Des pages et des îles

Daphné Du Maurier : Le monde infernal de Branwell Brontë

Résumé :

Branwell est l’enfant maudit de la famille Brontë. L’unique frère de Charlotte, Emily et Anne était pourtant promis à un brillant avenir. C’est lui qui construisit le monde imaginaire de la fratrie, inventa les jeux qui nourriraient l’imagination de ses sœurs, lui qui les inviterait à la création, à l’écriture. Mais l’enfant prodige devint peu à peu un poète déchu s’aidant d’alcool et d’opium pour surmonter la folie, tandis que ses trois sœurs accédaient à la renommée. En 1960, lorsque de nombreux manuscrits de Branwell sont découverts au presbytère de Haworth, Daphné Du Maurier s’étonne qu’aucun biographe ne se soit penché sur ce sombre personnage. Jane Eyre, Les Hauts de Hurlevent, Agnes Crey… Ces chefs-d’œuvre auraient-ils vu le jour si leurs auteures, durant l’enfance, n’avaient pas connu le monde fantastique façonné par Branwell ?

L’auteur :

Daphné Du Maurier a publié « Rebecca » en 1938 qui fut qualifié de « Jane Eyre du vingtième siècle » et adapté au cinéma par Alfred Hitchcock.

Mon avis :

L’univers des Brontë raconté par Daphné Du Maurier, j’avoue que l’association de ces deux univers m’a séduite avant même d’ouvrir le livre.

Les éditions de la Table Ronde rééditent, dans la collection Petit Quai Voltaire, une ouvre parue en 1960. Le livre est superbe avec sa belle couverture et son papier velin très soigné.

Pour le contenu, j’ai découvert la vie du frère des trois célèbres sœurs Brontë, dans ce livre très complet et rempli d’extraits des écrits de Branwell.

Doté d’une imagination débordante, il invente un « monde infernal », l’histoire d’un royaume, quelque part entre le Ghana et le Nigeria, une grande épopée militaire et politique. Ce mélange de récit et de poèmes, composés avec ses sœurs, ne seront pas acceptés par les éditeurs.

Branwell s’essaye à la peinture, sans plus de succès.

Daphné Du Maurier nous déroule sa vie remplie de difficultés et d’échecs. D’autant plus difficile à accepter que ses sœurs connaissent un destin plus heureux.

Branwell décline, souffrant d’épilepsie et de n’avoir pas réussi sa vie.

Un triste destin pour le seul garçon de cette famille d’écrivains surdoués.

Ce livre très documenté nous livre une nouvelle facette de la famille Brontë et un autre regard sur les héros masculins des grands romans de Charlotte et Emily probablement inspirés des histoires extraordinaires de Branwell.

Une pépite à découvrir.

Notation :

Claire Mizzi : Votre meilleur ami, c’est vous

Votre meilleur ami, c’est vous
Votre meilleur ami, c’est vous

Présentation :

Aussi étonnant que cela puisse paraître, il existe un grand nombre de gens qui ne s’aiment pas : par peur d’échouer, de décevoir leur entourage, de ne pas être aimés, ils se trouvent toujours « moins bien » que les autres et pensent qu’ils ne sont pas à la hauteur…

Ce livre a pour but d’accompagner concrètement les lecteurs dans ce processus d’apaisement, en proposant trois clés pour se transformer intérieurement …

Les auteurs :

Claire Mizzi est psychologue et psychothérapeute, formée en thérapie cognitive et comportementale, à l’EMDR, à la thérapie ACT, à la thérapie des schémas.

Céline Tran est médecin psychiatre et psychothérapeute, formée en thérapie cognitive et comportementale, ACT et thérapie des schémas.

Mon avis :

La couverture de ce livre est un bijou et le contenu également.

Nous oublions trop souvent que nous sommes notre meilleur allié et nous nous malmenons. Les deux auteures partagent leur expérience de psychothérapeute et nous enseignent des techniques pour nous écouter et retrouver la confiance et la paix.

L’approche proposée est progressive et passe par différents paliers : se comprendre (nos émotions, nos peurs) et être bienveillant avec soi-même. L’étape suivante consiste à nous libérer de nos schémas (le prisme à travers lequel nous interprétons les événements de notre vie). Dans les étapes suivantes, il est question d’accepter nos zones d’ombre (les connaître et noter ce qu’elles suscitent en nous) puis nous pourrons trouver notre « boussole intérieure » comme la nomme les auteures.

C’est à ce moment-là qu’elles nous expliquent ce qu’est l’approche de l’ACT «  Acceptance and Commitment Therapy », une thérapie qui mêle l’acceptation et l’engagement. Je ne connaissais pas cette méthode qui propose de prendre conscience de « l’ici et maintenant », avec la méditation, à observer nos pensées sans nécessairement y croire et accepter nos émotions pour nous engager dans ce qui est important pour nous (nos valeurs).

Ce cheminement basé sur des principes de psychologie positive, sur l’ACT et combinant la méditation de pleine conscience vont nous permettre de nous comprendre et nous transformer.

Écoutons-nous et faisons-nous confiance. Cela donne envie d’essayer !

De nombreuses méditations sont proposées avec des intentions pour nous aider à trouver notre « boussole intérieure » et comme le disent les auteures pour garder le cap.

Un livre riche d’enseignements à découvrir aux Éditions L’Iconoclaste.

Notation :

Paulette Jiles : Des nouvelles du monde

Des nouvelles du monde
Des nouvelles du monde

Résumé :

Hiver 1870, le capitaine Jefferson Kyle Kidd parcourt le nord du Texas et lit à voix haute des articles de journaux devant un public avide des nouvelles du monde : les Irlandais migrent à New York ; une ligne de chemin de fer traverse désormais le Nebraska ; le Popocatepetl, près de Mexico, est entré en éruption. Un soir, après une de ses lectures à Wichita Falls, on propose au Capitaine de ramener dans sa famille, près de San Antonio, la jeune Johanna Leonberger. Quatre ans plus tôt, la fillette a assisté au massacre de ses parents et de sa sœur par les Kiowas qui l’ont épargnée, elle, et élevée comme une des leurs. Le vieil homme, veuf, qui vivait jadis de son métier d’imprimeur, profite de sa liberté pour sillonner les routes, mais l’argent se fait rare. Il accepte cette mission, en échange d’une pièce d’or, sachant qu’il devra se méfier des voleurs, des Comanches et des Kiowas autant que de l’armée fédérale.

L’auteur :

Paulette Jiles est née dans le Missouri en 1943. Poète, auteur de mémoires et romancière, elle a notamment publié aux États-Unis The Colour of Lightning et Lighthouse Island. Elle vit dans un ranch près de San Antonio, au Texas.

Mon avis :

Un formidable roman avec lequel j’ai passé un très beau moment, un gros coup de cœur, à lire absolument. A la fois original et surprenant, ce titre m’a passionnée et j’espère vous convaincre de le découvrir aussi.

J’ai aimé : les décors de ce Texas au dix-neuvième siècle et l’histoire autour de ces deux personnages principaux, si éloignés l’un de l’autre au départ, qui s’apprivoisent.

Le vieil homme, qu’on appelle le capitaine, gagne sa vie en lisant, en public, les nouvelles du monde. Il croise la route d’une gamine, enlevée par des indiens, qu’il doit ramener à sa famille. De Wichita à San Antonio via Dallas, la route est longue en chariot. La petite a oublié le monde des blancs et réagit comme une Kiowa, la tribu qui l’a élevée pendant quatre ans. Les chemins parfois mal fréquentés et les réactions de la fillette compliquent énormément la vie au capitaine. Pourtant, ils poursuivent leur chemin et des liens se tissent entre eux.

Ce western littéraire est aussi une fabuleuse aventure humaine.

Bouleversant et touchant, la rencontre de ces deux êtres bouleversera leur vie. Notre plaisir de lecture est renforcé par la belle plume et la poésie qui émaille tout le texte.

Pour achever de vous convaincre, voici un test :

⁃ aimez-vous les grands espaces ?

⁃ Avez-vous envie d’un bon western ?

⁃ Êtes-vous plutôt du côté des indiens que des cowboys ?

Si vous répondez « oui » aux trois questions, précipitez-vous, ce roman est pour vous.

Paru aux Éditions de la Table Ronde dans la collection Quai Voltaire.

Ci-dessous la photo du périple de nos deux héros.

Notation :

Christine Détrez : My Bloody Valentine

My Bloody Valentine
My Bloody Valentine

Résumé :

Paul n’a pas dérogé à la tradition : passer le mois d’août en Corse, retrouver la villa louée chaque année avec un couple d’amis de longue date, leurs deux fils et Valentine, la petite amie de l’aîné. Mais, cette année, il est venu avec Delphine, sa nouvelle compagne, et ses deux fils adolescents. Joyeuse tribu en apparence qui s’adonne au farniente dans la touffeur de l’été. En apparence seulement, car le terrain est miné pour Delphine. Différence de revenus, de centres d’intérêt, animosité de la toute petite fille de Paul, les souvenirs des étés d’avant avec l’ex planent, et Delphine ne sait pas où poser le pied sans faire de gaffes. Pourtant c’est d’ailleurs que viendra le vrai danger.

L’auteur :

Ancienne élève de l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm, Christine Détrez est professeur de sociologie à Lyon. Elle est l’auteure de nombreux essais de sociologie. My Bloody Valentine est son quatrième roman.

Mon avis :

Un roman qu’on ne lâche pas, c’est très tendu et tellement réaliste, vous allez souffrir avec Delphine.

C’est une « mère courage », qui se débat pour tout réussir : sa vie de maman, de belle-mère et accessoirement sa vie de couple.

Lorsque son nouveau compagnon, Paul, lui propose de partir en vacances en Corse avec ses amis et sa fille, Delphine est heureuse. Une occasion de réunir tout la famille se dit-elle. Pour le positif : le paysage superbe, c’est la Corse et la maison surplombe la mer. Le reste est très compliqué : les enfants adolescents sont difficiles, la fille de Paul ne pense qu’à sa mère et les amis de Paul snobent Delphine.

Les jours passent et la situation se dégrade, Valentine, la sulfureuse copine de l’un des adolescents fera basculer la situation.

L’auteure a l’art de dépeindre parfaitement les rapports compliqués entre les différents membres de la famille. Nous ressentons la détresse et la solitude de Delphine, comme un grand cri de douleur.

Un récit court et tranchant sur la famille et la position de mère qui ne vous laissera pas indifférent.

Parution le 3 mai 2018 aux Éditions Denoël dans la Collection Romans français.

Notation :

Évelyne Neron Morgat : A la vie, à la mer

A la vie, à la mer
A la vie, à la mer

Résumé :

Désormais bien installée dans son entreprise ostréicole artisanale, Mélina ne parvient pas à tourner la page de son histoire d’amour avec Nathanaël. Celui-ci ne vit plus que pour Evaëlle, sa petite fille de deux ans, déchiré entre un passé qui le rattrape et le devenir incertain de son métier. Subissant le dictat du machiavélique et vénal Rodolphe régnant en maître sur le port, le jeune marin doit aussi se battre pour défendre son avenir.

L’auteur :

Native de l’île d’Oléron, petite-fille d’ostréiculteur et femme de marin-pêcheur, Évelyne Néron Morgat souhaite partager ces traditions maritimes en faisant vivre à travers ces pages les aventures d’une femme passionnée au destin hors du commun.

Mon avis :

Un roman régional dont l’intrigue se situe à l’île d’Oleron.

Tentée par ce contexte insulaire et par le milieu de pêcheurs très peu raconté dans les livres, je n’ai pas été déçue.

Mélina, l’héroïne est une jeune femme courageuse qui travaille dur pour produire des huîtres. Ses amis et proches sont des pêcheurs qui se débattent pour survivre notamment face aux quotas imposés. Un contexte difficile, l’entraide est présente heureusement et nécessaire à la survie de ces pêcheurs.

L’auteure réussit à nous immerger complètement dans ce monde maritime et nous suivons avec intérêt le destin de Mélina, de Nathanaël le pêcheur et de leurs amis.

Ce livre n’est pas à mon sens un roman noir mais plutôt une chronique régionale qui nous donne envie d’aller se promener sur l’île d’Oleron.

L’écriture est fluide et l’histoire bien construite.

Un roman agréable que je vous conseille.

Publié aux Éditions Incartades.

Notation :