Catégorie : <span>LITTERATURE FRANCAISE</span>

Yves Viollier : Y avez-vous dansé Toinou ?

Y avez-vous dansé Toinou ?
Y avez-vous dansé Toinou ?

Résumé : En Charente, le narrateur fait la rencontre de Toinou, femme de 92 ans qui lui raconte son histoire. Née dans le Périgord, près du village de Hautefaye, village des cannibales, elle a fui sa région peu après un mariage forcé. Elle raconte son enfance, les deux guerres, ses deuils, sa vie quotidienne, sa passion pour la danse. En écoutant Toinou, le narrateur évoque également son propre passé.

 

L’auteur : Yves Viollier est né en Vendée. Robert Laffont le remarque en 1988 et publie sa trilogie Jeanne la Polonaise, l’histoire d’une jeune Charentaise partie comme préceptrice dans les familles de l’aristocratie russo-polonaise au début des années 1900. Yves Viollier reviendra régulièrement vers la Charente, « la terre du bonheur », dans ses romans Les Pêches de vigne, récit d’une émigration vendéenne en Charente, Le Chemin de Fontfroide et Elle voulait toucher le ciel. Il partage sa vie entre la Vendée et la Charente.

 

Mon avis :

Le portrait de Toinou est à la fois tendre, truculent et témoigne de la vie dans les campagnes au siècle dernier.

Toinou se raconte, une vie compliquée avec un mariage à 15 ans, les enfants qui arrivent, le labeur des travaux de la campagne. Nous sommes en Charente et suivons l’évolution des moyens de production dans cette région de Cognac. Tout a bien changé depuis les quinze ans de Toinou. Une héroïne émouvante, dont l’histoire force le respect, les passages où l’interviewer raconte son enfance, sont plus fades.

Le style colle au personnage principal : simple, épuré, un peu trop à mon goût. Le mélange patois et français peut gêner aussi. C’est manifestement une volonté de l’auteur qui soigne davantage l’écriture vers la fin de l’histoire lorsqu’il reprend la main.
Un livre qui vaut surtout pour le témoignage d’une dure vie de labeur : un difficile destin de femme.
Pour les amateurs de romans de terroir.

Merci à Babelio et aux éditions Presses de la Cité.

 

Notation :

Alex Riva : La grève des femmes formidables

Résumé :

Si vous vous dites souvent que :

La grève des femmes formidables
La grève des femmes formidables

– Vous êtes fatiguées de tout gérer, pour tout le monde, tout le temps ;

– Vous répétez à vos enfants chaque jour la même chose sans effet ;

– Vous vous retenez de donner votre démission à chaque crise de votre patron ;

– Vous aimeriez bien avoir une vingt-cinquième heure juste pour vous…

Alors il est temps de venir découvrir mes aventures et celles de mes amies Alice, Andréa et Chloé. Elles vous rappelleront sûrement des moments que vous avez déjà vécus, des rires, des larmes, des colères, des moments de blues… Bref, tous les instants de la vie d’une femme formidable parce que, vous aussi, vous en êtes une!

 

L’auteur : L’auteur Alex Riva est née en 1973 à Tours. Après une enfance passée à Tahiti, elle rejoint Paris à 18 ans pour y faire ses études. D’abord chef de projets en agence de communication, elle crée rapidement sa propre structure en 2007, et enseigne parallèlement dans plusieurs écoles à Paris et en province. Alex Riva est maman de deux filles de 16 et 12 ans.

 

Mon avis :

Une lecture détente pour sortir de son quotidien tout en se posant des questions.

Quatre amies, lassées par leur vie, se sauvent en vacances une semaine, abandonnant tout derrière elle. Cela fait du bien de rompre avec ses habitudes ! Le soleil, un club, des rencontres et une vraie amitié entre elles. Nous les suivons, à la fois sur les préparatifs et pendant les vacances qu’elles savourent. Comment se débrouille la famille restée au domicile ? L’auteur nous glisse quelques informations sur la manière dont les maris gèrent la situation. Parfois cocasse et souvent savoureux, tout est bouleversé par cette grève.

Pourquoi continuer comme ça , avec toutes ces contraintes ? Qu’est-ce qui nous fait avancer et nous rend heureux ? De vraies questions posées par le choix de ces quatre amies.
Ce n’est pas une lecture incontournable mais c’est distrayant. Un bon rythme dans l’histoire et des thèmes qui font écho à des situations vécues.

Finalement, ne sommes-nous pas toutes des femmes formidables ?
Si vous ne partez pas en vacances bientôt, alors suivez ces quatre héroïnes et amusez-vous.


Merci aux éditions Denoël.
Catégorie > Sous-catégorie : Littérature française > Romans
Parution : 03-03-2016

Notation :

Corinne Javelaud : L’oubliée de la ferme des brumes

L'oubliée de la ferme des brumes
L’oubliée de la ferme des brumes

Résumé : Dans les années 40, Colombe vit seule avec ses frères dans une ferme du Limousin. Le cadet, Silvère, aspire à devenir prêtre, mais Marceau, l’aîné, est un homme violent, alcoolique et coureur de jupons. Il déteste Colombe, l’exploite et la maltraite. La jeune femme vit un enfer, jusqu’au jour où le recruteur d’un atelier de dentelles se présente à la ferme. Marceau n’hésite pas un seul instant : il troque sa sœur contre de l’argent. Colombe se retrouve alors en apprentissage dans une ville voisine. Les conditions de vie ne sont pas faciles, mais à force de travail et de courage, la jeune femme conquiert progressivement sa liberté. Elle découvre aussi certains secrets sur ses origines.

 

L’auteur : Après des études de lettres et d’histoire de l’art, Corinne Javelaud se consacre à l’écriture. Elle a publié plusieurs romans, notamment “Venise aux deux visages” qui a reçu le prix de l’Académie des Belles Lettres et Beaux-Arts.

 

Mon avis :
Une belle chronique dans le Limousin des années 40.
Dès le départ, on est happé par l’histoire, Colombe devient rapidement une héroïne que l’on a envie de protéger. Ses débuts dans la vie sont difficiles, à quinze ans, c’est une adolescente qui fait office de bonne pour ses deux frères : Silvère le cadet est fragile et veut devenir prêtre, l’aîné est violent et tyrannique envers sa sœur.
Tout change lorsque Anselme vient proposer à Colombe de le suivre pour apprendre le métier de dentellière. Quelques mois après, la guerre va démarrer et de nouveau changer la vie de la jeune fille.

J’ai particulièrement aimé dans ce livre l’ambiance des années 40 parfaitement traduite, bien documenté aussi, nous sommes confrontés aux épisodes les plus noirs de la seconde guerre mondiale.
Une prose cinématographique et une plume fluide sont les grands atouts de ce beau roman que j’ai lu vite.
Je n’avais pas envie de quitter Colombe, Garance son amie et Anselme son protecteur.

Je vous recommande ce livre pour ses qualités littéraires et son ambiance, pour une fois la quatrième de couverture en dit peu, seulement les premières pages.
Une belle surprise donc. A vous de le découvrir.

Merci à City Éditions et LP Conseils.

 

Notation :

Christian Carayon : Un souffle, une ombre

Un souffle, une ombre
Un souffle, une ombre

Résumé : ” Un souffle, une ombre, un rien, tout lui donnait la fièvre. ” Il faisait particulièrement doux ce soir-là. Nous étions en été, un samedi soir, la fête annuelle de la base nautique des Crozes avait battu son plein toute la journée. Justine avait demandé à ses parents, également présents, de pouvoir passer la nuit avec sa cousine et deux copains de classe sur l’îlot des Bois-Obscurs, au centre du lac. Un camping entre pré-adultes. Une récompense pour le bon travail fourni toute l’année. Promis, ils seraient de retour le lendemain, à 10 heures au plus tard. Le dimanche matin, les adolescents se font attendre. L’un des parents, de rage, parcourt la distance à la nage. Il découvre alors l’étendue du massacre : les corps meurtris, outragés, dénudés. Les familles des victimes, des accusés, la région, tous vont connaître le chaos et le déclin. Ma vie d’enfant a basculé ce jour-là.

 

L’auteur : Christian Carayon, agrégé d’histoire et professeur en lycée, vit dans la Sarthe. Véritable cinéphile, il est également féru d’écriture depuis son enfance. Il signe son premier roman avec “Le Diable sur les épaules” (Les Nouveaux Auteurs, 2012), un thriller historique se déroulant dans le Tarn, finaliste du prix du jury du Polar historique de la revue Ça m’intéresse-Histoire.

 

Mon avis :

Un livre sombre pour les amateurs de roman noir.

Un souffle, une ombre et la peur pourrait-on ajouter au titre.

Dès que l’on rentre dans le récit, par petites touches, l’auteur nous entraîne dans un monde d’une grande noirceur. Des crimes atroces sont commis sur des jeunes et le malaise et l’effroi vont gagner toute cette contrée. Notre héros qui raconte l’histoire, tout jeune au moment des faits, revient vingt ans après pour comprendre ce qui s’est passé.

L’enquête lui apparaît nécessaire pour exorciser ses peurs, toujours présentes.

Petit, il a donné un nom au meurtrier, celui-ci est là dans tous ses cauchemars. Il est hanté dans son enfance, et adulte des peurs subsistent, la recherche de la vérité devient incontournable. L’intrigue, complexe, se dévoile très doucement d’où l’envie d’avancer vite dans la lecture, les 100 dernières pages seulement s’accélèrent.

Les personnages sont crédibles et forts, l’ambiance est très tendue. Bien écrit, la nature est aussi très présente dans l’intrigue et parfaitement décrite. C’est un bon roman noir qui tient la route sur les 500 pages. Pour moi, un peu trop sombre, envoûtant et glaçant, il faut s’accrocher.

Je vous préviens, c’est une histoire plutôt effrayante, avec quelques longueurs, à réserver aux amateurs du genre.

Merci à Babelio et aux éditions Fleuve Noir

Notation :

Lorraine Fouchet : Entre ciel et Lou

Entre ciel et Lou
Entre ciel et Lou

Résumé : Bretagne. Jo prévoit de profiter d’une joyeuse retraite sur l’île de Groix. Mais la deuxième vie qu’il imaginait aux côtés de sa bien-aimée, il devra l’inventer seul. Son épouse est partie avant lui, en lui lançant un ultime défi : celui d’insuffler le bonheur dans le cœur de leurs enfants.

L’auteur : Née en 1956, Lorraine Fouchet a été urgentiste au SAMU et à SOS Médecins avant de se consacrer à l’écriture. Auteur de quinze romans, elle vit entre Paris et l’île de Groix.

Mon avis :

Beaucoup d’émotion et de tendresse dans cette douce chronique familiale

Lou est partie ou plutôt s’est éclipsée comme dit Jo son mari. Il se sent abandonné, son amour n’est plus. Ils avaient décidé de vivre sur l’île de Groix toute l’année. Jo est natif de l’île et a dû en partir pour faire ses études de médecine. Puis il est devenu cardiologue sur Paris et revient régulièrement sur Groix. Quand il décide de raccrocher et de profiter de la vie avec sa femme, celle-ci décline très vite pour disparaître. Cela commence tristement mais ce n’est que le début du livre car Lou a confié une mission très spéciale à son mari, Jo fidèle à son épouse, va tout faire pour suivre ses consignes.

Jo nous entraîne dans sa quête, les cartes sont rebattues : chaque personnage sera bousculé et transformé grâce aux dernières volontés de Lou.

Tout en finesse et avec humour parfois, l’auteure nous embarque dans cette aventure familiale. C’est irrésistible. L’île de Groix, au cœur de l’histoire, est si bien décrite qu’en se promenant avec nos héros, on a envie de partir la visiter. J’ai trouvé les personnages très attachants, mon préféré c’est Pomme, une fillette généreuse, proche de Jo son grand-père et fidèle à son île.

Ce livre est rempli d’humanité et d’optimisme. “L’amour est plus fort que la haine” dit l’un des personnages.

Un roman que l’on quitte à regret.

Je vous recommande chaudement ce titre qui m’a emballée.
Merci aux éditions Heloïse d’Ormesson.

Notation :