous émeut.

Forcément on pense au film « Lost in translation » en tournant la dernière page.

Une lecture atypique qui interpelle, à découvrir aux Éditions Folio.

Notation :

Jessie Burton : Les filles au lion

Les filles au lion
Les filles au lion

Résumé :

Londres, 1967. Arrivée des Caraïbes cinq ans plus tôt, Odelle Bastien se rêve écrivain mais peine à trouver ses marques. Sa vie bascule quand elle décroche un poste de dactylo dans une galerie d’art et rencontre la charismatique Marjorie Quick, qui lui redonne confiance. Puis arrive un jour un tableau représentant deux femmes et un lion, qui semble profondément troubler Marjorie. Intriguée, Odelle décide de percer l’énigme de cette toile.

Andalousie, 1936. La jeune Olive Schloss, fille d’un marchand d’art en exil, aspire à devenir peintre mais sa famille s’y oppose. Un artiste révolutionnaire, Isaac Robles, se présente un jour avec sa sœur dans leur propriété.

L’auteur :

Née en 1982, auteure et actrice anglaise, ce roman est son deuxième titre après « Miniaturiste » son premier roman.

Mon avis :

Subtil et brillant, ce deuxième roman de Jessie Burton est à dévorer cet été.

Si l’époque et l’ambiance diffèrent dans ce second titre, le lecteur est autant captivé par ce récit qu’il l’était par« Miniaturiste ».

J’ai particulièrement apprécié les portraits de femmes, les deux artistes : un peintre en 1936 et un écrivain en 1967. Des destins forts pour des personnages passionnés : un beau programme pour nous les lecteurs.

L’histoire, habilement tissée, nous entraîne successivement à Malaga en Espagne au moment de la guerre civile puis en 1967 à Londres. Odelle, la jeune caribéenne, horrifiée par la tristesse et la saleté de Londres, découvre le monde de l’art après son embauche dans une galerie d’art. Sa passion, l’écriture, est encouragée par Marjorie, un des piliers de la galerie. L’arrivée d’un tableau insolite et fascinant va bousculer leur vie et entraîner Odelle dans une quête pour comprendre ses origines.

En parallèle, nous partons en Espagne, aux côtés d’une jeune peintre Olive. Dans les années trente, difficile de percer pour une femme. Amoureuse d’un peintre, leurs deux destins vont se croiser.

Dans ce roman, il est question de la place de la femme dans le monde des lettres et de la peinture, de la mixité raciale et de politique avec l’évocation de la guerre d’Espagne.

Une histoire humaine passionnante qui nous tient en haleine tout du long avec ces multiples rebondissements.

Une excellente lecture d’été, à déguster sans modération.

Notation :

Ma sélection pour l’été

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voici mon best-of, mes coups de cœur du printemps à emporter et dévorer cet été dans les domaines de la littérature, du thriller. Tous ces titres m’ont bouleversée et je vous les recommande chaudement.

et deux titres dans la catégorie « développement personnel »

Littérature :

Des nouvelles du monde de Paulette Jiles

http://www.despagesetdesiles.fr/paulette-jiles-des-nouvelles-du-monde/

Poste restante à Locmaria de Lorraine Fouchet

http://www.despagesetdesiles.fr/lorraine-fouchet-poste-restante-a-locmaria/

Les garçons de l’été de Rebecca Lighieri

http://www.despagesetdesiles.fr/rebecca-lighieri-les-garcons-de-lete/

Thriller :

Condor de Caryl Ferey

http://www.despagesetdesiles.fr/caryl-ferey-condor/

Boreal de Sonja Delzongle

http://www.despagesetdesiles.fr/sonja-delzongle-boreal/

Qaanaaq de Mo Malo

http://www.despagesetdesiles.fr/mo-malo-qaanaaq/

Développement personnel :

La magie du sommeil d’Isalou Regen

http://www.despagesetdesiles.fr/isalou-regen-la-magie-du-sommeil/

Votre meilleur ami c’est vous de Claire Mizzi

http://www.despagesetdesiles.fr/claire-mizzi-votre-meilleur-ami-cest-vous/