Des pages et des îles

Chronique de : Mon frère, ce zéro de Colin Thibert

Mon frère, ce zéro

Résumé :

Persuadé que son ami Canard tient le coup du siècle pour se faire de l’argent facile, Antoine réquisitionne l’aide de Jean-Jacques, ancien collègue et compagnon de galère. Leur plan ? Enlever Julien, jumeau d’un célèbre milliardaire résidant dans une maison de santé…

L’auteur :

Né en 1951 à Neuchâtel, Colin Thibert est écrivain et scénariste pour la télévision. Il a longtemps pratiqué le dessin et la gravure. En 2002, il a reçu le prix SNCF du Polar pour Royal Cambouis (Série Noire, Gallimard)

Ma chronique :

Un roman qui se lit le sourire aux lèvres, c’est rare et précieux.

J’avais découvert avec grand intérêt cet auteur avec son roman précédent Torrentius.

Dans son nouveau livre, nous suivons la cavalcade de trois marginaux qui pourrait paraître pathétique sans la touche d’émotions apportée par Antoine et surtout Julien, le jumeau, enlevé par les trois compères.

Dans cette cavale sans répit ou presque, on passe du rire aux larmes en se demandant constamment comment cela va se terminer.

Cocasse, touchant et même poignant cette fable montre les travers de notre monde : des milliardaires avides de pouvoir et d’argent, des pauvres écologistes qui tentent de survivre ou des faibles qui savent ce qu’ils veulent. Qui sont les plus dangereux et les plus néfastes ?

Le côté « Rain man » que l’on peut prêter à Julien s’estompe face aux bassesses et cruautés des autres, un portrait saisissant de notre monde.

Enlevé, alerte et décapant : un livre à découvrir aux éditions Héloïse d’Ormesson.

Notation :

Chronique de : Au pays des eucalyptus d’Elizabeth Haran

Au pays des eucalyptus

Résumé :

Nola Grayson est une jeune préceptrice en avance sur son temps. Mais, en 1910, la bonne société londonienne ne veut pas d’une enseignante aux méthodes pédagogiques jugées subversives. Ne prône-t-elle pas, entre autres, l’émancipation de la femme ? Aussi, quand Nola se voit proposer un poste à des milliers de kilomètres de chez elle, en Australie, décide-t-elle de tenter l’aventure. Pleine d’optimisme. Mais, une fois arrivée sur l’île continent, elle déchante

L’auteure :

Née en Rhodésie, l’actuel Zimbabwe, Elizabeth Haran réside avec sa famille à Adélaïde, en Australie. Ses romans, publiés dans dix pays, se sont vendus à plus de 2 millions d’exemplaires dans le monde. Aux éditions de l’Archipel ont paru Le Pays du soleil rouge et Étoiles dans le ciel du Sud.

Ma chronique :

Une grande aventure qui se déroule au début du vingtième siècle dans une région inhospitalière d’Australie.

Ce roman est très dépaysant tout en étant instructif. J’ai partagé, avec plaisir et émotion, le quotidien d’une exploitation de bovins dans une contrée isolée d’Australie. Une vie compliquée dans ce territoire isolé où la sécheresse sévit ainsi que d’autres calamités comme les invasions de punaises et de sauterelles.

Nora, l’héroïne, a un caractère bien trempé qui sera mis à rude épreuve.

L’auteure décrit ce quotidien des éleveurs de bovins qui côtoient des aborigènes ancrés dans leurs coutumes. Une vraie proximité se noue avec les protagonistes de cette histoire et on s’attache aux personnages. J’ai particulièrement aimé la relation entre Nora, l’anglaise, et les femmes aborigènes : la démonstration des différences et complémentarités entre elles.

L’intrigue est romanesque avec une bonne dose d’aventures, ce qui rend la lecture très fluide.

Une belle découverte publiée aux éditions de l’Archipel.

Notation :

Chronique de : Qui le sait de Lesley Kara

Qui le sait ?

Résumé :

Astrid, ancienne alcoolique, n’a pas touché un verre depuis 192 jours, 7 heures et 15 minutes. Pour fuir son passé douloureux, Astrid a quitté Londres. Elle vit chez sa mère dans une petite station balnéaire et essaie de se reconstruire. Pourtant, malgré les réunions des Alcooliques Anonymes et sa volonté de commencer une nouvelle vie, certains souvenirs continuent de la hanter.

L’auteure :

Après avoir travaillé comme infirmière et secrétaire, Lesley Kara devient professeure puis directrice dans l’enseignement supérieur. Elle vit dans l’Essex, sur la côte nord. La Rumeur, son premier roman, s’est déjà vendu à 300 000 exemplaires au Royaume-Uni.

Ma chronique :

Un thriller psychologique sur le thème de la vengeance, avec l’alcoolisme en toile de fond. Bien ficelé, avec un grand suspense : tout ne se dénoue que dans les toutes dernières pages.

On frissonne lorsque Astrid, ancienne alcoolique, se sent suivie ou reçoit des messages menaçants. Ce qui est déroutant c’est qu’elle ne se souvient pas vraiment de tout son passé à cause de son alcoolisme. Comment celui qui la menace peut-il en savoir plus qu’elle ? Une question qui nous taraude tout au long du récit.

La tension monte au fil des pages mais ce que j’ai apprécié : rien de gore, uniquement du psychologique avec l’analyse des conséquences de l’addiction à l’alcool.

Dans ce thriller, on ne sait pas si Astrid est victime ou coupable, c’est là toute l’originalité de ce livre.

On découvre aussi le monde des alcooliques et les « Alcooliques Anonymes » que l’auteure remercie pour leur engagement envers les malades.

Un thriller haletant à découvrir pour son intrigue et son contexte.

Paru aux éditions Les Escales.

Notation :

Chronique de : Le messager de L. P. Hartley

Le messager

Résumé :

Été 1900, campagne anglaise du Norfolk. Léon Colston, bientôt treize ans, est invité par un camarade de classe à séjourner au manoir de Brandham Hall. Issu d’un milieu social modeste, il découvre avec fascination le monde des aristocrates, un monde dont il peine à comprendre les codes. Heureusement, Marian, la jeune fille de la maison, le prend sous son aile.

L’auteur :

Leslie Poles Hartley est né le 30 décembre 1895. Diplômé de l’université d’Oxford en 1922, il écrit des critiques pour des revues littéraires et publie des nouvelles à la fois fantastiques et macabres. Après plusieurs recueils de nouvelles, Hartley publie son premier roman en 1944, La Crevette et l’Anémone. Le Messager, publié en 1953, obtient un succès considérable et est encore culte au Royaume-Uni.

Ma chronique :

J’ai découvert cet auteur avec « La Crevette et l’Anémone » publié aux éditions de la Table Ronde.

Ici aussi, c’est un roman d’apprentissage avec Léon, jeune garçon catapulté dans le mon de l’aristocratie britannique. Beaucoup de nouveautés pour un garçon issu de la bourgeoisie, père banquier, qui découvre les codes de cette caste, guidé par Marian, la soeur ainée de son copain.

Après des débuts un peu difficiles, son appartenance à un autre monde étant visible au travers de son habillement notamment, Léon se fait une place au sein de cette grande famille. Son rôle de messager de la jeune Marian va accélérer sa découverte du monde des adultes. 

Apprenti sorcier a ses heures, nous suivons ces aventures avec délice. Une grande histoire d’amour se noue sous ses yeux, il y contribue sans le savoir.

Si on aime les ambiances « so british » avec match de cricket , tenues en flanelle blanche pour tous et « tea time », ne pas hésiter surtout et se précipiter sur ce livre écrit en 1953. 

Merci Babelio et les Editions 10 18 pour cette lecture.

Notation :

Chronique de : Moi de Philippe Presles

Moi

Présentation :

Nous vivons tous les jours avec notre Moi. Il est notre voix intérieure, notre regard sur le monde, notre histoire avec nos peurs, nos souffrances, nos joies et nos espoirs. Pourtant, nous ne savons pas grand-chose de ce monde intérieur qui nous caractérise et qui agit en arrière-plan de toute notre vie. Parfois pour le meilleur, mais aussi pour le pire. Afin de nous aider à enrichir notre vie, Philippe Presles, psychothérapeute, nous aide à mieux cerner tous les potentiels insoupçonnés de notre Moi. Il s’appuie dans ce but sur la psychologie du développement, les neurosciences et de nombreux exemples, y compris personnels.

L’auteur

Philippe Presles, médecin, psychothérapeute, est l’auteur, entre autres, de Tout ce qui n’intéressait pas Freud.

Ma chronique :

Un ton engageant, un discours clair et simple pour des propositions qui bousculent. Quand on lit que nous pouvons être notre meilleur ami ou notre pire ennemi, cela mérite qu’on s’y penche. 

En refermant ce livre qui questionne beaucoup, forcément on a envie de mettre en place des pratiques que l’auteur a classé dans la partie « moi, mon meilleur ami » : la psychologie positive, l’engagement dans une cause et la pleine conscience .

Chaque proposition est décryptée et éclairée par des exemples et témoignages de l’auteur lui-même.

Dans la deuxième partie sur le « moi, mon meilleur ennemi », après avoir évoqué la gestion de la douleur et les questions pièges, l’auteur présente les nouvelles thérapies du « moi ». La plus révolutionnaire d’entre elles est la thérapie de l’acceptation et de l’engagement (thérapie ACT) qui suggère d’accepter pleinement nos symptômes et problèmes, leur faire une place en nous en pleine conscience. Cela a comme conséquence de ne plus être paralysé par ces peurs mais de nous y confronter et de faire disparaître le verrou psychologique qui bloquait.

Je confirme : ce livre donne envie de repenser notre moi, notre monde intérieur et de mettre en place des pratiques pour que nous nous fassions du bien. Il est possible de devenir notre « meilleur ami ».

Un essai que je vous recommande publié aux éditions Albin Michel.

Notation :