Catégorie : <span>LITTERATURE FRANCAISE</span>

Gaëlle Nohant : Légende d’un dormeur éveillé

Résumé :

Robert Desnos a vécu mille vies – écrivain, critique de cinéma, chroniqueur radio, résistant de la première heure –, sans jamais se départir de sa soif de liberté. Pour raconter l’histoire extraordinaire de ce dormeur éveillé, Gaëlle Nohant épouse ses pas ; comme si elle avait écouté les battements de son cœur, s’était assise aux terrasses des cafés en compagnie d’Éluard ou de García Lorca, avait tressailli aux anathèmes d’André Breton, fumé l’opium avec Yvonne George, et dansé sur des rythmes endiablés au Bal Blomet aux côtés de Kiki et de Jean-Louis Barrault. S’identifiant à Youki, son grand amour, la romancière accompagne Desnos jusqu’au bout de la nuit.

L’auteur :

Née à Paris en 1973, Gaëlle Nohant vit aujourd’hui à Lyon. Légende d’un dormeur éveillé est son troisième roman après L’Ancre des rêves (prix Encre Marine, 2007) et La Part des flammes (prix France Bleu/Page des libraires, 2015 et prix du Livre de Poche, 2016).

Mon avis :

Un livre enchanteur que l’on découvre avec plaisir et quitte avec regret, sa douce musique m’a enchantée.

Gaëlle a un vrai talent de conteuse qui explose dans ce roman, je l’ai découverte avec son précédent titre « La part des flammes », magnifique fresque historique.

J’ai été transportée dans ce Paris des années folles aux côtés de ce poète libre, généreux et porteur de grandes idées.

Amoureux fou à deux reprises, Robert Desnos adore Youki, la compagne du peintre japonais Foujita. Une relation compliquée débute, alors que le peintre reste le compagnon officiel de Youki. Celle-ci aime plaire, Robert est souvent malheureux tandis que Youki danse jusqu’au bout de la nuit.

J’ai aimé l’ambiance du livre, la fidèle reconstitution qui m’a emmenée dans ces années aux côtés d’André Breton, Éluard, Aragon ou Cocteau.

Une belle écriture fluide nous incite à poursuivre inlassablement la lecture jusqu’au bout.

Un plaisir qu’on a envie de partager avec d’autres lecteurs : une perle littéraire a conseiller à tous.

À déposer au pied du sapin.

 

Notation :

Luc Lang : Au commencement du septième jour

Résumé :

4 h du matin, dans une belle maison à l’orée du bois de Vincennes, le téléphone sonne. Thomas, 37 ans, informaticien, père de deux jeunes enfants, apprend par un appel de la gendarmerie que sa femme vient d’avoir un très grave accident, sur une route où elle n’aurait pas dû se trouver.

Commence une enquête sans répit alors que Camille lutte entre la vie et la mort. Puis une quête durant laquelle chacun des rôles qu’il incarne : époux, père, fils et frère devient un combat. Jour après jour, il découvre des secrets de famille qui sont autant d’abîmes sous ses pas.

L’auteur :

Luc Lang est l’auteur d’une dizaine de romans, recueils de nouvelles, essais sur les arts et la littérature contemporains, dont Mille six cents ventres (prix Goncourt des lycéens), La Fin des paysages et Mother.

Mon avis :

Un roman magnétique, puissant qui happe le lecteur dès les premières pages. Puis la tension retombe car le style est lourd : très dense, les phrases s’enchaînent et on a du mal à reprendre son souffle.

Trop de texte non aéré.

On peut saluer la construction en trois parties qui entraîne le lecteur vers la découverte du passé de Thomas et ses secrets de famille.

Après l’accident de Camille, sa femme, il part rejoindre son frère dans les Pyrénées. Pour tenter une nouvelle vie ou renouer avec ses racines, cette deuxième partie est trop longue, beaucoup de descriptions sans lien avec l’histoire. La troisième partie, lorsqu’il retrouve sa sœur en Afrique redonne du rythme au livre mais c’est de courte durée.

Je me rends compte que même si j’ai trouvé le livre intéressant pour son thème sur la quête identitaire, le style m’a gênée et a généré de l’ennui surtout lors de la deuxième partie.

J’ai aussi ressenti de la frustration quant aux explications fournies au lecteur ou plutôt celles qu’on attend et qui ne viennent pas forcément.

Un avis plutôt mitigé finalement.

 

Notation :

Christophe Gresland : Une douce folie

Résumé

Ariane, une actrice jeune et ravissante, a monté sa boîte, Apparences, avec son amant, Pierre-William, un professeur de théâtre plus âgé qu’elle au physique avantageux. Et elle a un succès fou ! Son offre innovante ? Proposer les services d’acteurs pour répondre aux désirs, les plus étranges et les plus extravagants, de certains clients. Seulement, le jour où l’intégralité de l’équipe se retrouve dispersée aux quatre coins de la planète, Val d’Isère, New York ou la mer des Caraïbes, tout tourne peu à peu à la catastrophe, et Ariane doit utiliser toutes les compétences de ses employés pour tenter de s’en sortir. Mais à quel prix ?

L’auteur

Christophe Gresland est chef d’entreprise en région parisienne. Il mène parallèlement une carrière littéraire comme romancier et scénariste.

Mon avis

Distrayant, un livre qui vous fera passer un bon moment.

Ce roman est un cocktail explosif d’humour, d’aventures et d’enquêtes rocambolesques.

On ne s’ennuie pas avec Ariane, son compagnon, son père et bien d’autres encore. Il faut dire qu’elle a un métier bien particulier Ariane : elle propose de répondre aux souhaits de ses clients en mettant en scène ses employés pour confondre des adultères par exemple. Son compagnon, professeur de théâtre l’aide parfois et prend beaucoup de plaisir à jouer de multiples personnages.

Tout cela est joyeux et plein de rythme : au croisement de James Bond et de La Panthère rose, avec une dose de Feydeau, des aventures endiablées qui se lisent avec plaisir.

J’ai aimé aussi les personnes secondaires comme Tiger si efficace comme « Q » dans James Bond.

L’auteur a eu la bonne idée de terminer le livre par la liste des citations de Pierre William, des phrases de Shakespeare ou Molière.

Un livre à découvrir pour passer un moment agréable sourire aux lèvres.

 

Notation :

Frédéric Lenormand : Seules les femmes sont éternelles

Seules les femmes sont éternelles
Seules les femmes sont éternelles

Résumé :

Au début de la guerre de 1914, un policier décide de revêtir une identité féminine pour échapper à la mobilisation. Ray Février devient « Loulou Chandeleur », détective privé en bas de soie et chapeau à voilette. Ray-Loulou se rend compte qu’il est aussi bon flic en robe qu’en pantalon, et peut-être meilleur homme qu’auparavant. Aux côtés de la patronne de l’agence de détectives, la charmante Miss Barnett – qui ne connaît pas son secret –, Loulou enquête sur une intrigante affaire de lettres de menaces.

L’auteur :

Frédéric Lenormand, romancier à succès de la série Voltaire mène l’enquête (Lattès) et des Nouvelles enquêtes du juge Ti (Fayard), s’est inspiré pour Seules les femmes sont éternelles de l’histoire vraie de Paul Grappe, soldat déserteur qui s’est travesti en femme pour ne pas être envoyé dans les tranchées, et dont la vie a également été adaptée à l’écran par André Téchiné (Nos Années folles).

Mon avis :

Un polar distrayant nourri d’une belle intrigue historique.

Autant vous le dire tout de suite : j’ai passé un bon moment avec ce polar qui casse les codes, en nous plongeant dans la première guerre mondiale aux côtés d’un policier travesti en femme.

C’est aussi un bel hommage aux femmes qui ont assumé des métiers réservés aux hommes, comme conducteur de bus, chauffeur de taxi et détective.

Ce qui nous amène à l’intrigue : un policier, Ray Fevrier, enquête sur une affaire de chantage en se faisant passer pour une femme. Loulou Chandeleur est engagée dans une agence dirigée par une jeune fille dont le père est parti à la guerre. Beaucoup de personnages féminins, tous très bien campés et pour lesquels le lecteur a de l’empathie.

Je me suis sentie bien parmi elles, j’ai tourné les pages vite pour comprendre comment cette histoire pouvait se dénouer et je n’ai pas été déçue.

L’auteur a choisi l’humour pour dépeindre ces années sombres et manie très bien les codes du policier historique. Si Loulou Chandeleur décide de mener d’autres enquêtes, je la suivrai avec plaisir !

Un bon moment de lecture que je vous recommande.

 

Notation :

Maxence Fermine : Chaman

Résumé :

Charpentier sur les immenses tours d’acier de Duluth, dans le nord des États-Unis, Richard Adam n’a jamais oublié le sang indien qui coule dans ses veines. Mais le retour sur sa terre natale pour enterrer sa mère va le plonger dans un monde dont il n’aurait jamais soupçonné l’existence.

L’auteur :

Maxence Fermine, auteur du best-seller Neige, construit une œuvre singulière alliant poésie et fiction. Après une incursion dans la jeunesse avec la trilogie de La Petite Marchande de rêves, il revient à la littérature générale avec une fresque ambitieuse, portée par le vent de l’Histoire et la mélodie des mots.

Mon avis :

Puissant et beau, un texte poétique et enchanteur.

Après avoir lu Neige, il y a de nombreuses années, j’avais oublié cet auteur. Quel dommage !

Une voix, et plus encore une plume à part, avec une thématique ici sur la quête de ses origines et le sens de la vie.

Richard Adam, après le décès de sa mère, part sur la terre de ses ancêtres : les indiens de la tribu Lakota Oglala. Il a promis de répandre ses cendres sur cette terre indienne. Richard est charpentier du ciel : il travaille sur les chantiers de construction pour les très hauts buildings. Les indiens sont nombreux dans cette profession, plus courageux que la plupart des blancs, nous dit l’auteur.

Après avoir demandé quelques jours de congé à son patron, il part au volant de sa vieille Chevrolet.

Richard découvre un autre monde quand il arrive à destination. Puis sa vie bascule après la rencontre de plusieurs indiens dont un chaman. Je ne vous en dirai pas plus sur l’histoire car je vous incite fortement à le lire.

Ce roman court mais dense, est chargé de sens et propice à la réflexion.

Vous apprécierez, comme moi, les citations en exergue de chaque chapitre.

Je vous en livre quelques-unes :

« La paix n’arrive jamais par surprise. Elle ne tombe pas du ciel comme la pluie. Elle vient à ceux qui la préparent. » citation de Tecumseh.

« Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson capturé, alors le visage pâle s’apercevra que l’argent ne se mange pas » citation de Sitting Bull.

Ne ratez pas ce beau texte, une prose rare et envoûtante.

Merci Babelio et les Éditions Michel Lafon.

 

Notation :