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Chronique de : Le monde des Abberley de Robert Goddard

Le monde des Abberley

Résumé :

Dans son cottage de bord de mer, Beatrix Abberley est assassinée en pleine nuit. Étrangement, elle paraissait s’y attendre ; elle semblait même savoir qui allait la tuer. Pour Charlotte Ladram – sa nièce par alliance, qui hérite du domaine –, le choc est terrible. Très vite, un homme est accusé. Peut-être trop vite…

L’auteur :

Robert Goddard est un écrivain britannique né en 1954 à Fareham. Il étudie l’Histoire à l’université de Cambridge avant de se lancer dans une carrière de journaliste puis d’enseignant. Il dirige également un établissement scolaire durant quelques années avant de se consacrer pleinement à l’écriture.

Ma critique :

Robert Goddard est un virtuose des enquêtes à la fois complexes et passionnantes.

Je l’ai suivi, encore une fois ébahie par sa virtuosité à nous entraîner dans des aventures policières si riches et fouillées : je suis sincèrement admirative de son talent.

Les six cent pages de cet ouvrage se dévorent littéralement.

Dans les années quatre-vingt, Béatrix Abberley est assassinée sauvagement dans la nuit par une connaissance. Un suspect est arrêté rapidement et les proches de la victime tentent de faire leur deuil, en même temps un trublion va s’inviter dans cette relative paix : le frère du suspect qui est persuadé que son frère est innocent.

Les ingrédients de ce polar : un marchand d’art suspect, un comptable déboussolé à la recherche de la vérité et une nièce désespérée par cet assassinat qui cherche à comprendre ce qui s’est passé. Ajoutez-y un poète, mort depuis cinquante ans, dont les secrets ont des répercussions sur les événements actuels.

L’enquête est riche en imprévus et coups de théâtre, les personnages tous enquêteurs débutants, se débattent au milieu de situations parfois inextricables mais leur détermination est sans faille.

J’ai aimé le rythme haletant, l’intrigue très bien ficelée, l’écriture fluide et les personnages attachants.

À retrouver aux éditions Sonatine.

Notation :

Chronique de : L’avenir nous appartient de Tamara McKinley

L’avenir nous appartient

Résumé :

Londres, 1942. Pour fuir les bombardements autant qu’un mari violent, la jeune Ruby Clark est contrainte de quitter la ville. Direction Cliffehaven, sur la côte sud-est de l’Angleterre. Sur place, Ruby tente de se reconstruire et d’oublier l’épisode traumatisant qu’elle a vécu. Par chance, elle trouve vite un emploi d’ouvrière dans une usine d’armement et une chambre chez l’habitant. Mais le couple qui l’héberge n’a rien d’hospitalier, et Ruby craint de vivre un nouveau calvaire.

L’auteure :

Née à Launceston (Tasmanie) en 1948, Tamara McKinley émigre en Grande-Bretagne, où elle intègre un pensionnat de jeunes filles du Sussex. Ses romans, de La Dernière Valse de Mathilda (2005), traduit dans plus de 20 pays, ont tous paru aux éditions de l’Archipel avant d’être publiés en Archipoche. Tamara McKinley vit sur la côte Sud de l’Angleterre.

Ma critique :

Tamara est une de les auteures fétiches, ouvrir un de ces livres est toujours la promesse d’une belle lecture. Cette fois encore je n’ai pas été déçue.

J’aime son style très fluide, ses personnages extrêmement attachants et remplis d’humanité. Souvent, comme ici, il s’agit d’un combat entre des « méchants » et des «bons » qui se défendent comme ils le peuvent. 

Celle qui remporte tous les suffrages en terme de gentillesse est Peggy, remplie naturellement d’une grande bonté, toujours généreuse même en ces temps de guerre. 

Ruby, personnage central ici, pourra compter sur elle heureusement.

Le thème des violences conjugales est abordé ici au travers des aventures malheureuses de Ruby qui doit se défendre d’un mari qui a pris le pouvoir sur sa femme et la terrorise. Le climat de ces années sombres en filigrane de l’histoire donne une intensité plus dramatique.

J’aime beaucoup le personnage de Mme Finch, Cordelia, la plus ancienne pensionnaire du « Bord de mer » toujours prête à aider son prochain.

En résumé, une lecture douce, qui requinque malgré les thèmes abordés : de nouveau une réussite.

À mettre dans toutes les mains.

Publié aux éditions l’Archipel.

Notation :

Chronique de : Bonne nuit mon ange d’Aimee Molloy

Bonne nuit mon ange

Résumé :

Sam Statler et Annie Potter, fraîchement mariés, viennent de quitter New York pour s’installer la petite ville natale de Sam. Annie passe la plupart de ses journées seule et désœuvrée tandis que Sam, thérapeute, reçoit ses patients –majoritairement féminins – dans son cabinet installé au rez-de chaussée de la maison. Ce que Sam ne sait pas, c’est qu’un conduit d’aération dans le plafond permet d’entendre tout ce qui se dit dans la chambre au-dessus…

L’auteure :

Aimee Molloy vit à Brooklyn avec son mari et ses deux filles. « Une mère parfaite » était son premier roman.

Ma critique :

Un thriller angoissant et impossible à lâcher. Ce qui m’a le plus impressionnée, c’est la construction incroyable : j’ai été désarçonnée plus d’une fois par l’enchaînement des événements.

Je l’ai lu rapidement, sur deux jours, ne parvenant pas à me détacher des personnages. Le rythme va crescendo, le début nous happe déjà, avec ce contexte de ville chic feutrée, là où Sam, le psychologue, a grandi puis tout va très vite.

Pas d’hémoglobine ici, plutôt une tension grandissante qui s’accélère après la disparition de Sam. Un huis clos terrifiant se joue sous nos yeux ébahis.

Difficile d’en dire plus sinon que cette auteure est très douée pour balader son lecteur et l’accrocher jusqu’au bout de son intrigue.

Cela me donne très envie de découvrir son premier roman.

Paru aux éditions Les Escales.

Notation :

Chronique de : La vérité vous libérera mais d’abord elle vous mettra en rage de Gloria Steinem

La vérité vous libérera mais d’abord elle vous mettra en rage

Résumé :

Depuis ses jeunes années en tant que journaliste activiste, Gloria Steinem a toujours su manier la langue pour forger des slogans: ceux qui disent tout en peu de choses, qui inspirent, qui réconfortent, qui rassemblent. Pendant des décennies, les bons mots de Gloria ont aidé des générations de femmes à prendre leur vie en main. Tirées de ses écrits de ses discours mais aussi de ses amies, ce florilège rassemble ainsi ses meilleurs citations sur les sujets qui comptent: le patriarcat et l’importance de se libérer des conventions mais aussi la vieillesse, le travail, le bonheur…

L’auteure :

Gloria Steinem, aujourd’hui âgée de 83 ans, est une icône féministe américaine, inscrite au Women’s National Hall of Fame. Journaliste, écrivain, elle a fondé le magazine féministe Ms. et, avec Jane Fonda et Robin Morgan, le Women’s Media Center, une organisation qui milite pour rendre les femmes plus présentes et plus visibles dans les médias. 

Ma critique :

Un pamphlet indispensable et salvateur : à faire lire à toutes les femmes et aux hommes qui les entourent.

L’auteure a puisé dans ses souvenirs, ses écrits et emprunté les mots de ces amies pour rédiger ce recueil qui prône la liberté : de vivre, de parole et l’égalité pour tous.

Féministe acharnée, Gloria évoque la vie politique, la vieillesse, le travail, le bonheur, le rire et tout cela avec un sens de l’humour qui renforce son propos.

Les quelques citations que j’ai préférées :

« Ne vous préoccupez pas de ce que vous devriez faire, faites ce que vous pouvez » ou bien « Les éléphants sont non violents, matrilinéaires et végétariens, ils ont le sens de l’humour et une bonne mémoire. Si seulement on ressemblait tous un peu plus aux éléphants »

C’est un récit qui insuffle de l’énergie et qui questionne.

On envie la liberté et le courage de l’auteure en refermant ce recueil.

À mettre dans toutes les mains.

Publié aux éditions Harper Collins

Notation :

Chronique de : À rude épreuve d’Elizabeth Jane Howard

À rude épreuve

Résumé :

Septembre 1939. La famille Cazalet, réunie à Home Place, apprend l’entrée en guerre de l’Angleterre à la suite de l’invasion de la Pologne. On ferme les demeures londoniennes les unes après les autres pour se mettre à l’abri dans le Sussex, où les préoccupations de chacun – parent, enfant ou domestique – sont régulièrement interrompues par les raids allemands…

L’auteure :

Née en 1923, Elizabeth Jane Howard est l’auteur de quinze romans. Les Cazalet Chronicles – The Light Years, Marking Time, Confusion et Casting Off – sont devenus des classiques modernes au Royaume-Uni et ont été adaptés en série pour la BBC et pour BBC Radio 4. Elle a également écrit son autobiographie, Slipstream. Elle est morte en janvier 2014, après la parution du 5e volume des Cazalet Chronicles, All Change.

Ma critique : J’ai adoré ce second tome, décidément je suis fan des Cazalet.
Plusieurs qualificatifs me viennent en refermant ce livre : magique, addictif, touchant… en synthèse : une perle, un bijou.

Elisabeth Jane Howard est une sublime conteuse, ce livre se dévore comme le premier et quelle tristesse quand on quitte ces personnages, j’ai déjà hâte de dévorer le troisième opus.

On retrouve nos héros alors que la guerre vient juste d’être déclarée, la vie de chacun s’en retrouve bouleversée. 

Les enfants, et plus particulièrement Louise, Polly et Clary, devenues adolescentes, tenteront de réaliser leurs rêves malgré une période peu propice. L’action est davantage centrée sur ces jeunes filles qui grandissent dans un monde bousculé. On frémit pour elles, chacune se racontant à tour de rôle. Leur vie ressemblera-t-elle à celle de leurs mères, ce qui signifiera choyer son mari et ses enfants en mettant de côté leurs passions ?

Les hommes parlent et partent à la guerre tandis que leurs femmes s’organisent pour survivre dans leur grande demeure de Home Place. La plume délicate et fluide de l’auteure ainsi que la finesse psychologique dont l’auteure fait preuve font de cette histoire un incontournable.

Précipitez-vous chez votre libraire.

Publié aux éditions de la Table Ronde.

Notation :