Catégorie : <span>LITTERATURE FRANCAISE</span>

Emily Barnett : Mary

Mary
Mary

Résumé :

Mary est une adolescente des années 2000, recluse avec sa mère dans un château. C’est aussi une jeune Américaine expatriée à Paris au début des années 50, mariée à un designer. Quels liens invisibles entretiennent ces deux femmes ? Comment le maccarthysme peut-il contraindre une jeune fille d’aujourd’hui ? De l’enfance sauvage aux atermoiements amoureux d’une femme dans le New York d’après-guerre, Mary sonde les thèmes de l’adultère, de la folie et de la filiation.

L’auteur :

Critique littéraire et cinéma freelance, habituée des Inrockuptibles ou de magazines féminins tels que Grazia, et plus récemment des émissions Le Cercle sur Canal + ou La Dispute sur France Culture.

Mon avis :

Deux récits se croisent et alternent : deux jeunes femmes dénommées Mary se racontent.

L’une vit en France dans un lieu appelé “château”, c’est une adolescente qui prend soin de sa mère, isolée et murée dans un autre monde. L’adolescente prend la parole à la première personne. Une autre Mary, vivant dans les années cinquante aux Etats-Unis, compagne d’un peintre et confrontée au maccarthysme.

Quel lien entre ces deux histoires ? J’ai mon idée et interprétation que je ne vous livrerai pas pour vous le laisser découvrir.

Quand au style : j’ai préféré l’écriture et la construction classique des parties se déroulant dans les années cinquante.

J’avoue qu’on est déstabilisé par les parties décrivant Mary l’adolescente : folie, hallucinations avec une lecture plus difficile car on se perd avec elle.

Un roman sur la folie et la création artistique. La couverture psychédélique résume bien l’ensemble.

Difficile donc de qualifier ce texte : si vous avez envie de lire un roman différent, bien écrit mais complexe et déstructuré alors c’est pour vous.

Merci aux Editions Rivages.

Notation :

Jean-Louis Fournier : Ma mère du Nord

Ma mère du Nord
Ma mère du Nord

Résumé :

Petit, chaque fois que j’écrivais quelque chose ou faisais un dessin, j’avais besoin de le montrer à ma mère pour savoir si c’était bien. Qu’est-ce qu’elle penserait aujourd’hui de ce que je suis en train d’écrire sur elle ? Je suis inquiet. Elle doit en avoir assez qu’on parle de son mari alcoolique. Ne pas avoir envie qu’on parle d’elle, la discrète, la réservée, de ses maladies imaginaires, de sa tristesse. Va-t-elle savoir lire entre les lignes, comprendre que ce livre est une déclaration d’amour ? Que j’essaie de me rattraper, moi qui ne lui ai jamais dit que je l’aimais, sauf dans les compliments de la fête des Mères dictés par la maîtresse.

L’auteur :

Jean-Louis Fournier est l’auteur chez Stock d’une série de récits personnels dont la plupart ont connu un grand succès critique et public : Il a jamais tué personne, mon papa, Où on va papa ? (prix Femina 2008),Poète et paysan, Veuf, La Servante du Seigneur (2013)

Mon avis :

Bouleversant, l’auteur livre un magnifique hommage à sa mère.

Sensible et émouvant avec une pointe d’humour et beaucoup de tendresse tels sont les ingrédients du dernier roman de Jean-Louis Fournier. Après son père, ses garçons, sa femme et sa fille, voici le portrait de sa mère.

Mariée à vingt ans à un médecin charmeur, elle attend tout de la vie. Cultivée, belle femme et toujours gaie, le mariage va la transformer radicalement. Son mari n’est pas l’homme joyeux et tendre auquel elle avait dit oui. Il est alcoolique, chaque soir il rentre tard de ses consultations et parfois tellement soûl qu’il dort dans sa voiture devant la maison. Il préfère rester dans les bars avec ses copains, dépenser le peu qu’il gagne plutôt que de retrouver sa famille. Quelle amertume et déception pour Marie-Thérèse qui a renoncé au piano et lit peu car il faut trouver un travail pour nourrir toute la famille.

Jean-Louis Fournier nous brosse le portrait d’une femme courageuse qui lutte pour ses enfants et tente de sauver son mari.

Un livre court, découpé en petits chapitres et parsemé de témoignages des petits enfants. On retrouve aussi son phrasé savoureux et son humour.

Un témoignage touchant.

Je vous le conseille.

Merci aux Editions Stock et à NetGalley.
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Notation :

Étienne Guéreau : La sonate de l’anarchiste

La sonate de l'anarchiste
La sonate de l’anarchiste

Résumé :

Avril 1894. Tandis que les bombes des anarchistes ensanglantent Paris, la réputation d’un jeune pianiste ne cesse de grandir. Fédor, virtuose tourmenté, compose une musique aux pouvoirs extraordinaires. Joie, tristesse, colère : les émotions générées par son instrument se répercutent sur son public et le plongent dans un dangereux état de dépendance. Lorsque Fédor est accusé de préparer un attentat, il est contraint d’accepter le marché que lui soumet le commissaire Chavreuil. Qui lui a tendu ce piège? Qu’attend-on de lui ?

L’auteur :

Etienne Guéreau a étudié le piano au conservatoire d’Issy-­les-­Moulineaux. À partir de la fin des années 90, il publie des recueils et des ouvrages pédagogiques. En 2009, il sort son deuxième disque À l’Orient de Rio. Le clan suspendu, son premier roman, est paru en 2014.

Mon avis :

Un roman historique et musical sur fond de révolte anarchiste à la fin du dix-neuvième siècle. Très bien documenté, c’est aussi un portrait réussi des années 1890 lorsque Paris est ensanglanté par des attentats fomentés par les anarchistes.

Quel rapport entre les attentats et un jeune pianiste Fédor ? C’est tout l’enjeu du livre.

Notre héros n’est pas un musicien comme les autres : son art transforme son auditoire qui est captivé par ses concerts. Impossible de lui résister. Ce don peut servir aux intérêts de certains et lorsque le commissaire entre en scène, on découvre progressivement le rôle que Fédor est obligé d’endosser.

J’ai beaucoup aimé le personnage de Solange, jeune femme fraîche, moderne et terriblement déterminée. Son intervention auprès de Fédor va bouleverser sa vision de son époque.

Parmi les autres personnages, Constance, la première muse de Fédor le soutient tandis que le méchant Bakdeck cherche à nuire au musicien. Léon, son impresario, épaule aussi notre héros. Tous ces personnages sont attachants.

L’originalité du roman tient surtout à la belle plume de l’auteur, toute en nuance et en résonance avec l’art musical du pianiste. Chaque chapitre porte un nom musical et tout le roman est parsemé de termes appartenant au monde de la musique.

Tout cela est agréable, distrayant et tient le lecteur en haleine.

Une belle découverte.

Merci aux éditions Denoël.

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Collection Romans français

Parution : 01-10-2015

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Notation :

Michel Quint : Fox-trot

Fox-trot
Fox-trot

Résumé :

Février 1934. Tandis que les gramophones jouent Deux sous de fleurs, l’affaire Stavisky éclabousse la classe politique française. De violentes émeutes menées par les ligues d’extrême droite éclatent. Malgré ces troubles, le spectacle continue. Le haut du pavé se presse pour admirer Lisa Kaiser qui se produit au « Sphinx », un cabaret lillois. Mais la trapéziste est sauvagement assassinée.

L’auteur :

Né en 1949 dans le Pas-de-Calais, Michel Quint obtient le Grand Prix de littérature policière pour Billard à l’étage en 1989 et publie Effroyables Jardins, best-seller international, en 2000. Il habite à Lille.

Mon avis :

Prenant et palpitant, un roman très réussi qui nous embarque dans les années 30, mêlant intrigue policière et peinture sociale de ces années troublées.

Pour le contexte historique : nous sommes face à la montée de l’extrême droite, la détresse des plus pauvres, alors que les socialistes sont au pouvoir, et la poussée du nazisme en Allemagne. Parallèlement à la grande histoire, des personnages simples voient leur vie chamboulée par les enchaînements d’événements politiques.

Dès le début, l’auteur nous embarque dans un Paris troublé par de grandes manifestations qui se déroulent devant l’Assemblée Nationale. Lisa, se retrouve dans ce quartier, témoin d’un accident et récupère une enveloppe qui sera très convoitée par la suite. Lisa rejoint ensuite le nord de la France où elle croisera la route de Charles.

On suit ensuite Charles, amoureux de Lisa la trapéziste, et Nelly, une modiste charmante, amoureuse de Charles. Les autres personnages sont Henri, le cousin de Charles policier, Henriette institutrice et Jojo le vendeur de journaux. Tous vont jouer un rôle dans l’enquête que mènera Charles pour découvrir pourquoi on en voulait à Lisa.

Tous ces personnages sont très attachants et proches. J’ai particulièrement apprécié l’écriture vive, avec une pointe d’argot parfois, ce qui rend le récit très vivant, fluide et captivant. La reconstitution de l’époque est le point fort, une mise en scène parfaite avec des protagonistes qui me font penser à Arletty et autres acteurs de ces années là.

Une lecture que l’on quitte à regret. On se sent bien avec ces personnages.

Un auteur que je découvre et que je suivrai dorénavant.

Je recommande chaudement cette lecture.

Merci aux Editions Héloïse d’Ormesson pour ce beau roman.

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Notation :

Françoise Bourdin : Au nom du père

Au nom du père
Au nom du père

Résumé :

Gabriel Larcher règne en maître sur sa famille, influençant profondément les destinées de ses deux fils et de sa fille. Si Dan et Valentine ont suivi les traces de cet ancien champion de Formule 1, Nicolas, jeune homme sensible et amoureux de la nature, a choisi d’être médecin dans leur petite ville de La Ferté-Saint-Aubin. Aujourd’hui, les trois enfants Larcher cachent leurs blessures. Dan et Valentine peuvent-ils trouver leur place dans un univers où seul leur père veut briller ? Et quel est donc le lourd secret d’Albane, leur mère, en apparence si douce et si parfaite ?

L’auteur :

Son univers romanesque prend racine dans les histoires de famille, les secrets et les passions qui les traversent. Elle aime à décrire des personnages courageux, qui affrontent la vie et ses tourments mais ne reculent jamais dans l’adversité. La vingtaine de romans publiés chez Belfond depuis 1994, dont trois ont été portés à l’écran, sont de cette veine, et rassemblent à chaque parution davantage de lecteurs. Mère de deux grandes filles, Françoise Bourdin vit aujourd’hui dans une grande maison en Normandie.

Mon avis :

Un roman régional et romantique qui ravira davantage les passionnés de Sologne et de chasse que les amateurs de littérature.

Dans cette histoire, le père est très présent, sans pour autant faire de l’ombre à sa fille Valentine, brillante pilote de rallye. Sa femme, Albane, d’apparence résignée et épouse modèle, nous surprendra tous.

Ces deux portraits de femme sont intéressants mais globalement l’histoire l’est beaucoup moins.

Des amours cachées souvent contrariées, un père acariâtre, une fratrie qui se déchire : des ingrédients classiques pour un roman facile et peu intéressant.

J’ai préféré “La promesse de l’océan” qui décrit bien la vie des pêcheurs avec une intrigue mieux tenue. J’avoue aussi préférer le monde de la pêche à celui des courses automobiles.

Vous l’aurez compris : une lecture dont je ne garderai pas un souvenir impérissable.

Merci à Babelio et aux éditions Belfond.

 

Notation :