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Helene Hanff: 84 Charing Cross Road

84 Charing Cross Road
84 Charing Cross Road

Résumé : 3 novembre 1949

Les livres me sont bien parvenus, le Stevenson est tellement beau qu’il fait honte à mes étagères bricolées avec des caisses à oranges. Moi qui ai toujours eu l’habitude du papier trop blanc et des couvertures raides et cartonnées des livres américains, je ne savais pas que toucher un livre pouvait donner autant de joie.

 

L’auteur :

Auteure de pièces de théâtre et de scénarios pour la télévision, 84 Charing Cross Road est son unique roman.

 

Mon avis :

Quel bonheur de retrouver Hélène et Franck les deux héros de ce livre épistolaire.

Rempli d’humanité et d’humour, les amoureux de livres ne peuvent qu’ adorer ce livre.

J’ai pris beaucoup de plaisir à le relire, partager la passion d’Hélène pour les vieux livres en édition originale

Franck le Iibraire anglais obséquieux se déride au contact d’Hélène : au fil des mois, l’humour et la gentillesse de l’américaine vont bousculer Franck et le faire sortir de sa réserve. Pour notre plus grand plaisir.

Chronique des années d’après guerre, l’Angleterre et ses restrictions s’opposent aux Etats-Unis qui ne subit aucune privation. Hélène pourra en faire profiter ses amis britanniques.

Je vous souhaite à tous de prendre autant de plaisir que moi à redécouvrir ce texte, cela fait du bien de lire et de de sourire en même temps.

Ce classique a été publié en 1970 et réédité aujourd’hui par les éditions Autrement avec une préface de Daniel Pennac.

 

Une belle idée pour les fêtes de Noël, le livre s’est paré d’une belle couverture.

 

Merci aux éditions Autrement pour cette lecture.

 

Notation :

Kate Moses : Froidure

Froidure
Froidure

Résumé : L’hiver en cette année 1962 à Londres est terriblement froid. Le déménagement est inachevé, l’appartement inconfortable. Aucun ami, pas de téléphone, tout juste de jeunes enfants malades. Sylvia est seule. Ted, son mari, est si loin. Ted l’infidèle, qui n’est plus là pour la secourir. Elle peuple de poèmes ses longues nuits sans sommeil. Chante l’heureux temps de leur mariage, le vieux manoir de Court Green, niché dans la campagne anglaise, en célèbre les fleurs du jardin, les fruits du verger, la douceur des jours … Et pleure son amour perdu. Sylvia est submergée par la tristesse et le désespoir. Elle se sent happée par les démons de la dépression qui la poursuivent depuis si longtemps. Pour Frieda et Nicholas, ses enfants, elle se doit de résister. Elle veut croire en une vie nouvelle, au retour de l’été, des abeilles, du soleil.

L’auteur :

Née en 1962 à San Francisco où elle vit aujourd’hui avec son mari et ses deux enfants, Kate Moses a été éditeur et a collaboré à plusieurs revues littéraires. Elle se consacre désormais à l’écriture. Froidure est son premier roman, inspiré par la vie et l’œuvre poétique de Sylvia Plath.

 

Mon avis :

Une lecture très émouvante qui prend aux tripes. On ne sort pas indemne de ce texte.

L’ombre de Sylvia Plath plane tout du long, la poétesse est là entre ses lignes, fragile et écorchée.

Kate Moses nous raconte la vie de Sylvia dans son quotidien. Lorsque débute l’histoire, elle emménage avec ses deux jeunes enfants alors que Ted, son mari, l’a trahie avec sa meilleure amie. Seule, elle s’occupe tant bien que mal avec des tâches domestiques, du jardinage, des promenades avec ses enfants. Elle se souvient des années heureuses avec Ted, leur rencontre, le voyage de noces.

Les chapitres se succèdent alternant les époques et les états d’âme de Sylvia, entre bonheur et tristesse.

Froidure débute le 12 décembre 1962, deux jours après son départ du Devonshire et se termine le 29 décembre 1962 à Londres. Dès le 31 décembre, Sylvia reprend l’écriture de ses poèmes, ils seront publiés après sa mort par Ted son mari.

Ce beau livre est un superbe hommage à la grande poétesse, le tragique et le merveilleux se côtoient.

Je l’ai lu doucement pour profiter pleinement de l’écriture d’une délicatesse inouïe. Un récit inoubliable et touchant à découvrir absolument.

 

Quelle bonne idée cette réédition chez Petit Quai Voltaire de ce roman publié en 2004.

Merci aux éditions de la Table Ronde pour cette découverte.

 

Notation :

J.J. Murphy : L’affaire de la belle évaporée

L'affaire de la belle évaporée
L’affaire de la belle évaporée

Résumé : En compagnie de ses fidèles amis, Woollcott et Benchley, Dorothy Parker fête le nouvel an à l’hôtel Algonquin. La grande star de théâtre et de cinéma, Douglas Fairbanks, y organise une réception dans sa luxueuse suite. Alors que la soirée bat son plein, l’un des invités, le Docteur Hurst, annonce qu’un cas de variole vient d’être détecté, et l’hôtel est mis en quarantaine. Le cauchemar ne s’arrête pas là : quelques heures après le début des festivités, Bibi Bibelot, l’extravagante vedette de Broadway, est retrouvée sans vie dans un bain de champagne.

 

L’auteur :

Depuis longtemps fan de Dorothy Parker, J.J. Murphy a publié trois romans dans une série sur le « cercle vicieux » de l’hôtel Algonquin, dont le premier (Le cercle des plumes assassines) et le troisième ont été nominés pour le prestigieux prix Agatha (de littérature policière). Sa devise, en citant les membres du groupe, est : « Ne jamais permettre à la Vérité de vous empêcher de raconter une bonne histoire »

 

Mon avis :

Un polar au rythme trépidant qui nous entraîne dans les années 20 au temps de la prohibition.

Nous retrouvons Dorothy Parker, membre de la Table Ronde de l’Algonquin, cercle littéraire renommé. Comme dans “Le cercle des plumes assassines”, le lecteur découvre une ambiance survoltée, une histoire riche en rebondissements avec une intrigue bien ficelée.

La pétillante Dorothy associée à Conan Doyle (oui le grand détective) prend la main et c’est parti pour un formidable voyage dans le temps.

L’intrigue : New York le 31 décembre sous la neige, le réveillon est festif jusqu’au moment où l’on retrouve une starlette morte. Ajoutez à cela une quarantaine qui transforme une enquête classique en huis clos chargé de mystère.

Pour nous lecteurs, l’immersion dans cet hôtel mythique est totale : nous partageons les recherches et indices nombreux avec les détectives en ayant l’impression d’être sur place. Nous sourions des bons mots de Dorothy tout en cherchant à démêler l’enquête.

J’ai apprécié l’ambiance parfaitement rendue, la plume et la transcription de l’époque dans un roman qui mélange personnages réels et fictifs.

En fin de livre, l’auteur nous livre des notes historiques qui nous éclairent sur la réalité : la vie de Dorothy Parker, le cercle de la Table Ronde de l’Algonquin. Dans les remerciements, est mentionné l’hôtel Algonquin qui est toujours là à Manhattan.

À déguster sans hésiter.

 

Merci LP Conseils pour cette lecture.

 

 

Notation :

Imbolo Mbue : Voici venir les rêveurs

Voici venir les rêveurs
Voici venir les rêveurs

Résumé : L’Amérique, Jende Jonga en a rêvé. Pour lui, pour son épouse Neni et pour leur fils Liomi. Quitter le Cameroun, changer de vie, devenir quelqu’un. Obtenir la Green Card, devenir de vrais Américains. Ce rêve, Jende le touche du doigt en décrochant un job inespéré : chauffeur pour Clark Edwards, riche banquier à la Lehman Brothers. Au fil des trajets, entre le clandestin de Harlem et le big boss qui partage son temps entre l’Upper East Side et les Hamptons va se nouer une complicité faite de pudeur et de non-dits.

L’auteur :

Née en 1982, Imbolo Mbue a quitté Limbé, au Cameroun, en 1998 pour faire ses études aux États-Unis. Elle a grandi en lisant les grands auteurs africains : Chinua Achebe, Ngugi wa Thiong’o, mais c’est chez Toni Morrison et Gabriel García Márquez que sa sensation d’être écartelée entre deux cultures a trouvé un écho. S’inscrivant dans la lignée d’Americanah de Chimamanda Ngozi Adichie ou du Ravissement des innocents de Taiye Selasi, Voici venir les rêveurs, son premier roman, a fait l’objet d’enchères effrénées auprès des plus grands éditeurs américains. Imbolo Mbue vit à Manhattan.

 

Mon avis :

Un livre auquel on s’attache énormément : beaucoup d’empathie pour les personnages.

Un gros coup de cœur pour ce beau roman plein de tendresse et d’émotion.

Revenons à l’histoire : Jende, camerounais d’origine, vient de décrocher un poste de chauffeur chez Lehman Brothers. Il se retrouve à conduire une grosse voiture et entend des conversations entre des patrons de cette firme. L’histoire se situe en 2007, juste avant la crise.

Les deux familles, celle de Jende et celle de Clark le patron vont se croiser et se fréquenter. Alors que Jende vit à Harlem avec sa femme et son fils dans un petit appartement rempli de cafards, Clark vit au centre de New York dans un appartement magnifique avec femme et enfants. Quand ils partent en vacances, Neni, la femme de Jende leur set de baby-sitter. Elle suit des études de pharmacienne et peine à décrocher une bourse. Il faut dire aussi que Jende est en situation irrégulière et n’a pas de papiers. Tout est difficile pour eux alors que le monde de Clark va s’écrouler avec la faillite de Lehman.

L’histoire ne se déroulera pas comme on peut l’imaginer, la vie de chacune de ces deux familles sera bouleversée. Personne ne sortira indemne.

J’ai aimé les personnages, notamment ceux des deux femmes que tout oppose, la camerounaise Neni et Cindy l’épouse de Clark qui cherche du réconfort dans l’alcool.

Sans plus dévoiler le contenu du livre, sachez que Jende et Neni vont influencer durablement la vie de leurs patrons.

Le style enlevé, rempli de dialogues et d’expressions locales, rend la lecture très fluide.

J’ai vibré avec Jende, Neni, Clark et Cindy : allez-y, c’est un livre à découvrir absolument.

 

Lu pour le jury des lectrices ELLE 2017.

 

 

Notation :

J.J. Murphy : Le cercle des plumes assassines

Le cercle des plumes assassines

 

Résumé :

Critique, nouvelliste, poète, et plus tard scénariste, Dorothy Parker fut l’un des piliers de la célèbre Table Ronde de l’hôtel Algonquin, où déjeunaient ensemble les esprits les plus caustiques de New York. Dans ce roman qui nous fait revivre les années 20, elle se retrouve malgré elle au centre d’une enquête criminelle. Un matin, elle découvre, sous la table habituelle du cercle d’amis, un inconnu poignardé en plein cœur. Pour compliquer l’affaire, un jeune outsider, venu du Sud, un certain William (« Billy ») Faulkner, qui rêve de devenir écrivain, apporte un témoignage troublant. Il prétend avoir eu un furtif aperçu du tueur…

 

L’auteur :

Depuis longtemps fan de Dorothy Parker, J.J. Murphy a publié trois romans dans une série sur le « cercle vicieux » de l’hôtel Algonquin, dont le premier (Le cercle des plumes assassines) et le troisième ont été nominés pour le prestigieux prix Agatha (de littérature policière). Sa devise, en citant les membres du groupe, est : « Ne jamais permettre à la Vérité de vous empêcher de raconter une bonne histoire »

 

Mon avis :

Un livre réjouissant qui nous embarque dans les années 20 aux côtés de Dorothy Parker.

Bien sûr ce livre est classifié “policier”, l’enquête étant plutôt un prétexte pour nous confronter au monde des écrivains de cette époque.

Faulkner débute et Dorothy l’épaule touchée par ce jeune écrivain.

Comme c’est un roman policier, un cadavre apparaît dès les premières pages, découvert par Dorothy. S’en suit une enquête débridée où l’on croise écrivains, gangsters, stars de cinéma et policiers dans un contexte économique compliqué à l’époque de la prohibition. Pourtant on boit beaucoup !

L’auteur mélange personnages réels et fictifs pour rendre une ambiance très réaliste.

De l’humour, beaucoup de dialogues et de fantaisie qui rendent la lecture très fluide.

Vif et enlevé, un roman policier joyeux qui donne envie de se plonger dans un texte de Dorothy Parker.

Dans ma pile, le nouveau livre de cet auteur : “L’affaire de la belle évaporée” grâce à Lp Conseils et aux éditions Baker Street.

 

Merci aux éditions Folio pour cette découverte.

 

Notation :