Catégorie : <span>LITTERATURE FRANCAISE</span>

Chronique de : Rien n’est perdu de Patrice Guirao

Résumé :

Trafic de méthamphétamines, séquestration, arnaques façon pyramide de Ponzi, mutilations en mode cannibale. Les entreprises criminelles semblent s’être passées le mot. Ajoutez à cela un cousin azimuté fraîchement débarqué de métropole… C’est beaucoup pour le célèbre et unique détective privé de l’île

L’auteur

Adolescent, Patrice Guirao a été déposé par l’Histoire sur la terre polynésienne. Comme une jeune pousse, il y prend racine. Depuis cinquante ans, ces racines n’ont cessé de nourrir sa force vitale et l’âme de son écriture. Depuis bientôt dix ans, il s’attache à transmettre une image hors clichés de la Polynésie, comme une réalité autre et différente des visions de ses compagnons d’écriture polynésiens. Il a choisi de le faire à travers une saga dont le guide est le détective privé Al Dorsey et 

Ma chronique :

Une enquête à la fois tendue et loufoque au cœur de Tahiti. Une lecture dépaysante et prenante.

Al Dorcey, le détective de Tahiti, est aux prises avec des dealers, des coupeurs d’oreilles et des amateurs de grosses fêtes musicales très sonores. Il peut compter sur l’aide de son copain, le commissaire, toujours présent.

Lorsqu’il vient chercher à l’aéroport son cousin, il ne se doute pas encore de ce qui l’attend.

Quand on connaît la Polynésie, on se régale avec ces aventures hautes en couleur, l’ambiance est typiquement locale avec les expressions tahitiennes, traduites pour les néophytes. J’ai retrouvé la générosité des tahitiens notamment avec la maman du héros et les « mama » de l’aéroport. Le côté sombre est là aussi avec les trafiquants et les ravages de la drogue sur la jeunesse.

Avec un ton sarcastique et décalé, l’auteur nous plonge dans un Tahiti loin des clichés. À lire si on aime les enquêteurs efficaces qui ne se prennent pas au sérieux.

Paru aux Éditions du Vent des Îles 

Notation :

Chronique de : Thanatea de Sonja Delzongles

Résumé 

Thanatea. Un nom qui sonne comme celui d’une femme ou d’une déesse. Un mot plutôt agréable, exotique, à condition de ne pas en connaître la racine grecque, thanatos, la mort. Le plus long des voyages. L’éternité. Une autre qu’Esther aurait sûrement pris peur mais, durant ses années passées à la police judiciaire, celle-ci a côtoyé la mort sous ses aspects les plus sombres, les plus violents. Un quotidien qui l’a usée

Ma chronique 

Une autrice qui joue avec nos nerfs tout au long de ce thriller très tendu, c’est réussi.

Le thème du commerce autour de la mort est au cœur de ce récit. Certaines pratiques font froid dans le dos et la lecture se fait en apnée. On retient son souffle sans pouvoir lâcher le récit.

Au départ, nous savons qu’une des 3 protagonistes est décédée sans pouvoir deviner avant la toute fin laquelle. Trois héroïnes, amies d’enfance, cabossées par des vies chaotiques autant au niveau personnel que professionnel. Ce sont 3 policières passionnées par leur job, parfois malmenées par leurs collègues masculins.

Le style percutant de Sonja renforce la tension de l’intrigue. Le thème de la mort et son business, l’ambiance un peu fantastique sur l’île de Thanatea nous emporte dans un monde parallèle très sombre.

Des sujets de société qui interpellent et une intrigue redoutable : tout pour passer un moment de lecture intense.

Notation :

Chronique de : Le chant d’Haïganouch de Ian Manook 

Résumé :

Ils en rêvaient : reconstruire leur pays et leur histoire. Comme des milliers d’Arméniens, Agop, répondant à l’appel de Staline, du Parti Communiste français et des principales organisations arméniennes de France, quitte sa famille et embarque en 1947 à bord du Rossia dans le port de Marseille. Mais, au bout du voyage, c’est l’enfer soviétique qu’il découvre. 

L’auteur :

Grand voyageur, Ian Manook est journaliste, éditeur, publicitaire et romancier. Son premier roman, Yeruldelgger, a reçu seize prix littéraires dont le Prix Quais du Polar / 20 Minutes, le Prix SNCF et le Prix des lectrices de Elle.

Ma chronique :

Quel livre émouvant, passionnant et poétique : un vrai bonheur de lecture. Un gros coup de cœur.

Je découvre seulement cet auteur avec ce roman et je suis éblouie. 

Cette odyssée tragique retrace l’histoire des arméniens partis en Russie pour retrouver leur terre. Un morceau de bravoure, une grande fresque historique avec tous les ingrédients qui font un superbe moment de lecture : la grande histoire racontée par des personnages attachants, un destin poignant, de la poésie.

L’amour qui relie ces différents arméniens est si fort ! J’ai admiré la grande solidarité de ce peuple. Une grande humanité et force relie ces différents personnages face à un destin tragique. Cette force pourra-t-elle les sauver ?

La musique et la littérature tiennent une grande place dans leur vie, une échappatoire à la barbarie.

J’ai découvert tout un pan d’histoire, toute l’horreur subie par les arméniens après la deuxième guerre mondiale.

Un livre intense que je n’oublierai pas.

Notation :

Chronique de : Rhapsodie italienne de Jean-Pierre Cabanes

Résumé :

1915. Tout sépare Lorenzo, jeune et brillant officier de l’armée italienne, et Nino, un Sicilien qui s’enrôle pour échapper à la prison après avoir commis un crime d’honneur. Mais la guerre fait d’eux des compagnons d’armes, des frères, avant que le règne de Mussolini ne les transforme en ennemis. Tandis que les hommes sont emportés dans le tourbillon des combats, les femmes s’engagent dans la plus belle et la plus dangereuse des luttes, celle pour l’amour, l’indépendance et la liberté.

L’auteur :

Né en 1949, Jean-Pierre Cabanes est avocat honoraire et auteur de plusieurs romans. Il a notamment obtenu leGrand prix de littérature policièreen1982pourL’Audience solennelleet le Prix Jean-Carrière en 2014 pour Une jeunesse italienne.

Ma chronique :

Gros coup de cœur pour cette grande fresque historique. Sur mille pages, nous partageons le quotidien d’italiens au cœur des grands événements historiques entre 1915 et 1945.

C’est une immersion totale dans cette Italie avec la montée au pouvoir de Mussolini.

À la fois très documenté et passionnant, c’est une réussite totale car il est difficile de poser ce pavé tellement le destin de ces italiens est fort et passionnant. 

J’ai beaucoup appris sur l’histoire tourmentée de l’Italie au cœur du vingtième siècle avec ces héros proches du pouvoir et de la mafia sicilienne. Des héros qui nous emportent vers l’Italie, L’Ethiopie, Paris, Moscou, la Grèce. 

Je n’oublierai pas Lorenzo, Julia, Nino, Carmela et Laura.

Notation :

Chronique de : La maison aux sortilèges d’Emilia Hart 

Résumé :

2019. Kate fuit Londres pour se réfugier dans une maison délabrée dont elle a hérité. Avec son lierre dégringolant et son jardin envahi par les mauvaises herbes, ce havre de paix la protège de son compagnon violent. Kate sent toutefois qu’un secret s’y tapit…  1942. Alors que la Seconde Guerre mondiale fait rage, Violet est cloîtrée dans le grand domaine familial, étouffée par les conventions sociales. Elle vit avec le souvenir de sa mère, dont il ne lui reste qu’un mystérieux médaillon et une inscription étrange sur le mur de sa chambre. 1619. Altha …

L’auteure :

Emilia Hart est une autrice vivant à Londres. La Maison aux sortilèges, son premier roman, s’est immédiatement classé dans les listes des best-sellers aux États-Unis et au Royaume-Uni. Il est en cours de traduction dans vingt pays.

Ma chronique :

Un gros coup de cœur pour ce roman ensorcelant et captivant.

Dés les premières pages j’ai été conquise par ce récit à trois voix qui débute par Altha en 1619, enfermée en prison puis Kate en 2019 maltraitée par son mari, enfin Violet en 1942 isolée dans un manoir.

Les chapitres courts alternent l’histoire de chacune, des femmes prisonnières des conventions sociales pour l’une, d’un mari tyrannique pour la deuxième enfin d’un père autoritaire pour Violet. Pour chaque femme la nature est une échappatoire au monde cruel qui les entoure.

Un véritable roman d’atmosphère, envoûtant, au charme rappelant les romans de Daphné Du Maurier comme Rebecca. Au fil des aventures de chacune, je me suis attachée à ces héroïnes qui ont un petit grain de folie et sont différentes de leurs semblables

Beaucoup d’émotions en suivant leur vie, une envie irrésistible de toujours poursuivre la lecture pour ne pas les quitter et comprendre tous les secrets qui les relient.

Un premier roman très réussi, je suis conquise.

À retrouver aux éditions Les Escales 

Notation :