Catégorie : <span>LITTERATURE SUEDOISE</span>

Anna Fredriksson : la maison de vacances

la maison de vacances
la maison de vacances

Résumé : Eva a complètement coupé les ponts avec son frère Anders et sa sœur Maja. Alors qu’ils n’ont eu aucun contact depuis plusieurs années, la mort brutale de leur mère les réunit. Très vite, une violente dispute éclate concernant l’héritage : Eva estime que la maison de vacances sur l’archipel suédois que sa mère aimait tant lui revient de droit, mais Anders et Maja ne sont pas du même avis. Eva se réfugie alors sur l’archipel. Mais, quelques jours plus tard, Anders et Maja arrivent à leur tour avec conjoints et enfants…

 

L’auteur : Née en Suède, Anna Fredriksson a publié son premier roman en 2011. Scénariste de longue date pour plusieurs productions, elle travaille aussi bien sur des longs métrages que sur des adaptations TV telles que Les Enquêtes de l’inspecteur Wallander, tiré des romans de Henning Mankell (Arte).

 

Mon avis :

Une chronique douce-amère autour d’une fratrie éparpillée.

Lorsque nous débutons le récit Eva, l’héroïne, retrouve son frère et sa sœur après des années sans nouvelles. Leur mère vient de décéder et petit à petit, la fratrie réfugiée dans la maison de vacances, va se retrouver et tenter de renouer. Eva, solitaire depuis que son fils jeune adulte a quitté la maison, a décidé de vivre dans cette maison mais son frère et sa sœur vont bousculer ses plans. Une tonalité mélancolique qui est atténuée par des sentiments contraires comme la bienveillance du voisin sur l’île, ou la joie des jeunes enfants du frère d’Eva.

J’ai aimé les descriptions des personnages et la vie sur l’île tout en me posant des questions sur Eva, énigmatique, comme sa mère.

Un rythme lent et une belle plume, voici une lecture agréable et réconfortante autour des relations entre fratrie bousculée par le deuil. De la pudeur, des personnages aux caractères finement analysés, on ne peut qu’être touché par cette histoire qui fait écho à nos vies.

Si vous aimez les histoires intimistes, avec un beau décor, une maison de vacances sur une île suédoise, alors n’hésitez pas : précipitez-vous, vous ne serez pas déçu.

Merci aux éditions Denoël.
Traduction du suédois par Lucas Messmer

Catégorie > Sous-catégorie : Littérature étrangère > Autres littératures européennes Pays : Suède
Collection Histoire romanesque
Parution : 24-03-2016

Notation :

Linda Olsson : Au premier chant du merle

Au premier chant du merle
Au premier chant du merle

Résumé : Déception sentimentale ? Lassitude de vivre ? Élisabeth Blom s’est retirée du monde. Sitôt installée dans sa résidence de Stockholm, elle a débranché la sonnette et fermé sa porte à double tour. Porte à laquelle Elias, son voisin, se décide un jour à frapper, pour lui remettre son courrier. Car lui aussi s’appelle Blom… Cet incident sortira-t-il Élisabeth de sa pénombre ? Ou faudra-t-il attendre un drame – et l’intervention inattendue d’Otto, libraire à la retraite – pour faire entrer la lumière dans son appartement ? Au seuil de l’été nordique, le chant du merle annonce les beaux jours.

 

L’auteur : Linda Olsson est née en 1948 à Stockholm, où elle a grandi. Elle a étudié le droit avant de faire carrière dans la banque. En 1986, elle et sa famille quittent la Suède et partent vivre en Angleterre, au Kenya, au Japon et à Singapour, avant de s’installer en Nouvelle-Zélande. Son premier roman, Astrid et Veronika, paraît en 2012 aux éditions de l’Archipel, suivi en 2014 de L’Enfant au bout de la plage.

 

Mon avis :

Une belle lecture, douce et sensible sur la solitude, l’amour et la vie tout simplement !

Trois esseulés se découvrent alors qu’ils vivent dans le même immeuble. Otto, le plus âgé, vit seul depuis quinze ans. Elias, jeune homme et dessinateur habite seul aussi. Enfin, Elisabeth, la plus étrange, ne sort pas de chez elle, n’ouvre pas ses fenêtres et ses voisins ne l’ont jamais vue. Pourtant, un jour, à cause d’une erreur de courrier, Elias frappe à sa porte.

À partir de cet événement, progressivement, la vie de nos trois héros est transformée. Par petites touches, l’auteure nous décrit une renaissance : Elisabeth renoue progressivement avec la vie. Le grand désespoir qui l’habite est remis en cause par l’amitié des deux hommes. Secouée, elle recommence à regarder autour d’elle grâce aux dessins de son jeune voisin et aux petits plats mitonnés par Otto. Une ambiance poétique remplie de tendresse, comme un remède à toutes nos blessures les plus profondes : nous fondons comme Elisabeth devant la beauté de la nature, l’arrivée du printemps et le chant du merle.

Un livre optimiste, une belle leçon de vie qui revigore : la tendresse et l’amour, les deux piliers les plus importants de notre existence.

À lire absolument pour la belle plume et les messages.
Précipitez-vous.

Merci aux éditions Archipel et LP Conseils.

Notation :

La bibliothèque des cœurs cabossés de Katarina Bivald

La bibliothèque des cœurs cabossés
La bibliothèque des cœurs cabossés

Résumé :

Tout commence par les lettres que s’envoient deux femmes très différentes : Sara Lindqvist, vingt-huit ans, petit rat de bibliothèque mal dans sa peau, vivant à Haninge en Suède, et Amy Harris, soixante-cinq ans, vieille dame cultivée et solitaire, de Broken Wheel, dans l’Iowa. Après deux ans d’échanges et de conseils à la fois sur la littérature et sur la vie, Sara décide de rendre visite à Amy. Mais, quand elle arrive là-bas, elle apprend avec stupeur qu’Amy est morte. Elle se retrouve seule et perdue dans cette étrange petite ville américaine.

Pour la première fois de sa vie, Sara se fait de vrais amis – et pas uniquement les personnages de ses romans préférés –, qui l’aident à monter une librairie avec tous les livres qu’Amy affectionnait tant.

L’auteur :

Katarina Bivald a grandi en travaillant à mi-temps dans une librairie. Aujourd’hui elle vit en Suède près de Stockholm. Ce livre est son premier roman.

Mon avis :

Une belle chronique que je recommande particulièrement aux amoureux des livres, au centre de ce récit.

Sara et Amy, les deux héroïnes, vivent pour et grâce aux livres. Une véritable passion qui entraîne Sara à quitter la Suède pour rencontrer Amy avec qui elle correspond. Quelle déception quand elle apprend qu’Amy est décédée. Très entourée par les habitants de la petite ville, elle va reprendre vie grâce aux livres et décider de créer une librairie. Chacun va l’aider à porter son projet et s’engager dans cette aventure.

Nous découvrons des gens ordinaires dans une petite ville de l’Iowa : des gays, une fervente religieuse, un ancien alcoolique, un célibataire bourru et bien d’autres. Tous entourent Sara pour lui faire oublier la perte d’Amy. Ils vont se dépasser, se désinhiber et devenir solidaires. Tous ces personnages sont attachants et si touchants.

Ce livre m’a rappelé celui de Helen Hanff “84 Charing Cross Road” ce beau dialogue entre un libraire et une passionnée de livres. Les titres cités sont autant de références qui résonnent en nous.

Quand on aime les livres comme moi, on s’identifie à Sara : les livres sont partout dans sa vie et la lecture lui redonne l’espoir et la fait avancer. Vous serez conquis par une histoire qui donne aux livres le rôle principal.

Le style combine l’épistolaire, les lettres écrites par Amy, et la description de la vie dans la petite ville paumée de Broken Wheel. Cet enchaînement donne du rythme à l’histoire.

Une réussite pour un premier roman. Un roman “feel good”.

A découvrir et déguster sans modération.

 

Merci aux éditions Denoël.

Editions Denoël
Parution : 15-01-2015
Traduction du suédois par Carine Bruy

 

Notation :

Rue du bonheur d’Anna Fredriksson

Rue du bonheur

Résumé

Mère célibataire, Johanna lutte pour joindre les deux bouts, tandis que son ex-mari, Calle, a refait sa vie loin d’elle. Il a quitté la ville pour s’installer à Stockholm avec sa nouvelle petite amie – la très sophistiquée et cultivée Fanny – et commencer une carrière couronnée de succès. De son côté, Johanna s’inquiète pour ses filles, dont la plus jeune est le souffre-douleur du collège. Pour ne rien arranger, un patient se suicide dans le centre pour toxicomanes dans lequel elle travaille comme aide-soignante, et Calle refuse désormais de lui verser sa pension alimentaire. Un beau jour, Johanna gagne vingt millions de couronnes au loto. Sa vie va alors prendre un tout autre chemin.

L’auteur : Née en Suède, Anna Fredriksson a publié son premier roman en 2011. Scénariste de longue date pour plusieurs productions, elle travaille aussi bien sur des longs métrages que sur des adaptations TV telles que Les Enquêtes de l’inspecteur Wallander, tiré des romans de Henning Mankell (Arte).

Mon avis :

Merci aux éditions Denoël pour cette découverte.

Un livre agréable qui se lit facilement et accroche dès le départ.

Comment ne pas soutenir Johanna dans son combat quotidien pour élever ses filles et faire face seule à tous les soucis. Oui mais tout va changer …

Bien sûr, on ne peut s’empêcher de penser à “la liste de mes envies” avec une héroïne pauvre qui gagne à la loterie et le cache à ses proches mais la comparaison s’arrête là. Sa vie et le contexte sont différents et la plume de l’auteur aussi. Calle, le père, est parti s’installer à Stockolm avec Fanny sa nouvelle compagne. Sa femme et ses deux filles adolescentes sont restées rue du bonheur dans l’appartement familial. Johanna parvient difficilement à s’en sortir : modeste infirmière dans un établissement qui soigne les drogués et alcooliques. Les deux filles souffrent aussi de l’absence du père qu’elle ne voit qu’un week-end sur trois. Le gain à la loterie va changer la vie de ces cinq personnages.

On rentre vite dans leur vie et en partageant le quotidien de chacun, on découvre peu à peu que les personnages les mieux dotés ne sont pas ceux qui sont le plus équilibrés. Calle, le père, est tourmenté et cache son passé à Fanny.

J’ai aimé ce roman pour sa fausse légèreté, ses protagonistes sensibles et écorchés . La construction du livre, avec une partie racontée par chacun des trois adultes, puis la dernière les regroupant, rythme le récit et donne un ton dynamique tout en nous rapprochant de chacun.

Une lecture très agréable et pas si légère que le quatrième de couverture peut le laisser supposer. Du fond, des personnages attachants, une écriture fluide et une histoire prenante qui nous emporte au cœur de la capitale suédoise : laissez-vous tenter !

Merci aux éditions Denoël et à Dana.

 

Titre : Rue du bonheur

Auteur : Anna Fredriksson

Traduit du suédois par Carine Bruy

Éditions Denoel Collection Histoire romanesque

Parution : 13-05-2014

 

 

Notation :