Des pages et des îles

Muriel Pactat : Les squatters de l’impasse Jaboulet

Les squatters de l’impasse Jaboulet
Les squatters de l’impasse Jaboulet

Présentation :

Lorsque la famille Gontart, des industriels respectés et spécialisés dans la chaussure de luxe à Romans sur Isère, apprend que la maison de ses aïeux est squattée par des inconnus, elle ne se doute pas des conséquences inattendues que révèlera l’enquête. Comment expliquer les empreintes, dans cette bâtisse abandonnée, de Sophie Gontart, la fille aînée, disparue depuis deux ans ? Et celles de Malik, un voyou multirécidiviste qui rôde depuis peu dans la région ? Une autre investigation est conduite en parallèle par le capitaine de gendarmerie Sandro. Pour qui et pourquoi Rémy, adolescent en perdition, vole‐t‐il uniquement du matériel informatique et des téléphones portables ?

L’auteure :

Muriel Pactat, formée aux sciences humaines et de l’éducation, a écrit une vingtaine de livres dont plusieurs sagas. Passionnée de psychogénéalogie, ses romans pointus ouvrent souvent la porte des secrets de famille adossés aux industries drômoises,    qu’il s’agisse, comme ici, de la chaussure de luxe ou bien d’une chocolaterie. Muriel Pactat est également numérologue.

Mon avis :

Roman policier teinté de régionalisme et de mystère : un cocktail étonnant.

Ce qui m’a le plus intéressée, c’est la trame régionale et historique du livre.

J’ai découvert la région de Romans-sur-Isère, son activité marquée par le monde de la chaussure depuis trois siècles. La ville dispose même d’un musée de la chaussure.

Revenons à l’histoire : dès la préface, l’histoire de la ville et de la chaussure nous est expliquée. Ensuite, nous rentrons dans le récit et accompagnons Lou et Sandro, le gendarme, qui tentent de découvrir la vérité sur différentes enquêtes.

Qu’il s’agisse des jeunes malmenés par la vie ou des nantis, ce sont des êtres cabossés qui tentent de faire surface et survivre. Le poids du passé les entrave, il leur faudra beaucoup de force pour resister et rebondir.

Les personnages sont bien décrits et attachants, l’histoire prenante et pleine de rebondissements. J’aurais aimé un style plus littéraire et une plus grande fluidité.

Un roman atypique à découvrir aux éditions « Le cygne d’O ».

Notation :

Audrey Perri : La maison de la falaise

La maison de la falaise
La maison de la falaise

Résumé :

Dévastée par une récente rupture, Alma quitte Londres pour passer l’été chez sa grand-mère dans un petit village, au bord de la mer. C’est là, dans la bibliothèque familiale, qu’elle découvre entre les pages d’un livre une ancienne lettre. Le courrier est adressé à l’arrière-grand-mère d’Alma, employée autrefois chez les Wilson, une famille habitant dans une grande maison battue par les embruns. Qui est cette femme noyée dont la lettre parle avec tant de douleur ? Quel rôle a joué par sa propre famille dans ce drame ? Alma se lance sur les traces de Selina Wilson, une jeune femme qui a vécu dans les années 1910. Une femme éprise de liberté et refusant de se plier à un mariage arrangé. Dans les méandres d’une histoire familale dévastée, Alma va découvrir un secret bouleversant…

L’auteur :

Audrey Perri, diplômée en Lettres, est journaliste. Avec La maison de la falaise, elle signe un premier roman écrit d’une plume brillante, dans la lignée des meilleurs livres de Kate Morton, Karen Viggers ou Sarah Vaughan.

Mon avis :

Oui je confirme ce qui est indiqué sur la couverture : c’est une « étourdissante saga familiale ». En vacances quelques jours, je me suis évadée aux côtés de tous ces personnages gravitant autour d’Alma et Mina, les deux héroïnes, la grands-mère et la petite fille.

Alternant les époques entre 1909 et 2011, nous découvrons Selina et Laura, les deux jeunes protagonistes des années 1900, issues de deux familles aisées habitant au bord de l’océan. Selina est fière, intrépide et sauvageonne alors que Laura est posée et rêveuse. Toutes deux sont très proches et se fréquentent beaucoup.

Au fil de la lecture, nous vivons au cœur de ces deux familles, avec des aller-retours auprès d’Alma, elle aussi intriguée par la vie des deux amies et leurs secrets enfouis.

Je n’avais pas envie de quitter cette époque et les jeunes héroïnes. J’ai préféré les chapitres dans lesquels le lecteur accompagne Selina, Laura et Matthew, l’atmosphère des années 1900 est bien restituée.

Une belle plume, une lecture agréable pour une romance pleine de mystère, un livre à découvrir et à emporter cet été.

Merci aux éditions City Editions.

Notation :

Isabelle Louet : Je trouve mon ikigai

Je trouve mon ikigai
Je trouve mon ikigai

Présentation :

Vous enviez ceux qui se lèvent toujours de bonne humeur et dont l’oeil ne cesse de pétiller, malgré les petites contrariétés ? Leur secret : ils ont trouvé leur ikigai… Vous savez, ce petit rien qui rend la vie si précieuse et qui nous fait dire qu’elle vaut la peine d’être vécue. Alors, vous aussi, trouvez ce qui vous fait vibrer !

Dans ce livre pratique et accessible, vous trouverez :

• Une méthode pas à pas pour découvrir votre ikigai.

• Des exercices et des techniques pour vous épanouir dans chacune de vos actions.

• Les témoignages inspirants de ceux qui ont trouvé leur voie.

L’auteur :

Isabelle Louet est journaliste et auteure de nombreux ouvrages. Son ikigai à elle, c’est découvrir, écrire et transmettre simplement et joyeusement ! Adepte du « facile à appliquer », elle aime partager toutes ses astuces pleines de bon sens pour vivre mieux.

Mon avis :

Après lecture de cet ouvrage, je n’ai pas de doute : l’ikigai est un moyen ingénieux de se questionner et ainsi découvrir notre raison d’être.

Ikigai vient du japonais : « iki » qui signifie « la vie » et « gai » « ce que vaut la vie ». Ce mot remonterait à l’ère de Heian (794-1185). C’est un art de vivre japonais ancestral, un « révélateur permettant de faire fructifier son potentiel, de cultiver sa joie de vivre » nous explique l’auteure. Forcément une promesse alléchante !

Ce que j’ai aimé dans ce livre : la méthode pour construire son ikigai avec des précisions sur les concepts complétés par des témoignages, les conseils pour l’élaborer et l’explication des freins éventuels. Les principaux atouts du livre : une présentation claire avec des schémas et astuces concrètes pour faire émerger son ikigai. J’ai aimé aussi cette maxime de Lao Tseu : « quand je lâche ce que je suis, je deviens en que je pourrais être » et l’idée de laisser émerger nos valeurs et aspirations. L’auteure nous livre aussi quelques clés pour identifier nos moteurs, nos talents et valeurs.

Didactique, clair et donnant envie, ce guide inspirant nous aide à découvrir notre ikigai. Je vous le recommande.

Paru aux éditions Leduc.

Notation :

Sarah Haywood : Le cactus

Le cactus
Le cactus

Résumé :

À quarante-cinq ans, Susan Green s’est fabriqué une vie parfaite : elle a un métier qu’elle adore, un joli studio dans lequel elle cultive ses précieux cactus, un arrangement bien particulier avec Richard, qui lui procure sorties culturelles et satisfaction sexuelle. Tout est sous contrôle, sauf son insupportable frère, Edward, un fainéant alcoolique qui vit aux crochets de leur mère malade. Cette merveilleuse mécanique commence à se dérégler quand Susan apprend qu’elle est enceinte …

L’auteur :

Née à Birmingham, Sarah Haywood est avocate et vit aujourd’hui à Liverpool avec son mari et ses deux fils. Le cactus est son premier roman.

Mon avis

Susan, l’héroïne, la quarantaine contrôle tout dans sa vie. Solitaire par goût, sa vie bien rangée vole en éclat lorsqu’elle perd sa mère et apprend qu’elle est enceinte.

Petit à petit, elle apprendra à vivre enfin, en partageant sa vie avec ceux qui viennent bousculer son train-train comme Kate sa jeune voisine.

Tiraillée et contrariée par l’attitude de son frère Edward,Susan se bat pour sauvegarder ses principes.

Nous lecteurs, suivons ces atermoiements en se demandant pourquoi le rythme est si lent. J’ai été déçue par cette lecture car je ne me suis pas attachée aux personnages : Susan est plutôt agaçante, Edward très vilain et l’histoire d’amour trop convenue. L’évolution de Susan se devine, seuls les derniers chapitres nous réservent des surprises sur son enfance.

Le rythme s’accélérant sur le dernier tiers du livre, le lecteur retrouve l’envie de tourner les pages.

Un avis en demi-teinte, à vous de tester maintenant.

Paru aux Éditions Denoël le 7/6/18

Traduit de l’anglais par Jessica Shapiro.

Notation :

Mo Malo : Qaanaaq

Qaanaaq
Qaanaaq

Résumé :

Adopté à l’âge de trois ans, Qaanaaq Adriensen n’a jamais remis les pieds sur sa terre natale, le Groenland. C’est à contrecoeur que ce redoutable enquêteur de Copenhague accepte d’aller aider la police locale, démunie devant ce qui s’annonce comme la plus grande affaire criminelle du pays : quatre ouvriers de plateformes pétrolières ont été retrouvés, le corps déchiqueté. Les blessures semblent caractéristiques d’une attaque d’ours polaire. Mais depuis quand les ours crochètent-ils les portes ?

L’auteur :

Mo Malø est l’auteur de nombreux ouvrages, sous d’autres identités. Il vit en France. Qaanaaq est son premier roman policier.

Mon avis :

Un thriller redoutablement efficace et passionnant.

Oui, je suis dithyrambique car ce livre cumule les plaisirs de lecture : une enquête policière savamment orchestrée et la découverte d’une contrée peu racontée et de la culture inuite.

Dès les premières pages, nous sommes transportés au Groenland aux côtés de Qaanaaq, un inspecteur venu de Copenhague pour aider à résoudre une enquête bien difficile. L’auteur a l’art de nous embarquer dans ce pays aux prises avec la montée des indépendantistes et l’appétit croissant des compagnies pétrolières. Le Groenland possède un cinquième des réserves de pétrole brut, beaucoup d’argent est en jeu.

L’enquête complexe et riche en rebondissements emmène le lecteur au cœur d’une barge pétrolière, chez les inuits rebelles et dans une contrée au nord-ouest du Groenland qui se nomme Qaanaaq, comme notre héros.

Ce qui est passionnant, en parallèle de l’enquête, c’est l’immersion aux côtés de ce peuple inuit, des chamanes qui les guident et les protègent des esprits malfaisants comme celui de Nanuq l’ours polaire.

Hyper réaliste et glaçant, bon effectivement le jeu de mot est facile, mais promis ce polar est excellent. Plongez-vous dans ce roman qui est aussi un grand récit d’aventures.

Merci à l’Agence Anne et Arnaud pour cette belle découverte.

Publié aux Éditions de la Martinière.

Notation :