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Rentrée littéraire : La ballade d’Ali Baba de Catherine Mavrikakis

La ballade d'Ali Baba
La ballade d’Ali Baba

Résumé :

Dédiée « aux quarante voleurs », La Ballade d’Ali Baba est un hommage ébouriffant au père disparu. De Key West, où il conduit ses filles dans sa Buick Wildcat turquoise afin de saluer la naissance de l’année 1969, à Kalamazoo, où il les dépose pour une semaine et où il ne viendra jamais les récupérer, en passant par Las Vegas où il prétend utiliser son aînée de dix ans, Érina, comme porte-bonheur près des tables de jeu, Vassili Papadopoulos donne le change et veut épater la galerie. De ce père fantasque et séducteur, qui très tôt usa la patience de sa femme, et qu’elle ne revit que sporadiquement après le divorce de ses parents, Érina, la narratrice du roman, n’a pas été dupe longtemps.

L’auteur :

Catherine Mavrikakis est née à Chicago, en 1961, d’une mère française et d’un père grec qui a grandi en Algérie. Son enfance se déroule entre le Québec, les États-Unis et la France. Elle choisit Montréal pour suivre des études de lettres et devenir professeur de littérature à l’université de Concordia pendant dix ans, puis à l’université de Montréal où elle enseigne toujours. Elle est l’auteur d’une pièce de théâtre, Omaha Beach (Héliotrope, 2008), et de six romans, tous publiés au Canada, dont trois ont paru en France chez Sabine Wespieser éditeur. Après Le Ciel de Bay City, très remarqué, Les Derniers Jours de Smokey en 2012, est salué par la critique et par la presse.

Mon avis :

Après avoir lu son roman précédent, j’avais très envie de découvrir celui-ci, qui est bien différent.

Ici, Erina, nous raconte son histoire d’enfant abandonnée par son père. Celui-ci fantasque, coureur et mythomane abandonne très tôt ses trois filles. Puis de temps en temps, il vient les chercher pour les emmener en voyage. Le livre débute par une échappée dans les Keys où il les conduit en voiture depuis le Canada. Les relations père fille sont chaotiques, Erina l’attend puis cherche à l’oublier.

Le récit est entrecoupé de souvenirs d’Erina et de flash-back sur la jeunesse de son père et le début de son mariage.

Voilà en résumé l’histoire ou plutôt la présentation du roman car il s’agit plus d’une succession de souvenirs rassemblés sans continuité.

J’avoue avoir été décontenancée par la structure du récit mais surtout pas adhéré à la partie du récit où son père, déjà décédé, apparaît à Erina. Cette partie m’a parue plus longue et moins intéressante que la description de la jeunesse du père.

Un avis un peu mitigé sur ce roman, à lire surtout pour la belle écriture et l’ambiance surannée des Keys en début et fin d’histoire.

Je vous conseille davantage la lecture de son roman précédent : Les Derniers Jours de Smokey Nelson.

Un grand merci aux éditions Sabine Wespieser.

 

Notation :

Le livre des secrets de Fiona Kidman

Résumé

En 1953, quand s’ouvre le roman, Maria vit depuis plus de cinquante ans seule dans la maison de famille délabrée. On la surnomme « la sorcière de Waipu », elle qui très jeune se rebella contre sa mère pour vivre sa passion avec un cantonnier. Mise au ban d’une communauté encore très respectueuse des strictes règles morales édictées par son sourcilleux fondateur – l’autoritaire et charismatique Norman McLeod, avec qui sa grand-mère Isabella quitta l’Écosse en 1817 –, elle a tout le temps de se pencher sur le passé.

Après plus de trente-cinq ans de voyage à travers le vaste monde et quelques longues étapes, en Nouvelle-Écosse et dans l’île de Cap-Breton, sur les côtes d’Amérique du Nord, McLeod, que ses disciples appelaient l’ « Homme », décida, en 1854, que leurs tribulations prendraient fin sur cette côte du Nord de la Nouvelle-Zélande où Maria vit le jour bien des années plus tard.

L’auteur

Fiona Kidman est née en 1940 et vit à Wellington. Elle a grandi dans l’île du nord de la Nouvelle-Zélande et a commencé une carrière de bibliothécaire à Rotorua, à la fin de ses études. Puis elle a été journaliste, productrice pour la radio, auteur de scénarios pour le cinéma et la télévision. Romancière, nouvelliste et poète, elle a publié plus de vingt livres, qui ont reçu de nombreux prix – en particulier le New Zealand Post en 1987 pour The Book of Secrets. En 2006, elle est lauréate du prestigieux prix Katherine Mansfield, qui lui permet de partir un an à Menton sur les traces de cette autre auteur néo-zélandaise.

Mon avis :

Plongée dans l’histoire des migrants de la Nouvelle-Zélande, un ouvrage à la fois instructif et attachant. Une histoire qui s’étale sur plus de cent ans et nous fait voyager de l’Europe à la Nouvelle-Zélande en passant par l’Amérique du Nord et l’Australie. Une carte insérée au début du livre nous représente le tracé de cette épopée.

Tout d’abord, Maria prend la parole pour nous dire qu’elle a toujours vécu recluse dans sa maison entourée de sa grand-mère et sa mère. Puis, grâce aux journaux écrits par Isabella, son aïeule, nous remontons le temps avec elle. Et là, l’aventure démarre et quelle aventure !

Pauvres, décidés et surtout armés d’une foi inébranlable, ces migrants vont parcourir les océans vers le Nouveau Monde. A la tête de cette troupe, Mc Leod qui s’érige en pasteur, propose à ses paroissiens de le suivre. Très strict et dur dans ses règles de vie, il les mènera jusqu’en Nouvelle-Zélande. Les femmes et les enfants vont souffrir de sa dictature. Seule Isabella va lui résister mais elle le paiera ensuite. Sa fille, plus docile, obéira au pasteur alors que Maria, la petite-fille résistera et toute sa vie sera bouleversée. Si le destin d’Isabella est difficile, celui de Maria est plus sombre. Ne lui fait-on pas aussi payer la liberté et témérité de sa grand-mère ?

Une grande fresque qui retrace à la fois le parcours de ces découvreurs, mais aussi les événements mondiaux comme les guerres et les grandes épidémies, dont les effets se feront ressentir jusqu’en Nouvelle-Zélande. Une saga qui témoigne surtout de la condition féminine de ces pionnières, prisonnières des convictions arriérées et avilissantes d’une société puritaine obéissant à un révérend autoritaire.

J’ai été captivée par ce récit et beaucoup appris sur ces pionniers du bout du monde.

Je vous engage à le lire pour sa puissance romanesque ainsi que pour son écriture fluide, lumineuse et intimiste.

Un grand merci aux éditions Sabine Wespeiser, une collection que j’affectionne particulièrement, tant pour les choix éditoriaux que pour l’objet livre si beau !

 

 

Notation :