Des pages et des îles

Tomas Navarro : Kintsukuroi – L’art de guérir les blessures émotionnelles

L’art de guérir les blessures émotionnelles
L’art de guérir les blessures émotionnelles

Présentation :

Kintsukoroi est un art japonais ancestral qui consiste à réparer la porcelaine brisée en appliquant de l’or sur les fêlures.

Pour Tomas Navarro, psychologue, il existe une analogie intime entre notre expérience et le Kintsukoroi. Nous devons tous faire face à des épreuves, des deuils. Les surpasser, c’est comme mettre de l’or sur nos fêlures, en prenant en compte notre passé, notre histoire, les accidents éventuels que nous avons pu connaître.

Symboles de fragilité dans un premier temps, les fractures mises au jour deviennent véritablement notre facture. Ce qui fait notre valeur, notre unicité. Embellis, transformés par l’expérience de l’adversité, nous acquérons une force nouvelle.

L’auteur :

Tomas Navarro est psychologue. Il anime en Espagne des ateliers de Kintsukoroi appliqué aux blessures émotionnelles en pleine nature. Il travaille aussi avec des entreprises et des équipes sportives de différents pays pour renforcer les liens et la productivité des participants, donne des cours et des conférences dans le monde entier. Kintsukoroi est son second livre.

Mon avis :

Un guide à suivre pas à pas afin d’exploiter toutes les ressources pour se reconstruire et guérir de blessures physiques et émotionnelles

J’ai ainsi appris que le « kintsukoroi » est un art japonais qui reconstruit ce qui été détruit en le réparant avec de l’or tout en laissant visible la réparation qui symbolise la fragilité, la résistance et la beauté.

Par analogie, l’auteur nous explique comment nous reconstruire après une épreuve.

Découpé en trois parties, en premier comprendre comment réagir face à l’adversité et à ses conséquences. Dans la deuxième partie, est exposée la méthode pour reconstruire sa vie puis la dernière partie illustre comment utiliser cette méthode au travers de différents cas concrets inspirants.

Nous apprenons notamment que la résistance émotionnelle est notre meilleure alliée. Entraîner sa résistance émotionnelle rend plus fort, c’est la clé pour surmonter les épreuves. Nous vivons souvent déconnectés de nos émotions ou nous les occultons alors qu’elles jouent un rôle important dans notre équilibre et bien-être.

L’auteur nous confie les actions qui guérissent une blessure émotionnelle : ne pas fuir l’épreuve, se concentrer sur le long terme, analyser son dialogue intérieur, cultiver l’optimisme…

J’ai apprécié particulièrement la présentation de la troisième partie « Bizen-Yaki » ou l’art de persévérer : passons en revue nos convictions par rapport à la réalité et posons-nous des questions comme « qu’est-ce qui nous pèse ?», « pourquoi continuer à supporter ce fardeau ?». Imaginons une vie nouvelle et passons à l’action pour la rendre possible.

Tout au long du livre, en tête de chapitre, une référence est faite à l’histoire du potier Sokei et son apprenti Chojiro qui a brisé en mille morceaux une belle poterie. Sokei lui enseignera comment recoller les morceaux et redonner ainsi vie à ses rêves.

Un beau livre qui peut nous aider à nous reconstruire comme le font ces potiers japonais.

 

Notation :

Emilie Houssa : La nuit passera quand même

La nuit passera quand même
La nuit passera quand même

Résumé :

Dans la famille Bernstein, Squatsh est le deuxième des trois enfants : avant lui il y a Ludovic, après lui Marie. Ses parents se nomment Simon et Martha. Ils tiennent une boutique, La Vie moderne, située au 393, rue des Pyrénées à Paris. Outre une famille, Squatsh Bernstein a des principes, comme de s’enfermer aux toilettes pour réfléchir ou de ne jamais porter d’imprimé fleuri. Il fait de la boxe et aime la danse.

L’auteur :

Émilie Houssa est cinéphile et historienne de l’art. Elle enseigne en cycle supérieur ces deux matières. « La nuit passera quand même » est son premier roman.

Mon avis :

Une chronique douce amère qui se lit presque d’une traite.

Squatsh, le cadet est un enfant différent. Il aime la solitude, la boxe et sa petite sœur Marie.

Ses parents ont échappé aux atrocités de la seconde guerre mondiale, cachés par une fermière, le cadet est né pendant la guerre dans un réduit où la famille vivait. Après la guerre, retour à Paris et reprise du commerce : une boutique où l’on vend de la toile cirée, un article en vogue dans ces années d’après guerre. La famille s’agrandit sous l’œil inquiet du cadet qui protège sa mère puis sa sœur.

Nous suivons la famille lors de leurs premières vacances en bord de mer : émotion et sourires sont au rendez-vous. On pense au film : « Les vacances de Monsieur Hulot » lorsque l’auteure évoque un petit hôtel en bord de plage, ambiance familiale et la cloche qui sonne pour appeler les convives.

Le lecteur suit avec intérêt les aventures de cette famille, au cœur des années soixante et de toutes ses crises et catastrophes. La guerre d’Algérie rappelle aux Bernstein les années quarante et les inquiète profondément car Ludovic, l’aîné doit partir rejoindre les combats.

La période où tout était léger est terminée, l’histoire bascule et le roman aussi.

Je ne vous dévoilerai pas la suite mais sachez que j’ai moins souri dans la suite du livre mais que j’ai vibré et suivi avec intérêt le quotidien de cette famille.

Le cinéma est très présent dans ce livre au travers de l’ambiance et de divers clins d’œil et c’est bien agréable.

Une lecture que j’ai appréciée et que je vous recommande.

Merci aux éditions Denoël.

Paru le 11/1/2018 aux éditions Denoël Collection Romans français

 

Notation :

Anosh Irani : Le colis

Le colis
Le colis

Résumé :

Madhu est une hijra : née dans un corps d’homme, amputée de ses attributs sexuels masculins, elle est une sorte de troisième sexe, ni homme ni femme. La quarantaine passée, après des années de prostitution, Madhu doit mendier pour vivre et rester auprès de sa gurumai, sa guide. Par l’entremise de cette dernière, Madame Padma, tenancière redoutée, lui confie une mission qu’elle ne peut refuser : s’occuper d’un colis. Les colis, ce sont ces fillettes, vendues par leurs familles pour devenir des esclaves sexuelles, à qui il faut faire comprendre que leur sort est scellé, qu’elles ne pourront jamais s’échapper de Kamathipura, le quartier rouge de Bombay.

L’auteur :

Né et élevé à Bombay, Anosh Irani s’est installé à Vancouver (Canada) en 1998. Il est l’auteur de plusieurs pièces de théâtre.

Mon avis :

Sombre et émouvant, un livre coup de poing qui remue.

Impossible de rester insensible à cette lecture, j’ai démarré le lecture et j’ai été happée par l’histoire. C’est dur, réaliste, raconté crûment parfois, le lecteur est emporté dans le tourbillon du récit sans concession de cette ignominie.

Madhu n’a pas le choix et doit obéir à Padma, la tenancière d’un bordel qui lui demande de récupérer un « colis », nom que l’on donne à des fillettes qui deviennent des esclaves sexuelles. La petite ne comprend pas ce qui lui arrive.

Le plus difficile à accepter : apprendre qu’elle a été vendue par sa famille, elle a été trahie par ses proches.

Madhu, qui se plie depuis des années aux demandes de Padma, n’en peut plus de toutes ces combines et trafics. Le sort de la petite la renvoie à sa propre histoire, elle a connu un sort comparable dans son enfance. Ces petites filles, les colis, sont de la viande pour les proxénètes.

L’auteur nous conte la misère de ses quartiers, la corruption chez les policiers, la déchéance de ces êtres exploités.

Tout en étant glaçant, une pointe d’espoir subsiste qui permet au lecteur de reprendre son souffle et d’aller au bout du récit. On ne sort pas indemne de cette lecture.

Notation :

Carole Serrat : Ma sophrologie anti-stress

Ma sophrologie anti-stress
Ma sophrologie anti-stress

Présentation :

Vous vous sentez tendu, nerveux, et avez l’impression que l’on vous demande d’en faire toujours plus, et plus vite ? Heureusement, il existe des solutions simples et efficaces pour contrer et apaiser le stress avant qu’il ne s’installe !

Carole Serrat vous propose des exercices de sophrologie adaptés aux situations de la vie quotidienne pour retrouver la sérénité.

L’auteur :

Carole Serrat, sophrologue, fait aujourd’hui référence en matière de gestion du stress aussi bien pour les enfants, les femmes enceintes, les adultes que dans le monde du travail. Elle intervient et consulte à la maternité des Lilas, à la Clinique de la Muette ainsi qu’en entreprise. Elle est également experte bien-être dans le magazine Top Santé et animatrice sur MCS Bien-Être.

Mon avis :

Oui la sophrologie est parfaitement adaptée pour lutter contre le stress, j’ai testé.

Carole Serrat nous l’explique très concrètement grâce à cet ouvrage qui , comme tous ceux de cette collection « C’est malin », illustre simplement et efficacement la méthode et tous les exercices.

Véritable guide pratique avec les concepts, la pratique et de judicieux conseils, parfait pour démarrer : mon conseil, le garder près de soi et l’ouvrir régulièrement pour relire les énoncés des exercices.

En introduction, Carole livre ses recettes pour se libérer du stress : la détente du corps (bien respirer, détendre ses muscles, méditer), développer ses ressources anti stress (créer sa bulle imaginaire, apprendre à se concentrer, avoir confiance en soi) et pratiquer au quotidien (à la maison, dans les transports et au bureau).

Ces 3 thèmes sont développés avec des explications et schémas afin de faciliter l’apprentissage et la pratique. Et ça marche !

Chacun pourra piocher dans ces propositions les entraînements les plus appropriés.

J’ai particulièrement aimé les rituels à adopter pour compléter l’imprégnation : la sophrologie fonctionne avec une pratique régulière, rien de mieux que d’installer de bonnes habitudes.

Un guide à lire et à garder près de soi pour réviser lorsqu’on n’a pas encore intégré les exercices. En prime, un CD avec 11 séances pour pratiquer en étant guidé.

Que du bonheur, je vous conseille aussi les autres ouvrages de Carole Serrat : « Ma méthode de sophrologie pour bien dormir » et « La sophrologie c’est malin ».

Notation :

Dominique Fernandez : Où les eaux se partagent

Où les eaux se partagent
Où les eaux se partagent

Résumé :

Un peintre français, Lucien, et sa compagne Maria, en vacances en Sicile, arrivent dans un port à l’écart des circuits touristiques. La beauté du lieu et leur rencontre d’un vieux prince désargenté les amènent à acheter une maison rudimentaire, au bord de la falaise, malgré les réticences de Maria.

Lucien est fasciné par les Siciliens, leur pays, leurs coutumes, leurs superstitions, leur personnalité pittoresque et surprenante… Tandis que Maria, tout empreinte des préjugés des Italiens du Nord, les considère comme une population barbare. Elle est révulsée par l’éducation sévère infligée aux filles contrastant avec le laxisme de celle des garçons, les « crimes d’honneur », l’absence de femmes sur les plages, cause d’un intérêt malsain des hommes, appâtés par la blondeur de Maria…

 

 

L’auteur :

Romancier et essayiste, membre de l’Académie française, Dominique Fernandez est l’auteur de plus de soixante ouvrages dont Dans la main de l’ange (prix Goncourt 1982), Porporino ou les mystères de Naples (prix Médicis 1974), Ramon et Le Piéton de Rome. Il a publié plusieurs beaux-livres à la suite de nombreux voyages : Rome, Saint-Pétersbourg, Palerme et la Sicile, Prague, Syrie, L’Âme russe, etc.

 

 

Mon avis :

« Où les eaux se partagent » est un lieu au sud de la Sicile, là où la mer Méditerranée et la mer Ionienne se séparent.

Le décor est planté dès le début du récit et nous comprenons vite l’intérêt de Lucien, le héros pour cet endroit. Subjugué, il succombe à la proposition d’un noble qui lui propose une maison dans ce lieu perdu.

Lucien, peintre, voit immédiatement le potentiel de cet endroit et imagine l’inspiration qu’il y trouvera, emballé par ce décor. Sa compagne est hermétique à ce décor et ne supporte pas les siciliens. Originaire du nord de l’Italie, elle se sent étrangère sur cette terre et ne comprend pas les habitants. Les codes siciliens sont bien différents de ce qu’elle connaît dans sa région et pas toujours favorable à la gent féminine.

L’agacement de Maria ne rebute pourtant pas Lucien.

Ce livre est un bel hommage à ce rude pays avec ces belles descriptions poétiques des paysages méridionaux. Du soleil assuré en ces pluvieuses journées de janvier.

La couverture du livre reflète parfaitement l’ambiance du récit.

On a envie de partir en Sicile lorsque la dernière page est tournée.

Un agréable moment de lecture à découvrir.

Notation :