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Première personne du singulier de Patrice Franceschi

Première personne du singulier
Première personne du singulier

Résumé :

Toute existence peut s’achever sur un choix impossible et tragique, si terrifiant qu’on donnerait tout pour l’éviter. Dans les nouvelles réunies ici “Un fanal arrière qui s’éteint” “Carrefour 54”, “Le Naufrage du lieutenant Wells”, “Le Train de six heures quinze”, Flaherty le vieux marin, le sous-lieutenant Vernaud, Wells l’idéaliste égaré, les résistants Madeleine et Pierre-Joseph, vivent les plus radicaux de ces choix ultimes. Ils les affrontent seuls, à la première personne du singulier. Avec ce sens du tragique qui permet de surmonter toutes les épreuves.

L’auteur :

Écrivain, aviateur et marin, Patrice Franceschi partage sa vie entre écriture et aventure. Ses romans, récits, poésie ou essais, sont inséparables d’une existence engagée, libre et tumultueuse, où il tente « d’épuiser le champ du possible ».

Mon avis :

Quatre nouvelles qui ont remporté le prix Goncourt de la nouvelle 2015, une récompense bien méritée.

Ces quatre histoires ont en commun le courage de ses protagonistes qui, face à des événements exceptionnels, se révèlent des héros devant affronter des choix impossibles. Les situations vécues les placent dans des positions si difficiles que nous, lecteurs, tremblons pour eux.

La grande force de l’auteur est de nous plonger complètement dans les aventures extraordinaires de ces héros.

Sur les quatre nouvelles, deux ont pour héros des marins, les autres nouvelles ont pour décor la deuxième guerre mondiale. Difficile pour des nouvelles de donner des éléments des histoires sans déflorer trop les sujets, aussi je préfère vous donner les thèmes et décors et vous inciter à les découvrir.

Avec ces nouvelles, vous allez voyager, frissonner, admirer ces héros qui semblent invincibles, des êtres remarquables qui prennent des décisions extrêmes mais obligatoires. Un sens de l’honneur toujours présent qui les accompagne tous.

Une écriture classique, des personnages très bien campés et une tension si palpable qu’on vit au milieu des personnages pendant tout le récit.

J’ai été captée par ces récits et je vous les recommande chaudement.

A vous de vous y plonger maintenant.

 

Notation :

Ce qu’il advint du sauvage blanc de François Garde

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Quatrième de couverture
Au milieu du XIXe siècle, Narcisse Pelletier, un jeune matelot français, est abandonné sur une plage d’Australie. Dix-sept ans plus tard, un navire anglais le retrouve par hasard : il vit nu, tatoué, sait chasser et pêcher à la manière de la tribu qui l’a recueilli. Il a perdu l’usage de la langue française et oublié son nom.
Que s’est-il passé pendant ces dix-sept années? C’est l’énigme à laquelle se heurte Octave de Vallombrun, l’homme providentiel qui recueille à Sydney celui qu’on surnomme désormais le «sauvage blanc».

 

Biographie :
Né en 1959 au Cannet et haut-fonctionnaire, François Garde est l’auteur de « Ce qu’il advint du sauvage blanc », inspiré d’une histoire vraie, Goncourt du premier roman 2012, et de « Pour trois couronnes ».

Mon avis : Merci Babelio et l’opération Masse critique pour une lecture qui m’a enthousiasmée.

 

Roman d’aventure ou récit anthropologique, en tout cas un roman fascinant.

 

L’histoire est basée sur un fait réel : un matelot de 18 ans, Narcisse Pelletier, est abandonné sur une côte australienne isolée. Son bateau a fait escale pour trouver de l’eau et après plusieurs heures de recherche, Narcisse s’aperçoit qu’il est tout seul, le bateau est parti sans lui.

Pourquoi ? Est-ce à cause du mauvais temps qui arrive ?

A partir de cet instant, la solitude va peser sur notre héros, il songe à se suicider puis se fait une promesse : je m’en sortirai vivant. Tout au long de son aventure, cette promesse l’aidera à tenir et à garder espoir.

L’originalité de ce livre tient au mélange entre le récit d’aventure et l’analyse du comportement du héros face aux ‘sauvages’ et aux blancs à son retour. L’occasion nous est donnée de s’interroger une vie bouleversée et tiraillée entre deux cultures : Narcisse a passé dix huit ans en France et dix sept ans dans une contrée isolée d’Australie, comment conjuguer ces deux cultures ? 

D’un côté le matelot, silencieux et mystérieux et de l’autre son tuteur Octave qui met tout en œuvre pour l’aider, en espérant aussi comprendre ce qui s’est passe pendant les 17 ans ou Narcisse est reste avec les sauvages.

 

Narcisse ne raconte pas sa vie de sauvage et se contente de répéter : « Parler, c’est comme mourir ». Octave est déçu par son attitude. Lorsque Narcisse et Octave sont reçus par l’impératrice curieuse de découvrir ce sauvage blanc, Narcisse se livre un peu encouragé par la gentillesse de son hôtesse. A part cette épisode, Narcisse reste murė dans son silence et Octave met tout en œuvre pour comprendre sa vie avant son retour à la civilisation.

 

Formidable roman qui montre la difficulté de vivre, privé de ses racines, ou comment oublier sa culture. Qu’est ce qui sera le plus difficile pour Narcisse : vivre parmi les sauvages ou retrouver la civilisation ?

 

L’écriture et le rythme du livre nous tiennent en haleine jusqu’au bout. Je vais me précipiter sur le second livre de cet auteur paru en mai 2013.

 

Je vous recommande vivement cette lecture.

 

Merci Babelio et Masse critique wpid-Photo-16-juin-2013-0924.jpg

 

Que vous aimiez Ernest Hemingway. ou Les yeux jaunes des crocodiles., Daphné du Maurier. ou Frederic Beigbeder., Babelio vous invite toute l’année à explorer des bibliothèques en ligne. et découvrir des livres. en allant sur Babelio.com.

 

Notation :

Je m’en vais de Jean Echenoz

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Une découverte cet auteur : merci Katia

Un grand plaisir de lecture mais d’abord le résumé.

Quatrième de couverture

“Je m’en vais”, ce sont les premiers mots prononcés par le héros du roman d’Echenoz, qui vient de décider de quitter sa femme. Ce sont également les derniers mots du livre, émis par ce même héros lorsque, après une année d’errance et d’aventure, le cœur brisé, il revient hanter ce qui fut le domicile conjugal. La boucle est bouclée, la révolution est terminée, la parenthèse se ferme, le héros a simplement un peu vieilli. Il a connu des aventures qu’on dirait palpitantes à cause des dérèglements de son muscle cardiaque, il est allé jusqu’au pôle Nord pour récupérer un trésor d’ancien art esquimau, il a été volé et voleur, escroc et escroqué, séducteur et séduit, il a vécu. Il ne lui en reste qu’un vague malaise et un essoufflement

“Je m’en vais, dit Ferrer, je te quitte. Je te laisse tout, mais je pars”, ce sont les premiers mots du roman.

Notre héros, Ferrer, quitte sa femme et son morne quotidien et file quelques mois plus tard pour l’Arctique. Par la suite, les évènements s’enchainent autour d’un trésor provenant du Nechilik bateau échoué en Arctique depuis quarante ans. Un chassé-croisé se met en place entre un mystérieux Baumgartner et lui qui vont tous les deux chercher à récupérer cette cargaison d’objets d’or.

Le récit est déroutant parfois mais finement construit car les personnages se croisent et le puzzle finira par se finaliser.

C’est une sorte de polar mêlé à un récit d’aventure, original donc.

Les personnages décrits par petites touches se dévoilent au fur et à mesure du récit.

C’est un roman intéressant par sa structure, son contenu mais aussi pour l’écriture magnifique.

A lire et à déguster : pour ma part, une lecture à compléter par d’autres textes de cet auteur, je vais certainement lire « 14 » son dernier et quatorzième roman.

 

Bibliographie de l’auteur

Jean Echenoz est né à Orange (Vaucluse) en 1947. Prix Médicis 1983 pour Cherokee. Prix Goncourt 1999 pour Je m’en vais. Il a aussi publié Courir, Des éclairs, Ravel.

Notation :