Catégorie : <span>LITTERATURE FRANCAISE</span>

Jean-Luc Aubarbier : Le Testament Noir

Le Testament Noir
Le Testament Noir

Résumé : De terribles attentats commis par des fous d’Allah frappent le monde occidental, faisant des milliers de victimes. Juste avant le début de cette vague de terreur, le père de l’archéologue Pierre Cavaignac a été assassiné. C’est sa dernière découverte qui lui a coûté la vie. Aidé de sa partenaire Marjolaine Karadec, Pierre se lance dans un jeu de piste semé de cadavres, sur les traces d’une conspiration remontant aux heures les plus sombres de l’Histoire et à l’alliance entre Hitler et Husseini, le mufti de Jérusalem.

L’auteur : Romancier, historien des religions, libraire dans le Sud-Ouest, Jean-Luc Aubarbier est membre d’une obédience maçonnique française de rite écossais. Il a par ailleurs publié plusieurs romans chez Jean-Claude Lattès et Pocket.

Mon avis :

Un bon polar historique rythmé et bien documenté.

Cela ressemble à un film d’Indiana Jones : un archéologue à la poursuite de dangereux terroristes qui cherchent à s’emparer d’un objet aux vertus exceptionnelles. Une quête du Graal menée tambour battant : tous les ingrédients d’un thriller historique sont réunis et nous accrochent tout au long de cette lecture.

Le récit alterne entre deux époques : les années 2000 et la période autour de la seconde guerre mondiale.

Nous suivons les deux archéologues, Pierre et sa compagne, entraînés malgré eux dans une quête dangereuse. Dès le début du livre, le père de Pierre est assassiné, l’archéologue se retrouve en possession d’un objet qui va lui faire remonter le temps et croiser des terroristes prêts à tout. En parallèle, nous suivons le parcours de Joseph, vivant en Palestine, dont le destin incroyable le fera voyager en Europe et au Moyen-Orient, il va côtoyer des grandes figures de l’histoire. Grâce à lui, on apprend beaucoup de cette période troublée.

Une fois démarré, on a du mal à lâcher le livre et on le pose avec regret.

Une intrigue efficace, un rythme sans faille et une écriture fluide, en résumé une lecture que je recommande.
Une belle découverte, merci à City Éditions.

Notation :

Sandrine Colette : Il reste la poussière

Il reste la poussière
Il reste la poussière

Résumé :

Patagonie. Dans la steppe balayée de vents glacés, un tout petit garçon est poursuivi par trois cavaliers. Rattrapé, lancé de l’un à l’autre dans une course folle, il est jeté dans un buisson d’épineux. Cet enfant, c’est Rafael, et les bourreaux sont ses frères aînés. Leur mère ne dit rien, murée dans un silence hostile depuis cette terrible nuit où leur ivrogne de père l’a frappée une fois de trop. Elle mène ses fils et son élevage d’une main inflexible, écrasant ses garçons de son indifférence. Alors, incroyablement seul, Rafael se réfugie auprès de son cheval et de son chien. Dans ce monde qui meurt, où les petits élevages sont remplacés par d’immenses domaines, l’espoir semble hors de portée.

L’auteur :

Sandrine Collette est docteur en science politique. Elle partage sa vie entre l’université de Nanterre et son élevage de chevaux dans le Morvan. « Des nœuds d’acier » (Denoël, 2013) est son premier roman. Il obtient le Grand Prix de littérature policière 2013. En 2014 est sorti « Un vent de cendres » et “Six fourmis blanches” en 2015.

Mon avis :

Décidément Sandrine Colette est très forte ! Ce livre nous accroche tout du long sans nous laisser de répit.

Nous voici embarqués en Patagonie dans des steppes désertiques où vit une famille improbable : une mère et ses quatre fils. Elle, c’est une dure à cuire, au travail toute la journée, obligeant ses gamins à suivre le même rythme infernal. Le père a disparu et la mère l’a remplacé. Elle est devenue plus violente que lui, elle boit et joue aux cartes aussi.

Comment les fils pourront-ils survivre dans un milieu si hostile ? Dès le départ, on s’inquiète pour le petit, malmené par ses frères aînés. La mère s’en moque et ne l’aide pas.

La nature qui les entoure est implacable. Tout est angoissant, terrifiant et violent. La poussière, si bien décrite, nous gratterait presque la gorge tellement le réalisme est saisissant.

Voici un livre qui mêle le western avec des décors grandioses et le polar.

C’est à la fois captivant, âpre et dur mais on est pris au piège : jusqu’où l’auteure va-t-elle nous emmener ?

L’écriture est en phase avec l’histoire, sèche et très efficace.

Un excellent roman noir à ne pas manquer.

Merci aux éditions Denoël.

 

Éditions Denoël . Catégorie > Sous-catégorie : Policiers > Romans noirs
Collection Sueurs Froides
Parution : 25-01-2016

Notation :

Kéthévane Davrichewy : L’autre Joseph

Résumé :

L'autre Joseph
L’autre Joseph

« Joseph Djougachvili, dit Staline, surnommé Sosso dans les premières années de sa vie, est né en Géorgie, à Gori, en 1878. Quelques années plus tard, à quelques rues de là, naissait un autre Joseph, Davrichachvili, ou Davrichewy. ». Dès les premières lignes de son nouveau livre, Kéthévane Davrichewy avertit son lecteur : la mémoire familiale en sera la matière. Mais, quand son arrière-grand-père a grandi avec Staline, l’histoire intime prend très vite une dimension vertigineuse.

L’auteur :

Kéthévane Davrichewy est née à Paris en 1965 au sein d’une famille géorgienne. L’expérience de l’exil qu’ont vécue ses grands-parents marque son enfance et alimente son imaginaire. En 2004, paraît aux éditions Arléa son premier roman Tout ira bien, qui fait quelques années plus tard l’objet d’un spectacle, mêlant lectures et chansons, conçu avec le musicien Alex Beaupain. Chez Sabine Wespieser éditeur, elle publie en 2010 un roman inspiré de l’exil de sa famille, La Mer Noire, qui est distingué par plusieurs prix. Puis en 2012, Les Séparées (Sabine Wespieser éditeur) rencontre une très bonne réception critique et commerciale enfin Quatre murs (2014) puis L’Autre Joseph paraît en janvier 2016, toujours chez Sabine Wespieser éditeur.

Mon avis :

Un témoignage romancé subtil et émouvant sur la vie de deux géorgiens, l’un célèbre et l’autre aïeul de l’auteure.

Le lecteur est plongé dans la Géorgie du début du vingtième siècle dans une histoire familiale qui fait écho à la grande histoire. Le vrai héros est Joseph D. l’arrière-grand-père de l’écrivain, un homme qui a mené plusieurs vies et a eu un destin romanesque.

Les deux Joseph, proches dans leur enfance, seront séparés une première fois pendant leurs études puis se retrouvent et fomentent une révolution. Joseph Staline est arrêté et conduit en Sibérie et l’autre Joseph est éloigné et envoyé à Paris, ils ne se reverront plus.

Joseph, l’aïeul, a eu une vie incroyable : révolutionnaire, espion et compagnon de Marthe Richard, croise Trotski et devient pilote d’avion.

Le roman entremêle l’histoire des deux Joseph et l’enquête menée par l’auteure pour comprendre son aïeul, ce procédé humanise davantage les personnages et l’on comprend aussi le choix du roman.

Une belle écriture très fluide pour un livre qui nous emporte dans le tourbillon de ces grands personnages.
A découvrir absolument.

Merci aux Éditions Sabine Wespieser.

Notation :

Nicolas Barreau : La vie en Rosalie

La vie en Rosalie
La vie en Rosalie

Résumé :

Rosalie, jeune propriétaire d’une jolie papeterie au cœur de Saint-Germain, passe ses journées à peindre les vœux des autres sur des cartes postales en attendant que les siens se réalisent. Jusqu’au jour où Max Marchais, le célèbre auteur jeunesse, débarque dans sa boutique pour lui proposer d’illustrer son nouvel album. Rosalie est comblée ! Mais c’était sans compter sur l’irruption d’un professeur de littérature américain qui assure que ce conte lui appartient.

L’auteur :

Sous le pseudonyme de Nicolas Barreau se cache un auteur franco-allemand qui travaille dans le monde de l’édition. Après le succès phénoménal du “Sourire des femmes”, il publie Die Frau meines Lebens (La Femme de ma vie), 2007,et “Du findest mich am Ende der Welt” (Tu me trouveras au bout du monde, 2008) qui un nouveau best-seller international.

Mon avis :

Un livre “doudou” qui fait du bien à la fois tendre, joyeux et optimiste.

L’auteur nous offre une lecture plaisir qu’il serait bien dommage de bouder.

Rosalie est une jeune femme passionnée, depuis son enfance, par le dessin et la couleur bleue. Son métier : décorer des cartes postales mettant en scène les vœux exprimés par ses clients.

L’histoire est pleine de rebondissements et chaque personnage évolue au contact de Rosalie : sa joie de vivre est contagieuse, elle met du baume au cœur de chacun.

La définition de la vie en Rosalie : assumer ses choix, vivre libre, flâner dans Paris et sourire souvent. Par exemple, quand son ami René, passionné de “vie saine” lui reproche son amour des croissants, elle le regarde et croque à pleine dents dans sa viennoiserie.

Peut on rêver plus belle vie ? Moi je vote pour.

En résumé : un livre que je qualifie de douceur, anti morosité à découvrir pour l’histoire et son ambiance. Comme Rosalie, profitons de la vie, sourions et lisons : voilà une belle prescription à partager !

Merci aux éditions Heloïse d’Ormesson.

Notation :

Jean-Marc Durand : Les anges barbares

Résumé :

Les anges barbares
Les anges barbares

Lyon, hiver 1951. Le corps d’une femme, la vingtaine, est retrouvée la gorge tranchée dans le hangar d’une usine. Identité inconnue, pas de mobile apparent. Le commissaire Jean Delmas est chargé de l’enquête. Rapidement, il découvre l’identité de la victime : c’est Martha Lidac, la seule de sa famille à être revenue des camps de la mort. La seule héritière d’une riche lignée d’industriels dont tous les biens ont été spoliés. Qui est l’étrange famille où Martha a trouvé refuge à son retour de captivité, et qui semble dissimuler bien des secrets ? Pourquoi cet homme entrevu un jour a-t-il suscité une telle terreur chez Martha ? Les événements replongent Delmas dans la terrible période de l’Occupation.

L’auteur :

Jean-Marc Durand a été journaliste pendant vingt ans, puis professeur de lettres. Il signe avec « Les anges barbares » son premier roman, un coup de maître qui plonge dans les heures les plus sombres de notre Histoire.

Mon avis :

Un bon roman policier avec une solide trame historique.

Nous sommes en 1951 en plein cœur de Lyon avec un commissaire irréductible et déterminé qui met tout en œuvre pour découvrir le meurtrier de Martha.

C’est une jeune fille juive qui a perdu toute sa famille dans les camps. Propriétaires d’usines, ils ont été spoliés de tous leurs biens. Lorsque la jeune fille retrouve sa ville, dans un premier temps, elle parvient à survivre grâce à la musique puis une rencontre malheureuse causera sa perte.

L’ambiance de l’après-guerre est parfaitement retraduite, les conséquences des spoliations des biens juifs, les parcours des policiers plus ou moins mouillés dans les rafles et autres basses besognes.

La ville de Lyon est particulièrement bien mise en scène aussi avec ses traboules, le Rhône, les guinguettes et la Croix rousse. Le commissaire Delmas aime particulièrement sa ville de Lyon, à l’instar de Brunetti, le commissaire des romans de Donna Léon, qui nous fait partager son amour pour Venise.

L’histoire est palpitante, la découverte du cadavre de la jeune fille n’est que le début d’une histoire assez complexe et bien orchestrée. Certains personnages nous font froid dans le dos alors que le héros et ses acolytes sont des personnages particulièrement attachants, humains et vrais. On vit avec eux, dans cette période difficile d’après-guerre et l’émotion est aussi au rendez-vous.

Ce que j’ai le plus apprécié : l’intrigue qui nous tient en haleine, l’écriture fluide et la qualité de la reconstitution historique.

Un bon livre que je recommande à tous.

Merci à LP Conseils et à City Éditions.

Notation :