Catégorie : <span>LITTERATURE FRANCAISE</span>

Gérard Guégan : Le sang dans la tête

Le sang dans la tête
Le sang dans la tête

Résumé :

En racontant une semaine de la vie de l’inspecteur principal Ruggieri, chaque chapitre correspondant à une journée, Gérard Guégan superpose une enquête et un portrait. L’enquête, qui se déroule en 1980, c’est celle autour de l’assassinat d’un jeune boxeur noir dans les toilettes d’un bistrot, bientôt prolongée par la découverte de cadavres d’enfants vietnamiens dans la cuve de colle d’un atelier d’ameublement. Le portrait, c’est celui de son flic, veuf et joueur d’échecs, qui a des manières bien à lui de se consoler dans l’intimité de la mort de sa femme.

L’auteur :

Gérard Guégan a publié une trentaine de livres, aussi bien des romans que des récits historiques, tels Un Cavalier à la mer ou Inflammables. Il a, par ailleurs, dirigé les revues Contre-Champ, Subjectif, Cahiers du Futur et, après avoir créé les Éditions Champ Libre, il a relancé les Éditions du Sagittaire. Acteur et metteur en scène, il a enfin réalisé cinq film dont les mythiques Toutes les histoires de dragons ont un fond de vérité et 68/89.

Mon avis :

Un court roman noir sélectionné par Jérôme Leroy et réédité par les Éditions de la Table Ronde.

Écrit en 1980, ce polar noir nous plonge au début des années 80 dans une ambiance marquée par le racisme et la montée de l’extrême-droite.

L’inspecteur Ruggieri tente, sur une semaine, de dénouer deux affaires sur fond de racisme. Sa vie d’homme, solitaire, privé de sa femme se superpose à l’enquête. L’inspecteur a une manière très particulière de rendre hommage à la défunte.

De la gouaille, des situations et dialogues percutants, des scènes crues : un portrait au vitriol de ces années quatre-vingt.

Si on aime les romans noirs réalistes, ne pas hésiter. Jérôme Leroy l’a sélectionné pour nous.

 

Notation :

Corinne Javelaud : Un été d’orage

Un été d’orage
Un été d’orage

Résumé :

Paris, mars 1942. Dans la capitale occupée, Eulalie Fontanel tente de survivre. En acceptant de devenir danseuse aux Folies Bergères pour nourrir sa fille Beata, elle a l’impression de trahir son mari qui a été envoyé au front. La jeune femme se sent prisonnière de ce Paris occupé où elle côtoie les lieux les plus huppés et les bureaux clandestins qui organisent le marché noir. Le pire, c’est d’avoir attiré l’attention de Lubin Von Baden, un mystérieux officier de l’armée allemande qui la poursuit de ses assiduités. Alors, pour son bien et celui de sa fille, elle décide de fuir et se réfugie chez des cousins en Charente.

L’auteur :

Après des études de lettres et d’histoire de l’art, Corinne Javelaud se consacre à l’écriture. Elle a publié plusieurs romans, notamment La demoiselle du mas du Roule, La dame de la Villa Saphir, L’oubliée de la Ferme des brumes et L’insoumise de Carennac(Terre d’Histoires). Elle a par ailleurs reçu le prix de l’Académie des Belles Lettres et Beaux-Arts.

Mon avis :

J’apprécie les romans de Corinne Javelaud depuis que je l’ai découverte avec « L’oubliée de la ferme des brumes ».

Les mêmes bons ingrédients sont présents dans ce roman : un solide fond historique, du romanesque et un récit très fluide.

Découpé en deux parties, nous suivons la destinée de deux femmes : Eulalie et Beata sa fille pendant la seconde guerre mondiale. Le mari d’Eulalie est prisonnier et celle-ci doit trouver une activité pour assurer sa subsistance. La danse, sa passion, lui permet d’être embauchée dans un grand cabaret parisien et de vivre décemment ainsi. Sa vie bascule lorsqu’elle décide de quitter Paris pour se protéger, elle et sa fille.

De nombreux rebondissements nous attendent, j’avais du mal à quitter ces deux héroïnes bien courageuses en ces temps difficiles.

J’ai pris du plaisir à suivre cette belle histoire et je vous invite à la découvrir aussi.

Notation :

Lorraine Fouchet : Poste restante à Locmaria

Poste restante à Locmaria
Poste restante à Locmaria

Résumé :

Élevée dans le culte d’un père mort avant sa naissance, Chiara découvre, à l’âge de 25 ans, qu’elle est peut-être la fille d’un marin breton. Sous le choc de cette révélation, elle embarque pour l’île de Groix et fait la connaissance de Gabin, prête-plume d’écrivains célèbres, qui devient son compagnon de fortune. Mais ce séduisant jeune homme, arrivé comme elle de la « grande terre », est-il vraiment celui qu’il prétend être ? Et Chiara reviendra-t-elle indemne de son enquête insulaire ?

L’auteur :

Avant de se consacrer à l’écriture, Lorraine Fouchet a été médecin urgentiste. Elle est l’auteur de dix-sept romans, dont le best-seller Entre ciel et Lou, couronné notamment par le prix Ouest et le prix Bretagne. En 2014, elle a publié J’ai rendez-vous avec toi, lettre ouverte à son père. Elle vit entre les Yvelines et l’île de Groix.

Mon avis :

Je ne suis jamais déçue par les livres de Lorraine Fouchet, c’est un rendez-vous que j’attends toujours avec impatience, encore une fois je me suis régalée.

Ouvrir un livre de Lorraine c’est l’assurance d’un rayon de soleil sur fond d’air marin et cela fait le plus grand bien, j’adore.

Dans cet opus, j’ai voyagé entre Rome et l’île de Groix aux côtés de Chiara, jeune fille de vingt-cinq ans, qui apprend que son père n’est peut-être pas celui de la photo dans le salon. Disparu avant sa naissance, elle ne l’a pas connu et s’est habituée au portrait du jeune homme. Sa mère Livia ne l’a jamais remplacé et n’a pas vraiment réussi à tenir son rôle de mère. Lorsqu’elle apprend que son père n’est peut-être pas celui de la photo, elle plaque tout en quête de la vérité.

Elle débarque sur l’île de Groix et fait de belles rencontres. Une jeune mère et ses jumeaux l’accueille et lui fait découvrir son île.

Chiara découvre la vie de famille, la solidarité et l’amour. Un beau programme !

J’ai aimé l’ambiance, les personnages remplis d’humanité comme Rozenn qui lui apprend la cuisine ou Perig qui la guide pour la recherche de son père.

Pour vous inciter à lire ce roman sachez que vous y trouverez : des sourires, de la joie , de l’émotion aussi sans oublier l’amour : que de bons ingrédients.

Lorraine aime les livres, j’ai apprécié le passage où l’un des héros explique son métier d’écrivain : « les mots sont mes rames et mon esquif; je ne saurais pas vivre sans eux, ils soignent, ils apaisent, ils hurlent leur colère, ils souffrent, ils se moquent de moi, ce sont mes compagnons de route ».

Je vais aussi tester la recette du cake au romarin, la recette de Rozenn, proposée à la fin du livre.

Craquez comme moi pour ce joli roman qui va égayer votre vie.

Notation :

Dominique Faget : Les sanglots de Pierre

Les sanglots de Pierre
Les sanglots de Pierre

Résumé :

Hortense règne d’une main de maître sur le domaine de La Louvière. Cette femme indomptable et forte a connu des années difficiles. La Grande Guerre lui a volé son mari, le grand amour de sa vie, et son fils aîné est mort lors de la Seconde guerre mondiale. En cet été 1955, elle aurait mérité que sa vie soit enfin douce et tranquille… Mais tout est compliqué par les manigances de son petit-fils qui projette de transformer le domaine familial en maison d’hôtes. Sans compter également ces meurtres qui se produisent dans le voisinage.

L’auteur :

Dominique Faget vit en Gironde où elle situe le cadre de ce roman. Elle est l’auteur de trois autres ouvrages, notamment Celui qui ne meurt pas, un best-seller qui a remporté le Prix VSD du Polar.

Mon avis :

Un polar historique avec une touche de terroir, un mélange de genre intéressant et original.

De plus, la promesse tient la route : j’ai passé un bon moment avec ce roman.

La lecture est fluide, l’auteure alterne les époques d’un chapitre à l’autre : l’époque des rafles pendant la seconde guerre mondiale et dix ans plus tard.

Le lien entre les années sombres et les événements dramatiques actuels se tisse progressivement et nous tient en haleine tout au long de l’histoire.

Juliette, la jeune héroïne, doit faire face à des cauchemars horribles qu’elle ne raconte pas; déjà choquée, son désarroi s’amplifie après le premier meurtre commis près de chez elle. Comment expliquer ces visages horribles qui semblent la poursuivre à la nuit tombée ? D’autres meurtres sont commis et les cauchemars continuent. Malgré la dureté de l’époque, la famille juive recueillie par Hortense et les siens trouve du réconfort auprès d’eux et l’espoir renaît. Celui qui est resté à Paris semble avoir moins de chance.

Nous tournons les pages rapidement pour connaître leurs destins et nous nous attachons à tous ces personnages.

Une lecture avec du suspense et du fond historique.

Avis aux amateurs.

Notation :

Sonja Delzongle : Boréal

Boréal
Boréal

Résumé :

Janvier 2017, au Groenland. Là, dans le sol gelé, un œil énorme, globuleux, fixe le ciel. On peut y lire une peur intense. C’est ainsi que huit scientifiques partis en mission de reconnaissance découvrent avec stupeur un bœuf musqué pris dans la glace. Puis un autre, et encore un autre. Autour d’eux, aussi loin que portent leurs lampes frontales, des centaines de cadavres sont prisonniers du permafrost devenu un immense cimetière. Pour comprendre l’origine de cette hécatombe, le chef de la mission fait appel à Luv Svendsen, spécialiste de ces phénomènes. Empêtrée dans une vie privée compliquée, et assez soulagée de pouvoir s’immerger dans le travail, Luv s’envole vers le Groenland. Ils sont maintenant neuf hommes et femmes, isolés dans la nuit polaire. Le lendemain a lieu la première disparition.

L’auteur :

Née en 1967 d’un père français et d’une mère serbe, Sonja Delzongle a grandi entre Dijon et la Serbie. Elle a mené une vie de bohème, entre emplois divers (les plus marquants ayant été le commerce artisanal africain-asiatique et la tenue d’un bar de nuit) et écriture. C’est en 2011 qu’elle commence l’écriture de Dust,son premier livre. Sa passion pour l’Afrique, qui remonte à sa petite enfance, l’a amenée à y faire de multiples séjours. Sonja Delzongle, dont la jeunesse a été marquée par la guerre en Serbie, a été confrontée en Afrique à une autre vision de la violence et de la misère, et a voulu l’explorer dans son premier livre.

Mon avis :

Très forte Sonja Delzongle, je dirai même redoutable : une lecture coup de poing.

J’ai lu ses deux précédents livres qui m’ont déjà impressionnée, celui-ci est encore plus fort.

Je suis restée scotchée , accrochée à l’histoire tout du long , l’abandonner me laissant un manque à chaque fois : un vrai page-turner. A lire de toute urgence.

Contrairement aux précédents livres, Sonja ne nous embarque pas aux côtés d’Hanah Baxter la profileuse. Nous partons au Groenland vivre une grande aventure. Oui mais une aventure sous forme de thriller.

Huit scientifiques de nationalités différentes se retrouvent dans une station au Groenland pour une mission regroupant sismologue, climatologue et géologue. Rapidement confrontés à un événement exceptionnel et anormal, ils font appel à une consœur biologiste qui les rejoindra bientôt.

Après, difficile d’en dire plus sur l’histoire sauf à mentionner des disparitions inquiétantes, une nature très hostile, la nuit polaire qui s’installe (une nuit sans fin). Tellement d’événements incroyables encore…

Le mieux est de vous laisser entre les mains de Boréal, un livre passionnant, émouvant, glaçant aussi. Ah j’allais oublier, enrichissant et très bien documenté aussi : sur la situation au Groenland et les conséquences écologiques de notre société. Des vérités dérangeantes.

Un récit époustouflant qui nous « prend aux tripes » et nous laisse pantelant après la lecture.

Précipitez-vous sur ce livre.

Parution aux Editions Denoël collection Sueurs froides mars 2018.

Notation :