Auteur/autrice : <span>des Pages et des îles</span>

Valérie Labadie : Patrice Franceschi et « La Boudeuse »

Présentation :

Embarquez à bord de La Boudeuse ! Cinglez les mers d’Asie et d’Océanie, remontez l’Amazone ! Partagez l’émerveillement et le quotidien des scientifiques qui vivent à bord: entomologistes, anthropologues, botanistes, ethnologues, géologues, volcanologues, géographes, spéléologues… Réjouissez-vous de la découverte de rivages fabuleux et rencontrez les peuples qui les habitent.

L’auteur :

Valérie Labadie est auteur, réalisatrice, cadreuse et photographe. Elle a animé deux magazines pour Planète + Thalassa et France 3 région. De sa rencontre avec Patrice Franceschi sont nées plusieurs collaborations fructueuses. Elle participe ainsi aux expéditions de La Boudeuse en 2010 en tant que cadreuse et co-réalisatrice et assure les images des expéditions qui suivent.

Mon avis

De l’aventure et de belles rencontres humaines : un récit inspirant illustré superbement par une centaine de photos.

La première aventure du capitaine Franceschi l’entraîne en Asie sur une jonque du Cambodge baptisée La Boudeuse en hommage à Bougainville. Ce premier voyage sur les pas de Bougainville nous emmène vers Sumatra, Bornéo, Les Philippines et La Nouvelle Guinée. Dans ce bateau se côtoient différents métiers qui ont envie de relever ce défi : des marins, des scientifiques, reporter, écrivains, réalisateurs et médecins.

Pour le second voyage, le capitaine fait l’acquisition d’un trois-mâts construit en Hollande il y a un siècle. La nouvelle route est tracée, la première étape est le Brésil, plus exactement l’Amazonie pour rencontrer le peuple des « Yuhup » découverts vingt ans plus tôt, vivant nus, ne possédant que des arc et sarbacanes pour chasser et ainsi se nourrir. Ces indiens et les français vont vivre des moments forts d’échanges et partages. Les adieux seront difficiles après un séjour si riche pour les deux peuples mais d’autres aventures attendent l’équipage de La Boudeuse.

Leur route se poursuit vers l’île de Pâques et la Polynésie, bien sûr j’ai été sensible à leurs aventures polynésiennes et j’y ai retrouvé l’ambiance et la mentalité du peuple polynésien : un vrai bonheur !

La lecture de ces aventures est fluide, entrecoupée d’extraits du journal du capitaine, dont j’apprécie aussi la plume.

Je me suis régalée avec ce récit de voyage et d’aventures humaines richement illustrées. Les photos sont magnifiques, pour un format poche, la jaquette et la mise en page apportent un plaisir complémentaire à la découverte de cet ouvrage.

Je vous le conseille vivement.

Merci aux Éditions Points et à Babelio.

Pour en savoir plus, voici le site internet consacré à La Boudeuse :

http://la-boudeuse.org

 

Notation :

Wendy Walker : Tout n’est pas perdu

Résumé

Alan Forrester est thérapeute dans la petite ville cossue de Fairview, Connecticut. Il reçoit en consultation une jeune fille, Jenny Kramer, quinze ans, qui présente des troubles inquiétants. Celle-ci a reçu un traitement post-traumatique afin d’effacer le souvenir d’une abominable agression dont elle a été victime quelques mois plus tôt. Mais si son esprit l’a oubliée, sa mémoire émotionnelle est bel et bien marquée. Bientôt tous les acteurs de ce drame se succèdent dans le cabinet d’Alan, tous lui confient leurs pensées les plus intimes, laissent tomber leur masque en faisant apparaître les fissures et les secrets de cette petite ville aux apparences si tranquilles. Parmi eux, Charlotte, la mère de Jenny, et Tom, son père, obsédé par la volonté de retrouver le mystérieux agresseur.

L’auteur

Wendy Walker est avocate dans le Connecticut. Tout n’est pas perdu est son premier roman publié en France.

Mon avis

Un thriller efficace avec une construction originale.

Les premières pages nous plongent dans le malheur de Jenny qui est violée lors de la fête de son école.

Pour oublier, la jeune fille aura un traitement effaçant sa mémoire, sera-t-elle guérie pour autant ?

Non bien sûr. Le thérapeute, psychiatre, nous déroule les faits.

On suit les confessions de Jenny ainsi que celles de Charlotte sa mère et Tom son père. Chacun évolue alors sous le regard du praticien. On découvre le passé des parents, celui de leurs relations et des proches de la victime.

Ajoutez-y un contexte de petite ville dans laquelle chacun se connaît, un violeur s’y promène sûrement.

C’est donc Alan qui mène le récit et nous apporte son éclairage au travers des mensonges et manipulations : c’est à la fois angoissant et prenant de se retrouver dans l’intimité des protagonistes de l’histoire qui se racontent lors des séances.

Bien sûr, nous sommes emmenés sur de fausses pistes puis des révélations arrivent pour tout brouiller. Vive les rebondissements qui redistribuent les cartes.

Les séances amènent chacun à évoluer, les points de vue changent et le lecteur ne sait plus.

En bémol, quelques longueurs et quelques situations un peu convenues, mais c’est un premier roman original pour son thème et sa construction.

 

Notation :

Jim Harrison : La fille du fermier

Résumé :

Dans ce texte âpre, Big Jim nous emmène dans un Montana aussi beau qu’hostile et livre un portrait féminin subtil, non sans échos avec son majestueux Dalva : celui d’une jeune fille meurtrie, aussi blessée qu’en quête de vengeance…

Mon avis :

Un texte court qui se lit d’une traite.

Sarah a pour parents Franck un fermier qui travaille comme un forcené et une mère prénommée Peps élevée dans une famille évangéliste.

Sarah est solitaire, étudie à la maison et aide aux champs.

Ses parents n’ont aucune tendresse pour elle. Elle se lie d’amitié avec Tim un cow-boy âgé de soixante treize ans. Lassée de la vie dans ce Montana, sa mère part.

La vie se reconstruit entre Sarah, le père et le vieux cow-boy, compliqué pour une jeune fille de quinze ans.

Grandie trop vite dans un univers difficile, la jeune fille a du mal à trouver sa place entre un père peu présent et une mère absente.

Éprise de liberté et de grands espaces, elle tente de vivre à sa guise mais une mauvaise rencontre va bousculer sa vie.

Un récit lumineux, émouvant et prenant, comment ne pas éprouver de l’empathie pour cette courageuse jeune fille.

Je vous recommande ce beau portrait pour l’ambiance, la plume de Jim Harrison et les grands espaces américains.

Notation :

Natacha Appanah : Tropique de la violence

Résumé

Tropique de la violence est une plongée dans l’enfer d’une jeunesse livrée à elle-même sur l’île française de Mayotte, dans l’océan Indien. Dans ce pays magnifique, sauvage et au bord du chaos, cinq destins vont se croiser et nous révéler la violence de leur quotidien.

L’auteur

Journaliste et romancière mauricienne.

Mon avis

Une claque ce livre !

Je suppose que personne ne sera insensible à cette lecture, un vrai coup de poing.

Je connaissais cette auteure, j’ai lu avec plaisir “Le dernier frère”. Ce livre ci est différent : c’est un appel au secours et un cri d’horreur face à la situation dans l’île de Mayotte, département français.

J’ai tout de suite été happée par le récit.

Plusieurs voix s’expriment : Marie la mère, Moïse son fils et Bruce le tyran et d’autres personnages secondaires.

Nous découvrons d’abord l’histoire de Marie, jeune femme blanche, infirmière qui rencontre un jeune homme issu de Mayotte. Après leur mariage, ils décident de quitter la France pour Mayotte. L’arrivée de Moïse va bouleverser la vie de Marie.

Le garçon, devenu adolescent nous raconte ensuite son histoire dramatique.

Son chemin va croiser celui de Bruce, le chef de bande qui sévit dans un quartier appelé Gaza. Des bicoques, des enfants dans la rue et de la drogue qui les rend dingues : voilà le quotidien de ces adolescents.

Attention, âmes sensibles s’abstenir : c’est dur pour nous, français de métropole, d’imaginer des enfants vivant dans de telles conditions. L’afflux de migrants des pays voisins vient grossir sans cesse le nombre de ces sans-abri.

C’est une véritable descente aux enfers. Moïse a connu une autre vie pourtant.

Un livre que je n’oublierai pas de sitôt.

Bouleversant et déchirant, impeccablement écrit, j’ai vibré avec ces jeunes.

Bravo pour ce roman.

 

Notation :

Gaëlle Nohant : L’ancre des rêves

Résumé

Dans un petit village de la côte bretonne, chaque nuit, les enfants Guérindel – Benoît, Lunaire, Guinoux et le petit Samson – sont en proie à des cauchemars terrifiants qu’ils taisent à leurs parents… Enogat, leur mère, a toujours interdit à ses quatre fils d’approcher le bord de l’eau. Est-ce seulement pour les protéger des dangers de la nature  ? Ou d’une autre menace qui ne dit pas son nom  ?

Mon avis

Je découvre ce premier roman de Gaëlle Nohant grâce à sa réédition au Livre de Poche.

Partie en vacances en compagnie des enfants Guerindel, je n’ai pas été déçue.

Ce texte m’a happée dès le début de l’histoire et je suis restée accrochée jusqu’au bout.

Mêlant fantastique, trame historique et roman d’initiation, voilà un roman étonnant et très habile dans sa construction.

Nous suivons l’histoire des enfants Guérindel au travers de

leurs rêves qui viennent les hanter chaque nuit. Les trois frères aînés font des cauchemars terrifiants et n’ont qu’une crainte le soir : s’endormir et retrouver les bourreaux qu’ils croisent la nuit. Aucun ne demande le secours de leurs parents et restent donc enfermés dans leurs horribles songes. C’est Lunaire, le second, qui va tenter de comprendre l’origine de ces rêves et détricoter les horreurs qui peuplent son sommeil.

Nous lecteur, subissons impuissants la terreur des enfants.

La quête de Lunaire l’emporte au début du vingtième siècle au milieu du monde des marins qui s’engagent pour des pêches dangereuses au large de Terre-Neuve. Pêcher la morue dans des conditions très difficiles tel était le quotidien de ces terre-neuvas comme on appelait ces marins.

Les rêves de Lunaire et ses frères se mélangent avec l’histoire de ces marins alors que leur mère a toujours interdit à ses fils de s’approcher de la mer.

La plume de Gaëlle Nohant fait mouche avec ce récit à ne pas manquer.

Faites comme moi, emportez-le lors de vos prochaines vacances.

Notation :