Auteur/autrice : <span>des Pages et des îles</span>

L’île du Point Nemo de Jean-Marie de Robles

L’auteur : Né en 1954 à Sidi-Bel-Abbès, il est l’auteur, chez Zulma, du monumental Là où les tigres sont chez eux (Prix du Roman Fnac, Prix Giono et Prix Médicis 2008), de La Montagne de minuit et du recueil de nouvelles la Mémoire de riz.

Résumé : Martial Canterel, richissime opiomane, se laisse interrompre dans sa reconstitution de la fameuse bataille de Gaugamèles par son vieil ami Holmes (John Shylock…). Un fabuleux diamant, l’Anankè, a été dérobé à Lady MacRae, tandis que trois pieds droits chaussés de baskets de marque Anankè échouaient sur les côtes écossaises, tout près de son château… Voilà donc Holmes, son majordome et l’aristocratique dandy, bientôt flanqués de Lady MacRae et de sa fille Verity, emportés – pour commencer – dans le Transsibérien à la poursuite de l’insaisissable Enjambeur Nô.

Par une mise en abyme jubilatoire, cette intrigue rebondissante vient s’inscrire dans les aléas d’une fabrique de cigares du Périgord noir où, comme aux Caraïbes, se perpétue la tradition de la lecture, à voix haute, des aventures de Jean Valjean ou de Monte-Cristo. Bientôt reprise par Monsieur Wang, voyeur high-tech, et fondateur de B@bil Books, une usine de montage de liseuses électroniques…

Mon avis :

Roman picaresque, délirant et plein de rebondissements.

Un gros livre de plus de 450 pages qui se lit vite : plusieurs histoires s’empilent et se croisent. Un livre dont la construction surprend et déstabilise parfois, ce qui a aussi piqué ma curiosité. Pas de trêve pour le lecteur, le rythme est endiablé, le style est impeccable et l’histoire incroyable. L’histoire est très difficile à raconter car tellement riche : on y retrouve notamment l’univers de Jules Verne avec des ingrédients plus modernes comme les chapitres courts.

C’est aussi une ode à la littérature célébrée à la fois au travers des grands classiques mais également évoquée avec les liseuses qui ont une place dans l’histoire.

Mon premier livre de cet auteur qualifié de baroque : je confirme.

Je me suis beaucoup amusée, l’histoire est intéressante et survoltée.

Un très bon moment de lecture.

Chapeau bas pour l’imagination de l’auteur.

Pourquoi ce titre ? Voici la définition du titre : Le point Nemo est le nom donné au pôle maritime d’inaccessibilité, c’est-à-dire le point de l’océan le plus éloigné de toute terre émergée.

Maintenant, à vous de lire le roman pour comprendre le titre …

Notation :

Le livre des secrets de Fiona Kidman

Résumé

En 1953, quand s’ouvre le roman, Maria vit depuis plus de cinquante ans seule dans la maison de famille délabrée. On la surnomme « la sorcière de Waipu », elle qui très jeune se rebella contre sa mère pour vivre sa passion avec un cantonnier. Mise au ban d’une communauté encore très respectueuse des strictes règles morales édictées par son sourcilleux fondateur – l’autoritaire et charismatique Norman McLeod, avec qui sa grand-mère Isabella quitta l’Écosse en 1817 –, elle a tout le temps de se pencher sur le passé.

Après plus de trente-cinq ans de voyage à travers le vaste monde et quelques longues étapes, en Nouvelle-Écosse et dans l’île de Cap-Breton, sur les côtes d’Amérique du Nord, McLeod, que ses disciples appelaient l’ « Homme », décida, en 1854, que leurs tribulations prendraient fin sur cette côte du Nord de la Nouvelle-Zélande où Maria vit le jour bien des années plus tard.

L’auteur

Fiona Kidman est née en 1940 et vit à Wellington. Elle a grandi dans l’île du nord de la Nouvelle-Zélande et a commencé une carrière de bibliothécaire à Rotorua, à la fin de ses études. Puis elle a été journaliste, productrice pour la radio, auteur de scénarios pour le cinéma et la télévision. Romancière, nouvelliste et poète, elle a publié plus de vingt livres, qui ont reçu de nombreux prix – en particulier le New Zealand Post en 1987 pour The Book of Secrets. En 2006, elle est lauréate du prestigieux prix Katherine Mansfield, qui lui permet de partir un an à Menton sur les traces de cette autre auteur néo-zélandaise.

Mon avis :

Plongée dans l’histoire des migrants de la Nouvelle-Zélande, un ouvrage à la fois instructif et attachant. Une histoire qui s’étale sur plus de cent ans et nous fait voyager de l’Europe à la Nouvelle-Zélande en passant par l’Amérique du Nord et l’Australie. Une carte insérée au début du livre nous représente le tracé de cette épopée.

Tout d’abord, Maria prend la parole pour nous dire qu’elle a toujours vécu recluse dans sa maison entourée de sa grand-mère et sa mère. Puis, grâce aux journaux écrits par Isabella, son aïeule, nous remontons le temps avec elle. Et là, l’aventure démarre et quelle aventure !

Pauvres, décidés et surtout armés d’une foi inébranlable, ces migrants vont parcourir les océans vers le Nouveau Monde. A la tête de cette troupe, Mc Leod qui s’érige en pasteur, propose à ses paroissiens de le suivre. Très strict et dur dans ses règles de vie, il les mènera jusqu’en Nouvelle-Zélande. Les femmes et les enfants vont souffrir de sa dictature. Seule Isabella va lui résister mais elle le paiera ensuite. Sa fille, plus docile, obéira au pasteur alors que Maria, la petite-fille résistera et toute sa vie sera bouleversée. Si le destin d’Isabella est difficile, celui de Maria est plus sombre. Ne lui fait-on pas aussi payer la liberté et témérité de sa grand-mère ?

Une grande fresque qui retrace à la fois le parcours de ces découvreurs, mais aussi les événements mondiaux comme les guerres et les grandes épidémies, dont les effets se feront ressentir jusqu’en Nouvelle-Zélande. Une saga qui témoigne surtout de la condition féminine de ces pionnières, prisonnières des convictions arriérées et avilissantes d’une société puritaine obéissant à un révérend autoritaire.

J’ai été captivée par ce récit et beaucoup appris sur ces pionniers du bout du monde.

Je vous engage à le lire pour sa puissance romanesque ainsi que pour son écriture fluide, lumineuse et intimiste.

Un grand merci aux éditions Sabine Wespeiser, une collection que j’affectionne particulièrement, tant pour les choix éditoriaux que pour l’objet livre si beau !

 

 

Notation :

Rue du bonheur d’Anna Fredriksson

Rue du bonheur

Résumé

Mère célibataire, Johanna lutte pour joindre les deux bouts, tandis que son ex-mari, Calle, a refait sa vie loin d’elle. Il a quitté la ville pour s’installer à Stockholm avec sa nouvelle petite amie – la très sophistiquée et cultivée Fanny – et commencer une carrière couronnée de succès. De son côté, Johanna s’inquiète pour ses filles, dont la plus jeune est le souffre-douleur du collège. Pour ne rien arranger, un patient se suicide dans le centre pour toxicomanes dans lequel elle travaille comme aide-soignante, et Calle refuse désormais de lui verser sa pension alimentaire. Un beau jour, Johanna gagne vingt millions de couronnes au loto. Sa vie va alors prendre un tout autre chemin.

L’auteur : Née en Suède, Anna Fredriksson a publié son premier roman en 2011. Scénariste de longue date pour plusieurs productions, elle travaille aussi bien sur des longs métrages que sur des adaptations TV telles que Les Enquêtes de l’inspecteur Wallander, tiré des romans de Henning Mankell (Arte).

Mon avis :

Merci aux éditions Denoël pour cette découverte.

Un livre agréable qui se lit facilement et accroche dès le départ.

Comment ne pas soutenir Johanna dans son combat quotidien pour élever ses filles et faire face seule à tous les soucis. Oui mais tout va changer …

Bien sûr, on ne peut s’empêcher de penser à “la liste de mes envies” avec une héroïne pauvre qui gagne à la loterie et le cache à ses proches mais la comparaison s’arrête là. Sa vie et le contexte sont différents et la plume de l’auteur aussi. Calle, le père, est parti s’installer à Stockolm avec Fanny sa nouvelle compagne. Sa femme et ses deux filles adolescentes sont restées rue du bonheur dans l’appartement familial. Johanna parvient difficilement à s’en sortir : modeste infirmière dans un établissement qui soigne les drogués et alcooliques. Les deux filles souffrent aussi de l’absence du père qu’elle ne voit qu’un week-end sur trois. Le gain à la loterie va changer la vie de ces cinq personnages.

On rentre vite dans leur vie et en partageant le quotidien de chacun, on découvre peu à peu que les personnages les mieux dotés ne sont pas ceux qui sont le plus équilibrés. Calle, le père, est tourmenté et cache son passé à Fanny.

J’ai aimé ce roman pour sa fausse légèreté, ses protagonistes sensibles et écorchés . La construction du livre, avec une partie racontée par chacun des trois adultes, puis la dernière les regroupant, rythme le récit et donne un ton dynamique tout en nous rapprochant de chacun.

Une lecture très agréable et pas si légère que le quatrième de couverture peut le laisser supposer. Du fond, des personnages attachants, une écriture fluide et une histoire prenante qui nous emporte au cœur de la capitale suédoise : laissez-vous tenter !

Merci aux éditions Denoël et à Dana.

 

Titre : Rue du bonheur

Auteur : Anna Fredriksson

Traduit du suédois par Carine Bruy

Éditions Denoel Collection Histoire romanesque

Parution : 13-05-2014

 

 

Notation :

La promesse de Lola de Cecilia Samartin

Résumé

Sebastian est âgé d’une dizaine années. Né avec une malformation cardiaque, il est exclu des jeux de son âge et subit à l’école les railleries de ses camarades. Sa mère, de surcroît, se montre autoritaire et hyper protectrice. Son seul havre de réconfort, il le trouve auprès de sa grand-mère, abuela Lola, à qui il rend visite tous les soirs après la classe. Mais, un jour, Sebastian la trouve chez elle, inanimée. Abuela Lola est alors emmenée à l’hôpital où, à son chevet, elle voit sa famille réunie pour la première fois depuis bien longtemps.

L’auteur

Cecilia Samartin est née en 1961 à la Havane, pendant la révolution cubaine. Ses parents se réfugient alors qu’elle est encore bébé aux États-Unis. Elle grandit à Los Angeles, où elle étudie la psychologie avant de devenir thérapeute, œuvrant principalement auprès de la communauté latino. Elle est l’auteur de cinq romans traduits dans 17 pays, dont Le Don d’Anna, La Belle Imparfaite (Archipoche, 2012 et 2013) et La Promesse de Lola (L’Archipel, 2014).

Mon avis

Tout d’abord un grand merci aux éditions l’Archipel qui m’ont permis de découvrir cette auteure.

Un livre que j’ai beaucoup apprécié : généreux, bouleversant et savoureux.

L’histoire met en scène une grand-mère rescapée qui revit au travers de la réalisation de bons petits plats qui ont l’avantage de réunir toute sa famille autour d’elle. Son petit-fils Sebastian, est son fidèle soutien. Lui-même malade de du cœur et sur protégé par sa maman, adore Lola et sa cuisine. La promesse de Lola : réunir les siens autour d’une bonne table et de plats portoricains.

Voilà donc une histoire de famille avec ses travers et ses joies. La fantaisie et l’humour et surtout la grande générosité de Lola nous entraînent dans son sillage. Vive l’entraide et le partage.

Un roman optimiste avec un soupçon de légèreté, de tendresse, de fantaisie et d’émotions. Un beau cocktail et un régal pour le lecteur. Une ode à la vie qui revigore et nous rend optimiste.

Surtout n’hésitez pas, savourez-le.

J’ai la chance de ne pas encore connaître ses autres récits que je vais m’empresser d’acheter et de conseiller à mes proches et notamment à mon club de lecture.

Mention spéciale pour l’objet livre : la couverture est superbe et à la fin du livre plusieurs recettes de Lola sont regroupées.

Merci Clémence.

Notation :

L’ardoise magique de Valérie Tong Cuong

Résumé

Deux jeunes filles sont assises sur la rambarde d’un pont. Un train surgit. L’une saute, l’autre pas. Celle qui a sauté, c’est Alice. Elle est riche, jolie, et habite un quartier résidentiel. L’autre s’appelle Mina. Depuis la mort de sa mère, elle vit chez son oncle et sa tante dans le quartier des HLM. Les deux amies s’étaient jurer de se suicider ensemble. En rompant le pacte, Mina perd toute raison d’exister. Pourquoi n’a-t-elle pas sauté ? Qu’est-ce qui l’a retenue à la vie ? Pourquoi Alice voulait-elle en finir ? Quelle spirale les conduisait ainsi au suicide ? Devenue fugitive, Mina cherche à comprendre ce qui s’est passé depuis qu’Alice a surgi dans sa vie. Pourquoi ont-elles noué une amitié si forte ? Qui était vraiment Alice ? Cette enquête va pousser Mina à regarder la vérité en face, une terrible vérité, dont il lui faudra s’affranchir gagner sa liberté.

L’auteur : Valérie Tong Cuong est née en banlieue parisienne. Après une adolescence chaotique, elle étudie la littérature et les sciences politiques. Elle travaille huit ans en entreprise puis lâche tout pour se consacrer à l’écriture (romans, nouvelles, scénarios) et à la musique.

Mon avis :

Scotchée par ce livre : une fois entamé, impossible à lâcher.

Comme il est court, il suffit d’avoir 2 heures devant soi.

Deux adolescentes, l’une à qui tout sourie et l’autre chahutée par la vie, décident d’en finir avec la vie mais une seule va jusqu’au bout.

Comment vivre avec cette perte ? Qui peut aider Mina ?

La culpabilité est si forte pour elle, heureusement elle va rencontrer quelqu’un qui va l’aider à la supporter et surtout à s’accepter.

Difficile d’en dire plus sur cette histoire si émouvante sans dévoiler l’intrigue. L’adolescence, ses tourments mais aussi l’entraide et l’amour sont au cœur du roman.

L’écriture est pure, limpide et envoûtante. La fin complètement inattendue m’a bluffée. Un roman d’une grande puissance émotionnelle.

Un gros coup de cœur.

Vous l’aurez compris, un livre incontournable pour moi, à lire absolument !

J’ai rencontré l’auteur à “Saint-Maur en poche”, lorsque je lui ai dit que j’avais lu “l’Atelier des miracles” et “Providence”, elle m’a orienté sur ce livre.

Merci pour ce conseil.

 

 

Notation :