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Critique de : Une immense sensation de calme de Laurine Roux

Une immense sensation de calme

Résumé :

Au cœur d’une étendue enneigée, une jeune fille rencontre Igor, un être aussi étrange que magnétique. Presque sans échanger un mot, elle va le suivre à travers une nature souveraine et hostile, portée par ce que la jeunesse a d’insolence. Mais plus elle semble proche d’Igor, plus le mystère qui l’entoure s’épaissit.

L’auteure :

Née en 1978, Laurine Roux vit dans les Hautes-Alpes où elle est professeur de lettres modernes.

Ma chronique :

Une écriture hypnotique et poétique pour une histoire hors du commun : un court roman que je n’oublierai pas.

Dès le début de l’histoire, on rentre dans un monde étrange et magnétique : la Toundra avec son immensité, sa blancheur et son froid intense. Comment survivre dans un monde aussi inhospitalier ?

Igor est fort et soutient la jeune fille qui l’a suivi, elle a immédiatement perçu sa force et sa capacité de survie. Emportée par son sauveur et décidée à survivre dans cet environnement hostile où la nature est reine, la jeune fille convoque les esprits comme Baba, son aïeule, savait si bien le faire. Elle leur raconte ses journées et y trouve du réconfort. Son environnement sauvage recèle aussi des trésors, des plantes secrètes, capables de soigner les humains qui s’y intéressent.

Entremêlé de légendes et d’histoires anciennes, ce roman à la frontière de la fable happe le lecteur dès les premières lignes grâce à une écriture ciselée et poétique.

On le lit doucement pour profiter longuement de l’ambiance et frissonner avec les protagonistes.

Un beau roman inoubliable à découvrir sans tarder aux éditions Folio.

Notation :

Critique de : Washington Black de Esi EDUGYAN

Washington Black

Résumé :

La Barbade, 1830. Washington Black, onze ans, est esclave dans une plantation détenue par un homme cruel. Très vite, sa vivacité et ses talents de dessinateur impressionnent le frère de son maître, l’excentrique Christopher Wild. Cet explorateur abolitionniste le prend sous son aile pour l’assister dans un projet fou : construire un ballon dirigeable. Quand un jour Wash est accusé à tort d’un crime, les deux hommes sont contraints de fuir. 

L’auteur :

Esi Edugyan est une romancière canadienne qui vit sur l’île de Vancouver, en Colombie-Britannique. 3 minutes 33 secondes, son deuxième roman, a gagné le prestigieux prix Giller au Canada. Washington Black, son dernier roman, unanimement salué par la critique, a aussi remporté́ le prix Giller.

Ma chronique :

Un grand roman d’aventures qui m’a emballée.

Passionnant et émouvant sont les premiers qualificatifs qui me viennent après avoir tourné la dernière page. J’ai lu rapidement ce livre de près de 500 pages n’arrivant pas à quitter le jeune héros emporté dans de grandes aventures. Lui qui n’était qu’un petit esclave à la Barbade, va parcourir le monde. Ce sera périlleux aussi pour ce jeune noir, en ce début de dix-neuvième siècle, le lecteur frissonne parfois et reste accroché jusqu’à la dernière page.

Ce merveilleux récit initiatique rappelle les œuvres de Dickens mêlant dimension sociale et aventures incroyables. Dans le sillage des grands hommes et scientifiques rencontrés, Wash évolue et se construit.

À découvrir absolument.

Publié aux éditions Folio.

Notation :

Critique de : Le dimanche des mères de Graham Swift

Le dimanche des mères

Résumé :

Angleterre, 30 mars 1924. C’est le dimanche des mères, jour où les aristocrates donnent congé à leurs domestiques pour qu’ils rendent visite à leur famille. Jane, une jeune femme de chambre orpheline, le passera en compagnie de Paul, son amant de longue date. traversant la campagne inondée de soleil, elle le rejoint pour un dernier rendez-vous car Paul s’apprête à épouser une riche héritière. Mais les choses ne se déroulent pas comme prévu. 

L’auteur :

Né à Londres en 1949, sa carrière d’écrivain démarre en 1980 avec « The Sweet-shop Owner ».

Ma chronique :

Ambiance Downton Abbey garantie pour ce court roman qui nous accroche avec son écriture recherchée et l’ambiance début vingtième siècle parfaitement restituée.

Le dimanche des mères est une ancienne coutume anglaise consistant à offrir une journée de repos aux domestiques pour visiter leur mère.

Le hic pour Jane, l’héroïne, c’est qu’étant orpheline, elle ne sait pas quoi faire de sa journée de liberté ou bien si, lire se dit-elle. Passionnée par les livres d’aventures, portant réservé aux garçons d’habitude lui dit son maître, elle attend le soir pour s’y plonger. Ses plans vont changer lorsque Paul, jeune aristocrate, la convoque chez lui.

Un portrait tout en finesse et délicatesse d’un monde révolu où les grands bourgeois emploient de jeunes bonnes orphelines comme Jane, les voitures remplacent peu à peu les chevaux et les fils de famille s’encanaillent avec leurs domestiques.

Ce récit raconte une journée lumineuse et ensoleillée qui ne se déroulera pas comme prévu et révolutionnera la vie de Jane.

Coup de chapeau pour les descriptions et détails de cette journée distillés avec beaucoup de subtilité tel un tableau avec un nuancier aux superbes couleurs. Un livre  aux multiples facettes à découvrir pour l’ambiance, l’écriture et l’histoire : un trio parfait.

Je vous le recommande chaudement.

Notation :

Critique de : Les recettes de la vie de Jacky Durand

Les recettes de la vie

Résumé :

Henri est le Chef dévoué du Relais fleuri, un bistrot traditionnel qui régale ses clients de plats généreux. Sous les yeux subjugués de son fils Julien, il élabore des recettes que sa femme consigne dans un cahier. Mais un jour, celle-ci quitte la maison sans explication. Henri décrète alors que jamais Julien ne deviendra cuisinier. En cachette, le jeune homme poursuit son rêve et dans sa quête, il lui faudra démêler les secrets de famille et comprendre pourquoi Henri a laissé partir sa femme sans un mot…

L’auteur :

Jacky Durand est journaliste. Depuis des années il sillonne la France des terroirs pour ses savoureuses chroniques culinaires dans Libération ( « Tu mitonnes » ) et tous les samedi matin sur France Culture ( « Les mitonneries de Jacky »).

Ma chronique :

Ce portrait sensible d’un gamin passionné de cuisine est poignant.

Son père,bourru, toujours devant ses fourneaux a peu de temps à lui consacrer. Lorsque sa femme s’enfuit, la solitude enveloppe complètement le jeune garçon dont le seul bonheur est d’aider son père en cuisine.

Malheureusement, le père a trimé dur depuis son enfance et rêve d’un fils ingénieur : alors comment lui faire comprendre que cuisiner est une passion ?

Le petit pourra compter sur le soutien de Lucien, le meilleur ami de son père, et de Gaby, le frère de Lucien. 

Une histoire émouvante avec une galerie de personnages secondaires atypiques et très attachants comme Maria, la femme de Gaby, sauvée par son mari. Tournés vers autrui et plein d’humanité tous ces héros donnent tout leur sens à une vie bien remplie. Julien pourra s’en inspirer heureusement.

Un beau récit d’apprentissage au parcours complexe avec une grande dose d’amour : n’est-ce pas le plus important ?

À découvrir aux éditions Folio.

Notation :

Critique de : Dix-sept ans d’Eric Fottorino

Dix-sept ans

Résumé :

Un dimanche de décembre, Lina livre à ses trois fils le secret qui l’étouffe. En révélant une souffrance si longtemps cachée, cette femme dont on a forcé le destin depuis l’adolescence laisse alors éclater toute son humanité et son obstination à vivre libre. 

Dans le plus personnel de ses romans, Éric Fottorino dresse le portrait solaire et douloureux d’une mère mal connue mais profondément aimée.

L’auteur :

Licencié en droit et diplômé en sciences politiques, Éric Fottorino est ancien directeur du journal Le Monde. Il a publié son premier roman Rochelle en 1991. 

Ma chronique :

Un grand cri d’amour pour cette mère qui l’a mis au monde alors qu’elle n’avait que dix-sept ans. 

J’ai été touchée et émue par ce texte qui rend un vibrant hommage à la mère parfois incomprise, rebelle et profondément attachée à ces enfants surtout à son aîné qui lui rappelle son premier amour.

La quête d’Eric, déambulant dans les ruelles de Nice à la recherche d’indices sur sa naissance, est émouvante. Malgré quelques longueurs sur cette partie, le lecteur suit sa quête haletante pour découvrir les lieux de sa naissance et mieux comprendre sa mère et ses choix. Une mère qui se comportait parfois comme une grande sœur.

Une vie compliquée avec une maman très jeune dépendante financièrement de sa famille, difficile pour le petit Éric de trouver sa place.

Revivre tout ce passé permet à l’auteur une renaissance, de renouer le lien avec celle qu’il pourra enfin appeler « maman ».

À découvrir aux éditions Folio.

Notation :