Catégorie : <span>LITTERATURE FRANCAISE</span>

Romain Slocombe : Route 40

Route 40
Route 40

Présentation éditeur : Quel est le point commun entre un shérif posté dans le désert de Mojave, une hippie qui sillonne les routes californiennes en stop, une musicienne suicidaire égarée dans une petite station des Alpes, et une vieille touriste à Paris désireuse de renouer avec son passé ? Le Japon, leur pays de naissance ou d’origine et inspiration éternelle de Romain Slocombe, qui ajoute à la liste de ses talents celui d’auteur incomparable de nouvelles.

 

L’auteur : Né à Paris en 1953, Romain Slocombe est l’auteur d’une vingtaine de romans, dont Monsieur le Commandant (« Les Affranchis », NiL, 2011), traduit en cinq langues, lauréat du trophée 813 et qui a figuré sur la liste du Goncourt, et Avis à mon exécuteur (Robert Laffont, 2014). Écrivain, photographe, cinéaste, peintre, illustrateur et traducteur, Romain Slocombe réconcilie depuis plus de trente-cinq ans le roman noir, l’avant-garde artistique et l’univers underground de la contre-culture américaine ou japonaise.

 

Mon avis :

Cinq nouvelles attachantes toutes en lien avec le Japon.

L’auteur nous fait voyager dans chacune de ses nouvelles : aux Etats-Unis et au Japon. Chaque nouvelle fait écho au Japon et à sa culture.

Des textes plutôt sombres, avec un réalisme qui peut même déranger, j’ai pourtant accroché à ces récits : bien racontés, avec une plume fluide et des héros cabossés.

Une puissante mélancolie se dégage de l’ensemble avec une envie d’aider ces désespérés, j’ai ressenti de l’empathie pour ces personnages fragiles et bousculés par la vie.

Ma nouvelle préférée est celle qui se nomme “Fantôme du passé”, l’histoire d’un illustrateur qui reçoit un coup de fil d’une vieille dame qui a bien connu son père lorsqu’il vivait à Tokyo. Ce récit nous emmène à Tokyo, après la guerre, lorsque les japonais étaient privés de tout et avaient faim. Intéressant par son contexte historique et émouvant, une nouvelle qui reste gravée dans notre mémoire.

Une autre vision du Japon avec des histoires prenantes, je conseille aux amateurs de nouvelles, genre trop peu répandu.

 

Merci aux éditions Belfond.

Parution le 4 mai aux éditions Belfond.

Notation :

Sonja Delzongle : Quand la neige danse

Quand la neige danse
Quand la neige danse

Résumé : Février 2014, au nord de Chicago. La neige et le blizzard semblent avoir pétrifié la petite ville de Crystal Lake. Un matin, le médecin Joe Lasko reçoit un paquet. Y repose une magnifique poupée aux cheveux longs et roux, sosie de sa fille Lieserl disparue depuis plusieurs semaines. Comble de l’horreur : la poupée est vêtue exactement comme Lieserl le jour où elle s’est volatilisée. Ce n’est pas tout. Depuis un mois, quatre fillettes ont été enlevées, et chacune des familles va recevoir une poupée.

 

L’auteur : Née en 1967 d’un père français et d’une mère serbe, Sonja Delzongle a grandi entre Dijon et la Serbie. Elle a mené une vie de bohème, entre emplois divers (les plus marquants ayant été le commerce artisanal africain-asiatique et la tenue d’un bar de nuit) et écriture. C’est en 2011 qu’elle commence l’écriture de Dust. Sa passion pour l’Afrique, qui remonte à sa petite enfance, l’a amenée à y faire de multiples séjours. Sonja Delzongle, dont la jeunesse a été marquée par la guerre en Serbie, a été confrontée en Afrique à une autre vision de la violence et de la misère, et a voulu l’explorer dans ce thriller très réaliste.

 

 

 

Mon avis :

Un thriller haletant et démoniaque !

Son premier roman “Dust” a fait beaucoup de bruit aussi j’avais une grande envie de me plonger dans son deuxième.

Pas déçue et même emballée par ce livre, mélange de thriller et de policier. Une intrigue très bien ficelée et un suspense qui ne faiblit pas. Très fort !

Plusieurs fillettes disparaissent, nous partageons l’enquête menée par un policier déterminé et le calvaire d’un des pères qui va engager une détective puis une profileuse. Les événements qui s’enchaînent déstabilisent nos enquêteurs mais grâce aux méthodes atypiques d’Hanah, la profileuse, des indices apparaissent qui permettront de détricoter toute cette affaire.

 

Déterminé, le policier aidé des deux femmes, mène une enquête difficile tambour battant, il force notre admiration. Joe, le médecin et père d’une fillette est un personnage auquel on s’attache aussi. Il a eu une vie familiale compliquée avec un frère en prison et une femme alcoolique. Son amour pour sa fille est si fort que sa disparition le bouleverse complètement et nous aussi.

Pas seulement haletant mais aussi un récit émouvant. Très bien écrit de plus.
Le lecteur est tenu en haleine tout du long et on a vraiment du mal à poser le livre. Il tient toutes ses promesses.
N’hésitez pas, précipitez vous pour le dévorer à votre tour.

Merci aux éditions Denoël.

Éditions Denoël
Catégorie > Sous-catégorie : Policiers > Thrillers Collection Sueurs Froides 
Parution : 01-04-2016

Notation :

Michel Quint : Apaise le temps

Apaise le temps
Apaise le temps

Résumé : Une libraire, ça crée des dettes. D’argent parfois bien sûr, mais surtout de cœur. Lorsque Yvonne meurt, les souvenirs affluent pour Abdel, un jeune professeur de Roubaix. Il se revoit enfant entre les murailles de bouquins, prêt à avaler tout Balzac sans rien y comprendre. De là à accepter la succession, il y a un pas… que l’inconscient fait à l’aveuglette. Le voici bientôt en butte aux problématiques économiques du métier. Mais aussi aux dangereuses archives photographiques de son aînée. En fouillant les cartons, c’est tout un pan de la guerre d’Algérie qui renaît, entre partisans du FLN, harkis et OAS. En quoi ce passé concerne-t-il les habitués de la librairie ?

 

L’auteur : Michel Quint est né le 17 novembre 1949 à Leforest dans le Nord-Pas-de-Calais. Parallèlement à sa carrière de professeur, il écrit pour le théâtre, avant de se lancer dans le roman noir. En 1989, il obtient le Grand Prix de littérature policière pour Billard à l’étage paru aux éditions Calmann Lévy et décide alors de se consacrer pleinement à l’écriture.

 

Mon avis :

La langue de Michel Quint est inimitable : j’adhère complètement !

Fluide et riche, voici une expérience d’immersion complète dans la vie de ces personnages écorchés, fragiles et touchants.

Dès qu’on entame un livre de Michel Quint, on est plongé dans le quotidien de ses héros : pour ce roman, nous sommes à Roubaix, Abdel, professeur, hérite d’une librairie et met tout en œuvre pour sa sauvegarde. On y croise aussi Saïd, un algérien qui a tout appris au contact de Georges le libraire, Rosa une belle jeune femme d’origine corse et Yvonne, la libraire décédée. Du suspense aussi avec un récit au cœur d’un contexte historique sur les heures sombres de la guerre d’Algérie. Abdel, en triant les papiers d’Yvonne, découvre des photos datant de cette période. En remuant le passé, chacun sera impacté et leur vie se trouvera bouleversée.

Voici donc un pamphlet contre l’illettrisme et le racisme qui bouscule son lecteur tout en nous émouvant.

Ce que j’ai le plus aimé : les multiples références littéraires, la librairie au cœur du livre et surtout les messages délivrés autour du partage et de l’entraide. Une belle philosophie de vie.

Un seul regret : le format, un texte court, on aurait aimé rester plus longtemps avec ces personnages et continuer à partager leur quotidien.
Un livre à découvrir absolument.

Merci à Babelio et aux éditions Phébus.

Notation :

Bérangère De Chocqueuse : Une question d’harmonie

Une question d'harmonie
Une question d’harmonie

Résumé : Elle aime sortir avec ses amis, passer des week-end chez ses parents, poursuit ses études d’histoire de l’art en se demandant quand même régulièrement ce qu’elle va bien pouvoir faire de sa vie. Lui est un musicien de l’orchestre national de France, aime s’enfermer dans son appartement en tête à tête avec sa contre basse, ses parents ont quitté ce monde depuis de nombreuses années et il revit chaque jour le chagrin de son amour perdu. Elle essaie d’en savoir plus sur lui à chacun de leurs rendez-vous.

 

L’auteur : Bérengère de Chocqueuse est née en 1981 à Paris où elle vit aujourd’hui. Après des études à Sciences-Po Lille, elle a travaillé plusieurs années en tant que journaliste indépendante et responsable éditoriale, tout en se consacrant à l’écriture. Une question d’harmonie est son premier roman.

 

Mon avis :

Une belle et douce histoire qui fait du bien. Un livre doudou pour tous.

Très fluide, une lecture qui accroche, les pages se tournent vite, très vite, presque trop vite.

Julia, étudiante en art, décide de donner de son temps à une personne âgée et isolée. Une association lui fait rencontrer Paul, quatre-vingt ans, ancien contrebassiste. Paul, habitué à vivre seul, parle peu et Julia doute de l’efficacité de ses visites. Quel secret cache Paul ? Elle s’accroche à ces échanges, devinant derrière le mutisme du vieil homme, une histoire sentimentale difficile. Les chapitres alternent entre la période contemporaine, avec Julia, et le passé dans lequel Paul, jeune homme devient musicien. Ces aller-retours dynamisent le récit et le lecteur suit avec beaucoup de tendresse cette histoire emplie de sensibilité et d’émotion.

Des héros attendrissants et une histoire d’amour magnifique : un beau cocktail. Un premier roman qui promet.
J’ai beaucoup aimé, je conseille vivement.

Merci aux éditons Belfond.

Notation :

Marie-Laure Hubert Nasser : La carapace de la tortue

La carapace de la tortue
La carapace de la tortue

Résumé : «Oui… je suis venue sur terre comme une tortue, encombrée d’une carapace. Qui rentre la tête quand le monde extérieur est trop douloureux.» Clotilde cache ses complexes derrière d’amples vêtements. Après avoir tenté sa chance à Paris, cette jeune Bordelaise revient au pays grâce à sa grand-tante. Sous des dehors revêches, Thérèse a prévu pour sa petite-nièce un strict programme de remise en forme. Avec l’aide de tous les voisins qui ont au préalable passé un casting impitoyable, Clotilde devra sortir de sa réserve.

L’auteur : Bordelaise d’adoption depuis 15 ans, Marie-Laure Hubert Nasser excelle dans l’organisation de ses multiples fonctions. Mère de deux filles, Directrice de la communication de la ville de Bordeaux, femme engagée dans différentes causes caritatives et de défense des droits des femmes, elle s’impose aujourd’hui comme un écrivain à part entière.

Mon avis :

À peine entamé, on se dit : voilà un livre que je vais aimer. Et quelques pages plus loin, c’est confirmé. Une belle découverte.

Revenons à l’histoire de la pauvre Clotilde : mal aimée, grosse, empotée et qui a honte d’elle même. Lassée des méchancetés de ses parents, elle s’enfuit pour se retrouver bonne ou plutôt esclave dans une famille riche. À peine mieux. Ensuite, première bonne idée : téléphoner à sa tante pour lui demander l’hospitalité. La métamorphose va débuter.

Happée par l’histoire, j’ai aimé les personnages comme la tante acariâtre, la jeune femme sexy, les deux copines qui deviennent coach de Clotilde. On ne s’ennuie pas dans cet immeuble : une vraie ruche ! Clotilde se sent très proche du petit Léo, le dernier d’une fratrie de trois, isolé du reste de la tribu, il reste souvent coincé entre deux étages. Il aime le contact de Clotilde qui s’attache de plus en plus à cet enfant. Nous découvrirons son histoire au fil des pages.

Notre héroïne a du caractère et un cœur tendre. Excelle dans le rôle de confidente, dotée d’empathie, chacun a envie de se confier. Indispensable et appréciée de tous, la métamorphose pourra s’opérer progressivement. Pas d’inquiétude, il vous reste encore bien des éléments à découvrir dans cette histoire. Bien écrit, des pointes d’humour et une narration qui alterne entre récit et journal intime : un bon rythme qui accroche jusqu’à la fin.

Je vous encourage à lire ce texte touchant, qui questionne et continue de nous rester en mémoire après l’avoir refermé.

Merci aux éditions Folio.

 

Notation :