Mathilde, une musicienne italienne, vit à Paris depuis plusieurs années avec son mari et sa petite fille. Derrière les apparences d’une vie épanouie, Mathilde s’enlise dans une routine où elle n’arrive plus à trouver ni plaisir ni élan. Un concert à Milan, la rencontre de Francesco, et son existence bascule…
L’auteur :
Née en Italie au bord du lac de Côme, Carlotta vit et travaille à Paris. Elle est dramaturge et metteur en scène.
Mon avis :
Un cri d’amour déchirant ! Une belle histoire d’amour à dévorer. Un livre à découvrir absolument.
Mathilde nous émeut : lorsqu’elle rencontre Francesco, plus rien n’existe. Elle quitte son mari après dix ans de vie commune. Par moment, elle oublie même son enfant.
Après un mariage fade sans passion, sa rencontre avec Francesco est un électrochoc.
Plus rien d’autre n’existe que sa passion.
Plus de concession, Mathilde décide de vivre pour elle, à fond.
Profond, mélancolique et prenant : j’ai adoré suivre le parcours de Mathilde.
Des chapitres courts, de nombreux dialogues et une héroïne écorchée au cœur d’un cadre romantique, le lac de Côme, c’est ce que j’appelle une lecture mémorable à recommander.
Résumé : Elena et Lila vivent dans un quartier pauvre de Naples à la fin des années cinquante. Bien qu’elles soient douées pour les études, ce n’est pas la voie qui leur est promise. Lila abandonne l’école pour travailler dans l’échoppe de cordonnier de son père. Elena, soutenue par son institutrice, ira au collège puis au lycée. Les chemins des deux amies se croisent et s’éloignent, avec pour toile de fond une Naples sombre, en ébullition.
L’auteur :
Probablement née à Naples, ville présente dans ses romans, Elena vivrait selon certains en Grèce. Selon d’autres, elle serait retournée s’installer à Turin. L’auteur dont quasiment rien n’est connu avec certitude, refuse d’être un personnage public et ne s’est pas présentée à la remise des prix, à savoir le Prix Oplonti et le Prix Procida Elsa Morante, que son premier roman ‘L’Amour harcelant,’ (1992) avait obtenu.
Mon avis :
Une grande histoire d’amitié avec la ville de Naples pour décor.
Cette belle saga met en scène plusieurs familles pauvres dans un quartier populaire et plus particulièrement deux fillettes très liées. On les découvre enfants qui jouent à la poupée dans la cour de leur immeuble et on les suit jusqu’à leur adolescence.
Ce que l’on comprend vite c’est que dans ces lieux défavorisés chacun doit se battre pour survivre même les enfants. Ils ne sont pas égaux dans la misère : les filles sont plus à leur place dans la cuisine. Étudier est un luxe, Elena et Lila en feront la difficile expérience. Lila est une fillette brillante qui a des facilités mais pourra-t-elle aller au lycée ? Pour les parents cela signifie à la fois payer les études et ne pas bénéficier d’une main d’œuvre gratuite, un choix cornélien.
J’ai aimé ce livre qui mélange l’intime des fillettes et le collectif avec la pression des familles. Les frères défendent leur hégémonie en cherchant à diriger la vie de nos deux héroïnes. Lila et Elena s’apprécient, se jalousent et s’admirent bref elle sont inséparables.
Grouillant de vie et empli de violence, la grande force de cette histoire est de nous plonger dans ces quartiers pauvres de Naples au cœur des disputes et trafics pour survivre.
Ce premier tome est passionnant, le deuxième tome vient de paraître : “Le nouveau nom”. Deux autres tomes suivront.
Luca grandit dans l’Italie des années quarante. À l’âge de quinze ans, il ressent un malaise persistant. Il est irritable, le moindre détail le plonge dans une colère monstre. Cette nouvelle réalité, qu’il juge brutale, le pousse à remettre absolument tout en question : l’école, les parents, la religion. Une désobéissance totale qui le conduit à ce qu’il nomme le «désir de mort». À son grand étonnement, seule la présence de certaines dames semble le rattacher, presque malgré lui, à la vie. Lorsque Luca tombe malade, une infirmière est appelée à son chevet. C’est avec cette femme, à la fois maternelle et charnelle, qu’il scellera définitivement son initiation.
L’auteur :
Issu d’une famille appartenant à la bourgeoisie romaine, Alberto Moravia est né à Rome le 28 novembre 1907. À dix-neuf ans, il écrivit son premier roman, Les Indifférents, qui, dès parution, devint l’un des plus grands succès de critique et de vente de la littérature italienne contemporaine. Son œuvre, très abondante en romans, essais, nouvelles et récits de voyage en fait l’un des maîtres incontestés des lettres italiennes. Alberto Moravia a beaucoup voyagé et séjourné longtemps à Paris, mais son port d’attache n’a jamais cessé d’être Rome, où il a résidé jusqu’à sa mort en septembre 1990.
Mon avis :
Grâce à la collection “Empreinte” chez Denoël, voici un classique de 1949 réédité, l’occasion de découvrir ou redécouvrir Moravia.
Pour moi, c’est une redécouverte, j’avais lu un autre de ses romans : “l’ennui” il y a quelques années.
On suit la vie de Luca qui, adolescent, découvre qu’il veut affronter les autres et désobéir. Ne pas se conduire comme il se doit. Être différent et l’assumer. C’est ainsi qu’il pense dépasser le malaise omniprésent et qui devient si oppressant qu’il songe au suicide.
Face à ses parents, il se montre intransigeant et déterminé : un enfant de quinze ans qui leur tient tête pour mettre à exécution son plan : se débarrasser de tout ce qui devient encombrant : livres, timbres …
Tout est très bien raconté : nous sommes dans sa tête et en osmose avec ses décisions. Sa vie bascule lorsqu’il tombe malade et qu’une infirmière prend soin de lui.
Une écriture fluide, une émotion présente tout au long du récit : un beau roman initiatique.
Je vous encourage à vous plonger dans ce livre, agréable aussi dans sa forme avec son format moyen et sa belle jaquette.
Mino est en pleine crise d’adolescence : il vit avec son iPod sur les oreilles, boit des litres de Coca-Cola, passe des heures dans la salle de bains à s’enduire les cheveux de gel, ne met jamais la table et, bien sûr, ne fait strictement rien au lycée. Ses parents sont divorcés et sa mère, qui s’apprête à se remarier, se sent quelque peu dépassée. Désespérée de n’avoir pas su offrir à Mino une vie de famille modèle, elle décide de s’engager dans un parcours de formation à la parentalité. Et de changer les règles du jeu avec son fils.
L’auteur :
Valentina Diana est née à Turin en 1968. Elle est comédienne et auteur de théâtre. Dégage ! est son premier roman.
Mon avis :
Décalé, un style percutant et de l’humour, voici un livre original sur les relations mère-fils dans l’Italie d’aujourd’hui.
Mino, un adolescent de seize ans vit sa vie sans se préoccuper de sa mère, n’écoute pas ses recommandations et ne répond pas à ses questions. Il vit dans son monde et ignore sa famille. Il est insolent, rebelle et nargue sa mère. Celle-ci ne sait pas comment s’y prendre.
Séparée de son père et prête à se remarier, elle n’ose même pas le lui annoncer. Puis on lui parle d’un livre et d’une méthode qui aide les parents à dialoguer avec leurs enfants. Pourquoi pas essayer ? Pour réserver sa place dans une formaton, c’est simple il suffit de payer lui dit-on. Les séances s’enchaînent ensuite. Je ne vais pas tout vous raconter, je vous laisse la surprise pour la suite.
Un livre plaisant, plein d’humour, qui fait écho à tous ceux qui ont des enfants adolescents. Cette période si délicate où ils se construisent aux dépens de leur entourage. Quand on est parents, on se dit souvent qu’on voudrait bien avoir le mode d’emploi pour élever nos chérubins.
Je vous conseille cette lecture si vous avez envie de décompresser et de sourire avec un bon livre.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, dans une petite ville des Marches, le narrateur espère l’avènement d’une société sans classes. Militant versatile du Parti communiste italien, houspillé par ses camarades, il se languit en attendant l’hypothétique révolution.
L’auteur :
Luigi Di Ruscio est né à Fermo dans les Marches en 1930. Issu d’une famille du sous-prolétariat, sa scolarité s’arrêtera au certificat d’étude. A Fermo, il milite pour le PCI, fait la plonge dans les restaurants et publie à 23 ans son premier recueil de poésie. C’est de cette période de sa vie qu’il tire la matière de Palmiro. En 1957 il émigre à Oslo ou il est mort le 23 février dernier, à Oslo, à l’âge de 81 ans.
Mon avis :
Drôle mais pas seulement, tous ces personnages à peine caricaturés reflètent la vie italienne dans ses années troublées.
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, on assiste à la création de Palmiro, cellule locale du Parti Communiste italien, le nom Palmiro est un hommage à l’un des membres fondateurs qui s’appelle Palmiro Togliatti. Les personnages de cette histoire se retrouvent sur la place du village pour discuter, échanger et refaire le monde. Ils passent aussi du temps à distribuer des tracts et coller des affiches.
Mon personnage préféré est La Rouille, un gaillard très impliqué dans ses activités politiques et proche de notre héros. Peu de femmes et une seule dans la section Palmiro : Catarina. Autour de ces communistes, des fascistes, des curés et Luigi au milieu, qui aime la littérature, la poésie et se sent libre malgré les critiques de ses compères.
Touffu et délirant, une histoire qui nous entraine au cœur de cette Italie des années après guerre.
Ce que j’ai aimé : le décor bien planté, les personnages très vivants et la découverte de cette époque de l’intérieur.
Ce que j’ai moins aimé : le récit est un peu fouillis et très dense. Difficile de reprendre son souffle. Pas de dialogue entre ces personnages et beaucoup de descriptions alourdissent le style.