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La blancheur qu’on croyait éternelle de Virginie Carton

La blancheur qu'on croyait éternelle

Biographie:

Virginie Carton est née à Lille en 1972. Son premier roman, “Des Amours dérisoires” a paru chez Grasset en 2012.

Résumé :

Mathilde aimerait bien devenir chocolatière mais elle est trop diplômée pour ça. Elle ne sort pas beaucoup et n’aime pas se déguiser. Ce qu’elle préfère, c’est regarder le concours de Miss France à la télé en mangeant des palets bretons trempés dans du lait. Quand elle avait sept ans, Mathilde a été traumatisée par la mort de Romy Schneider. À trente-quatre ans, elle pense encore à Julien, et Éléonore, sa meilleure amie, est décidée à lui trouver un bon parti. Lucien est pédiatre, il aime les films avec Jean-Louis Trintignant, et Deauville. Il n’aime pas tellement danser. Ça remonte à son enfance, à l’époque des premières boums ratées. Chaque année, au Nouvel An, il envoie une carte de vœux à ses parents. À trente-cinq ans, il est célibataire. Il aimerait bien que ça change. Mais il n’est pas très à l’aise avec les SMS, alors c’est pas gagné. Mathilde et Lucien habitent le même immeuble mais ne le savent pas.

Mon avis :

Tendre, nostalgique et rafraîchissant, ce roman est à découvrir.

Mathilde et Lucien, trentenaires et solitaires, vivent différemment des autres jeunes de leur génération. Lui est passionné par le cinéma de Jean-Louis Trintignant : son plaisir est de filer à Deauville au volant d’une vieille Ford. Elle, admire Romy Schneider depuis son enfance et travaille dans une chocolaterie.

Chacun mène sa vie sans renoncer à ses passions en décalage avec l’époque. Pour nous lecteurs, leur rencontre est une évidence puisque chacun vit seul et en souffre. Leur différence dans leurs choix de vie peut les rassembler aussi. C’est ce que je me suis dis très vite. Pourtant, le scénario élaboré par l’auteur est plus subtil.

Le livre se déguste, se lit facilement et avec plaisir.

Le décalage de ces jeunes avec le monde qui les entoure donne lieu aussi à quelques scènes humoristiques.

Une comédie romantique, agréable à lire et bien écrite : ne pas bouder son plaisir en se lançant dans ce roman.

Merci aux éditions Stock pour cette belle lecture.

Rencontre avec Virginie Carton sur l’Etudiant.fr.

Notation :

L’enfant du parc de Philippe Routier

L'enfant du parc
L’enfant du parc

Biographie: Philippe Routier est l’auteur de quatre romans, parus chez Stock : Le Passage à niveau (2006), Le Veilleur du Britannia (2008), Pour une vie plus douce (2009) et Noces de verre (2011).

Résumé : Juliette, une jeune femme en mal d’enfant, rencontre un petit garçon, Thomas, abandonné dans un jardin public. Il ignore qu’il vient de perdre tragiquement ses parents. Lui cachant la vérité, elle décide de le garder auprès d’elle, hors d’atteinte des recherches de police. Rapidement l’enfant est retrouvé sans qu’elle soit soupçonnée. Des années plus tard, Juliette, à présent mère d’une adolescente, apprend que le garçon mène une vie heureuse. Avoir croisé la route de Thomas a non seulement bouleversé le destin de Juliette mais aussi celui de ses proches, de son père, de sa meilleure amie ou de son ancien compagnon. Des liens mystérieux se sont noués, généreux et inattendus.

Mon avis :

Encore un texte de Philippe Routier à ne pas rater, comme son livre précédent (Noces de verre), un roman percutant et addictif.

Divisé en plusieurs parties, l’histoire débute par le drame de Thomas, petit garçon de 6 ans, que le père abandonne dans un parc ne supportant pas la vie que son ex femme lui impose. Premier choc de ce livre : comment un père peut-il abandonner son enfant ? Plus tard, nous suivons Juliette, jeune femme qui au retour de vacances, abandonne son compagnon à l’aéroport. Pourquoi cette fuite ? Encore un geste désespéré. Son amie Marion l’héberge et la soutient lorsqu’elles découvrent Thomas et décident de le recueillir.

Pourquoi cette décision sur un coup de tête ? Juliette et Thomas sont au cœur de ce livre, chacun est aussi bien entouré : leurs proches vont les aider à se construire et accepter leur vie.

Je retiens de cette histoire, moins sombre que le début ne le laisse présager, l’importance de l’amitié et du soutien familial pour ressortir la tête de l’eau. Juliette et Thomas en sont les deux exemples parfaits. Un grand roman psychologique qui nous tient en haleine sans faillir.

De la tendresse et une étude de caractère très fine avec des personnages que la vie bouscule et qui se reconstruisent progressivement. Beaucoup d’humanité et une tension digne d’un thriller.

Je conseille vivement ce roman ainsi que la lecture des précédents d’un auteur pas assez reconnu.

Merci aux éditions Stock.

Interview de Philippe Routier par la librairie Mollat

Notation :

Une saison à Longbourn de Jo Baker

Biographie:

Jo Baker est née dans le Lancashire. Une saison à Longbourn est son quatrième roman, le premier publié en France. Elle vit aujourd’hui à Lancaster.

Résumé :

Sur le domaine de Longbourn, vivent Mr et Mrs Bennet et leurs vénérables filles, en âge de se marier. À l’étage inférieur veillent les domestiques. Personnages fantomatiques dans le célèbre roman de Jane Austen, Orgueil et préjugés, ils deviennent ici des êtres de chair et de sang qui, du matin au soir, astiquent, frottent, pétrissent et vivent au rythme des exigences et des aventures de leurs bien-aimés patrons. Mais ce que les domestiques font dans la cuisine, sans être observés, pendant qu’Elizabeth et Darcy tombent amoureux à l’étage, relève d’eux seuls… Une histoire d’amour peut en cacher une autre, et qui sait quel secret enfoui risque de ressurgir.

Mon avis :

Un roman original : on se retrouve ici face aux héros du roman “Orgueil et préjugés” vus par la domesticité. Intéressant et instructif, le point de vue de ces petites gens qui triment pour contenter leurs maîtres.

Les personnages principaux : M. et Mrs Hill sont l’intendant et l’intendante de la famille Bennet, aidés par Sarah et Polly, deux gamines récupérées à l’orphelinat. Tous ces domestiques s’occupent de la famille Benett et de leurs cinq filles. On retrouve nos héroïnes : la douce Élisabeth, Jane, Mary et les petites. La vie quotidienne s’égrène au rythme des sorties de ces demoiselles et de la recherche du mari idéal. Sarah, la jeune femme de chambre, personnage central du livre, se lève aux aurores et prépare tout avant le réveil des Bennet. Les tâches ménagères défilent : lessive, cuisine, couture. Un nouveau valet débarque un matin, la domesticité entière s’en retrouve bouleversée pour diverses raisons.

L’histoire décrit essentiellement la vie des serviteurs des Bennet : c’est donc l’envers du décor du célèbre roman.

Peinture sociale d’une époque troublée et évocation des guerres napoléoniennes : j’ai été séduite par la puissance romanesque qui se dégage de ce récit. Tous les ingrédients d´un livre captivant y sont : amour, histoire et même grande Histoire, intrigue, secrets enfouis se dévoilant au fur et à mesure.

Un texte servi aussi par une belle écriture et qui renforce le plaisir de lecture.

A lire absolument, et pourquoi pas relire aussi le roman de Jane Austen pour une plongée totale dans l’Angleterre du 19ème siècle.

Un grand merci aux éditions Stock et à Libfly pour “Cosmopolite change de peau”

 

Notation :