Auteur/autrice : <span>des Pages et des îles</span>

Moi, Surunen, libérateur des peuples opprimés de Arto Paasilinna

Moi, Surunen, libérateur des peuples opprimés
Moi, Surunen, libérateur des peuples opprimés

Résumé :

Le très distingué professeur Surunen, membre finlandais d’Amnesty International, las de se contenter de signer des pétitions, décide de prendre les choses en main. Il s’en va personnellement délivrer les prisonniers politiques qu’il parraine en Macabraguay, petit pays d’Amérique centrale dirigé par un dictateur fasciste sanguinaire. Après le succès de l’évasion de cinq d’entre eux, et non sans avoir goûté à la torture des geôles locales, Surunen accompagne l’un de ses protégés jusqu’au paradis communiste, un pays d’Europe de l’Est baptisé la Vachardoslavie. Là, il découvre le triste sort d’une poignée de dissidents enfermés dans un asile psychiatrique, et s’emploie à les libérer à leur tour.

L’auteur :

Arto Paasilinna est né en Laponie finlandaise. Successivement bûcheron, ouvrier agricole, journaliste et poète, il est l’auteur d’une trentaine de livres, pour la plupart traduits en français et publiés chez Denoël où ils ont toujours rencontré un grand succès. Arto Paasilinna a aussi écrit pour le cinéma, la radio et la télévision ; il s’intéresse aux arts graphiques et écrit des poèmes.

Mon avis :

Truculent, caricatural mais aussi touchant et si vrai, voici une chronique fidèle à l’esprit du finlandais qui pointe les dérives des dictatures.

Fidèle lectrice de ce romancier, j’ai retrouvé dans ce livre son sens de l’absurde et une grande ironie.

En effet les situations décrites sont parfois difficiles et le ton adopté apporte une légèreté qui rend la lecture plus aisée.

Deux parties composent ce récit : la première se déroule dans un pays imaginaire d’Amérique du Sud, notre héros Surunen, philologue finlandais s’y rend pour délivrer des prisonniers politiques. Ce pays est une dictature fasciste qui martyrise tous ceux qui ont des idées contraires et notamment les professeurs. Surunen se transforme en héros : il prêche la liberté, se fait arrêter et torturer. A la limite du soutenable, nous assistons à ses malheurs. La vie de héros n’est pas de tout repos dans ces contrées !

Bien sûr, il ne finira pas ses jours dans une geôle d’Amérique du Sud et enchaînera les aventures. Puis ses pas le conduiront à l’autre bout du monde, dans un pays communiste dictatorial.

J’ai apprécié cet ouvrage même si, j’avoue, ce n’est pas mon titre préféré de cet auteur. Quelques longueurs dans la première partie m’ont parfois gênée dans ma lecture.

A vous de le découvrir maintenant.

Merci aux éditions Denoël.

 

Éditions Denoël & d’ailleurs

Traduction du finnois : Anne Colin du Terrail

Parution Avril 2015

 

Notation :

Une fille parfaite de Mary Kubica

Une fille parfaite de Mary Kubica
Une fille parfaite de Mary Kubica

Résumé :

Incapable de dire non au séduisant et énigmatique inconnu qu’elle vient de rencontrer dans un bar, Mia Dennett, jeune héritière d’une des familles les plus en vue de Chicago, accepte de le suivre jusqu’à chez lui. Sans savoir qu’elle a commis une grave erreur. Et qu’après ce soir-là rien, jamais, ne sera plus comme avant.

L’auteur :

Après des études d’arts et d’histoire de la littérature américaine, Mary Kubica a d’abord été enseignante. Aujourd’hui écrivain à temps plein, cette passionnée de Dickens et d’Hemingway vit près de Chicago, la ville dont est originaire Mia, l’héroïne d’Une fille parfaite.

Une fille parfaite est son premier roman. Il a été unanimement salué par la presse.

 

Mon avis :

Un récit haletant difficile à poser une fois démarré.

Mia, la fille parfaite, disparaît, une de ses collègues contacte sa mère qui donne l’alerte. Mia est une jeune fille indépendante qui a choisi de vivre seule loin de ses parents. Ceux-ci ont une situation très confortable : le père est juge et la sœur aînée de Mia est avocate. Mia a toujours été différente et préféré travailler avec des jeunes en difficulté.

Lorsque le récit débute, Ève la mère de Mia apprend la disparition de sa fille. Gabe est l’enquêteur chargé de la retrouver et le deuxième personnage intervenant dans le roman. Ensuite, Colin, la troisième voix du roman raconte sa rencontre avec Mia et son kidnapping.

L’originalité du récit tient aussi dans sa construction très habile qui amplifie le suspense : les trois personnages interviennent à tour de rôle et l’histoire est entrecoupée de flashback.

Notre curiosité s’aiguise au fil du récit : nous savons dès le départ que Mia a été libérée au bout de plusieurs semaines mais que s’est-il passé pendant sa capture ?

Autant vous le dire : il faut attendre la fin de cette histoire pour tout comprendre.

Je ne peux vous en dire beaucoup plus.

Simplement, un conseil : si vous démarrez ce livre, prévoyez du temps pour avancer dans cette lecture que vous aurez du mal à lâcher.

Merci aux Editions Mosaïc.

Notation :

Sauvée de Tina Rothkamm

Sauvée de Tina Rothkamm
Sauvée de Tina Rothkamm

Résumé :

Quand Tina, une jeune Allemande, rencontre Farid, charismatique étudiant en médecine, lors de vacances en Tunisie, elle en tombe amoureuse et l’épouse. Bientôt, les voici parents d’une petite Emira. Mais l’idylle tourne au cauchemar. Farid humilie Tina en permanence et la bat. Pourtant, la jeune femme veut continuer à y croire. Jusqu’au jour où, poussée à bout, elle décide de divorcer. Or, la loi lui interdit d’obtenir la garde d’Emira… La jeune mère n’a alors d’autre choix que d’enlever sa fille de 9 ans et de la ramener en Allemagne. Mais comment faire alors que son ex-mari, aidé par la police des frontières, contrôle ses déplacements ?

L’auteur :

Tina Rothkamm est née en 1971 à Munich. Depuis sa fuite de Tunisie, elle vit avec Emira et sa famille à Düsseldorf.

Mon avis :

Un témoignage fort et émouvant.

Dès le prologue, c’est une plongée dans l’horreur de la vie d’un migrant tunisien quittant son pays pour atteindre l’Europe. C’est pourtant une allemande qui fuit la Tunisie, sur un bateau surpeuplé en direction de Lampedusa.

Ensuite, Tina reprend l’histoire de sa vie au début de sa rencontre avec Farid. Beau, séduisant et charmeur, c’est le coup de foudre dès la rencontre. Leur vie est partagée entre l’Allemagne et le Tunisie. Jusqu’au mariage … Puis, c’est la descente aux enfers, inexorable.

Ce qui est bien décrit, ce sont les sentiments contrariés de Tina sur sa condition : elle tente d’échapper à cette vie de femme soumise mais elle se rend compte qu’elle aime la Tunisie et s’éloigne de ses anciens compatriotes allemands. Difficile de se situer quand on vit dans un nouveau pays et qu’on partage sa culture. Son cœur balance entre les deux. Mais Farid devient de plus en plus difficile. Comment tenir ? Emira, sa fille, est au cœur de ses préoccupations.

L’intérêt du livre réside aussi dans la description de la vie tunisienne et la place occupée par une femme européenne dans une société dirigée par des hommes.

L’écriture est simple, le document apporte un éclairage instructif à cette histoire bouleversante.

Merci aux éditions l’Archipel.

 

Notation :

Dégage de Valentina Diana

Dégage de Valentina Diana
Dégage de Valentina Diana

Résumé :

Mino est en pleine crise d’adolescence : il vit avec son iPod sur les oreilles, boit des litres de Coca-Cola, passe des heures dans la salle de bains à s’enduire les cheveux de gel, ne met jamais la table et, bien sûr, ne fait strictement rien au lycée. Ses parents sont divorcés et sa mère, qui s’apprête à se remarier, se sent quelque peu dépassée. Désespérée de n’avoir pas su offrir à Mino une vie de famille modèle, elle décide de s’engager dans un parcours de formation à la parentalité. Et de changer les règles du jeu avec son fils.

L’auteur :
Valentina Diana est née à Turin en 1968. Elle est comédienne et auteur de théâtre. Dégage ! est son premier roman.

Mon avis :

Décalé, un style percutant et de l’humour, voici un livre original sur les relations mère-fils dans l’Italie d’aujourd’hui.

Mino, un adolescent de seize ans vit sa vie sans se préoccuper de sa mère, n’écoute pas ses recommandations et ne répond pas à ses questions. Il vit dans son monde et ignore sa famille. Il est insolent, rebelle et nargue sa mère. Celle-ci ne sait pas comment s’y prendre.
Séparée de son père et prête à se remarier, elle n’ose même pas le lui annoncer. Puis on lui parle d’un livre et d’une méthode qui aide les parents à dialoguer avec leurs enfants. Pourquoi pas essayer ? Pour réserver sa place dans une formaton, c’est simple il suffit de payer lui dit-on. Les séances s’enchaînent ensuite. Je ne vais pas tout vous raconter, je vous laisse la surprise pour la suite.
Un livre plaisant, plein d’humour, qui fait écho à tous ceux qui ont des enfants adolescents. Cette période si délicate où ils se construisent aux dépens de leur entourage. Quand on est parents, on se dit souvent qu’on voudrait bien avoir le mode d’emploi pour élever nos chérubins.
Je vous conseille cette lecture si vous avez envie de décompresser et de sourire avec un bon livre.

Merci aux éditions Denoël.

Editions Denoël
Traduction de l’italien par Anaïs Bouteille-Bokobza
Collection Y
Parution : 12-03-2015

 

Notation :

Palmiro de Luigi Di Ruscio

Palmiro de Luigi Di Ruscio
Palmiro de Luigi Di Ruscio

Résumé :

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, dans une petite ville des Marches, le narrateur espère l’avènement d’une société sans classes. Militant versatile du Parti communiste italien, houspillé par ses camarades, il se languit en attendant l’hypothétique révolution.

L’auteur :

Luigi Di Ruscio est né à Fermo dans les Marches en 1930. Issu d’une famille du sous-prolétariat, sa scolarité s’arrêtera au certificat d’étude. A Fermo, il milite pour le PCI, fait la plonge dans les restaurants et publie à 23 ans son premier recueil de poésie. C’est de cette période de sa vie qu’il tire la matière de Palmiro. En 1957 il émigre à Oslo ou il est mort le 23 février dernier, à Oslo, à l’âge de 81 ans.

Mon avis :

Drôle mais pas seulement, tous ces personnages à peine caricaturés reflètent la vie italienne dans ses années troublées.

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, on assiste à la création de Palmiro, cellule locale du Parti Communiste italien, le nom Palmiro est un hommage à l’un des membres fondateurs qui s’appelle Palmiro Togliatti. Les personnages de cette histoire se retrouvent sur la place du village pour discuter, échanger et refaire le monde. Ils passent aussi du temps à distribuer des tracts et coller des affiches.

Mon personnage préféré est La Rouille, un gaillard très impliqué dans ses activités politiques et proche de notre héros. Peu de femmes et une seule dans la section Palmiro : Catarina. Autour de ces communistes, des fascistes, des curés et Luigi au milieu, qui aime la littérature, la poésie et se sent libre malgré les critiques de ses compères.

Touffu et délirant, une histoire qui nous entraine au cœur de cette Italie des années après guerre.

Ce que j’ai aimé : le décor bien planté, les personnages très vivants et la découverte de cette époque de l’intérieur.

Ce que j’ai moins aimé : le récit est un peu fouillis et très dense. Difficile de reprendre son souffle. Pas de dialogue entre ces personnages et beaucoup de descriptions alourdissent le style.

Maintenant à vous de voir.

 

Merci aux éditions Anarchasis et Libfly pour cette lecture.

LIBFLY

Notation :