Auteur/autrice : <span>des Pages et des îles</span>

Claude Serillon : Un déjeuner à Madrid

Un déjeuner à Madrid
Un déjeuner à Madrid

Résumé :

8 juin 1970, Madrid, Palais du Pardo. Francisco Franco, 77 ans, reçoit Charles de Gaulle, 79 ans. L’un est au pouvoir de façon implacable depuis trente-et-un ans, l’autre ne l’est plus depuis un an. Franco, l’allié des nazis ; De Gaulle, symbole de la Résistance. Tout semble les opposer, pourtant ils se rencontrent. Pourquoi déjeunent-ils ensemble, presque en familiers ? « Où s’est perdue la pensée du Général ? » Ce déjeuner, dont la teneur est restée secrète pendant longtemps, interroge, intrigue et fascine.

L’auteur :

Journaliste français, notamment à la télévision, Claude Sérillon a aussi publié des essais, des encyclopédies, des romans et des recueils de nouvelles. Il a été finaliste du prix Goncourt de la nouvelle 2017.

Mon avis :

Un fait historique oublié revisité, voici un roman très intéressant basé sur des faits réels.

Incroyable, un épisode que je ne connaissais pas : pourquoi ces deux généraux, si éloignés politiquement, se sont-ils rencontrés ?

La presse espagnole en a fait écho contrairement aux journaux français bien silencieux.

Cela se passe en 1970, juste après le référendum de 1969 qui a éloigné De Gaulle du pouvoir. Ce que l’on sait : le général souhaitait visiter l’Espagne, y aller en touriste et forcément rencontrer Franco pendant son voyage.

Parlons du trajet : en voiture, deux DS noires sont affrétées avec deux chauffeurs. Ils dormiront dans le Lot après six cent kilomètres parcourus. Un détour est ensuite organisé pour voir la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle. Arrivé à Madrid, le général est l’invité de Franco, malgré son insistance pour payer sa note, impossible, tout a déjà été réglé.

Pour l’entrevue au Prado, l’auteur nous le dit : les dialogues ont été recréés à partir de discours réels et notes. Grâce à des recherches historiques importantes, le roman nous livre une vision très vraisemblable.

Les dialogues sonnent juste et nous éclairent sur cette période et ces deux hommes de pouvoir.

En lisant ce livre, j’ai pensé à la pièce de théâtre «  Le Souper » qui réunit Fouché et Talleyrand, deux hommes puissants que tout oppose également.

Je vous conseille cette lecture passionnante.

Merci à l’agence Anne et Arnaud pour cette découverte.

Notation :

Emmanuelle Jappert : Le scarabée bleu

Le scarabée bleu
Le scarabée bleu

Présentation :

« Anicha, tu n’iras pas à Marrakech à ton âge ! Tu as juste seize ans et tu veux déjà quitter ta terre et ta famille !

Qu’ai-je fait pour que ma fille soit aussi différente des autres ?

– Un jour, Papa, tu comprendras. »

Anicha vit dans une oasis reculée du Maroc. Elle passe le plus clair de son temps à dévorer des livres. Seulement, en se coupant ainsi des autres et du monde, elle oublie les joies simples de l’existence. Jusqu’au jour où elle rencontre un scarabée bleu, posé sur une pivoine.

L’auteur :

Emmanuelle Jappert fait du conseil et de la formation en communication dans les domaines du bien-être, du développement personnel, de la nutrition et de l’activité physique. Le scarabée bleu est son premier roman.

Mon avis :

Une conte féerique et enchanteur que j’ai lu vite, une lecture très fluide.

Comme le souligne le sous-titre du livre, une belle invitation aux voyages pour le lecteur embarqué dans un monde merveilleux, j’ai été happée par cette histoire et suivi, le sourire aux lèvres, la petite Anicha.

Avec elle, découvrons un monde merveilleux, le petit peuple, des insectes et autres animaux venus guider la jeune fille. Le plus sage est un coléoptère, un magnifique scarabée bleu, il endosse le rôle de sage et conseille Anicha. Il lui propose de porter un autre regard sur la vie et la pousse à quitter son oasis pour voir le monde. Toute sa vie on peut grandir sans oublier pourtant sa part d’enfant.

En déroulant cette jolie histoire, on réfléchit aux différents messages saupoudrés dans le texte tout en profitant de la jolie balade.

Un livre tous publics, enfants et adultes, pour qui a envie de découvrir un conte féerique et poétique, une ode à la vie dont on retiendra la citation au début du livre : « Regarde-toi : tu as en toi le ciel et la terre » de Hildegarde de Bingen.

Comme moi, vous allez aussi adorer la couverture qui est superbe, un bel écrin pour ce beau récit.

Merci à Babelio et aux Éditions Eyrolles pour cette lecture.

Notation :

Stephanie Zeitoun : Le jour où j’ai appris à danser sous la pluie

Le jour où j’ai appris à danser sous la pluie
Le jour où j’ai appris à danser sous la pluie

Présentation :

La vie, ce n’est pas attendre que l’orage passe, c’est apprendre à danser sous la pluie. Sénèque.

« Assis sur la chaise inconfortable de la chambre d’hôpital, Franck regarde le corps inerte de celle avec laquelle il a passé ses vingt-cinq dernières années. Le teint blême de sa femme lui rappelle leur dernière conversation :

— Caroline, je veux divorcer.

— Tu avais dit que tu te donnais six mois pour prendre une décision !

— Ça fait trop longtemps que je joue à faire semblant. J’ai fait ma valise. Ce soir, je ne rentrerai pas ! »

La vie nous apprend à nos dépens qu’elle peut basculer du jour au lendemain, mais aussi que le malheur peut se révéler salvateur lorsqu’il nous confronte à la réalité. Il faut parfois perdre pour gagner…

L’auteur :

Stéphanie Zeitoun est écrivain et journaliste spécialisée dans le bien-être et les médecines douces. Elle s’intéresse à toutes les techniques de soin du corps et de l’esprit, dans sa globalité. Elle pratique la sophrologie depuis plusieurs années.

Le site de l’auteur : http://madamebienetre.com

Mon avis :

Plutôt que roman feel good comme indiqué sur la couverture, je dirai plutôt roman coach. Une sorte de guide pour appréhender la vie différemment et puiser en soi pour vivre mieux.

Caroline, notre héroïne, se sent bien mal lorsque l’histoire démarre : meurtrie, abandonnée et isolée après la trahison de son mari. Tout change après sa rencontre avec le docteur Milko qui est psychologue et thérapeute holistique.

Qu’est-ce qu’un thérapeute holistique ? Un terme qui vient du grec, «holos » qui signifie « tout » pour une thérapie qui va tenir compte de l’individu globalement, son mental, ses émotions, son corps.

Le thérapeute va soigner Caroline et Franck son mari, désespéré après le geste de sa femme. Il va conseiller aussi Allison, l’amie de Caroline.

Au-delà de l’histoire, agréable et bien racontée, j’ai été surtout intéressée par les propositions du thérapeute qui parvient à redonner à Caroline goût à la vie en utilisant des méthodes comme l’ETT (Emotional Freedom Techniques), la méditation, l’hypnose, le « ho’oponopono » et bien d’autres que je vous laisse découvrir car le cheminement de guérison de Caroline est très instructif.

Ce récit est aussi un guide avec de précieux conseils pour rebondir après un traumatisme. Les prescriptions du docteur Milko peuvent s’appliquer à de nombreux cas et sans thérapeute.

En fin de livre, on retrouve la « boîte à outils » avec l’ensemble des propositions du thérapeute. Chacun pourra s’en inspirer et y puiser des idées pour se sentir mieux.

Un ouvrage à conserver près de soi pour relire régulièrement les bons conseils.

Paru aux Éditions Le Courrier du Livre – Guy Tredaniel

 

Notation :

Lesley Blanch : Croquis d’une vie de bohème

Croquis d’une vie de bohème
Croquis d’une vie de bohème

Présentation : En 1944, Lesley Blanch, issue d’une famille bourgeoise londonienne, épousa Romain Gary, qui ferait d’elle l’héroïne de Lady L. Cette aventurière spirituelle était alors illustratrice, décoratrice de théâtre et chroniqueuse pour l’édition britannique de Vogue. La carrière diplomatique de son mari la mena à Paris, Sofia, New York, en Bolivie et, enfin, à Hollywood, où elle côtoya quantité de stars. Quand Gary la quitta pour Jean Seberg, elle partit, en solitaire cette fois, visiter les pays dont elle rêvait : la Sibérie, la Mongolie, la Turquie, l’Iran, l’Afghanistan… Rien d’étonnant à ce que Georgia de Chamberet, sa filleule, l’ait incitée à rédiger ses Mémoires : aux souvenirs d’enfance de cette femme devenue une légende de son vivant s’ajoutent ici ses meilleurs articles de mode et de voyage, des dessins ainsi qu’un récit très personnel sur sa vie avec Romain Gary.

Mon avis :

Paru aux éditions de la Table Ronde et préfacé par Georgia de Chamberet, c’est un très bel ouvrage, rempli de dessins de l’auteure, que je vous recommande chaudement.

J’ai découvert un écrivain que je ne connaissais pas et, ses talents ne se limitant pas à l’écriture, une illustratrice et décoratrice de théâtre révélée avec les dessins parsemant cet ouvrage.

Lesley, née en 1904, a eu une vie bien remplie, traversant les deux premières guerres mondiales, ayant une carrière dans la presse, a épousé un grand écrivain et beaucoup voyagé.

Cette grande dame force l’admiration et on ne peut résumer la vie de Lesley à son mariage avec Romain Gary. Ce mariage a duré dix-huit ans, elle nous le raconte dans le texte reproduit dans cet ouvrage. Deux écrivains épris de vie, d’aventures et de liberté qui ont côtoyé d’autres artistes et écrivains comme Truman Capote, Georges Simenon ou Marlène Dietrich.

J’ai aimé l’autre facette de Lesley, sans paillette : la voyageuse qui parcourt de nombreux pays comme le Mexique, la Russie, la Perse, l’Afghanistan. Dans ses récits de voyage, elle nous explique qu’elle aime voyager en train car ils ont « un pouvoir magique », et n’aime pas l’avion. Elle préfère voyager seule pour le plaisir du vagabondage et de la rêverie sans planifier tout à l’avance. Elle nous décrit les peuples avec leurs croyances, les paysages et la cuisine locale. Immersion totale garantie.

Une grande dame anti-conformiste et érudite que je suis ravie d’avoir découvert.

Plongez-vous aussi dans ce beau livre et partez à l’aventure.

Ce bel ouvrage ferait aussi une belle idée de cadeau pour la fête des mères.

À retrouver aux Editions de la Table Ronde.

Notation :

Karine Tuil : L’insouciance

L’insouciance
L’insouciance

Résumé :

De retour d’Afghanistan où il a perdu plusieurs hommes, le lieutenant Romain Roller est dévasté. Au cours d’un séjour de décompression à Chypre, il tombe sous le charme de Marion Decker, mais découvre dès le lendemain que cette jeune journaliste est mariée à François Vély, un entrepreneur franco-américain très influent. Au même moment, Romain renoue avec son ami d’enfance Osman Diboula, fils d’immigrés ivoiriens devenu une personnalité politique montante.

L’auteur :

Karine Tuil est un écrivain français. Elle vit et travaille à Paris. Elle est l’auteur de dix romans, traduits en plusieurs langues.

Mon avis :

Une lecture coup de poing. Prenant et bouleversant, un roman fort sur notre époque.

Le lecteur est entraîné dans un tourbillon qui se poursuit sur les 500 pages de ce roman.

Très réussi ce roman, bravo Karine.

Les héros se battent pour s’en sortir : on y croise un jeune militaire revenu d’Afghanistan complètement détruit psychologiquement, une journaliste mariée à un puissant industriel et des jeunes, enfants d’immigrés qui se retrouvent proche du sommet du pouvoir.

Le parcours de chacun est semé d’embûches. Pour le jeune militaire, comment se réadapter à une vie normale après avoir risqué sa vie et perdu des proches ,

Pour Osman, ancien éducateur de banlieue, parviendra t’il à faire oublier qu’il n’a pas fait de grande école dans le cercle très fermé des proches du président de la République ?

Francois, le riche entrepreneur, attaqué et miné par des rumeurs infâmes, sauvera t’il sa cellule familiale ?

Une histoire dense et complexe autour de sujets comme le racisme, l’antisémitisme, les dessous du pouvoir et le communautarisme.

Dans ce monde de brutes, se glisse une histoire d’amour qui apporte un peu de douceur dans ce contexte si dur et violent.

La plume fluide et l’alternance des personnages sur des chapitres courts cadencent ce récit que l’on pose à regret.

Une lecture addictive : un vrai « page turner ».

A découvrir sans tarder aux éditions Folio.

Notation :