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Joël Dicker : Les Derniers Jours de nos pères.

Les Derniers Jours de nos pères.
Les Derniers Jours de nos pères.

Résumé :

Londres, 1940. Soucieux de pallier l’anéantissement de l’armée britannique à Dunkerque, Winston Churchill a une idée qui va changer le cours de la guerre: créer une branche noire des services secrets, le Special Operation Executive (SOE), chargée de mener des actions de sabotage et de renseignement à l’intérieur des lignes ennemies et dont les membres seraient issus des populations locales pour être insoupçonnables. Du jamais vu jusqu’alors.

Quelques mois plus tard, le jeune Paul-Émile quitte Paris pour Londres dans l’espoir de rejoindre la Résistance. Rapidement recruté par le SOE, il est intégré à un groupe de Français qui deviendront ses compagnons de cœur et d’armes. Entraînés et formés de façon intense aux quatre coins de l’Angleterre, ceux qui passeront la sélection se verront bientôt renvoyés en France occupée pour contribuer à la formation des réseaux de résistance. Mais sur le continent, le contre-espionnage allemand est en état d’alerte…

L’existence même du SOE a été longtemps tenue secrète. Soixante-cinq ans après les faits, Les Derniers Jours de nos pères est un des premiers romans à en évoquer la création et à revenir sur les véritables relations entre la Résistance et l’Angleterre de Churchill.

Né à Genève en 1985, Joël Dicker est juriste de formation. Le manuscrit de ce roman a été récompensé par le Prix des Écrivains genevois.

Mon Avis :
Dans ce livre nous allons suivre Paul Émile, dit Pal, comme dans le poème qui débute le livre, il veut rester ou plutôt devenir un Homme avec un grand H. Pal refuse la défaite de la France et veut résister. Recruté à Paris par un agent anglais à la recherche de jeunes français courageux, il quitte Paris et son cher Père et rejoint Londres où tout ce passe. A Londres, il transite par le centre d’interrogatoire de Wandsworth dans la proche banlieue. On lui propose d’intégrer un tout nouveau service secret la Section F du SOE :  « F » comme France bien sùr .
Le SOE à été créé par Churchill en juillet 40 avec pour mission de soutenir les mouvements de résistance en Europe occupée « et maintenant,mettez le feu a l’Europe » avait-il dit à la création du service.
Le rôle du SOE, section F, a été très minimisé à la libération par de Gaulle qui ne voulait pas que l’on sache que la résistance avait été aidée par un service étranger à son BCRA (Bureau Central de renseignements et d’action). Il y a eu même un pacte pour que les agents français du SOE ne soient pas jugés à la libération pour avoir travaillé avec une puissance étrangère et ainsi ne pas être jugés comme traitre à leur patrie !!

La première partie du livre nous décrit la transformation de Pal, de simple étudiant ne sachant pas se battre, en commando aguerri avec « licence to kill » (droit de tuer).
De camp d’entraînement en camp d’entrainement, il parvient à la fin de la sélection non sans souffrances, blessures mais aussi de belles amitiés avec quelque autres personnes comme lui : Gros , Key , Claude, Laura, Faron… Le début est un petit peu « longuet » mais nous permet de bien cerner la mentalité des diverses personnes présentes dans le centre d’entraînement et ainsi de vouloir connaitre la suite de leurs aventures . Celle du père de Pal, aussi, qui jalonne les chapitres de sa présence et occupe les pensée du Fils jusqu’à l’obsession !!

Commence pour eux la guerre, la VRAIE !
Les parachutages, les coups d’actions, les rencontres avec la résistance, les voyages à travers la France occupée, les mitraillages de convois, les assassinats d’officiers allemands.
Ce qui est intéressant dans ce livre, c’est la manière dont son auteur a mis en avant les émotions des personnages, les rapports humains, on ne rentre pas vraiment dans les action terroristes , on reste  juste près d’eux. Je lis principalement, depuis des années, des livres techniques sur cette période où tout est détaillé en chiffres et faits bruts. Dans ce roman, on zoome sur des personnages qui auraient pu exister, on devine leurs peurs jusqu’à vomir, leurs remords, cette envie tenace de revoir leur famille  ce qui leur est interdit bien sur !
Mais peut-on interdire l’amour filial même en temps de guerre  …
On traverse comme cela la guerre jusqu’à débarquement et la libération.
Je vous laisse découvrir ce roman qui vous séduira par l’émotion qui s’en dégage, un très bon roman sur la guerre secrète vu du coté Anglais.

On a une pensée pour les vrais du SOE : les Roland, Marcel, Eugène, Muriel, Yolande, Madeleine, et les centaines d’autres qui ont lutté corps et âme pour la libération du joug nazi.

Notation :

N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures de Paola Pigani

N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures de Paola Pigani
N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures de Paola Pigani

Résumé :

Autour du feu, les hommes du clan ont le regard sombre en ce printemps 1940; un décret interdit la libre circulation des nomades et les roulottes sont à l’arrêt. Bientôt, la Kommandantur d’Angoulême exige que tous ceux de Charente soient rassemblés dans le camp des Alliers. Alba y entre avec les siens dans l’insouciance de l’enfance. À quatorze ans, elle est loin d’imaginer qu’elle passera là six longues années, rythmées par l’appel du matin, la soupe bleue à force d’être claire, le mauvais sommeil… C’est dans ce temps suspendu, loin des forêts et des chevaux, qu’elle deviendra femme au milieu de la folie des hommes.

L’auteur :

Née en 1963 dans les Charentes d’une famille d’immigrés italiens, Paola Pigani vit à Lyon. Auteure de poésie et nouvelles. Elle explore depuis de nombreuses années le monde de l’enfance, celui pour lequel elle travaille et celui qui lui a donné « le vain amour des mots, levain dont on fait le pain de chaque jour ».

Mon avis :

Un beau texte poignant sur une page de l’histoire de la seconde guerre mondiale peu connue. Un témoignage issu de la rencontre de l’auteure et d’une rescapée de ce camp qui lui a raconté son histoire.

Au travers des souvenirs d’Alba aujourd’hui âgée de quatre-vingt ans, nous suivons le quotidien de 350 tziganes enfermés dans un camp entre 1940 et 1946. Alors âgée de quatorze ans, Alba arrive dans ce camp à Angoulême avec sa famille. Ce qui frappe, c’est le décalage entre la vie nomade très libre de ce peuple et les restrictions imposées par l’état français.

Les manouches ne fréquentent pas les « gadje » et vivent différemment : la verdine ou roulotte est leur maison, le cheval qui tire cette roulotte fait partie de la famille et tous travaillent de leurs mains pour vivre. Les parents d’Alba étaient forains avant la guerre.

Quel décalage et tristesse en découvrant ce camp : privés de liberté, de leur roulotte, de leur cheval et de toute activité de leur vie d’avant. Ils vont souffrir de la faim, de maladie et d’ennui. Maria, la mère d’Alba, est particulièrement émouvante : aveugle, elle communique avec ses enfants à la voix et avec ses mains. Au toucher, elle ressent toutes leurs émotions et les consolent. Le père, fier comme tous les manouches, fera tout pour améliorer leur quotidien par son travail. Des personnages forts vivants et attachants.

Un style fluide, poétique et pur. Une histoire qui émeut, interpelle et se lit facilement.

Je vous recommande cette lecture pour ses qualités littéraires et l’intérêt du sujet.

Un grand merci aux éditions Liana Levi.

 

 

Notation :