Résumé :
Nous sommes en 1908. Léonor de Récondo choisit le huis clos d’une maison bourgeoise, dans un bourg cossu du Cher, pour laisser s’épanouir le sentiment amoureux le plus pur – et le plus inattendu. Victoire est mariée depuis cinq ans avec Anselme de Boisvaillant. Rien ne destinait cette jeune fille de son temps, précipitée dans un mariage arrangé avec un notaire, à prendre en mains sa destinée. Sa détermination se montre pourtant sans faille lorsque la petite bonne de dix-sept ans, Céleste, tombe enceinte : cet enfant sera celui du couple, l’héritier Boisvaillant tant espéré. Comme elle l’a déjà fait dans le passé, la maison aux murs épais s’apprête à enfouir le secret de famille. Mais Victoire n’a pas la fibre maternelle, et le nourrisson dépérit dans le couffin glissé sous le piano dont elle martèle inlassablement les touches. Céleste, mue par son instinct, décide de porter secours à l’enfant à qui elle a donné le jour. Quand une nuit Victoire s’éveille seule, ses pas la conduisent vers la chambre sous les combles…
L’auteur : Léonor de Récondo, née en 1976, débute le violon à l’âge de cinq ans. À l’âge de dix-huit ans, elle obtient du gouvernement français la bourse Lavoisier qui lui permet de partir étudier au New England Conservatory of Music (Boston/U.S.A.). De 2005 à 2009, elle fait partie des musiciens permanents des Folies Françoises, un ensemble avec lequel elle explore, entre autres, le répertoire du quatuor à cordes classique. En février 2009, elle dirige l’opéra de Purcell Didon et Enée mis en scène par Jean-Paul Scarpitta à l’Opéra national de Montpellier. Léonor de Récondo a enregistré une quinzaine de disques et a participé à plusieurs DVD. En octobre 2010, paraît son premier roman, La Grâce du cyprès blanc, aux éditions Le temps qu’il fait. Chez Sabine Wespieser éditeur, elle publie en 2012 Rêves oubliés, roman de l’exil familial au moment de la guerre d’Espagne. Pietra viva (Sabine Wespieser éditeur, 2013), plongée dans la vie et l’œuvre de Michel Ange, rencontre une très bonne réception critique et commerciale.
Mon avis :
Un coup de cœur comme ses deux précédents livres.
L’auteur, musicienne, écrit merveilleusement bien, des mots justes, des phrases qui s’enchaînent pour donner le bon rythme. Pour moi, un vrai plaisir de lecture.
Je me suis aussi attachée à l’histoire : classique au départ puis tout vrille et ce roman devient moderne.
Les deux héroïnes, Céleste la bonne et Victoire la maîtresse de maison vivent sous le même toit sans se voir. Nous sommes au début du vingtième siècle, dans une grande maison qui appartient à un notaire Anselme. Remarié à Victoire, il veut un héritier, c’est son obsession. Victoire, quant à elle, est fière d’être cette grande bourgeoise mais elle s’ennuie et n’aime pas son mari. Au deuxième étage, dans une chambre minuscule, vit Céleste, la petite bonne de dix-sept ans. Nous sommes plongés dans le quotidien de ces bourgeois, en 1900, qui utilisent de la main d’œuvre corvéable comme Céleste. Celle-ci est issue d’une famille tellement nombreuse que sa mère ne se souvient jamais de son âge, elle a mis au monde trop d’enfants. Ces deux femmes cohabitent sans se parler jusqu’au jour où …
Après un début digne d’un roman classique, tout change. Les deux femmes vont se découvrir après la naissance du petit Adrien, le fils de Céleste.
L’auteur nous dépeint toutes ces formes d’amour : l’amour maternel et l’amour charnel entre ces deux femmes. Nous découvrons le monde feutré de la bourgeoisie de province qui place la femme dans un rôle de potiche. La femme est un objet de décoration dont les principales tâches sont la tenue de la maison et la participation à des œuvres de charité tout en obéissant à son mari.
Un livre très instructif sur cette époque. L’histoire et l’écriture m’ont emballée.
Son écriture fluide avec des mots justes et un phrasé classique concourent au plaisir de lecture.
Je suis cette auteure depuis son second roman et j’ai été de nouveau conquise. Une musicienne qui écrit, une vraie réussite.
Un coup de cœur.