Catégorie : <span>Rentrée littéraire</span>

Chronique de : La huitième vie de Nino HARATISCHWILI

La huitième vie

Résumé :

Géorgie, 1917. Fille d’un chocolatier de génie, Stasia rêve de devenir danseuse étoile à Paris. Son père aurait voulu qu’elle épouse un brillant officier, Simon Iachi. Alors que Stasia est sur le point de renoncer à ses aspirations, la révolution bolchevique se propage… Allemagne, 2006. Brilka, l’arrière-petite-fille de Stasia, a fugué. Partant à sa recherche, sa tante entreprend d’écrire l’incroyable histoire de leur famille. 

L’auteure :

L’auteure est née à Tbilissi en Georgie et s’est installée en Allemagne en 2003. Son troisième roman « la huitième vie » a été unanimement salué par la critique et récompensé de plusieurs prix littéraires. Elle vit actuellement à Hambourg.

Ma chronique 

Un pavé de mille pages qui se lit vite, une histoire intergenerationnelle passionnante.

Ce livre est un gros coup de cœur, je l’avais raté lors de sa parution en grand format, merci à Folio, dénicheur de pépites pour cette nouvelle édition.

Cette fresque nous entraîne en Géorgie pour une grande histoire familiale qui s’étend sur un siècle.

La huitième vie pour les huit femmes qui ont marqué cette famille : depuis le début du vingtième siècle jusqu’à aujourd’hui, ce sont toutes des personnalités fortes, d’un grand charisme.

Découpé en huit parties, dédié à chacune de ses femmes, nous parcourons les années au rythme des épisodes politiques nombreux. On y découvre la Géorgie et la Russie dont les destins seront liés. 

Sur le thème des mémoires enfouies et transgenerationnelles, ce roman épique m’a captivée. Comment guérir des mémoires familiales et s’accomplir ? 

L’histoire de ces femmes intimement lié aux bouleversements du vingtième siècle est passionnante. Ce livre est un véritable page turner, j’ai dévoré les mille deux cents pages en une semaine.

Si la Géorgie est au cœur de cette histoire, nous voyageons aussi en Russie, en Allemagne et en Angleterre.

Je vous invite à découvrir vous aussi les destins de ces huit femmes et de vibrer avec elles. De la littérature comme on aimerait en lire chaque jour.

Paru aux éditions Folio.

Notation :

Chronique de : Les pionnières, une place au soleil d’Anna Jacobs

Les pionnières, une place au soleil

Résumé :

Irlande, début des années 1860. Keara Michaels ne quitterait pour rien au monde sa terre natale et ses deux sœurs. Mais le destin est parfois cruel… Enceinte et sans le sou, elle est contrainte de traverser les océans pour gagner l’Australie. Toute seule : le père de son futur enfant, qui est marié, ne l’accompagnera pas. Dans le même temps, Mark Gibson, un chercheur d’or, doit fuir le Lancashire pour échapper à la vengeance de son beau-père. Et tenter sa chance à l’autre bout du monde …

L’auteure :

Née en 1941 Anna Jacobs a grandi en Angleterre, dans le Lancashire, avant de partir vivre en Australie. Auteure de nombreux romans à succès, elle s’est vu décerner l’Australian Romantic Book of the Year en 2006. Les éditions de l’Archipel ont publié sa trilogie « Cassandra » (Le Destin de CassandraCassandra et ses sœurs et L’Héritage de Cassandra, 2018- 2020), disponibles en Archipoche, ainsi que le premier tome de la saga « Swan Hill » : Les Pionniers (2020). 

Ma chronique :

Je découvre cette auteure qui a déjà écrit d’autres sagas qui se déroulent en Australie.

J’ai aimé cette histoire dépaysante et pleine de rebondissements. 

L’histoire se déroule entre l’Angleterre, l’Irlande et l’Australie et dresse le portrait de petites gens prêt à s’exiler pour trouver une meilleure vie. L’Australie, après trois semaines de traversée, est une terre promise gorgée de soleil.

Les hommes cherchent de l’or et les femmes deviennent domestiques. Les plus riches achètent des domaines.

C’est le destin qui attend Mark ou bien Keara, les protagonistes.

Au travers de cette histoire, on découvre le quotidien de ces premiers australiens qui construisent Melbourne ou Perth, petites bourgades dans ces années-là.

L’écriture est fluide, l’intrigue prenante : à la fin du livre je me suis dit qu’il serait difficile d’attendre la parution du prochain tome pour connaître la suite des aventures de Keara, Théo, Maggie ou Mark. Vivement la suite !

Paru aux éditions de l’Archipel.

Notation :

Chronique de : Le sang des Belasko de Chrystel Duchamp

Résumé :

Cinq frères et sœurs sont réunis dans la maison de famille, la Casa Belasko, une vaste bâtisse isolée au cœur d’un domaine viticole de Provence. Leur père, un vigneron taiseux, vient de mourir. Il n’a laissé qu’une lettre à ses enfants, et ce qu’il leur révèle les sidère : leur mère ne se serait pas suicidée – comme l’avaient affirmé les médecins six mois plus tôt. Elle aurait été assassinée…

L’auteure :

Chrystel Duchamp, 35 ans, a signé en 2020 L’Art du meurtre (L’Archipel), un premier suspense salué par le public et la critique : « Une écriture enlevée, sombre et claquante… Un polar addictif et original. » (Le Parisien-Aujourd’hui en France).

Ma chronique :

J’avais beaucoup aimé son premier roman et j’étais curieuse de découvrir celui-ci. Je n’ai pas été déçue.

Glaçant et additif sont les 2 qualificatifs qui me viennent à l’esprit après cette lecture.

Comme la tension monte crescendo, j’ai lu le dernier tiers en apnée, je n’arrivais pas à me détacher du texte.

L’histoire de cette famille débute sous les meilleurs auspices : une grande maison, un beau vignoble et cinq enfants pleins de vie. Au début de l’histoire, tout semble enchanteur puis l’auteure nous projette après le décès des deux parents, les enfants, des adultes dorénavant, sont réunis pour l’enterrement.

Le huis clos révèle des facettes inattendues de ces Belasko, une famille très spéciale mais bien sûr je ne vous en dirai pas plus.

Il faut le lire pour découvrir la vérité même s’il faut rogner sur son sommeil.

Un très bon polar paru aux éditions de l’Archipel.

Notation :

Chronique de : Vivonne de Jérôme Leroy

Vivonne

Résumé :

Alors qu’un typhon dévaste l’Île-de-France, l’éditeur Alexandre Garnier contemple le cataclysme meurtrier depuis son bureau, rue de l’Odéon  : une rivière de boue coule sous ses fenêtres, des rats surgissent des égouts. Le passé aussi remonte à la surface. Devant ce spectacle de fin du monde, Garnier se souvient de sa jeunesse et surtout de son ami, le poète Adrien Vivonne, auteur entre autres de Danser dans les ruines en évitant les balles. Garnier a publié ses livres avant que celui-ci ne disparaisse mysté rieusement en 2008, il y a presque vingt ans…

L’auteur :

Jérôme Leroy, né à Rouen le 29 août 1964, est un écrivain français auteur de romans, de romans noirs, de romans pour la jeunesse et de poésie. Ancien professeur à Roubaix, il publie son premier roman en 1990, pour lequel il reçoit le Prix du Quartier latin. Lauréat de nombreux autres prix : Prix du Polar jeunesse (2008), Prix de l’Académie française (2010), Prix Michel-Lebrun (2012), Prix des Collégiens du Doubs (2013), Prix NRP de littérature jeunesse (2013-2014)…

Ma chronique :

Avant cette lecture, je ne pensais pas que poésie et « visions post-apocalyptiques » pouvaient se combiner.

Ce roman atypique qui fait froid dans le dos pour ses hypothèses d’apocalypse distille de la légèreté et de la douceur, de la poésie, la spécialités de Vivonne.

Adrien Vivonne, le héros, un poète amoureux des îles grecques a disparu. Garnier, son éditeur le recherche alors que le monde se détraque. L’action se situe entre la France et la Grèce au travers plusieurs époques avec des épisodes mouvementés voire dramatiques.

Mais est-ce que l’histoire est vraiment importante ? J’y ai vu plutôt une réflexion sur notre époque et les conséquences de ses crises climatiques et sociales.

J’ai aimé le style audacieux, mélangeant scènes de chaos et les rimes de ce cher Vivonne.

La poésie salvatrice, nous dit cette histoire, ne serait-ce pas cela le plus important ? Et cela me plaît bigrement.

Un roman publié aux éditions de la Table Ronde.

Notation :

Critique de : La consolation des inconnus d’Alice Nelson

La consolation des inconnus

Résumé :

Marina, écrivaine et universitaire, habite à Harlem avec son mari Jacob et le fils de ce dernier, Ben, issu d’un premier mariage. Dans la rue, elle fait par hasard la connaissance de Constance, une jeune réfugiée rwandaise, et de son enfant, Gabriel. Marina ressent rapidement l’urgence et la nécessité d’aider ces deux êtres dévastés et à la dérive. Tandis que Constance reste distante et quasiment muette, un lien particulier se noue entre Marina et Gabriel.

L’auteure :

Australienne, Alice Nelson s’est installée à Harlem où elle a trouvé le décor de son premier roman La Consolation des inconnus. Elle est reconnue comme l’une des nouvelles voix de la littérature australienne.

Ma chronique :

Un premier roman très attachant, d’une grande sensibilité, qui raconte les destins croisés de femmes en souffrance.

L’une, réfugiée du Rwanda, ne montre aucune tendresse envers son jeune enfant tandis que Marina s’accroche à ses souvenirs pour tenter de se rappeler une manifestation d’amour de sa mère. 

Marina ne se souvient d’aucune intimité entre Gizela et ses enfants, elle vivait à côté d’eux sans les voir. Quelle tristesse quand Marina avoue être dans l’incapacité à croire au bonheur même lorsqu’il est présent.

Constance, elle, semble insensible à son enfant et incapable de l’aimer : qu’elles horreurs a-t-elle pu traverser se demande Marina ?

Ce récit à la fois triste et lumineux est à lire absolument pour l’écriture poétique et envoûtante. J’ai été conquise aussi par l’émotion et la tendresse qui se dégagent des rapports entre Marina et Jacob, Marina et Ben et l’attachement sans faille de Marina pour Gabriel, ce petit ange.

Un très beau premier roman paru aux éditions Les Escales.

Une auteure que je vais suivre dorénavant.

Notation :