Auteur/autrice : <span>des Pages et des îles</span>

Paula McGrath : Génération

Génération
Génération

Résumé : Joe Martello est le propriétaire d’une ferme au cœur de l’Illinois – de ces grandes fermes bio où se croisent travailleurs clandestins et jeunes wwoofeurs venus d’Europe. C’est par une copine de bureau qu’Áine entend parler de ce trentenaire mal léché. Quelques échanges par Skype plus tard, elle se décide à le rejoindre pour passer un été loin du carcan de sa vie de jeune mère divorcée dans sa province irlandaise.

L’auteur :

L’auteur est née en Irlande en 1966. Elle enseigne le “créative writing” à l’université de Dublin. Génération est son premier roman.

 

Mon avis :

Mon coup de cœur ❤️ de cette rentrée littéraire.

Un livre que j’ai dévoré et lu presque d’une traite. J’ai été happée tout de suite par l’histoire.

Un style très fluide, beaucoup de dialogues, un découpage en plusieurs époques et une tension constante rendent la lecture addictive.

Paula nous propose un roman choral, plusieurs personnages très différents prennent la parole au rythme de l’intrigue. Un mineur irlandais, un fermier américain, un travailleur mexicain, une jeune femme divorcée et d’autres encore se succèdent. Même si le lecteur peut être décontenancé par cette galerie de portraits qui défile, il n’y a jamais d’ennui bien au contraire. Petit à petit, des liens se tissent entre ces différents personnages, avec subtilité l’auteure nous entraîne dans une histoire en résonance sur plusieurs générations et continents. Nous voyageons de l’Irlande à l’Illinois puis au Japon. Les ambiances sont parfaitement restituées, une autre grande force de ce roman.

 

Laissez-vous emporter par ce formidable roman qui nous accroche, nous interroge sur la destinée et la transmission inter génération.

Bravo pour ce premier roman.

 

Merci aux éditions de la Table Ronde.

Notation :

Cathy Bonidan : Le parfum de l’héllébore

Le parfum de l'héllébore
Le parfum de l’héllébore

Résumé : Anne a été envoyée à Paris pour travailler dans le centre psychiatrique que dirige son oncle. Au début des années soixante, les traitements en sont encore à leurs balbutiements. Anne observe le comportement étrange d’un jeune garçon de 11 ans, Gilles, que tout le monde surnomme “le débile”. Elle envoie ses impressions à sa meilleure amie au travers de lettres clandestines. Pourquoi leur correspondance est-elle interdite ? Et pourquoi Anne a-t-elle été forcée de s’éloigner des siens ?

 

L’auteur :

Cathy Bonidan habite à Vannes où elle est institutrice.

L’histoire de l’écriture ce livre est peu commune et pourrait à elle seule faire l’objet d’un roman : Cathy Bonidan écrit en secret des romans jusqu’à ce qu’elle découvre un site d’auteurs amateurs sur lequel elle décide de poster anonymement des texte. Le Parfum de l’hellébore séduit rapidement ses premiers lecteurs et est même désigné comme lauréat du meilleur roman de l’auteur indépendant ce qui lui vaut d’être remarqué par les éditions de La Martinière.

 

Mon avis :

À découvrir en cette rentrée littéraire.

Bravo pour ce premier roman qui se lit d’une traite à la fois passionnant et intelligent.

 

Je comprends que ce livre ait été distingué et nominé “meilleur roman”

L’histoire se décompose en deux parties, la première se déroule dans les années cinquante et la deuxième est contemporaine.

Nous suivons au départ Anne, jeune fille de dix-huit ans, qui se retrouve exilée à Paris, nous découvrirons plus tard pour quelles raisons. Son oncle l’accueille et lui propose d’aider dans le centre psychiatrique qu’il dirige. Tous les internés ont moins de vingt ans. Deux jeunes attirent son attention : le premier est un jeune garçon autiste et la deuxième est une jeune fille qui ne s’alimente plus.

Leurs troubles sont soignés par le corps médical mais en parallèle un jeune jardinier débarque au centre et bouleverse les protocoles établis.

Une amitié va naître entre Anne et Béatrice, la jeune fille. Les échanges épistolaires entre Anne et sa meilleure amie nous donnent progressivement des informations sur la vie du centre et des internés.

C’est touchant et je me suis attachée aux personnages : Anne, Béatrice, Gilles.

La deuxième partie, cinquante ans après, nous apportera toutes les réponses sur les destinées de nos héros. Une autre jeune femme va enquêter et reconstituer le puzzle.

La première partie est particulièrement réussie, pour l’ambiance et grâce à la construction en partie épistolaire. Ensuite nous restons accrochés au récit même si la trame est plus classique.

Je salue ce premier roman qui m’a fait passer un très bon moment.

Pour les curieux, ou ceux qui comme moi ne connaissent pas ce mot, l’hellébore est une plante vivace, aussi appelée fleur de Noël, une des rares plantes à fleurir en hiver.

 

Un livre que je recommande à tous, message passé auprès de mon libraire bien sûr.

 

Parution le 12/1/2017 aux Éditions de La Martinière.

       Merci à l’agence Anne et Arnaud.

 

Notation :

Chantal Chawaf : L’inconnue du désir

Résumé : Annerose entrait dans la danse. Les gerbes de lasers du regard mâle phosphorescent tournoyaient dans la jeunesse éblouie : la chimie du feu d’artifice amoureux agissait. Un homme mûr et une très jeune fille, sans se cacher de l’épouse, s’étreignaient par les yeux. Les relations physiques d’Hubert de Valençon et d’Annerose Ramsky se bornaient à ces contacts d’œil à œil, les seules caresses furtives que s’autorisent deux êtres irrésistiblement attirés qui se connaissent à peine. L’idylle s’ébauchait.

 

L’auteur :

Née à Paris, Chantal Chawaf est l’auteure de nombreux romans tous loués par la critique. Parmi eux : Je suis née, Sable noir et Ne quitte pas les vivants apportent un regard nouveau sur la guerre. L’Inconnue du désir est son trente-deuxième ouvrage.

 

Mon avis :

Poétique et à fleur de peau, un court ouvrage autour d’une passion contrariée.

Annerose est une jeune fille tombée entièrement sous le charme d’Hubert qui, avec sa femme, accueille régulièrement la jeune fille chez lui pour partager des moments.

Seule, perdue et déprimée dans son petit studio insalubre, elle ne vit que pour les visites chez Hubert.

Elle se languit de sa présence et dépérit lorsqu’elle se retrouve seule.

Un roman qui ressemble à un long poème, c’est une ode à la jeunesse désenchantée. Un long cri de souffrance.

Deux mondes se catapultent : cette jeune fille pauvre et ce couple ancré dans sa vie confortable au milieu des beaux quartiers parisiens.

Une citation : “On n’invitait pas Annerose à entrer dans le groupe d’amis que fréquentaient Hubert et Mona. Elle n’était pas de leur monde, condamnée à être une âme errante”.

 

Un récit qui vaut beaucoup pour sa langue poétique, imagée et sensuelle.

Une belle découverte en cette rentrée littéraire.

 

Parution aux Éditions de La Grande Ourse le 11 janvier 2017.

 

 

 

 

Jade Chang : Les Wang contre le monde entier

Les Wang contre le monde entier
Les Wang contre le monde entier

Résumé : Dans la famille Wang, il y a le patriarche, Charles, tycoon du cosmétique aux États-Unis ; la belle-mère, Barbra, seconde épouse trop engoncée dans ses fourrures et ses carrés de soie pour trouver sa place ; Saina, l’aînée, artiste iconoclaste qu’un scandale de trop a exilée dans la campagne au nord de New York ; Andrew, le fils, obsédé par la perte de sa virginité et par sa future et très hypothétique carrière dans le stand-up ; Grace, la benjamine, fashion blogueuse/lycéenne intermittente, et Ama, la vieille nourrice chinoise. Hélas, nous sommes en 2008, au plus fort de la crise financière, et, à la suite de placements pour le moins hasardeux, Charles Wang vient de tout perdre.

L’auteur :

Journaliste, Jade Chang a longtemps travaillé pour les pages culture de médias prestigieux tels que la BBC, le Los Angeles Times Magazine ou Glamour. Elle s’est en partie inspirée de l’histoire de sa propre famille pour écrire Les Wang contre le monde entier, son premier roman, dont la parution a été saluée outre-Atlantique comme un événement. Jade Chang vit à Los Angeles.

 

Mon avis :

Prenez une famille d’origine chinoise, une antique Mercedes, un patriarche autoritaire et des enfants compliqués. Ajoutez-y la crise de 2008 qui ruine la famille. Quelle solution imaginer pour rebondir ?

Celle proposée par Charles Wang est originale mais ne fait pas l’unanimité parmi ses proches.

Le road trip qui leur fait traverser les États-Unis révèle les caractères des proches de Charles, pose la question de l’intégration et du rêve américain.

Des thématiques intéressantes mais non détaillées et seulement effleurées.

Déçue aussi car le côté loufoque de la couverture ne se retrouve pas dans le texte.

Ce qui m’a le plus gênée c’est l’écriture simpliste et parcourue d’expressions familières. Beaucoup de longueurs aussi.

 

Vous l’aurez compris : une lecture décevante globalement.

 

Merci à Babelio et aux éditions Belfond.

 

Notation :

Christian Miquel : Haïkus et méditation

Haïkus et méditation
Haïkus et méditation

Présentation : Pénétrez au cœur du processus de la méditation par la porte des mots, sous la forme brève des haïkus. Ces petits poèmes, inspirés de la tradition ancestrale japonaise, ont été écrits par Christian Miquel au cours de ses voyages et retraites réalisées le plus souvent dans le silence. Ils vous incitent à savourer l’instant dans ce qu’il a de plus éphémère, de plus beau et de plus émouvant à la fois, devenant des exercices méditatifs à part entière.

L’auteur :

Christian Miquel titulaire d’un doctorat de philosophie et Sciences des religions (Paris IV-Sorbonne et EHESS), est psycho-sociologue et formateur. Il enseigne le programme de Pleine Conscience MBSR aux particuliers et en entreprise après avoir reçu la formation du CFM fondé par Kabat-Zinn. Il pratique également le zen depuis plus de 20 ans.

 

Mon avis :

Un ouvrage qui donne envie de se poser accompagné de ces petits poèmes les haïkus.

Après une présentation de l’art des haïkus et leurs liens avec la méditation, l’auteur a choisi de découper le livre en chapitres illustrant les types de méditations. On y retrouve ses méditations de ressourcement (lors de retraite), chez soi, dans la nature et en voyage.

Dans un haïku, on nomme ce qu’on ressent, ce qui se passe. On est présent tout simplement comme lors de la pratique de la méditation. On porte son attention sur tout ce qui peut se passer dans notre quotidien et on profite de l’instant présent.

J’ai aimé le discours simple et l’illustration avec ces haïkus présents depuis le onzième siècle au Japon.

Un petit livre qu’on ouvre puis qu’on pose et que l’on a plaisir à feuilleter régulièrement.

Une belle découverte.

 

Merci aux éditions Jouvence.

 

Voici le site de l’auteur

Notation :