Auteur/autrice : <span>des Pages et des îles</span>

Marie-Laure Hubert Nasser : La carapace de la tortue

La carapace de la tortue
La carapace de la tortue

Résumé : «Oui… je suis venue sur terre comme une tortue, encombrée d’une carapace. Qui rentre la tête quand le monde extérieur est trop douloureux.» Clotilde cache ses complexes derrière d’amples vêtements. Après avoir tenté sa chance à Paris, cette jeune Bordelaise revient au pays grâce à sa grand-tante. Sous des dehors revêches, Thérèse a prévu pour sa petite-nièce un strict programme de remise en forme. Avec l’aide de tous les voisins qui ont au préalable passé un casting impitoyable, Clotilde devra sortir de sa réserve.

L’auteur : Bordelaise d’adoption depuis 15 ans, Marie-Laure Hubert Nasser excelle dans l’organisation de ses multiples fonctions. Mère de deux filles, Directrice de la communication de la ville de Bordeaux, femme engagée dans différentes causes caritatives et de défense des droits des femmes, elle s’impose aujourd’hui comme un écrivain à part entière.

Mon avis :

À peine entamé, on se dit : voilà un livre que je vais aimer. Et quelques pages plus loin, c’est confirmé. Une belle découverte.

Revenons à l’histoire de la pauvre Clotilde : mal aimée, grosse, empotée et qui a honte d’elle même. Lassée des méchancetés de ses parents, elle s’enfuit pour se retrouver bonne ou plutôt esclave dans une famille riche. À peine mieux. Ensuite, première bonne idée : téléphoner à sa tante pour lui demander l’hospitalité. La métamorphose va débuter.

Happée par l’histoire, j’ai aimé les personnages comme la tante acariâtre, la jeune femme sexy, les deux copines qui deviennent coach de Clotilde. On ne s’ennuie pas dans cet immeuble : une vraie ruche ! Clotilde se sent très proche du petit Léo, le dernier d’une fratrie de trois, isolé du reste de la tribu, il reste souvent coincé entre deux étages. Il aime le contact de Clotilde qui s’attache de plus en plus à cet enfant. Nous découvrirons son histoire au fil des pages.

Notre héroïne a du caractère et un cœur tendre. Excelle dans le rôle de confidente, dotée d’empathie, chacun a envie de se confier. Indispensable et appréciée de tous, la métamorphose pourra s’opérer progressivement. Pas d’inquiétude, il vous reste encore bien des éléments à découvrir dans cette histoire. Bien écrit, des pointes d’humour et une narration qui alterne entre récit et journal intime : un bon rythme qui accroche jusqu’à la fin.

Je vous encourage à lire ce texte touchant, qui questionne et continue de nous rester en mémoire après l’avoir refermé.

Merci aux éditions Folio.

 

Notation :

Yves Viollier : Y avez-vous dansé Toinou ?

Y avez-vous dansé Toinou ?
Y avez-vous dansé Toinou ?

Résumé : En Charente, le narrateur fait la rencontre de Toinou, femme de 92 ans qui lui raconte son histoire. Née dans le Périgord, près du village de Hautefaye, village des cannibales, elle a fui sa région peu après un mariage forcé. Elle raconte son enfance, les deux guerres, ses deuils, sa vie quotidienne, sa passion pour la danse. En écoutant Toinou, le narrateur évoque également son propre passé.

 

L’auteur : Yves Viollier est né en Vendée. Robert Laffont le remarque en 1988 et publie sa trilogie Jeanne la Polonaise, l’histoire d’une jeune Charentaise partie comme préceptrice dans les familles de l’aristocratie russo-polonaise au début des années 1900. Yves Viollier reviendra régulièrement vers la Charente, « la terre du bonheur », dans ses romans Les Pêches de vigne, récit d’une émigration vendéenne en Charente, Le Chemin de Fontfroide et Elle voulait toucher le ciel. Il partage sa vie entre la Vendée et la Charente.

 

Mon avis :

Le portrait de Toinou est à la fois tendre, truculent et témoigne de la vie dans les campagnes au siècle dernier.

Toinou se raconte, une vie compliquée avec un mariage à 15 ans, les enfants qui arrivent, le labeur des travaux de la campagne. Nous sommes en Charente et suivons l’évolution des moyens de production dans cette région de Cognac. Tout a bien changé depuis les quinze ans de Toinou. Une héroïne émouvante, dont l’histoire force le respect, les passages où l’interviewer raconte son enfance, sont plus fades.

Le style colle au personnage principal : simple, épuré, un peu trop à mon goût. Le mélange patois et français peut gêner aussi. C’est manifestement une volonté de l’auteur qui soigne davantage l’écriture vers la fin de l’histoire lorsqu’il reprend la main.
Un livre qui vaut surtout pour le témoignage d’une dure vie de labeur : un difficile destin de femme.
Pour les amateurs de romans de terroir.

Merci à Babelio et aux éditions Presses de la Cité.

 

Notation :

Donna Leon : Brunetti entre les lignes

Brunetti entre les lignes
Brunetti entre les lignes

Résumé : En ce maussade lundi de printemps, le commissaire Guido Brunetti pensait n’avoir rien d’autre à faire que de lire des rapports, quand il reçoit soudain un appel fiévreux de la directrice d’une prestigieuse bibliothèque vénitienne. Plusieurs livres anciens et de grande valeur ont été endommagés, d’autres ont même disparu. Les employés soupçonnent un chercheur américain venu à plusieurs reprises consulter les livres, mais pour Brunetti, quelque chose ne colle pas. Prenant l’affaire en main, le commissaire commence par enquêter sur les visiteurs réguliers de la bibliothèque et en conclut que le voleur n’a pas pu agir seul. Mais quand l’un des suspects est retrouvé mort chez lui, l’affaire prend une tournure beaucoup plus sinistre. Brunetti se retrouve immergé dans le monde sombre et secret du marché noir de livres antiques.

 

L’auteur : Née dans le New Jersey, Donna Leon vit depuis plus de trente ans à Venise, ville où se situent toutes ses intrigues. Les enquêtes du commaissaire brunetti ont conquis des millions de lecteurs à travers le monde et ont toutes été publiées en France aux éditions Calmann-lévy.

 

Mon avis :

Quand on aime Venise, on est forcément fan de Donna Leon qui vous transporte au cœur de cette formidable ville dans toutes ces enquêtes.

C’est toujours un moment magique. À chaque fois je suis sous le charme. Bien sûr, le personnage de Brunetti y est pour beaucoup : un policier intègre, bon père de famille, époux modèle et au grand esprit d’équipe. Comme toujours une intrigue bien ficelée, et avant tout une ambiance : le lecteur se promène dans Venise avec le commissaire, sur le Grand Canal, dans les ruelles vénitiennes et dans une prestigieuse bibliothèque.

Roman d’atmosphère sans hémoglobine, qui vaut surtout pour ses descriptions de la Sérénissime et pour le bon sens de déduction de Brunetti.
En résumé : une belle enquête dans un décor grandiose.
N’hésitez pas.

Merci aux éditions Calmann-lévy et à NetGalley.

Notation :

Alex Riva : La grève des femmes formidables

Résumé :

Si vous vous dites souvent que :

La grève des femmes formidables
La grève des femmes formidables

– Vous êtes fatiguées de tout gérer, pour tout le monde, tout le temps ;

– Vous répétez à vos enfants chaque jour la même chose sans effet ;

– Vous vous retenez de donner votre démission à chaque crise de votre patron ;

– Vous aimeriez bien avoir une vingt-cinquième heure juste pour vous…

Alors il est temps de venir découvrir mes aventures et celles de mes amies Alice, Andréa et Chloé. Elles vous rappelleront sûrement des moments que vous avez déjà vécus, des rires, des larmes, des colères, des moments de blues… Bref, tous les instants de la vie d’une femme formidable parce que, vous aussi, vous en êtes une!

 

L’auteur : L’auteur Alex Riva est née en 1973 à Tours. Après une enfance passée à Tahiti, elle rejoint Paris à 18 ans pour y faire ses études. D’abord chef de projets en agence de communication, elle crée rapidement sa propre structure en 2007, et enseigne parallèlement dans plusieurs écoles à Paris et en province. Alex Riva est maman de deux filles de 16 et 12 ans.

 

Mon avis :

Une lecture détente pour sortir de son quotidien tout en se posant des questions.

Quatre amies, lassées par leur vie, se sauvent en vacances une semaine, abandonnant tout derrière elle. Cela fait du bien de rompre avec ses habitudes ! Le soleil, un club, des rencontres et une vraie amitié entre elles. Nous les suivons, à la fois sur les préparatifs et pendant les vacances qu’elles savourent. Comment se débrouille la famille restée au domicile ? L’auteur nous glisse quelques informations sur la manière dont les maris gèrent la situation. Parfois cocasse et souvent savoureux, tout est bouleversé par cette grève.

Pourquoi continuer comme ça , avec toutes ces contraintes ? Qu’est-ce qui nous fait avancer et nous rend heureux ? De vraies questions posées par le choix de ces quatre amies.
Ce n’est pas une lecture incontournable mais c’est distrayant. Un bon rythme dans l’histoire et des thèmes qui font écho à des situations vécues.

Finalement, ne sommes-nous pas toutes des femmes formidables ?
Si vous ne partez pas en vacances bientôt, alors suivez ces quatre héroïnes et amusez-vous.


Merci aux éditions Denoël.
Catégorie > Sous-catégorie : Littérature française > Romans
Parution : 03-03-2016

Notation :

Anna Fredriksson : la maison de vacances

la maison de vacances
la maison de vacances

Résumé : Eva a complètement coupé les ponts avec son frère Anders et sa sœur Maja. Alors qu’ils n’ont eu aucun contact depuis plusieurs années, la mort brutale de leur mère les réunit. Très vite, une violente dispute éclate concernant l’héritage : Eva estime que la maison de vacances sur l’archipel suédois que sa mère aimait tant lui revient de droit, mais Anders et Maja ne sont pas du même avis. Eva se réfugie alors sur l’archipel. Mais, quelques jours plus tard, Anders et Maja arrivent à leur tour avec conjoints et enfants…

 

L’auteur : Née en Suède, Anna Fredriksson a publié son premier roman en 2011. Scénariste de longue date pour plusieurs productions, elle travaille aussi bien sur des longs métrages que sur des adaptations TV telles que Les Enquêtes de l’inspecteur Wallander, tiré des romans de Henning Mankell (Arte).

 

Mon avis :

Une chronique douce-amère autour d’une fratrie éparpillée.

Lorsque nous débutons le récit Eva, l’héroïne, retrouve son frère et sa sœur après des années sans nouvelles. Leur mère vient de décéder et petit à petit, la fratrie réfugiée dans la maison de vacances, va se retrouver et tenter de renouer. Eva, solitaire depuis que son fils jeune adulte a quitté la maison, a décidé de vivre dans cette maison mais son frère et sa sœur vont bousculer ses plans. Une tonalité mélancolique qui est atténuée par des sentiments contraires comme la bienveillance du voisin sur l’île, ou la joie des jeunes enfants du frère d’Eva.

J’ai aimé les descriptions des personnages et la vie sur l’île tout en me posant des questions sur Eva, énigmatique, comme sa mère.

Un rythme lent et une belle plume, voici une lecture agréable et réconfortante autour des relations entre fratrie bousculée par le deuil. De la pudeur, des personnages aux caractères finement analysés, on ne peut qu’être touché par cette histoire qui fait écho à nos vies.

Si vous aimez les histoires intimistes, avec un beau décor, une maison de vacances sur une île suédoise, alors n’hésitez pas : précipitez-vous, vous ne serez pas déçu.

Merci aux éditions Denoël.
Traduction du suédois par Lucas Messmer

Catégorie > Sous-catégorie : Littérature étrangère > Autres littératures européennes Pays : Suède
Collection Histoire romanesque
Parution : 24-03-2016

Notation :