Catégorie : <span>CRITIQUES</span>

Chronique de : 1792, la femme rouge d’Anne Villemin-Sicherman

la femme rouge

Résumé :

1792. Les armées austro-prussiennes sont aux portes de Metz. Il règne dans la ville une atmosphère de suspicion générale. Le ci-devant chanoine de Ficquelmont, accusé d’opinions royalistes, est sauvagement assassiné dans une rue de Metz par une foule en colère, excitée par une certaine Marie Larue, belle activiste sans-culotte. Le commandant de la place, le général Favart désire confier l’enquête au vétérinaire Augustin Duroch. Mais le jour même, Duroch est arrêté par la garde nationale. Certains souhaitent-ils que l’on n’aille pas fouiller les cendres de cet abbé mondain et brillant ?

L’auteure :

Anne Villemin-Sicherman est médecin. Passionnée par le XVIIIe siècle, sa série d’enquêtes d’Augustin Duroch plonge le lecteur dans la vie quotidienne sous l’Ancien Régime.

Ma chronique :

Je découvre cette auteure et je vais la suivre dorénavant.

Ce polar historique est passionnant par son histoire ancrée dans la réalité historique. Un contexte tres documenté comme en témoignent les sources listées en fin de livre, le plan de la ville de Metz et la liste des personnages historiques beaucoup plus nombreux que les fictifs.

J’ai beaucoup apprécié l’immersion totale dans cette période de mai à octobre 1792 à Metz au moment où les armées austro-prussiennes sont aux portes de la ville. Dans ce climat déjà lourd de menaces de siège, les « sans-culottes » attaquent un ecclésiastique noble.

La femme rouge, La Grande Mayotte, meneuse dans cette attaque est-elle responsable de la mort du prêtre ? Pourquoi le héros, Augustin, chargé d’enquêter est-il arrêté ? L’enquête est menée par son fils et son amie Eléonore.

L’intrigue est bien ficelée, le décor brillamment présenté notamment la bataille de Valmy.

J’ai passé un bon moment de lecture dans ce dix-huitième siècle.

Ce roman se lit indépendamment des autres enquêtes déjà parues même si quelques références à ce passé parsèment le récit.

Publié chez 10 18.

Notation :

Chronique de : Nouveau départ d’Elizabeth Jane Howard

Nouveau départ

Résumé :

Juillet 1945. Deux mois après la fin de laguerre, la famille Cazalet décide de quitter Home Place pour retourner vivre à Londres. Pourtant, si la paix est enfin signée, rien ne sera jamais plus comme avant… Rupert, après cinq ans d’absence, retrouve une Angleterre encore sous le coup des privations et des bouleversements politiques. L’espoir déçu de renouer avec la vie d’avant-guerre semble confirrmé par la mort du Brig et par le divorce d’Edward et de Villy. Les plus âgés des enfants Cazalet, désormais adultes, doivent apprendre à composer avec leurs parents dont ils découvrent que les préoccupations ne sont pas si éloignées des leurs.

L’auteure :

Née en 1923, Elizabeth Jane Howard est l’auteur de quinze romans. Les Cazalet Chronicles – The Light Years, Marking Time, Confusion et Casting Off – sont devenus des classiques modernes au Royaume-Uni et ont été adaptés en série pour la BBC et pour BBC Radio 4.

Ma chronique :

Encore une réussite, six cents pages qui se dévorent : cette saga est juste incroyable. Au moment où j’écris cette chronique, ce livre se hisse aux premières places des ventes de livres en France, j’applaudis ce succès populaire mérité.

Je suis de nouveau dithyrambique sur cet épisode de la vie des Cazalet lu vite, avec le toujours même enthousiasme, la suite des aventures de cette famille se déroule sur trois années juste après la deuxième guerre mondiale.

C’est confortable et rassurant de les retrouver tous. Les enfants des premiers tomes devenus adultes, font face à l’apprentissage du bonheur pas toujours présent dans leur foyer. C’est le cas pour Louise avec sa nouvelle vie d’épouse et jeune maman et que dire de Clary dont la vie d’adulte est bien chahutée. Pour les trois cousines, gagner en indépendance devient possible en ces années d’après guerre. Elles travaillent pour subvenir à leurs besoins, les femmes ont un nouveau rôle dans la société en ce milieu du vingtième siècle.

Leurs aînés, les parents, vieillissent doucement et se débattent avec d’autres tracas en lien avec la période d’après guerre comme Rupert et Zoé se cachant un lourd secret.

L’écriture très fluide et le style de narration font mouche. Un véritable page turner qu’on ne lâche pas. Une fois refermé, on le repose avec tristesse en se demandant quand on retrouvera un bonheur de lecture aussi intense.

Précipitez-vous sur ce quatrième tome en attendant le cinquième et dernier tome l’année prochaine. Paru aux éditions de la Table Ronde.

Notation :

Chronique de : Zen et physique quantique de Vincent Keisen Vuillemin

Présentation :

Grâce à son expérience de vie fusionnant pratique du Zen et physique quantique, Vincent Keisen Vuillemin apporte son regard à la fois sur la voie de la libération spirituelle, celle du bodhisattva, et sur la recherche d’une compréhension globale de notre Univers physique. Il suggère que les deux approches seraient non contradictoires mais bien au contraire complémentaires : connaissance immédiate et intégrée et connaissance fondée sur l’observation extérieure et la logique.

L’auteur :

Vincent Keisen Vuillemin est moine zen sôtô depuis trente-cinq ans, et maître zen dans la tradition de Taisen Deshimaru Roshi qui introduisit le Zen en Europe. Il dirige le Dojo Zen de Genève en Suisse, où il enseigne journellement.

Ma chronique :

Le titre m’a interpellée : mixer le zen et la physique quantique est inattendu et a retenu mon attention.

Adepte du zen, une grande curiosité m’a poussée à découvrir cet essai.

J’ai appris beaucoup : une approche de la physique quantique grâce à une définition assez simple et les similitudes avec le zen.

Après une présentation du bouddhisme et du zazen, l’auteur se penche sur la notion de vacuité qui existe dans le zen et dans la physique quantique.

Les ponts entre ces « deux voies » comme elles sont nommées par l’auteur apparaissent clairement à la lecture avec un éclairage d’exemples comme les échanges entre un prix Nobel, Pauli, et le psychanalyste Jung au sujet de la synchronicité.

Cet ouvrage est le reflet des trente-cinq années de pratique du zazen, la méditation zen. L’auteur décrit la posture du corps et le lien qui se fait avec l’esprit, « inspirer la vie et expirer doucement en abandonnant nos préoccupations ».

Pour la physique quantique, les précisions apportées par l’auteur sont plus complexes pour un néophyte comme moi mais je retiens que « rien n’existe par lui-même, tout est interaction, interdépendance et vacuité ».

En conclusion, acceptons notre impermanence comme tout ce qui compose notre univers.

Une lecture riche dont on sort avec des questionnements et envie de pratiquer davantage la méditation zen dont les bienfaits sont nombreux.

À découvrir aux éditions Les Deux Océans chez Guy Trédaniel.

Notation :

Chronique de : Soleils de sang de Christophe Ferré

Soleils de sang

Résumé :

Au petit matin, Juliette Carpenter se réveille sur une plage de la Côte d’Azur, l’esprit embrumé. Où est-elle ? Que faitelle là ? Peu à peu, des bribes de souvenirs lui reviennent : la veille, Flavia, sa mère, fêtait ses 45 ans entourée des siens.

Et soudain, la réunion de famille a viré au carnage. Tout semble accuser Flavia, qui a disparu… Mais pourquoi une mère assassinerait-elle ses proches ? Et pourquoi Juliette a-t-elle été épargnée ?

L’auteur :

Grand Prix de la nouvelle de l’Académie française, Christophe Ferré est romancier et auteur dramatique. Il a écrit plusieurs romans avant de se tourner vers le suspense. On lui doit notamment La Petite Fille du phare (L’Archipel, 2018), en cours d’adaptation pour la télévision, et Mortelle Tentation (L’Archipel, 2019).

Ma chronique :

Quel plaisir de retrouver un auteur de polar que j’affectionne particulièrement et je n’ai pas été déçue.

Son intrigue m’a accrochée dès les premières pages et j’ai eu du mal à poser le livre. Heureusement que j’ai eu suffisamment de temps libre pour le lire rapidement. 

Juliette, l’héroïne, fait face courageusement après l’horrible tuerie de sa famille, seule rescapée lui dit-on au départ. Refusant certaines pistes suivies par le magistrat, elle mène l’enquête.

Souvent périlleuse, parfois décourageante, cette traque est éprouvante. Nous, le lecteur, souffrons pour elle.

Une lecture en apnée, très rythmée avec ces chapitres courts et ses nombreux rebondissements pour un final à la hauteur de la complexité de l’affaire.

Des références à Hitchcock et à l’affaire Dupont De Ligonnès apportent une ambiance mystérieuse présente tout au long du roman. 

Dans la postface, l’auteur raconte sa passion pour le grand cinéaste anglais, « mon mentor, mon idole » qui lui a inspiré certaines scènes.

Ce roman est un hommage à Hitchcock qui disait « La vie, ce n’est pas seulement respirer, c’est aussi avoir le souffle coupé ».

Un thriller haletant, machiavélique, au rythme infernal : à découvrir absolument.

Paru aux éditions L’Archipel.

Notation :

Chronique de : Vulnérable de Camille Sfez

Présentation :

Et si nos peurs, nos peines, nos hontes et nos contradictions étaient aussi sacrées que nos joies ? Si elles étaient une porte d’entrée vers une connexion à nos profondeurs, aux autres et au monde ? Dans le secret des cercles de parole comme dans son histoire personnelle, Camille Sfez a fait l’expérience de cet état émotionnel si inconfortable et dont notre société ne sait que faire : la vulnérabilité. Dans cet ouvrage, elle lui donne le visage d’une déesse, pour mieux nous inviter à pénétrer dans son temple.

L’auteure :

Camille Sfez est psychologue clinicienne et formatrice. Elle fait partie des pionnières des Tentes rouges en France et accompagne depuis dix ans les femmes, en individuel et en groupe, pour favoriser l’émergence d’une plus grande liberté d’être. Elle est l’auteure du best-seller La puissance du féminin et anime des conférences.

Ma chronique :

Et si notre vulnérabilité était une force ?

Camille parvient à déconstruire l’idée que la vulnérabilité est une faiblesse.

Avec une métaphore, Vulnus, la déesse de la vulnérabilité, l’auteure décrypte nos comportements et celui de la société sur ce sujet.

« La vulnérabilité n’est pas un but en soi, c’est son approvisionnement qui fait de notre puissance quelque chose de solide… », ces conseils : entrer en soi, se recueillir et être à l’écoute de ses ressentis. Abaissons nos masques, jetons les carcans et montrons-nous tels que nous sommes, nous en serons plus forts.

Les témoignages des expériences vécues par Camille et de ces recherches autour de son aïeule Madeleine renforcent ses propos et nous parle de mémoires enfouies et de leur puissance.

Un essai à retrouver aux éditions Leduc.

Notation :