Catégorie : <span>LITTERATURE FRANCAISE</span>

Nan Aurousseau : Des coccinelles dans des noyaux de cerise

Des coccinelles dans des noyaux de cerise
Des coccinelles dans des noyaux de cerise

Résumé :

À Fresnes où il fait un séjour pour vol avec ruse, François partage sa cellule avec Medhi, un cador du grand banditisme. Ce Medhi, c’est du méga lourd. D’ailleurs, il ignore superbement François qui, de son côté, joue les serviteurs zélés. Mais au fil des semaines, les intentions de François vont se révéler…

L’auteur :

L’auteur a passé son enfance à Paris dans le 20e arrondissement. À 18 ans il est condamné à six ans de prison. Après avoir remisé ses armes et s’être reconverti dans la plomberie, il prend la plume et s’équipe d’une caméra. En 2005, paraît « Bleu de chauffe » roman autobiographique qui consacre son talent d’écrivain. Il est également l’auteur de trois long-métrages.

Mon avis :

Un roman noir ultra réaliste avec une gouaille qui nous rappelle Audiard.

Cela se lit vite, on sourit aussi parfois, même si tout n’est pas rose, loin de là.

Atypique, le héros François, un petit gangster, a un hobby : sculpter des coccinelles dans des noyaux de cerise.

En prison, il partage sa cellule avec un grand bandit, supporte les brimades et les coups en faisant le dos rond. La vie est compliquée et difficile, heureusement qu’il y a les sculptures.

Pour sa sortie, il décide de vivre avec « la grosse » une jeune femme simplette. Ils vivent dans une caravane en bord de Marne.

François prépare un gros coup, sa compagne ne comprend pas tout et approuve tout ce qu’il fait.

L’histoire va se complexifier : c’est un sacré « loustic » notre héros.

Je vous préviens, c’est trash parfois et pas très moral.

Bizarrement, on s’attache quand même à ce héros qui a décidé de réussir.

Pour les amateurs de romans noirs.

Merci aux éditions Folio.

Notation :

Didier Le Pêcheur : Un bref désir d’éternité

Un bref désir d’éternité
Un bref désir d’éternité

Résumé

Paris, 1892. Alors que la capitale est en proie à une vague d’attentats et que la police recherche activement l’anarchiste Ravachol, un garçon de café, Jules Lhérot, le reconnaît parmi ses clients et rend possible son arrestation. Érigé en héros par une presse qui est en train de découvrir que la peur fait vendre, Jules devient aussitôt, pour les anarchistes épris de vengeance, l’ennemi à abattre.

De son côté, la jeune Zélie, fille d’ouvrier prompte à frayer avec les marlous et bien décidée à vendre son corps pour se faire une place dans le monde, s’enfuit de la maison de correction où elle a été enfermée. C’est alors qu’elle rencontre Jules, qui tombe éperdument amoureux d’elle…

L’auteur

Didier Le Pêcheur est réalisateur, scénariste pour le cinéma et la télévision.

Il a réalisé plusieurs longs métrages, parmi lesquels Je n’aimerais pas crever un dimanche, Des nouvelles du bon Dieu, Home sweet home et La Liste de mes envies. Il est l’auteur chez Lattès de deux romans remarqués, Le bord du monde (1988) et Les hommes immobiles (2006).

Mon avis

Un bon roman historique et une grande histoire d’amour dans le Paris de la fin du dix-neuvième siècle.

Très documenté et réaliste, nous plongeons dans cette époque où Paris était le théâtre d’attentats commis par les anarchistes.

Nous découvrons aussi les bandes qui ont la main mise sur ce qui rapporte : larcins et prostitution. La petite Zélie y plonge pour ne plus dépendre de sa famille : gagner de l’argent sans être obligée d’aller à l’usine comme son père. Elle n’a pas froid aux yeux et décide qu’elle aura une belle vie.

Ce que j’ai aimé : une histoire bien menée, des personnages charismatiques et du réalisme.

Mon bémol : pas assez littéraire à mon goût, une écriture sans fioritures et plate.

À vous de décider maintenant.

Merci à Babelio et aux Éditions Lattès.

Notation :

Jean-Baptiste Andrea : Ma reine

Ma reine
Ma reine

Résumé :

Shell n’est pas un enfant comme les autres. Il vit seul avec ses parents dans une station-service. Après avoir manqué mettre le feu à la garrigue, ses parents décident de le placer dans un institut. Mais Shell préfère partir faire la guerre, pour leur prouver qu’il n’est plus un enfant. Il monte le chemin en Z derrière la station. Arrivé sur le plateau derrière chez lui, la guerre n’est pas là.

L’auteur :

Jean-Baptiste Andrea est né en 1971. Il est réalisateur et scénariste. Ma reine est son premier roman.

Mon avis :

Un ovni ce premier roman : inclassable et percutant.

Cette fable nous conte l’histoire de Shell, un petit garçon différent , qui vit avec ses parents dans une station-service.

Nous sommes dans les années 60, en Provence, au milieu de nulle part. Un jour, le petit garçon fait une grosse bêtise et ses parents décident de l’envoyer loin de chez lui : il ne le supportera pas et s’enfuit.

Il va rencontrer une petite fille qui va lui ouvrir de nouveaux horizons.

Écrit à la première personne pour plus de proximité avec ce garçon différent, le lecteur est touché et s’attache à ce petit.

Beaucoup de poésie et de tendresse dans ce récit qui m’a émue. Par moments, j’ai pensé à « La gloire de mon père » de Pagnol. La langue simple et imagée est au service de l’histoire, tout simplement.

Un texte à découvrir aux éditions Folio.

Notation :

Harold Cobert : Belle-Amie

Belle-Amie
Belle-Amie

Résumé :

Après son fastueux mariage en l’église de la Madeleine à Paris, Georges Du Roy, le « Bel-Ami » de Maupassant, se met à rêver d’une carrière politique. Et si ce monde devenait son nouveau terrain de jeu, l’arène de son ambition dévorante ?

Louvoyant entre le milieu journalistique et celui des affaires, Du Roy intrigue comme jamais pour accéder aux plus hautes sphères du pouvoir. Alors qu’elle milite pour les droits des femmes, Suzanne, son épouse, se révèle une alliée précieuse dans cette lutte féroce.

L’auteur :

Harold Cobert est l’auteur de plusieurs romans, dont Un hiver avec Baudelaire (Héloïse d’Ormeson, 2009 ; Le Livre de Poche, 2011), L’Entrevue de Saint-Cloud (Héloïse d’Ormeson, 2010), Jim (Plon, 2014 ; Le Livre de poche, 2016) et La Mésange et l’ogresse (Plon, 2016 ; Points Seuil, 2017).

Mon avis :

Quelle riche idée de donner une suite au roman de Maupassant « Bel ami ». Je me suis régalée : une lecture haletante et réjouissante.

Tous les meilleurs ingrédients de la littérature sont réunis ici : aventure, amour, intrigues, vengeance…

La plume alerte et fluide accroît le plaisir de lecture : j’avais de la peine de quitter Georges, Salomé, Suzanne et Clément nos héros.

J’ai aimé partager le quotidien de ces parisiens à la Belle Époque, des nantis qui se battent pour le pouvoir et sont prêts à tout. Georges Du Roy a ajouté une particule à son nom pour plus de visibilité et de crédibilité. Journaliste et député, utile pour faire passer ses idées voire contrôler les nouvelles.

Ici les femmes jouent un grand rôle, Suzanne l’épouse ou Madeleine la journaliste contribuent à l’évolution de la carrière de Georges.

Duperies, arnaques et pots de vin parsèment une histoire riche en rebondissements.

Des moments jubilatoires aussi lorsque Guy de Maupassant est inséré dans l’histoire : ingénieux et réjouissant !

Un grand plaisir de lecture que je partage avec vous : foncez sur ce roman qui paraît aux éditions Les Escales.

Notation :

Laurence Teper : Un cadenas sur le cœur

Un cadenas sur le cœur
Un cadenas sur le cœur

Résumé :

Claire Meunier veut la vérité. Pour reconstituer le puzzle dépareillé et dispersé de sa vie, elle brave mensonges et interdits familiaux. Avec un formidable désir de vivre, elle part à la recherche de ses origines, toutes ses origines. C’est ce que raconte ce roman écrit dans un style naturel et fluide.

L’auteur :

Laurence Teper est née en 1963 à Paris. Un cadenas sur le cœur est son premier roman.

Mon avis :

Un premier roman réussi qui m’a happée dès les premières lignes, je l’ai lu vite peinant à me détacher de cette histoire.

La famille Meunier, une famille « classique » : classe moyenne, deux enfants, des vacances en bord de mer en août. Nous les découvrons, dans les années soixante, à la plage avec les Coquillaud, autre famille proche des Meunier.

Des rituels bien installés rythment leur journée : plage, baignade et promenades. Dans la famille Coquillaud, la mère, femme au foyer, ne va jamais à la plage et s’occupe de ses six enfants. Son mari l’accompagne pour les courses, seule sortie pour cette mère de famille.

Dans l’acte 1 de l’histoire, Claire, petite fille, traverse cette période relativement heureuse, en quête d’amitié et d’estime. Les enfants Coquillaud lui apportent la camaraderie et Monsieur Coquillaud ainsi que son père s’intéressent à son travail d’écolière.

Sa mère, elle, est absente : elle vit avec Claire, son père et son frère tout en s’isolant le week-end et ne s’intéresse pas à ses enfants.

Le temps défile, Claire grandit et s’interroge sur le comportement de sa mère. Elle pose des questions qui restent sans réponse : un «cadenas sur le cœur », comme elle le surnomme, la mine.

Ce livre nous offre une chronique familiale douce et amère qui analyse l’impact des mensonges sur notre vie.

L’écriture fluide et vivante incite le lecteur à tourner rapidement les pages pour suivre la quête de Claire.

Un beau premier roman à découvrir chez Quidam Éditions.

Notation :