Catégorie : <span>LITTERATURE ITALIENNE</span>

Chronique de : Les enfants de Haretz de Rosa Ventrella  

Résumé :

1939. Margit et János coulent des jours heureux dans leur paisible ville tchécoslovaque. Mais le jour où les nazis envahissent Prague, tout bascule. Leur enfance prend subitement fin, alors qu’ils n’ont que douze et huit ans. Les premières parades nazies sont très vite suivies par des rafles …

L’auteure :

Née à Bari, dans les Pouilles, Rosa Ventrella vit actuellement à Crémone. Elle a travaillé comme éditrice et journaliste. Après Une famille comme il faut, La Liberté au pied des oliviers et Béni soit le père, Les Enfants de Haretz est son quatrième roman traduit en français et publié aux Escales.

Ma chronique :

Un roman incroyable, qui vous fend le cœur et vous accroche jusqu’au bout à l’espoir d’un lendemain moins dramatique.

J’ai découvert cette jeune auteure italienne avec son précédent roman qui m’avait déjà impressionnée et celui-ci est encore meilleur.

Ici, l’Italie semble bien loin lorsque l’on découvre les deux jeunes héros en Tchécoslovaquie en 1939. Obligés de fuir les rafles pour survivre, ils marchent pour tenter de rejoindre des contrées moins hostiles. 

Le désespoir côtoie le courage et nous suivons horrifiés leur cavale en tremblant pour eux tout en admirant la force de ces enfants. Leur rage et l’amour fraternel qui unit le frère et sa grande sœur illuminent cette dure histoire.

Une histoire vraie qui force l’admiration pour ces jeunes qui se battent pour leur survie. Intense et éprouvant aussi, le lecteur ne sortira pas indemne de cette dangereuse cavalcade, une lutte sans merci pour survivre. 

Une émotion énorme m’a étreinte tout au long du récit, allant crescendo, un livre aussi dur que nécessaire.

À lire absolument.

Paru aux éditions Les Escales.

Notation :

Chronique de : Mes désirs futiles de Bernardo Zannoni 

Résumé :

Archy naît dans une tanière au milieu de la forêt, au sein d’une portée de fouines. Son père a été tué par l’homme, et sa mère se démène pour nourrir ses petits au cœur de l’hiver. Très vite, Archy comprend qu’il doit lui aussi chasser s’il veut garder sa place dans la famille. Mais à peine s’est-il essayé à piller un nid qu’il se blesse. Son destin prend alors un sombre tour …

L’auteur :

Bernardo Zannoni est né en 1995 à Sarzana (Italie). Mes désirs futiles est son premier roman, vendu à plus de 20 000 exemplaires en Italie, couronné de nombreux prix et dont les droits ont été vendus aux États-Unis, en Allemagne, en Espagne et en Catalogne.

Ma chronique :

Jubilatoire et intelligemment écrit : une très belle découverte. Bravo aux éditions de la Table Ronde pour la publication de ce premier roman.

Une fouine héroïne d’un roman, il fallait y penser et c’est réussi.

Ambiance conte pour enfants avec une mère très méchante, un père absent, une fratrie décimée et un renard violent : une plongée dans nos lectures d’enfance, ambiance régressive garantie.

Pauvre Archy,  son enfance est terrible, il a faim et sa mère le vend à un horrible renard. C’est le début d’une nouvelle vie avec ce renard qui lui apprend à lire et écrire.

Aventures et rebondissements au pays des animaux savants et prudents, ils se tiennent loin des « fils de Dieu » ou des hommes comme Solomon les surnomme.

Une fable dans laquelle il est question de religion, d’éducation, d’entraide et d’amour. Les personnages sont très attachants, une grande émotion parcourt cette histoire terrible qui m’a tenue en haleine tout du long.

Je quitte Archy à regret, il va me manquer avec sa part d’animalité, sa dose d’humanité et tous ses désirs futiles.

Un roman inclassable et hautement recommandable : à découvrir de toute urgence.

Paru aux éditions de la Table Ronde.

Notation :

Lectures estivales : coups de coeur, La Saga des Florio de Stefania Auci 

Résumé du tome 1 Les lions de Sicile :

1799. Paolo et Ignazio Florio quittent leur Calabre natale pour s’installer à Palerme. Passionnés, ambitieux mais pauvres et de modeste origine, les deux frères et leur famille n’aspirent qu’à une chose : se hisser parmi les puissants de la ville…

Résumé du tome 2 Le triomphe des lions :

La famille Florio règne désormais sur la Sicile. À Palerme, elle possède palais, usines, bateaux, soieries. On l’admire et on les craint…

Ma chronique :

Une saga historique captivante que j’ai lue rapidement, j’ai enchainé les deux tomes.

Des faits authentiques mis en scène avec brio, l’auteure nous révèle toute l’histoire de la Sicile au dix-neuvième siècle. En prologue à chaque partie, un résumé du contexte historique cadre l’époque.

Le premier tome montre l’ascension compliquée de ces deux frères Florio pauvres mais tellement déterminés et à l’intelligence redoutable. Les femmes jouent un rôle important aussi en tant que mère ou épouse, leur soutien est indispensable aux rêves d’hégémonie des Florio.

Dans le deuxième tome, d’autres obstacles viendront contrarier les projets pharaoniques de la grande famille des Florio.

Une saga éblouissante et passionnante qui réjouira les amateurs de saga historique et je vous confirme que tous les bons ingrédients y sont réunis.

Publié aux éditions Albin Michel.

Chronique de : Béni soit le père de Rosa Ventrella

Résumé :

Rosa est née dans le quartier de San Nicola, l’un des plus pauvres de Bari. Parmi les maisons blanches bordant d’étroites ruelles qui courent vers la mer, la violence règne. Et chez Rosa, c’est son père, « Gueule d’ange », qui fait régner la terreur. Au sortir de l’adolescence, elle rencontre Marco et, avec lui, la promesse d’un nouveau départ. Elle l’épouse et le suit à Rome, où elle donne naissance à Giulia, leur petite fille…

L’auteure :

Née à Bari, dans les Pouilles, Rosa Ventrella vit actuellement à Crémone. Elle a travaillé comme éditrice et journaliste. Après Une famille comme il faut et La Liberté au pied des oliviers, Béni soit le père est son troisième roman traduit en français et publié aux Escales.

Ma chronique :

Un roman fort et poignant qui m’a rappelé les romans d’Elena Ferrante.

L’héroïne vit dans un quartier misérable de Bari, sa famille est très pauvre. Jeune adolescente, elle souffre surtout de voir la violence de son père à l’égard de sa mère qui est tout pour elle. Agata, la mère, est amoureuse de son mari malgré ce qu’elle endure et entièrement dévouée à ses enfants.

Rosa est l’aînée, la seule fille et doit aider dans la maison. Elle observe ses frères jouer et avoue à sa mère qu’elle aurait préféré être un garçon.

Dans ce quartier, les garçons traînent et les hommes travaillent ou font du trafic pour survivre. 

Un roman à l’écriture sèche et claquante, aux situations très réalistes qui traduisent avec succès l’ambiance de ce quartier de Bari.

J’ai lu assez vite ce roman, émue par la souffrance des femmes et l’histoire qui se répète parfois d’une génération à l’autre. Redemption et pardon sont présents aussi  dans cette histoire bouleversante.

Je découvre cette auteure pleine de talent que je vais suivre dorénavant.

Paru aux éditions Les Escales.

Chronique de : Les frères Lehman de Stefano Massini

Résumé :

11 septembre 1844, apparition. Heyum Lehmann arrive de Rimpar, Bavière, à New York. Il a perdu 8 kilos en 45 jours de traversée. Il fait venir ses deux frères pour travailler avec lui. 15 septembre 2008, disparition. La banque Lehman Brothers fait faillite. Elle a vendu au monde coton, charbon, café, acier, pétrole, armes, tabac, télévisions, ordinateurs et illusions, pendant plus de 150 ans. Comment passe-t-on du sens du commerce à l’insensé de la finance ? Comment des pères inventent-ils un métier qu’aucun enfant ne peut comprendre ni rêver d’exercer ?

L’auteur :

Né en 1975, Stefano Massini est l’un des plus grands dramaturges contemporains et l’auteur italien le plus représenté sur les scènes du monde entier. Les Frères Lehman (éditions Globe, 2018), son premier roman, multi-primé à sa sortie en Italie, a remporté en France en 2018 le prix Médicis – essai et le Prix du meilleur livre étranger – fiction. 

Ma chronique :

Un ovni littéraire captivant.

Ce pavé de neuf cent pages, en vers libres, est une grande saga qui éclaire notre monde d’aujourd’hui. Le style en fait une lecture rapide, rythmée et l’humour présent tout du long donne envie de tourner vite les pages. Je l’ai dévoré.

J’ai découvert l’ascension incroyable de cette famille avec cette épopée qui raconte plus de 150 ans d’une famille qui se hisse progressivement au sommet.

Une grande détermination anime tous les Lehman, depuis le premier jusqu’à la faillite. J’ai beaucoup aimé les débuts de l’aventure avec le premier Lehman arrivé sur le sol américain qui change son prénom pour s’intégrer plus facilement et simplifié son nom de famille. Son génie des affaires le lance et va influencer tous les investissements futurs.

Pour les enfants qui, au départ, semblaient moins motivés, les parents se chargent de leur inculquer les préceptes à apprendre par cœur et à ne jamais oublier. Il est impossible pour les enfants, les garçons, de ne pas marcher dans les pas de leurs aînés.

Une lecture inoubliable pour son contenu et sa forme.

Merci à celle qui me l’a offert et se reconnaîtra.

Notation :