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Dominique Fernandez : Où les eaux se partagent

Où les eaux se partagent
Où les eaux se partagent

Résumé :

Un peintre français, Lucien, et sa compagne Maria, en vacances en Sicile, arrivent dans un port à l’écart des circuits touristiques. La beauté du lieu et leur rencontre d’un vieux prince désargenté les amènent à acheter une maison rudimentaire, au bord de la falaise, malgré les réticences de Maria.

Lucien est fasciné par les Siciliens, leur pays, leurs coutumes, leurs superstitions, leur personnalité pittoresque et surprenante… Tandis que Maria, tout empreinte des préjugés des Italiens du Nord, les considère comme une population barbare. Elle est révulsée par l’éducation sévère infligée aux filles contrastant avec le laxisme de celle des garçons, les « crimes d’honneur », l’absence de femmes sur les plages, cause d’un intérêt malsain des hommes, appâtés par la blondeur de Maria…

 

 

L’auteur :

Romancier et essayiste, membre de l’Académie française, Dominique Fernandez est l’auteur de plus de soixante ouvrages dont Dans la main de l’ange (prix Goncourt 1982), Porporino ou les mystères de Naples (prix Médicis 1974), Ramon et Le Piéton de Rome. Il a publié plusieurs beaux-livres à la suite de nombreux voyages : Rome, Saint-Pétersbourg, Palerme et la Sicile, Prague, Syrie, L’Âme russe, etc.

 

 

Mon avis :

« Où les eaux se partagent » est un lieu au sud de la Sicile, là où la mer Méditerranée et la mer Ionienne se séparent.

Le décor est planté dès le début du récit et nous comprenons vite l’intérêt de Lucien, le héros pour cet endroit. Subjugué, il succombe à la proposition d’un noble qui lui propose une maison dans ce lieu perdu.

Lucien, peintre, voit immédiatement le potentiel de cet endroit et imagine l’inspiration qu’il y trouvera, emballé par ce décor. Sa compagne est hermétique à ce décor et ne supporte pas les siciliens. Originaire du nord de l’Italie, elle se sent étrangère sur cette terre et ne comprend pas les habitants. Les codes siciliens sont bien différents de ce qu’elle connaît dans sa région et pas toujours favorable à la gent féminine.

L’agacement de Maria ne rebute pourtant pas Lucien.

Ce livre est un bel hommage à ce rude pays avec ces belles descriptions poétiques des paysages méridionaux. Du soleil assuré en ces pluvieuses journées de janvier.

La couverture du livre reflète parfaitement l’ambiance du récit.

On a envie de partir en Sicile lorsque la dernière page est tournée.

Un agréable moment de lecture à découvrir.

Notation :

Danny Penman : L’art de bien respirer

Présentation

Vous respirez 22 000 fois par jour. Mais combien de fois en avez-vous vraiment conscience ? Apprendre à bien respirer, pour mieux lâcher prise et retrouver la paix, c’est ce que nous propose dans ce livre Danny Penman, coauteur du best-seller mondial Méditer pour ne plus stresser.

Tout à coup, vous allez commencer à sourire davantage ; vous allez vous faire moins de souci ; vivre va devenir plus facile.

Mon avis :

Beau et d’un format pratique, cet ouvrage est agréable à lire et très concret.

Ce que j’ai trouvé particulièrement bien fait c’est le chapitre sur la pleine conscience : l’art de bien méditer passe par l’attention portée à notre souffle tout simplement. Il est plus difficile de maîtriser l’art de la respiration que d’apprendre à méditer.

L’auteur décortique la méditation du souffle simplement avec un schéma et quelques bulles explicatives et cela fonctionne ! J’ai testé.

Nous sommes décomplexés lorsqu’il est précisé que si notre esprit s’évade quand nous méditons c’est normal car s’en apercevoir c’est cela méditer et cela s’appelle de la pleine conscience.

Nous devenons alors les observateurs de nos pensées, avec de l’entraînement, précise l’auteur.

J’ai aimé aussi le chapitre sur la curiosité associé à la respiration, avec cette belle maxime : « il est impossible d’être malheureux et curieux en même temps ».

Un livre à garder près de soi pour pratiquer les exercices simples qui sont présentés et ainsi lâcher prise pour se sentir plus serein.

À expérimenter, je vous le recommande.

 

Notation :

Frédéric Lenormand : Seules les femmes sont éternelles

Seules les femmes sont éternelles
Seules les femmes sont éternelles

Résumé :

Au début de la guerre de 1914, un policier décide de revêtir une identité féminine pour échapper à la mobilisation. Ray Février devient « Loulou Chandeleur », détective privé en bas de soie et chapeau à voilette. Ray-Loulou se rend compte qu’il est aussi bon flic en robe qu’en pantalon, et peut-être meilleur homme qu’auparavant. Aux côtés de la patronne de l’agence de détectives, la charmante Miss Barnett – qui ne connaît pas son secret –, Loulou enquête sur une intrigante affaire de lettres de menaces.

L’auteur :

Frédéric Lenormand, romancier à succès de la série Voltaire mène l’enquête (Lattès) et des Nouvelles enquêtes du juge Ti (Fayard), s’est inspiré pour Seules les femmes sont éternelles de l’histoire vraie de Paul Grappe, soldat déserteur qui s’est travesti en femme pour ne pas être envoyé dans les tranchées, et dont la vie a également été adaptée à l’écran par André Téchiné (Nos Années folles).

Mon avis :

Un polar distrayant nourri d’une belle intrigue historique.

Autant vous le dire tout de suite : j’ai passé un bon moment avec ce polar qui casse les codes, en nous plongeant dans la première guerre mondiale aux côtés d’un policier travesti en femme.

C’est aussi un bel hommage aux femmes qui ont assumé des métiers réservés aux hommes, comme conducteur de bus, chauffeur de taxi et détective.

Ce qui nous amène à l’intrigue : un policier, Ray Fevrier, enquête sur une affaire de chantage en se faisant passer pour une femme. Loulou Chandeleur est engagée dans une agence dirigée par une jeune fille dont le père est parti à la guerre. Beaucoup de personnages féminins, tous très bien campés et pour lesquels le lecteur a de l’empathie.

Je me suis sentie bien parmi elles, j’ai tourné les pages vite pour comprendre comment cette histoire pouvait se dénouer et je n’ai pas été déçue.

L’auteur a choisi l’humour pour dépeindre ces années sombres et manie très bien les codes du policier historique. Si Loulou Chandeleur décide de mener d’autres enquêtes, je la suivrai avec plaisir !

Un bon moment de lecture que je vous recommande.

 

Notation :

Marco Vichi : Mort à Florence

Mort à Florence
Mort à Florence

Résumé :

Novembre 1966. Giacomo, treize ans, disparaît à la sortie du collège. Faute d’indice, le commissaire Bordelli s’accroche à une mince piste qui le mènera parmi des nostalgiques du fascisme et de Mussolini. Plus que jamais

hanté par la guerre, il affiche une humeur aussi noire que le ciel qui surplombe alors Florence. Rien ne le soulage, ni ses amis, ni son jeune bras droit Piras, ni les plats succulents de Toto, ni même la jolie jeune femme brune dont il fait la connaissance. Quelques jours plus tard, sous l’effet des pluies torrentielles, l’Arno déborde et déverse dans les rues des flots de boue qui paralysent la ville. C’est l’occasion de découvrir un portrait sombre et inédit de la cité toscane où se démène un Bordelli désabusé, mais bien décidé à découvrir la vérité. Cet opus a remporté en 2009 le prix Scerbanenco, la plus haute récompense du polar italien.

L’auteur :

Né en 1957 à Florence, Marco Vichi vit en Toscane. Auteur d’une dizaine de romans, de deux recueils de nouvelles et de plusieurs scénarios, il est classé parmi les meilleurs romanciers italiens de la décennie par le Corriere della Sera.

Mon avis :

Un polar italien avec une bonne intrigue dans un décor et une ambiance parfaitement retranscrits.

Le commissaire Bordelli est un cinquantenaire marqué par la seconde guerre mondiale et le fascisme. Nous sommes dans les années soixante et le suivons dans une enquête compliquée pour retrouver l’assassin d’un enfant. Aidé par son bras droit Piras, il démêle les pistes, traque les rares indices. Il ne supporte pas qu’un crime aussi odieux reste impuni.

Bourru, tenace et tendre aussi quand il se confie à Rosa, une amie, ancienne prostituée. Un de ses proches est un voleur qui va l’épauler aussi.

J’ai aimé ce côté décalé : mélanger des personnages borderline et ce policier assez classique.

Un roman d’atmosphère, ancré dans la réalité des années soixante. L’auteur nous raconte l’inondation dévastatrice de la ville de Florence. Plus d’eau ni électricité, l’Arno qui envahit la ville, une situation dramatique pour les habitants qui ralentit aussi l’enquête déjà compliquée.

Plus âpre et sombre que le célèbre Commissaire Brunetti, avec un contexte politique omniprésent, je vous recommande les aventures de ce commissaire que j’ai suivies avec intérêt.

 

Notation :

Joyce Carol Oates : Paysage perdu

Paysage perdu
Paysage perdu

Présentation :

C’est avec un mélange d’honnêteté brute et d’intuition acérée que Joyce Carol Oates revient sur ses jeunes années. Son enfance pauvre dans une ferme de l’État de New York fourmille de souvenirs : ses parents aimants, ses grands-parents hongrois, les animaux, la végétation, le monde ouvrier, l’école.

Ces années lui offrent à la fois un univers intime rassurant, mais un univers limité, cerné par des territoires inaccessibles, propices à enflammer l’imagination de la jeune fille qui trouve là ses premières occasions de fiction.

L’auteur :

Membre de l’Académie américaine des arts et des lettres, titulaire de multiples et prestigieuses récompenses littéraires, parmi lesquelles le National Book Award, Joyce Carol Oates occupe depuis longtemps une place au tout premier rang des écrivains contemporains. Elle est l’auteure de recueils de nouvelles et de nombreux romans dont Les Chutes (prix Femina étranger en 2005), Mudwoman (meilleur livre étranger en 2013 pour le magazine Lire) et Sacrifice.

Mon avis :

La grande Joyce Carol Oates nous livre ses souvenirs et cela se lit comme un roman.

Captivant, vous comprendrez d’où lui vient sa passion de l’écriture et découvrirez une vie bien remplie sous le signe de la littérature.

Joyce nous raconte son enfance, sa sœur handicapée, ses parents aimants qui l’ont aidée et encouragé à faire des études malgré leur condition modeste.

Sa grand-mère passionnée par la littérature, lui offrira le livre « Alice aux pays des merveilles » et une machine à écrire. Ce livre extraordinaire, dit-elle, a changé sa vie alors qu’elle n’avait que neuf ans. Alice devient un modèle, lui donne envie de devenir écrivain et lui montre le caractère parfois absurde et fascinant de notre monde.

Cette petite fille dotée d’une grande imagination souffre aussi d’insomnies à l’adolescence et sort la nuit se promener le long de la route proche. Elle est fascinée par la lumière des phares des voitures et nous raconte la mort de son grand-père.

Les paysages perdus sont ceux de notre enfance qui nous hantent toute notre vie.

La plume acérée de Joyce Carol Oates nous emporte dans ce voyage au cœur de ces souvenirs.

Un livre indispensable pour comprendre l’émergence d’un grand écrivain. Si vous aimez cette auteure vous ne serez pas déçu.

Précipitez-vous sur ce récit publié aux Éditions Philippe Rey et en librairie depuis le 5 octobre.

 

Notation :