Auteur/autrice : <span>des Pages et des îles</span>

Chronique de : Dred ou le grand marais maudit de Harriet Beecher Stowe

Résumé :

La mort du colonel Gordon a placé Nina, sa fille, à la tête de la plantation de Canema, en Caroline du Nord. Une gestion hasardeuse conduirait l’exploitation à la faillite si Harry, un mulâtre dont elle ignore qu’il est son demi-frère, ne la tenait à bout de bras. L’amour d’Edward Clayton, avocat et planteur, partisan d’une abolition progressive de l’esclavage, lui ouvre peu à peu les yeux. Trop lentement pour Harry, qu’un sentiment de révolte pousse à prendre la fuite.

L’auteure :

Fille d’un pasteur presbytérien et d’une artiste peintre, Harriet Beecher Stowe (1811-1896) répond très jeune à sa vocation de «prêcher sur papier». Le succès universel de La Case de l’oncle Tom, roman-pamphlet sur le «fléau» de l’esclavage, contribuera à y mettre fin.

Ma chronique :

Ce roman a été publié après « La Case de l’oncle Tom » et dénonce le sort des esclaves.

C’est un récit de type « roman feuilleton » qui prend à partie le lecteur pour le faire réagir. Après des débuts classiques où l’on fait la connaissance d’une jeune orpheline blanche écervelée et dépensière, le roman s’étoffe après sa rencontre avec l’avocat abolitionniste, elle prend alors conscience de la réalité de la condition des esclaves.

La préface est intéressante pour comprendre le contexte de l’écriture de ce livre et les combats de l’auteure pour défendre la cause des esclaves. En annexe, les notes avec les sources historiques qui ont servi à donner corps à Dred cet esclave rebelle.

Une belle réédition à conseiller à tous les amateurs de classiques.

Paru aux éditions de l’Archipel collection Archipoche.

Notation :

Chronique de : Daddy d’Emma Cline

Daddy

Résumé :

Une jeune fille devient la cible de la presse à scandale après avoir été la nounou du fils d’une célébrité. Une adolescente séjourne chez son amie, dans le ranch d’une communauté hippie, et découvre la perversité des premiers jeux sexuels. Un rédacteur en chef lâché par tout son réseau de relations et par sa fiancée tente de devenir le prête-plume d’un self-made-man. Une trentenaire se fait passer pour une ado sur des sites de rencontre…

L’auteure :

Emma Cline est née en Californie. Ses écrits de fiction ont paru aux Etats-Unis dans Tin House et The Paris Review. Elle est la lauréate du prix Plimpton 2014. The Girls est son premier roman dont les droits ont été achetés par le producteur Scott Rudin. Il sera publié dans 34 pays étrangers. 

Ma chronique :

Si vous aimez Richard Russo, Laura Kasischke ou Raymond Carver, n’hésitez pas, ce livre est pour vous.

Emma Cline est une surdouée, jeune auteure talentueuse, dont la prose me rappelle ces trois grands auteurs.

Sa plume incisive et percutante fait mouche une fois de plus. Je l’ai découverte avec son premier roman « Girls » puis retrouvée avec « Los Angeles » et enfin récemment avec « Harvey ».

Cette fois, ce sont dix nouvelles regroupées ici pour rentrer dans l’intimité de personnages aux vies névrosées et perturbées. À chaque nouvelle, le lecteur espère une accalmie, un peu d’espoir qui est rarement au rendez-vous. Notre monde est dépeint sans fard, le désenchantement est là sous-jacent . Un portrait de l’Amérique d’aujourd’hui.

Paru aux éditions de la Table Ronde.

Notation :

Chronique de : Je chemine avec Angélique Kidjo de Sophie Lhuillier

Je chemine avec Angélique Kidjo

Présentation :

« Avant d’être femme, avant d’être noire, je suis un être humain. Née dans une famille de dix enfants, au Bénin, j’ai reçu une éducation atypique. Mes parents étaient féministes : filles comme garçons, nous allions tous à l’école et participions équitablement aux tâches ménagères. Ils ne nous dictaient jamais notre conduite mais nous incitaient à nous remettre en question. Nous avons appris à associer la tête et le cœur à nos réflexions. Cela me définit bien : je suis cette personne à qui on a enseigné la tolérance. Et la musique, bien sûr, est inscrite au cœur de ma personnalité. Mon père jouait du banjo, ma mère chantait. C’est elle qui m’a appris à chanter. »

Ma chronique :

Un portrait inspirant d’une « belle personne », un discours passionnant de la grande diva.

Elle a grandi au Bénin et a reçu la même éducation que ses frères. Son père leur disait « Votre cerveau est votre arme absolue. Réfléchissez. ». Une mère féministe qui élève ses garçons comme ses filles pour qu’ils soient indépendants et que leur femme ne soit pas leur domestique.

Arrivée en France en 1983 et suit des études musicales tout en s’intéressant au droit. Les rencontres, dont son mari bassiste et compositeur vont la lancer.

Un parcours jalonné de succès avec des désillusions parfois. Ses messages : « rester calme et positif », « savoir rester humble ». Sa devise « Vivre avec plus de tolérance et d’amour et moins de violence.

De précieux conseils pour des jeunes qui souhaiteraient s’engager dans ce métier et des pistes de réflexion sur notre société.

J’ai aimé le discours de cette amoureuse de la justice qui donne envie de tendre une main vers son prochain.

À conseiller aux jeunes et à tous.

Paru aux éditions du Seuil dans la collection « Je chemine avec … ».

Notation :

Chronique de : La baronne des glaces de Nicole Vosseler

La baronne des glaces

Résumé :

Russie, 1822. Depuis son enfance, Katya sait « lire » dans la glace. Elle en perçoit les vibrations et les qualités. Quant à son frère aîné Grischa, il semble pouvoir « deviner » le temps qu’il fera. Tous deux rêvent d’une vie meilleure et veulent laisser derrière eux leur enfance misérable. Leur voyage les mène sur la Baltique jusqu’au port de Hambourg où ils s’associent avec Thilo et Christian, des hommes d’affaires qui ont créé une société de négoce.

L’auteure :

Née en 1972, Nicole Vosseler a vu ses romans, dont le plus célèbre, Le Ciel de Darjeeling (L’Archipel, 2019 ; Archipoche, 2020), traduits en neuf langues.

Ma chronique :

J’ai été tentée par la lecture de ce livre pour découvrir la vie dans ces contrées du grand nord au dix-neuvième siècle et le commerce de la glace.

S’inspirant d’une histoire vraie de pionniers dans ce domaine, j’ai découvert les débuts de la commercialisation d’une denrée rare : la glace. L’idée de Katya de puiser dans les ressources naturelles des lacs gelés de Norvège permet de concrétiser le négoce.

L’aventure est complexe, les obstacles nombreux mais le courage et la détermination des quatre héros sont intacts.

J’ai aimé l’histoire, l’immersion dans cette époque lointaine et la description de l’épopée mais le côté très sentimental et romancé m’a un peu gênée, trop prononcé.

Comme c’est une saga et le premier tome, à suivre donc pour connaître la suite des aventures de ces pionniers du commerce de la glace.

Paru aux éditions L’Archipel.

Notation :

Chronique de : Le garçon magnifique d’Aimée Liu

Le garçon magnifique

Résumé :

Naila prend la main de Ty et il se serre contre elle en silence, comme toujours, puisqu’à quatre ans, il ne parle toujours pas… Pour une raison qui échappe à Claire, ils échangent un grand sourire. Des garnements ces deux-là, songe-t-elle. Comme frère et sœur. Comment s’attendre à ce qu’ils comprennent la menace de la guerre ? Qu’ils vivent leurs derniers moments ensemble ? « Dix minutes, dit-elle à Naila. Emmène-le jouer juste dix minutes de plus. » Et se prenant par la main, Naila et Ty s’éclipsent en sautillant dans le soleil.

L’auteure :

Aimée Liu est l’auteure de trois romans et d’un essai, tous best-sellers aux Etats-Unis et traduits dans de nombreuses langues. « Un garçon magnifique » a figuré en 2020 sur la liste très convoitée des vingt meilleurs romans américains de l’année.

Ma chronique :

Un roman qui combine aventures, ancrage historique et suspense.

La disparition du petit garçon, le fils des deux héros, est au cœur de cette intrigue.

Le père est chirurgien et la mère anthropologue, exilés dans l’Archipel des îles Andaman, dans l’océan indien, entre l’Inde et la Birmanie. L’histoire se déroule pendant la deuxième guerre mondiale, pendant laquelle britanniques et japonais s’affrontent.

Face aux britanniques, les tribus survivent à l’écart, Claire rêve de les étudier. Ces tribus sont en lien avec les « bochimans »du Kalahari, une population qui utilise une langue avec des claquements. La famille britannique du petit garçon sera en contact avec ces peuplades.

Ce livre, dense, nous entraîne dans une quête pour retrouver le petit garçon perdu, l’amour maternel de Claire la guide et l’aide à garder courage.

De l’émotion, une page d’histoire méconnue et des références à Kipling et son roman Kim (davantage connu pour Le livre de la jungle) : un savant mélange pour un résultat remarquable.

Paru aux éditions Mercure de France.

Notation :