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Claire KEEGAN : les 3 Lumières

Emouvant, profond, poignant et lumineux (sans jeu de mot).

C’est un roman intense et simple en même temps : j’ai pris un grand plaisir à partager le quotidien de ces héros isolés dans une Irlande rurale où l’on tait beaucoup de choses.

L’histoire, toute simple, retrace les vacances d’une fillette que son père dépose chez des proches avant l’accouchement de sa femme. Puis il repart sans lui dire au-revoir ni quand il revient la chercher et de plus oublie de lui laisser son bagage.

La petite découvre une maison et des adultes aimants et prévenants qui vont prendre soin d’elle. Tout cela est nouveau pour elle, chez elle, sa mère très occupée avec tous ses enfants a peu d’attention pour la petite. Les Kinsella, eux, ont tellement de tendresse et d’amour à donner que la petite en est troublée.

Quels secrets se cachent dans cette maison se demande la petite ? A qui sont les vêtements qu’elle porte avant que ses protecteurs ne se décident à lui en acheter des neufs ?

Ce livre se lit vite, très vite : l’écriture est simple et fluide; quant à l’intrigue qui dévoile petit à petit son secret nous tient en haleine jusqu’au bout.

Les personnages sont attachants, émouvants, forts, frustres aussi mais surtout vrais et très touchants.

La scène de la fin est si poignante qu’elle nous arrache une larme !

Ce roman est un petit bijou, une perle qui irradie d’une profonde humanité et tendresse.

Notation :

Eric FAYE : Nagasaki

 

Etonnant, envoutant et dépaysant, tels sont les trois premiers qualificatifs que m’inspire ce récit.

Ce roman, tiré d’un fait divers, raconte la vie ordinaire de Shimura San météorologiste à Nagasaki qui découvre que certains objets de son quotidien changent de place chez lui.

Intrigué, il installe une caméra pour suivre depuis son bureau ce qui se passe dans sa maison en son absence. Et là, il fait une étrange découverte : une inconnue déambule chez lui à son insu.

Ce livre nous raconte la vie de deux étrangers qui vivent ensemble sans le savoir. C’est un récit étonnant, troublant, émouvant aussi et qui nous interpelle sur notre monde contemporain et les espaces dans lesquels nous évoluons.

En effet, les déplacements, les décalages et mouvement se succèdent et le propriétaire des lieux devient comme étranger dans sa maison.

Une paranoïa commence à l’habiter : depuis sa caméra il pénètre chez lui comme par effraction, il surveille et guette à longueur de journée les mouvements dans sa maison. Puis, lorsqu’il découvre qu’une personne s’est introduit chez lui, il prévient la police.

Après cela, la situation devient paradoxale car le héros est soulagé d’être de redevenir le seul occupant des lieux mais un peu après, regrette son geste.

Cet événement a mis du piquant dans sa vie monotone et lui fait prendre conscience de la détresse d’autres humains comme cette femme qui se cachait chez lui dans un placard. Une pauvre femme, sans ressources, sans amis, sans toit et qui a perdu tout repère. C’est un peu de chaleur humaine qu’elle cherchait en se cachant dans cette maison.

Petit à petit, notre héros est bouleversé par cette inconnue qui a vécu chez lui et il perçoit sa détresse.

Ce livre qui nous dépeint ces deux types de solitude des temps moderne montre aussi très bien une certaine violence de notre monde et sa déshumanisation ainsi que l’anonymat des grandes villes.

L’auteur clôture son récit en donnant la parole – et la plume – à la clandestine qui nous livre ses impressions et nous émeut par ses confessions.

Bravo pour ce texte, d’une belle écriture et d’une belle intelligence du coeur .

Notation :