Des pages et des îles

Hervé Commère : Ce qu’il nous faut c’est un mort

Ce qu’il nous faut c’est un mort
Ce qu’il nous faut c’est un mort

Résumé : Trois garçons pleins d’avenir roulent à flanc de falaise. C’est la nuit du 12 juillet 1998, celle d’I will survive. Ce que la chanson ne dit pas, c’est à quel prix. Les Ateliers Cybelle emploient la quasi-totalité des femmes de Vrainville, Normandie. Ils sont le poumon économique de la région depuis presque cent ans, l’excellence en matière de sous-vêtements féminins, une légende – et surtout, une famille.

 

L’auteur : Hervé Commère est né à Rouen et vit à Paris. Après des études de lettres, il a commencé une double vie de serveur le jour et écrivain la nuit. Le premier roman qu’il a écrit est « fabuleux » selon les dires de sa maman. Tout comme le second. En 2006, il s’installe à Rennes, et a l’idée d’un nouveau roman, J’attraperai ta mort, qui paraîtra en 2009 avant Les ronds dans l’eau, son second roman paru chez Fleuve Éditions en 2011, lauréat du Prix Marseillais du Polar 2011.

 

Mon avis :

J’ai apprécié ce roman “noir” à classer aussi dans la catégorie roman social.

Au début du livre, les personnages évoluent le 12 juillet 98, la fameuse soirée du “3-0” avec la victoire française au football. Les protagonistes de ce récit verront tous basculer leur vie lors de cette célèbre nuit.

L’auteur nous entraîne ensuite au cœur de la vie et de l’histoire d’un village normand marqué par les ateliers de confection de lingerie. Nous remontons le temps pour découvrir l’histoire de la création d’ateliers de confection démarrés dans une salle de café par quelques passionnés et remarqués par l’élite de la couture parisienne comme des proches de Coco Chanel. La première génération de patron a décidé de tout faire pour s’attacher les couturières aux doigts de fée qui réalisent des ouvrages remarquables. Elles sont bien payées, considérées et disposent d’avantages comme des maisons gratuites. Les ateliers grossissent et emploient plus d’une centaine d’ouvrières, le village vit grâce à cette activité prospère. Les patrons se suivent et ne se ressemblent pas.

Plus tard, le romancier nous montre la petitesse des plus riches face à la solidarité et la détermination des plus pauvres, le racisme ordinaire et la soif de pouvoir et d’argent de certains : malheureusement des thèmes présents trop souvent dans nos actualités quotidiennes.

Nous lecteurs, on s’attache à ces personnages blessés, chahutés par la vie et au destin dramatique. C’est aussi un hommage à la résistance des ouvriers et aux combats sociaux comme ceux d’une célèbre marque de lingerie.

J’ai pensé aussi au film de Cédric Klaplisch “Ma part du gâteau”, pour la rébellion face à l’inhumanité des fonds d’investissement qui cherchent la rentabilité à tout prix.

Vous trouverez donc dans ce livre à la fois du suspense pour son côté roman noir mais aussi une réflexion sur le destin de chacun.
Bien écrit, avec un rythme soutenu tout au long du récit, une grande aventure sociale à découvrir.


Sélectionné par le Grand Prix des lectrices ELLE 2017

Notation :

Helen Monnet : Les 50 règles d’or pour s’initier à la méditation

Les 50 règles d'or pour s'initier à la méditation
Les 50 règles d’or pour s’initier à la méditation

Présentation : La méditation permet de trouver calme intérieur et lucidité, en prenant de la distance avec les pensées quasi permanentes qui traversent l’esprit. Elle est un moyen efficace pour lutter contre le stress.

L’auteur : Se partageant entre la Suisse et la France, Helen Monnet est formatrice, coach en développement personnel et relaxologue. Elle est la fondatrice de Selfarmonia et accompagne les personnes et les entreprises afin qu’elles tirent mieux partie de leur potentiel.

 

Mon avis :

Un format condensé tout en étant didactique : un ouvrage qui facilite les débuts en méditation.

Découpé en 6 parties, pour démarrer progressivement tout en acquérant les bonnes pratiques, voici un programme bien pensé pour nous accompagner.

Les premiers chapitres présentent clairement les bénéfices de la méditation et les conditions optimales de pratique, ensuite l’auteure explique à quel moment de la journée et de notre vie nous devrions méditer.

Son conseil : pratiquer régulièrement même seulement 5 à 10 minutes par jour pour voir des bénéfices, être patient et analyser ses réactions avec bienveillance.
En résumé, c’est un bon ouvrage pour démarrer, à la fois concis et clair.

Convaincant aussi grâce aux illustrations et exercices proposés, je vous le conseille.
Pour le plaisir et aller un peu plus loin, se procurer aussi : “Calme mon carnet de méditation” d’Arnaud Riou, complémentaire à cet ouvrage.

 

Merci Karine et les éditions Larousse.

Notation :

Ragnar Jónasson : Snjor

Snjor
Snjor

Résumé : Quand la mort vient frapper aux portes des honnêtes gens. Un village sans histoire, vraiment ? Un huis-clos à l’anglaise dans le plus grandiose des décors scandinaves. Jonasson, la nouvelle révélation du polar islandais.

 

L’auteur : Ragnar Jónasson est né à Reykjavik en 1976. Ses grands-parents sont originaires de Siglufjördur, la ville où se déroule Snjór, et où a grandi son père. Grand lecteur d’Agatha Christie dès son plus jeune âge – et plus tard de P.D. James ou Peter May –, il entreprend la traduction, à 17 ans, de quatorze de ses romans en islandais. Avocat et professeur de droit à l’Université de Reykjavik, il est aussi écrivain et le cofondateur du Festival international de romans policiers «Iceland Noir ».

 

Mon avis :

Pour se rafraîchir les idées lors d’un été chaud : suivez mon conseil, ouvrez ce polar islandais très réussi. Snjor, le titre, signifie “neige” en islandais, un élément important dans ce roman.

Les ingrédients : ambiance tendue, un lieu confiné et désolé, des flics efficaces et une bonne intrigue.

Si comme moi, vous n’aimez pas le “gore”, ce polar est pour vous. Pas de descriptions glauques, plutôt un suspense psychologique avec de multiples personnages aux personnalités complexes. Bien sûr, petit à petit, les masques tombent et la surprise est entière.

Pour l’histoire, sachez qu’un jeune policier arrive dans une petite ville isolée d’Islande, dans le Nord : un endroit dans lequel il ne se passe jamais rien. Après quelques jours très calmes, Ari Thor, notre jeune flic doit enquêter suite au décès d’un vieil écrivain. Accident ou meurtre ?

D’autres événements dramatiques vont se produire, sont-ils en lien avec le premier décès ?
Finalement, cette ville n’est pas si calme et les habitants bien mystérieux.
Ce jeune flic est sympathique, nous suivons ses débuts avec intérêt. L’ambiance est bien restituée et le suspense constant tout du long.

Une lecture qui tient ses promesses, je vous recommande ce roman.

Mercis à l’agence Anne et Arnaud et aux éditions de la Martinière.

Notation :

Katherine Mosby : Sanctuaires ardents

Sanctuaires ardents
Sanctuaires ardents


Résumé : Depuis l’arrivée du couple Daniels, la petite bourgade de Winsville, en Virginie, est en émoi. L’intense beauté de Vienna, sa déroutante culture, sa passion immodérée pour les arbres suscitent l’admiration des uns, l’effroi des autres, les commérages de tous. Un jour, Willard s’en va, laissant Vienna élever seule leurs enfants, Willa et Elliott, deux sauvageons pétris de curiosité et de connaissances. Dès lors, les rumeurs enflent. Jalousies et désirs se multiplient, se cristallisent…

 

L’auteur : Professeur à l’université de New-York, Katherine Mosby collabore au New Yorker et à Vogue. Poète et romancière, elle est l’auteur de trois romans. Sous le charme de Lillian Dawes est le deuxième. Il a fait partie de la sélection 2002 du New-York Times. Née à Cuba en 1957, elle vit aujourd’hui à New-York.

 

Mon avis :

A découvrir absolument, une perle.

Un récit rempli d’émotions, on ne peut y rester indifférent, j’ai été bouleversée.
Difficile de résumer une lecture de ce type : sachez que tout est délicat, fin et subtil.

L’histoire plutôt simple nous plonge dans le quotidien d’une jeune femme dans les années 20 aux États-Unis. Intellectuelle, passionnée de littérature et poésie, Vienna quitte New-York pour vivre en Virginie avec son mari. Sa liberté de pensée et sa grande érudition déroutent les habitants de cette petite ville, non habitués à voir des femmes intelligentes et libres. Même son mari se lasse rapidement de son “extravagance” et déserte le foyer conjugal : il ne supporte plus une femme qui refuse de se plier aux convenances.

Vienna, seule ensuite avec deux jeunes enfants, survit au milieu des quolibets et de la jalousie de ses voisins. Une femme étrange qui élève seule ses enfants, les éduque elle-même et qui entretient des relations cordiales avec des “gens de couleur” comme on dit dans le sud. La petite ville désapprouve et le climat devient pesant.

J’ai apprécié ce beau portrait de femme, témoignage d’une époque et un bel hommage aux femmes qui se battaient pour être libres. Une ambiance à la “Pat Conroy” avec en prime une langue riche et savante mais jamais empesée.

L’histoire et la plume m’ont accrochée au récit que je posais à regret.
Grâce à cette belle réédition chez “Petit Quai Voltaire”, j’ai pu découvrir ce texte paru en 2010 en France.
Faites comme moi, précipitez-vous sur ce beau roman, vous ne le regretterez pas.

Merci aux éditions de la Table Ronde.

Notation :

Martial Maury : Les amants maudits de Dorliac

Les amants maudits de Dorliac
Les amants maudits de Dorliac

Résumé : Le village de Dorliac, dans le Périgord, est en émoi. Un mystérieux corbeau sème la discorde parmi les habitants en accusant le maire de corruption et en évoquant le meurtre du propriétaire du cinéma local, des décennies plus tôt. Le journaliste Antonin Berson se doit de faire la lumière sur cette affaire, il en va de son honneur, de son amour et de son avenir professionnel. En recueillant les confidences des anciens du village, il découvre que le corbeau fait allusion au drame qui s’est joué après la guerre entre Scipion, un paysan prospère et Horace, le notaire. Tous deux étaient tombés amoureux de la belle Violette… le début d’une terrible tragédie romanesque.

 

L’auteur :

Correspondant de presse, essayiste, romancier, Martial Maury est l’auteur de plusieurs romans, notamment Le Secret des Restiac et L’héritage des Restiac. Périgourdin de naissance et de cœur, c’est dans cette région qu’il situe ses romans dans lesquels le présent et le passé s’entremêlent.

Mon avis :

Une belle fresque romanesque que j’ai pris plaisir à découvrir.

Au cœur du Périgord, un jeune journaliste de Dorliac, tente de découvrir qui se cache derrière le “corbeau” qui dénonce le maire au sujet d’une vieille affaire. En fouillant le passé , certains se dérobent comme ses grand-parents. Quels secrets sont enfouis dans ce village paisible ?

L’auteur nous fait voyager dans le temps en alternant les chapitres consacrés à la période contemporaine et ceux relatant l’histoire des amants dont le titre est issu. Nous partageons ainsi le quotidien de Scipion et Horace, deux jeunes hommes revenus de la première guerre mondiale, amoureux de la même femme qui choisira l’un d’eux. Ensuite, la vie continue, Scipion ne veut pas rester paysan et décide de monter un cinéma, une entreprise révolutionnaire en cette époque. Le “Populaire” sera une salle qui va projeter notamment les films de Pagnol pour le plus grand plaisir de tous. Plutôt, presque tous, certains étant choqués par ce cinéma dont les images peuvent être contraires à la morale.

Ce qui est réussi dans ce livre c’est la représentation de la vie villageoise au début du vingtième siècle avec ses mensonges, jalousies et mesquineries. L’époque est bien reconstituée, nous y sommes et c’est plaisant.

Une écriture fluide et des personnages vrais complètent ce tableau.
J’ai passé un bon moment avec ces villageois et je vous conseille ce livre pour l’ambiance et le contexte historique.

Merci aux éditions City Éditions et à LP Conseils.

Notation :