Catégorie : <span>LITTERATURE FRANCAISE</span>

Françoise Bourdin : La promesse de l’océan

La promesse de l'océan
La promesse de l’océan

Résumé :

Mahé, trente ans, est devenue patron pêcheur à Erquy depuis qu’elle a dû reprendre l’affaire familiale. Dotée d’une belle force de caractère, la jeune femme a réussi à s’imposer auprès de son équipe de marins. Mais, absorbée par son travail, elle a refoulé son douloureux passé : la disparition en mer dix ans plus tôt de son fiancé, et peu après, la découverte de sa terrible trahison. Depuis, Mahé a définitivement renoncé à l’amour. Jusqu’à ce qu’elle croise la route d’Alan, un homme qui, comme elle, passe sa vie à refuser de s’engager.

L’auteur :

Son univers romanesque prend racine dans les histoires de famille, les secrets et les passions qui les traversent. Elle aime à décrire des personnages courageux, qui affrontent la vie et ses tourments mais ne reculent jamais dans l’adversité. La vingtaine de romans publiés chez Belfond depuis 1994, dont trois ont été portés à l’écran, sont de cette veine, et rassemblent à chaque parution davantage de lecteurs. Mère de deux grandes filles, Françoise Bourdin vit aujourd’hui dans une grande maison en Normandie.

Mon avis :

Un livre agréable relatant la vie d’une femme brisée par la perte de son fiancé, qui se reconstruit en devenant patron d’une entreprise de pêche.

Mahé, est une jeune femme forte qui prend la vie à bras le corps. Pourtant, elle n’a pas été gâtée : un fiancé noyé puis un père diminué suite à un attaque. Forcée de reprendre les rennes de l’entreprise familiale, elle devient un patron pêcheur engagé et prête à tout pour garantir l’avenir de ses pêcheurs. Tout marche très bien, même mieux que lorsque son père le gérait.

Un roman qui traite d’amitié, d’amour et de pêche.

Pas de longueur, du rythme et des personnages bien campés : voilà les principaux atouts de ce roman.

Mon bémol : pas de surprise ni de fantaisie, l’écriture sobre ne transporte pas le lecteur.

Un avis en demi teinte donc mais à vous maintenant de tester si vous aimez les héroïnes fortes, les histoires d’amour et la Bretagne.

 

Merci à Babelio et aux Editions Belfond.

 

Notation :

Delphine Roux : Kokoro

Kokoro
Kokoro

Résumé :

Koichi et sa sœur Seki n’avaient que douze et quinze ans lorsque leurs parents ont disparu dans un incendie. Depuis, ils ont le cœur en hiver. Seki s’est réfugiée dans la maîtrise et la réussite professionnelle. Koichi, lui, s’est absenté du monde, qu’il regarde en proximité.Mais le jour où il apprend que sa sœur va mal, très mal, Koichi se réveille et pose enfin les actes qui permettront à chacun de renouer avec un bonheur enfoui depuis l’enfance.

L’auteur :

Delphine Roux est née en 1974 à Amiens. Passionnée de littérature jeunesse et asiatique, elle est formatrice et animatrice d’ateliers d’écriture depuis dix ans dans diverses structures d’enseignement du supérieur. Elle est également lectrice bénévole auprès de jeunes enfants et auteur d’histoires pour la jeunesse.

Mon avis :

Très émouvant, une chronique douce et tendre racontée par Koichi, dont la vie a été bouleversée par la mort de ses parents dans un incendie.

Un court roman qui nous plonge dans la vie quotidienne au Japon de notre héros Koichi, qui vit à côté de ses semblables sans faire réellement partie de leur monde.

A douze ans, il a perdu ses parents dans un incendie, tout s’est écroulé autour de lui. Sa sœur, d’abord prostrée, a ensuite décidé de tout miser sur sa réussite professionnelle et construit sa vie autour de ce but, quitte à en oublier son frère et le vrai sens de la vie. Par petites touches, avec des chapitres courts portant tous un titre en japonais, l’auteure nous fait parfaitement ressentir l’humeur et la vie de Koichi.

Bien écrit, poétique et emprunt de douceur, une sensation de lenteur et de “zenitude” se dégage de cette lecture.

Est-ce dû à la construction narrative ? Ou bien à l’âme japonaise si bien traduite ici ?

Un beau texte que je recommande.

Merci aux Editions Philippe Picquier.

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Notation :

Diane Meur : La Carte des Mendelssohn

La Carte des Mendelssohn
La Carte des Mendelssohn

Résumé :

Au retour d’un séjour marquant à Berlin, Diane Meur, fidèle à son goût pour les filiations, décide de mener l’enquête sur Abraham Mendelssohn, banquier oublié de l’histoire, qui servit de pont entre le Voltaire allemand et un compositeur romantique plus précoce encore que Mozart. Mais comment ne pas remonter d’abord à l’origine, à Moses, le petit infirme du ghetto, qui à onze ans maîtrisait Torah et Talmud, à quatorze ans partit seul sur les routes rejoindre à Berlin un professeur bien-aimé ? Comment, en pleines années 2010, ne pas se passionner pour cet apôtre de la tolérance, grand défenseur de la liberté de culte et d’opinion ? Et, accessoirement, père de dix enfants dont le banquier Abraham n’était que le huitième…

L’auteur :

Diane Meur est née en 1970 à Bruxelles et vit à Paris.
Elle a publié trois romans chez Sabine Wespieser éditeur, Raptus (2004), Les Vivants et les Ombres (2007) et Les Villes de la plaine (2011), tous distingués par des prix et traduits dans plusieurs pays.

Mon avis :

Un grand roman original, touffu, ludique et aussi un impressionnant récit historique.
L’auteur mène une grande enquête sur différents personnages et à partir de la vie d’Abraham Mendelssohn, jusqu’à 750 figures sont évoquées, depuis le dix-huitième siècle jusqu’au vingtième.

Une famille si importante que Diane décide de se lancer dans une carte généalogique pour se repérer dans ces fils qui se tissent et ses descendants si nombreux. Plusieurs continents sont représentés, on retrouve en plus des européens, des américains, des indiens et des japonais.

Ce roman raconte à la fois une quête, la trace de toutes ses vies présentes sur l’immense carte, et ce qui détermine la vie d’un être humain : ses origines, sa famille, son pays ? Une destinée conditionnée par ses facteurs ? Ou bien finalement, tout est possible ?

Du sérieux, de l’émotion et de l’originalité dans ce grand roman qui nous implique, nous lecteur, dans toutes les recherches. L’auteure elle-même se met en scène et nous explique son parcours, ses doutes, ses joies.

Beaucoup d’humanité aussi dans cette grande histoire et de l’humour.
Bien difficile de commenter davantage un livre si dense et foisonnant.
Si vous aimez les grandes histoires sur plusieurs siècles avec beaucoup de personnages, de l’humour et un style littéraire impeccable : c’est pour vous.

Merci aux Editions Sabine Wespieser.
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Notation :

Judith Perrignon : Victor Hugo vient de mourir

Victor Hugo vient de mourir
Victor Hugo vient de mourir

Résumé :

« La nouvelle court les rues, les pas de porte et les métiers, on entend l’autre dire qu’il est mort le poète. Vient alors cette étrange collision des mots et de la vie, qui produit du silence puis des gestes ralentis au travail. L’homme qui leur a tendu un miroir n’est plus là. Tout s’amplifie, tout s’accélère. On dirait qu’en mourant, qu’en glissant vers l’abîme, il creuse un grand trou et y aspire son temps, sa ville… ». La mort de Victor Hugo puis les funérailles d’État qui s’annoncent déclenchent une véritable bataille. Paris est pris de fièvre.

L’auteur :

Née en 1967, Judith Perrignon est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont notamment C’était mon frère…(L’Iconoclaste, 2006), L’Intranquille avec Gérard Garouste (L’Iconoclaste, 2009), Les Chagrins (Stock, 2010), Les Faibles et les Forts (Stock, 2013), Et tu n’es pas revenu avec Marceline Loridan-Ivens (Grasset, 2015).

Mon avis :

Un texte habité par ce grand homme, Victor Hugo, présent tout au long du récit alors qu’il vient de mourir. Un formidable témoignage aussi sur cette fin du dix-neuvième siècle. Un livre que je recommande autant pour sa plume que pour sa trame historique habilement reconstituée, qui donne envie de relire Hugo et de s’immerger dans l’histoire de cette fin de siècle.

Il y a 130 ans, Victor Hugo décède, la France perd un poète, romancier, journaliste et homme politique. L’auteure, journaliste, lui rend hommage dans ce récit.

Dans les premières pages, le grand homme se meurt et déjà beaucoup se pressent autour de son domicile pour lui rendre hommage : des grands hommes et des ouvriers.

Autour, les cafés sont pleins et ouvrent toute la nuit. Le préfet de Paris demande des compte-rendus fréquents sur l’état de santé du poète. Les journalistes préparent leurs articles. Quelle effervescence !

Tous pleurent, notamment Louise Michel emprisonnée à Saint-Lazare qui repense à leur première rencontre.

Hugo a laissé des consignes : pas de prêtres pour ses derniers instants et le même corbillard que les pauvres.

Une grande figure de l’histoire qui a beaucoup compté : nous avons ici un vibrant hommage à un défenseur de la liberté de la presse et de l’enseignement pour tous.

A lire pour ses qualités littéraires, son intérêt historique et la résonance avec des événements plus actuels. L’objet livre est remarquable aussi avec sa belle jaquette rouge.

Un de mes livres préférés en cette rentrée littéraire.

Merci aux Editions l’Iconoclaste pour cette très belle lecture.

Une très belle première rentrée littéraire pour l’Iconoclaste (voir mon avis sur Nous, Louis, roi).

 

 

Notation :

Emilie Frèche : Un homme dangereux

Un homme dangereux
Un homme dangereux

Résumé :

” – Maintenant que tu as vraiment quitté ton mari, on va pouvoir parler. Je veux que tu deviennes ma femme. Je t’aime, je veux vivre avec toi, mais avant, il faut que tu laisses tes enfants.
– Pardon ?
– Je suis sérieux. Il faut que tu les laisses à leur père, je te dis ça pour leur bien. Elles seront très heureuses avec lui ; ils partiront vivre en Israël, ce sera beaucoup plus simple, et tu iras leur rendre visite pour les vacances.
– T’es complètement malade.”

 

L’auteur :
Émilie Frèche est romancière. Elle est l’auteur, entre autres, de Deux étrangers (prix Orange 2013 et prix des lycéens d’Île-de-France 2013).

 Mon avis :

Ce livre m’est tombé des mains et je n’ai pas réussi à adhérer à l’histoire.

Voilà, j’ai osé le dire : j’ai été vraiment déçue car des premiers retours de blogueurs m’ont incitée à me procurer ce roman.

Pourquoi ce sentiment ? Un mélange de genres qui perturbe et embrouille le lecteur.

On y trouve à la fois un pamphlet contre l’antisémitisme – qui témoigne de l’ambiance actuelle et du sentiment des juifs face à cette situation – et une histoire de d’amour ou plutôt de domination entre deux écrivains.

C’est ennuyeux aussi et très long dans la deuxième partie.

La colère de l’écrivain déborde et nous étouffe.

Néanmoins, la plume est acérée et précise : donc à vous de décider maintenant !

Merci aux Editions Stock et à la plateforme NetGalley

 

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Notation :