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Chronique de : Mots de table, mots de bouche de Claudine Brécourt- Villars  

Présentation :

La pêche Melba a son histoire, comme le poulet Marengo ou le homard à l’américaine ou thermidor, inventé celui-là pour fêter le triomphe d’une tragédie de Victorien Sardou. Mais pourquoi telle sauce s’appelle-t-elle béarnaise, béchamel, Soubise ou Robert? Pour quelle raison telle pâtisserie est- elle baptisée amandine ou conversation?

L’auteure :

Claudine Brécourt-Villars est spécialiste de la littérature et des idées de la fin du XIXe siècle et du début du XXe. Elle est l’auteure de biographies de personnalités du spectacle et de dictionnaire,

Ma chronique :

Allier la gastronomie et les mots tout en nous instruisant : une riche idée pour un cocktail réussi.

Un livre conçu comme un dictionnaire, avec cinq cents définitions, qui retracent l’origine des mets en les illustrant de références historiques et littéraires. En fin de livre, la bibliographie utilisée s’étale sur vingt pages.

J’ai pris plaisir à parcourir cet ouvrage à la fois enrichissant, ludique et qui donne envie de se mettre à table. 

Par exemple voici la définition de « sablé » : « Appellation donnée à un petit gâteau sec et rond d’origine normande, fait en pâte sablée friable comme du sable, créé à Lisieux en 1852 … » avec un extrait de Marcel Proust « Je vous en ferai manger, moi, de la galette normande, de la vraie, et des sablés, je ne vous dis que ça. »

Un petit livre pour les amateurs de gastronomie curieux.

Paru aux éditions La Petite Vermillon chez La Table Ronde

Chronique de : Quand je me deux de Valérie Rouzeau

Résumé :

« Combien de fois ne m’a-t-on pas demandé d’éclairer le sens de ce “deux” ! du verbe “se douloir”, fréquemment usité au Moyen-Âge et signifiant souffrir, plus au plan moral que physique. Apollinaire l’a fait revivre dans son Guetteur mélancolique, en optant pour cette belle graphie qui donne 2 aussi ».

L’auteure :

Née le 22 août 1967 à Cosne-Sur-Loire, Valérie Rouzeau s’est fait connaître avec Pas Revoir (Le Dé Bleu, 1999, réédité en Petite Vermillon en 2010 suivi de Neige Rien). Auteur de quelque vingt-cinq recueils de poésie et de plusieurs chansons pour le groupe Indochine, elle a aussi traduit Sylvia Plath et William Carlos Williams.

Ma chronique :

De la poésie mordante, décalée qui croque notre vie de tous les jours et c’est un vrai bonheur.

Je l’ai découverte avec « Éphéméride » et de nouveau je suis tombée sous le charme de ces vers.

Vif et coloré, ce recueil de poèmes est une illustration de nos souffrances morales et physiques avec une pointe d’optimisme et d’humour.

Un extrait du poème « Trente-six chandelles » ‘

« De quoi donc les rêves sont-ils faits

    Quelqu’un m’a-t-il toujours aimée

    Ai-je aimé bien quelqu’un 

    Une fois deux fois trois fois moins quatre rien. »

À lire et relire.

Publié aux éditions de la Table Ronde collection La petite Vermillon 

Notation :

Franck O’ Connor : Les hôtes de la nation

Résumé :

 

Les hôtes de la nation
Les hôtes de la nation

Ce premier recueil de nouvelles à paraître en français contient onze de ses plus célèbres histoires. Chacune met en scène cette mystérieuse ligne de force à partir de laquelle des individus prédisposés à l’acquiescement se raidissent : le cœur se durcit au moment même où on l’imagine sur le point de s’adoucir.

 

L’auteur :

Frank O’Connor (1903-1966) est un écrivain irlandais. Il est l’auteur de deux romans, d’un important essai sur l’art de la fiction, d’une autobiographie en deux tomes et de plus de deux cents nouvelles. Admiré de Yeats, il est le maître incontesté de la nouvelle irlandaise d’expression anglaise et a donné son nom au Frank O’Connor International Short Story Award. Les Hôtes de la nation fut publié en Irlande en 1931.

 

Mon avis :

Pour les amateurs de nouvelles, voici un beau recueil qui en regroupe onze, toutes émouvantes et pétries d’humanité.

L’Irlande, en cette première moitié du vingtième siècle, est marquée par la pauvreté, la dictature de la morale catholique et le rejet de la différence.

Les figures les plus marquantes de ces nouvelles ont été pour moi : une institutrice qui passe outre la morale pour aider son protégé dans la nouvelle “La nuit de noces”. Une autre m’a marquée aussi : “Les Lucey”, une famille se déchire, les deux frères se haïssent et restent campes sur leurs positions, à tout prix.

Toutes ces nouvelles écrites entre 1931 et 1961 constituent un portrait saisissant de l’Irlande qui interpelle le lecteur. Ces tranches de vie m’ont touchée, vous ne resterez pas indifférent aux destins présentés.

Pour tous les amateurs de nouvelles, n’hésitez pas à découvrir ce recueil.

 

Une belle découverte, je remercie les Éditions de la Table Ronde.

 

Notation :

Andres Trapiello : D’un vaisseau fantôme

D'un vaisseau fantôme
D’un vaisseau fantôme

Résumé : Début des années 70 : Martin part étudier à V., petite ville d’Espagne aux couleurs délavées. Rempli du désir de rompre avec le conformisme familial et des idéaux qui forgent la jeunesse, il rejoint vite les rangs d’un des nombreux groupuscules communistes florissant dans les couloirs de l’Université, tandis que s’essouffle le franquisme.

 

L’auteur : Journaliste et figure littéraire de premier plan en Espagne, Andrés Trapiello est l’auteur d’une importante œuvre poétique, d’un journal en quinze volumes, et de six romans, dont Los amigos del crimen perfecto, prix Nadal en 2003. Trois de ses romans ont été publiés en français : D’un vaisseau fantôme (La Table Ronde, 1994), Les Cahiers de Justo García (Buchet-Chastel, 2004, 10/18 en 2006) et À la mort de Don Quichotte(Buchet-Chastel, 2005), prix de la Fondation José Manuel Lara Hernandez. Il a aussi signé une biographie de Cervantès, publiée chez Buchet-Chastel en 2005.

 

Mon avis :

Voici une réédition d’une œuvre de 1994, qui vient de paraître dans la collection Petite Vermillon. Un auteur espagnol que je découvre grâce à cette lecture.

Nous suivons le parcours de plusieurs étudiants, dans une ville espagnole, au temps où le franquisme sévissait encore.

Notre héros, a voulu échapper à l’étroitesse d’esprit de ses parents et à leur petite vie. A peine arrivé, auditeur en première année d’université, il se lie avec Rei, un jeune qui va lui présenter ses amis qui font partie des jeunesses communistes. Il devient “marxiste-léniniste tendance maoïste” dès le premier trimestre universitaire. Il rencontre des femmes aussi comme Céleste et Dolly, qui lui feront découvrir d’autres aspects de la vie. La deuxième année d’université se profile, Martin est toujours proche des “camarades” comme ils se nomment. Le franquisme va les rattraper.

C’est un beau roman d’apprentissage, sombre et poétique.

Violent aussi par moment, c’est une jeunesse malmenée par une société répressive et autoritaire : comment se construire dans ce contexte ?
On a envie d’étudier l’histoire espagnole pour comprendre cette période franquiste qui s’étale de 1936 à 1975.

En prime, une écriture captivante : à la fois fluide et savante.
En résumé : un roman attachant et poétique que je vous recommande.

Merci Alice et Anne-Lucie des éditions de la Table Ronde pour cette belle lecture.

 

Notation :