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Paula Mc Grath : La fuite en héritage

La fuite en héritage

Résumé

2012. Une gynécologue hésite à accepter un nouvel emploi à Londres qui lui permettrait d’échapper à l’atmosphère de plus en plus tendue qui règne dans l’hôpital dublinois où elle exerce. Mais qui s’occuperait alors de sa mère qu’elle a été obligée de placer dans une maison de retraite?

1982. Jasmine, seize ans, prend le bateau pour l’Angleterre et tente d’intégrer la troupe de danseuses d’une émission de

télévision. Contrainte de rentrer à Dublin quelques mois plus tard, elle commence à pratiquer la boxe, un sport interdit aux filles dans l’Irlande des années 1980.

2012. Dans le Maryland, Ali, dont la mère vient de mourir, fugue avec un gang de bikers pour sortir des griffes de grands-parents dont elle ignorait jusque-là l’existence.

L’auteur

Paula McGrath est née en Irlande en 1966. Ses écrits de fiction et de non-fiction ont paru notamment dans The Irish Times, Necessary Fiction, ROPES Galway et Surge, une anthologie des nouveaux écrivains irlandais. Elle est diplômée d’un Master of Fine Arts de l’université de Dublin et enseigne la creative writing à l’université de Dublin et à la Big Smoke Writing Factory.  

Mon avis

Un livre formidable : vous savez, cette catégorie de roman dont on ralentit la lecture pour en profiter le plus longtemps possible.

Cette lecture captivante m’a tenue en haleine jusqu’à la fin que je qualifierai d’apothéose, je ne l’ai pas vue venir. Un roman choral tout en finesse.

Décidément, Paula Mc Grath est très douée pour nous accrocher et nous émouvoir. Découverte avec son premier roman « Génération », j’ai retrouvé, avec ce deuxième titre, son talent de conteuse.

Elle nous dépeint l’Irlande rétrograde, le pays des interdictions qui punit essentiellement les femmes.

Les trois héroïnes se battent pour vivre la vie qu’elles ont choisie.

J’ai beaucoup aimé ce roman qui m’a émue et remuée.

À lire absolument !

Paru aux éditions de la Table Ronde.

Notation :

Jean-Paul Delfino : Assassins !

Assassins !

Résumé

En 1898, la publication de J’accuse… ! plonge la France dans un climat délétère où l’antisémitisme s’affiche fièrement. Au cœur de l’affaire, Émile Zola, conspué par les ligues d’extrême droite, est identifié comme l’homme à abattre. Aussi, lorsqu’en 1902 l’auteur des Rougon-Macquart succombe à une intoxication au gaz méphitique, la piste du meurtre ne peut être écartée. Reste à savoir qui, parmi ses proches ou ses détracteurs, avait tout intérêt à le faire taire.

Assassins ! retrace la vie passionnante du gamin d’Aix-en-Provence devenu un mythe littéraire. Car, à l’heure de mourir, que valent les honneurs face au poème dédié à un premier amour ?

L’auteur

Scénariste et auteur d’une vingtaine de romans, Jean-Paul Delfino a récemment publié aux Éditions Le Passage Les Pêcheurs d’étoiles (autour de Cendrars et Satie) et Les Voyages de sable (prix des Romancières 2019, Saint-Louis), plébiscités par la critique.

Mon avis

Un livre passionnant et bien documenté que j’ai dévoré.

On embarque pour le meilleur et pour le pire dans le monde de Zola au cœur de l’affaire Dreyfus et des derniers jours de l’écrivain.

C’est malheureusement souvent le pire qui nous est conté : le racisme anti-juif, anti-franc-maçon, anti… La haine contre les étrangers est terrible, Zola dont le père est italien en sera la cible fréquemment.

Le grand écrivain se raconte ici et revient sur son enfance : tout se passe plutôt bien tant que son père est en vie, Aix-en-Provence, le soleil et la douceur de vivre sont au rendez-vous. La suite, avec la dégringolade financière de la famille, rappelle les romans de l’écrivain comme « Germinal » ou « L’assommoir » : pauvreté extrême, maladie et déchéance. Sauvé par l’amitié et la littérature, Émile aura une vie adulte plus heureuse.

La mort de Zola reste une énigme de l’histoire comme le relate Jean-Christian Petit-fils dans son ouvrage «Les énigmes de l’histoire de France »  : l’hypothèse racontée ici est fort probable mais pas de certitude.

Une belle réussite ce roman qui redonne vie au grand écrivain et nous éclaire sur les derniers jours de Zola.

Ce roman me donne aussi envie de relire tous les Rougon-Macquart.

Merci M. Delfino pour ce bel hommage à un grand écrivain.

À noter : la parution de « J’accuse » un film de Polanski, sortie le 13 novembre, raconte l’affaire Dreyfus du point de vue du colonel qui aidera à la réhabilitation de Dreyfus.

Paru aux éditions Héloïse d’Ormesson.

Notation :

Rentrée littéraire de janvier : mes premières lectures …

Démarrer l’année avec de bons livres : quoi de mieux ?

Ma pile se compose de :

Edith et Oliver de Michèle Forbes aux Éditions de la Table Ronde collection Quai Voltaire qui paraît le 10 janvier;

Résumé : Belfast, 1906. Edith tombe follement amoureuse d’Oliver, un illusionniste ambitieux qu’elle croise un soir de fête trop arrosée et retrouve le lendemain sur scène, où elle doit l’accompagner au piano. Mais c’est sur la jetée de Dun Laoghaire, bien des années plus tard, que s ‘ouvre le roman.

⁃ Peleliu de Jean Rolin aux Éditions de la Table Ronde collection La petite Vermillon qui paraît le 10 janvier;

Résumé : Assis sur ce banc, écoutant glouglouter dans leur fuite des créatures aquatiques (ou amphibies) dérangées par mon arrivée, je pensais au gag – un classique – du type qui s’assoit sur un tronc d’arbre et découvre, trop tard, qu’il s’agit en fait d’un crocodile, et je me disais que ces derniers ayant la réputation de vivre vieux, il s’en trouvait encore probablement, dans la mangrove, qui avaient été témoins de la bataille, et peut-être avaient saisi cette opportunité d’introduire un peu de variété dans leur alimentation. De septembre à novembre 1944, l’île de Peleliu, dans l’archipel des Palaos, a été le théâtre d’une des batailles les plus meurtrières de la guerre du Pacifique.

Le jardin des fugitifs de Ceridwen Dovey aux éditions Héloïse d’Ormesson à paraître le 24 janvier;

Résumé : Au crépuscule de sa vie, Royce, mécène richissime, veut renouer avec Vita, sa protégée d’autrefois. Contre toute attente, elle accepte de rompre un lourd silence de vingt ans… à condition de suivre les règles du jeu.

Belle-Amie de Harold Cobert à paraître le 7 février aux Éditions Les Escales;

Résumé : Que diriez-vous de découvrir la suite de la formidable destinée et de l’irrésistible ascension de Georges Duroy, le héros de Bel-Ami de Maupassant ? Va-t-il se lancer en politique comme le suggère la fin du roman ? Si oui, à quel niveau de pouvoir va-t-il réussir à se hisser ? Et sur tout, à quel prix ? Après s’être immergé dans l’écriture du maître, Harold Cobert esquisse ici une variation sur une suite possible du chef-d’œuvre de Maupassant qui n’est pas sans nous rappeler une vengeance à la Monte-Cristo

Un cadenas sur le cœur de Laurence Teper aux éditions Quidam à paraître le 3 janvier;

Résumé : Claire Meunier veut la vérité. Pour reconstituer le puzzle dépareillé et dispersé de sa vie, elle brave mensonges et interdits familiaux. Avec un formidable désir de vivre, elle part à la recherche de ses origines, toutes ses origines. Quitte à ce qu’une vérité en dévoile une autre…

Rentrée littéraire automne 2018 : dans ma pile …

La Massaia de Paola Masino aux Éditions de la Martinière

La découverte d’un chef d’œuvre de la littérature italienne, jamais publié en France.

Une fable littéraire, féministe et anticonformiste écrite sous l’Italie fasciste de Mussolini.

L’écart d’Amy Liptrot aux Éditions Globe

L’écart raconte la vie d’une femme, son combat contre l’alcool et la joie que procure la communion avec la nature écossaise des îles des Orcades.

La neuvième heure d’Alice McDermott aux Éditions de la Table Ronde, collection Quai Voltaire

La lauréate du National Book Award nous livre un autre roman délicieux, dans lequel celles qui apparaissent d’abord comme insignifiantes se révèlent être des héroïnes, inflexibles dans leur dévotion aux humains faillibles qui les entourent.» O, The Oprah Magazine.

Et j’abattrai l’arrogance des tyrans de Marie-Fleur Albecker aux Éditions Aux forges de Vulcain

Dans ce premier roman de feu, Marie-Fleur Albecker invente une langue neuve pour une révolte ancienne, celle de la guerre sociale, du faible contre le fort, de la justice contre l’inique. Une langue qui mêle le sublime et le grotesque, le lyrique et le comique, une langue instruite de ce fait : il faut tenter de changer le monde – ce monde qui jamais ne change.

Pleurer des rivières d’Alain Jaspard aux Éditions Héloïse d’Ormesson

Enfreindre la loi peut se révéler fatal. Julien, brillant avocat, le sait mieux que personne. Pourtant, lorsqu’il parvient à obtenir la relaxe de son client, Franck, un Gitan d’Argenteuil, il n’imagine pas que leurs épouses respectives vont les entraîner dans une folle aventure.

Les mains dans les poches de Bernard Chenez aux Éditions Héloïse d’Ormesson

Les mains dans les poches est une promenade nostalgique et poétique qui accepte et dépose enfin ses fantômes.

Thierry Dancourt : Jeux de dame

Jeux de dame
Jeux de dame

Résumé : Solange Darnal promène sa silhouette élégante et solitaire entre le Paris du début des années 1960, le Berlin de la guerre froide et la mélancolie de Trieste sous la pluie. On roule en Volvo P1800, on fume des cigarettes State Express 555, le musée de la porte Dorée s’appelle encore le palais des Colonies, et les femmes portent des imperméables beurre frais. Solange oscille entre deux mondes, celui de la vérité et celui du mensonge, de la lumière et de l’ombre, de la transparence et du secret, et navigue entre deux hommes. Elle prend peu à peu conscience qu’elle en aime un davantage que l’autre, et sans doute aime-t-elle vraiment pour la première fois…

L’auteur :

Thierry Dancourt est né à Montmorency, dans le Val-d’Oise. Il travaille aujourd’hui comme rédacteur indépendant dans les domaines de l’architecture et de l’urbanisme. Hôtel de Lausanne, écrit à Paris et à Casablanca, est son premier roman. Suivent Jardin d’hiver en 2010, puis Les Ombres de Marge Finaly en 2012 à La Table Ronde.

 

Mon avis :

J’ai beaucoup aimé ce roman d’atmosphère qui m’a plongée avec délice dans les années 60 entre Paris et Berlin.

Solange n’est pas une héroïne comme les autres, mystérieuse et discrète, nous la suivons dans ses déambulations vers Porte Dorée où elle se rend fréquemment pour visiter le Palais des colonies. Seule, au volant de sa voiture, elle semble fragile et mystérieuse. Que fait-elle de sa vie ? Pourquoi ce départ vers Berlin ?

Le mystère plane, Solange rejoint un homme qu’elle fréquente et accomplit des tâches très différentes de sa vie parisienne. Elle mène plusieurs existences en parallèle.

Je précise que l’intrigue n’est pas le plus important dans ce texte même si l’on se laisse porter par l’histoire, c’est l’atmosphère parfaitement retranscrite qui m’a le plus touchée. Avec une grande précision et force détails, l’auteur nous emmène dans ce Paris des années soixante.

Sur un ton feutré, délicat et sensuel, l’auteur nous raconte une histoire qui se lit vite. Quoique… on a aussi envie de freiner la lecture pour profiter le plus longtemps possible de cette ambiance si bien retracée.

Les sensations provoquées par ce texte ressemblent à celles ressenties lors de la lecture d’un ouvrage de Patrick Modiano.

Un grand plaisir littéraire donc que je vous incite à découvrir. Vous ne serez pas déçu.

 

Merci aux Éditions de la Table Ronde.

Notation :