Tout a commencé dans les tavernes de Londres,de Lorient, de Bordeaux, lorsque les marins de Wallis, de Cook et de Bougainville racontèrent leur plus belle escale : les mers du Sud, Tahiti … Samuel Wallis lui même, l’anglais puritain, le premier à aborder l’île au matin du 19 juin 1767, écrivit sur son livre de bord: << toutes les femmes sont jolies et quelques-unes sont d’une très grande beauté>>
La navette était lancé. le premier fil de la légende noué.
Et de mains en mains, la navette sera reprise en une incessante variation autour du même chromo : Tahiti, femme fleur, alanguie dans le souffle parfumé de l’alizé-bonheur.
Légende et malentendu.
Voilà comment, dans sa préface, Dominique Charnay, nous fait rentrer dans les carnets de Claude Éner, qui lui commence par : … “Il était une fois, très loin de l’autre côté de la terre, au milieu d’une immensité d’eau, une toute petite île .”
Et nous voilà happé par l’histoire de Maupiti, raconté par un touriste popaa (étranger) arrivant dans l’île par la goélette Manuïa, quand elle était encore sauvage, habitée par à peine 500 personnes.
Un tout petit bout de terre où l’on croise Maïrée la vieille , Tihati Le pilote du Manuïa,le bateau de Fayou le commercant chinois, qui fait la liaison entre Papeete Bora Bora et Maupiti . Ashuma le projectionniste ambulant qui amène avec lui les acteurs français et les cowboys dans l’île, au grand plaisir des enfants, Amiria qui attend son fiancé de Papeete qui vient de sauter tout habillé du Manuïa pour la rejoindre plus vite et lui faire une surprise. Mékéta, le champion de football de Bora Bora qui pense qu’un “pifao”a été jeté sur son équipe par Rufau la sorcière et que c’est la raison de leur défaite 3/0 contre cette petite équipe de Maupiti qui joue sans chaussures !! Émile le “Mahu” qui porte un ensemble en satin vert et rose et passe son temps avec les filles.
Tout les petits rien qu’un touriste popaa ne verra jamais.
Les histoires d’un village tranquille qui rit et qui pleure.
Les difficulté de la vie dans un petit paradis, le naufrage du Manuïa en 1963 qui fit que le chef avait dû enregistrer 17 décès dans le même jour. L’histoire de Robert Ropiteau le premier popaa à aimer Maupiti et venir plusieurs fois, plusieurs mois. Qui apprend le tahitien et part un jour sans dire au revoir et est tué en juin 40 par des éclats d’obus et enterré à la va vite, quelque part sur le front, dans un paréo rouge et blanc trouvé dans sa besace. “Kia maté Toa” était inscrit sur sa gourmette : Mourir en homme, en tahitien.
Très bon moment à lire ce livre, trouvé chez Alain, notre logeur à Maupiti, installé dans le hamac face au lagon …
Foutrement bon même !!
Les éditions du Pacifique
Carnet d Océanie
Rapport de faute d’orthographe
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